
Karim Fall
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Descriptif auteur
Je suis journaliste notamment reporter, rédacteur et présentateur de journaux à Radio-Sénégal puis à RTL en France et actuellement,consultant pour divers médias audiovisuels.
Né en 1941 à Diourbel, au Sénégal, diplômé de l'IFP, Karim Fall débute sa carrière de journaliste comme reporter-présentateur à Radio-Sénégal en 1968.
Suite à son renvoi pour un éditorial critique contre le président d'alors L. SSenghor en 1974, il s'exile en France la même année en intégrant la radio RTL; Il y restera vingt-sept ans cumulant les fonctions de chef des édition, reporter, présentateur, rédacteur et chef des informations. Depuis 2002, il est consultant pour divers médias audiovisuels.
Structure professionnelle
:
4 bis rue pierre giner 75018 Paris
thiboudine@yahoo.fr
Titre(s), Diplôme(s) : Institut français de presse
Fonction(s) actuelle(s) : consultant
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AUTRES PARUTIONS
Premier trombinoscope pour l'Assemblée Nationale du Sénégal puis "Citafric", organe de liaison des villes africaines affiliées à la FMVJ
LES ARTICLES DE L'AUTEUR
Article sur l'intervention occidentale en Lybie "Va-t-on vers une nouvelle politique de la cannonière? mars 2011
" Va-t-on revenir à la politique de la canonnière " ?
Depuis le 19 Mars, une coalition militaire franco-anglo-américaine bombarde la Libye avec une profusion de moyens comprenant avions de chasse, drones et missiles
de croisière tirés tant des aéronefs que des navires de guerre qui croisent au large des côtes libyennes. Cette coalition s'est drapée de la résolution 1973 des Nations-Unies avec pour justificatif le nouveau concept de la responsabilité de protéger " les populations civiles.
D'abord, une mise au net : je me contrefous du sort de Moammar Khadafi et de son régime que j'abhorre. Ce qui soulève mon indignation, la liberté que l'on prend avec un
principe, la souveraineté des États. Certes, comme l'écrit Pascal Boniface(directeur de l'Institut des Relations nternationales et Stratégiques) dans les colonnes du journal
Le Monde (mercredi 27 Avril 2011) : " Il est également nécessaire que la souveraineté ne constitue pas une garantie d'impunité pour les tyrans et dictateurs ". Catégorie dont Moammar Khadafi fait incontestablement partie. Néanmoins, ce concept ne semble s'appliquer qu'aux plus faibles. Jugez-en :
entre le 15 avril 1989 et le 4 juin 1989, place Tian'An Men, à Pékin, des millions de téléspectateurs ont assisté ébahis au massacre des étudiants, de jeunes travailleurs et tous
ceux qui protestaient pacifiquement contre la dictature communiste chinoise. L'image de ce jeune agitant un drapeau blanc face à un char, a fait le tour du monde. Cette
manifestation s'est soldée par de nombreuses victimes civiles, des arrestations et bon nombre de dissidents contraint à l'exil. Il n'y eut ni frappes aériennes, ni résolution à l'ONU prônant une zone d'exclusion aérienne.
_ En Tchétchénie, les forces militaires russes et le FSB(services spéciaux) se sont livrés à des massacres et des destructions incommensurables de 1994 à 2000 .
Des milliers de morts, enlèvements et exécutions extrajudiciaires ont ponctué cette période qui englobe les deux guerres de Tchétchénie. Pendant que Washington, Paris et Londres ferment les yeux, les autorités russes font état de 4280 morts et 12368 blessés.
Vladimir Poutine affirme même fièrement que l'armée russe a tué plus de 13000 combattants tchétchènes.
_En Birmanie, la junte au pouvoir s'est livrée entre août et septembre 2007 à une répression sanglante contre des bonzes qui manifestent de façon pacifique dans les rues
de Rangoon et plusieurs villes du pays. Là aussi, des morts dont un photojournaliste japonais abattu en direct par un militaire.
Même scénario en Iran lors de manifestations après la réélection contestée de Mahmoud Ahmadénijad. L'opposition déplore 150 morts, de nombreux blessés et 4000 arrestations.
_Last but not least, la Syrie du clan El-Assad. Depuis des semaines, les Syriens manifestent sans discontinuer à Homs, Lattaquié, Déraa et jusque dans les faubourgs de Damas, la capitale. Selon un militant des droits de l'Homme, " plus de 800 personnes sont portées disparues ". A cela, il faut ajouter que l'armée et les services de sécurité ouvrent systématiquement le feu sur les manifestants. Dans la nuit du mercredi 27 au jeudi 28 avril 2011, le Conseil de Sécurité de l'ONU a tenté, en vain d'adopter des sanctions contre le régime syrien quarantenaire. La Russie et la Chine s'y sont opposées.
La répression continue. Si je fais cette énumération des dictatures qui jouissent apparemment de l'impunité de la part de cette fameuse communauté internationale, c'est que les " maîtres " de cette institution immatérielle, inquantifiable semblent vouloir y réfléchir bien à deux fois avant de préconiser des frappes ou autre zone d'exclusion aérienne. Explication: la Chine et la Russie disposent d'arsenaux nucléaires. La Birmanie a pour parrain, Pékin, son principal partenaire économique. L'Iran a peut-être l'arme atomique. De plus, son armée pléthorique et aguerrie a administré la preuve de ses capacités de résilience face à l'Irak de Saddam Hussein surarmé par la France, les États-Unis, la Russie et l'Allemagne, qui, tous craignaient l'expansion de la Révolution islamique de l'ayatollah Khoméyni. La Syrie de Bachar Al-Assad peut tuer des manifestants pacifiques sans crainte parce qu'elle dispose elle aussi d'un parrain, l'Iran, d'un allié, le Hezbollah, milice chiite libanaise armée qui a tenu tête à Israël au Liban et ce n'est pas rien. La Libye qui ne dispose pas de tels soutiens et circonstances aggravantes, est dotée d'immenses ressources pétrolières et gazières, peut voir sa souveraineté bafouée par des puissances qui comptent demain mettre la main sur ses richesses grâce au fameux " Conseil National " qui est loin de représenter le peuple libyen. Car, il faut cesser l'hypocrisie, ce conseil n'a de national que de nom. Son président Mustafa Abdel Jalil, ancien ministre de la Justice du colonel Kadhafi, s'est rallié aux insurgés peu avant les frappes aériennes avec d'autres transfuges du régime. En réalité, la " rébellion " est née à Benghazi, ancienne capitale royale, bastion historique des opposants à Kadhafi qui ne se consolent toujours pas du renversement du roi Idriss Ier en1969 et de la perte du pouvoir au bénéfice de Tripoli. Idriss Ier, vieux roi gâteux qui avait offert le pétrole du pays aux multinationales anglo-saxonnes" American International Petroleum " et à " British Petroleum " que le jeune colonel Kadhafi a nationalisé dès son arrivée au pouvoir.
D'ailleurs, cette rébellion circonscrite à Benghazi, s'est dépêchée de hisser le drapeau royal du roi déchu. Ce qui est une indication. La coalition franco-anglo-américaine a beau se démener pour trouver des alliés dans le monde arabe mais elle n'a trouvé que le Qatar.
Pour le reste, Amr Moussa, secrétaire général de la Ligue Arabe qui a apporté au départ, un appui mitigé, a dénoncé peu après les frappes aériennes considérant qu'elles allaient trop loin. La Turquie, membre de l'OTAN , refuse de s'associer aux opérations militaires contre la Libye et son Premier Ministre Récep Tayip Erdogan estime que " le changement doit intervenir par des dynamiques internes, pas par des interventions étrangères ". Le mot est lâché : interventions étrangères ! De quoi s'agit-il :
La Libye, état souverain et indépendant, membre des Nations-Unies, de l'Union Africaine et de la Ligue arabe, une ville, Benghazi en armes, se soulève contre le pouvoir central.
Aussitôt, la France et la Grande-Bretagne entraînant les États-Unis qui traînent les pieds,créent une coalition et déclenchent des frappes aériennes sur le territoire libyen.
Bien sûr, l'ONU a avalisé par la résolution 1973, cette agression dont le but était de "protéger les populations civiles ". Ben, voyons ! Et les populations civiles de Tunisie sur lesquelles la police, les forces de sécurité de Ben Ali ont ouvert le feu ? Au Caire où l'armée pendant des jours, place Tahrir, a sévi contre les manifestants ; on voit bien qu'il y a
deux poids, deux mesures et ce concept de " responsabilité de protéger " est sélectif. Car si chaque fois qu'une armée nationale menace de bombarder voire de massacrer des populations sans défense ce que l'on appelle abusivement " la communauté internationale " déclenche des frappes aériennes, le monde serait en guerre perpétuelle.
Vous allez me dire que je défends Moammar Kadhafi, un terroriste, un dictateur qui a mis son pays sous une chape de plomb depuis plus de quarante ans. Un pays où il n'y a ni
partis politiques, ni liberté de la presse. Mais ces éléments constitutifs de la démocratie existent-ils peu ou pas du tout dans les pays d'Afrique ou arabes et notamment en Arabie Saoudite ? Et pourtant, la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne et les principaux pays occidentaux, grands manitous de la communauté internationale entretiennent des relations privilégiées avec la monarchie saoudienne et tous les régimes autocratiques de la région .
Le colonel Kadhafi lui, est un personnage ambivalent, complexe, un révolutionnaire. Je sais que son régime est impliqué dans l'attentat de Lockerbie en Écosse(le 21 décembre 1988,270 morts). Il est impliqué également dans l'attentat contre un avion UTA(français) au dessus du désert du Ténéré le 19 septembre 1989(170 morts) et enfin, on le soupçonne fortement d'avoir commandité un attentat le 5 avril 1986 contre un night-club fréquenté par les soldats américains en Allemagne, attentat qui a fait de nombreux morts et bléssés.
En même temps, ce même colonel Kadhafi a soutenu financièrement et militairement tous les mouvements de libération nationale d'Afrique dont l'ANC de Nelson Mandela pendant que la France,les États-Unis de Ronald Reagan et la Grande-Bretagne de Margaret Thatcher faisaient commerce avec le régime de l'apartheid et ce, en dépit d'une résolution de l'ONU interdisant les relations économiques avec Pretoria.
Pourtant, c'est à ce même Kadhafi que la France a déroulé le tapis rouge à l'Élysée en décembre 2007, et qui a été reçu ensuite en Italie, au Portugal, aux États-Unis signant avec certains de ces pays des contrats d'armement, pétroliers et gaziers.
On dit au Sénégal : "Néve Dolé Ak Togne La ", ce qui se traduit à peu près par " la faiblesse est un tort ". Il faut savoir qu'avec les frappes sur les quartiers résidentiels de Tripoli entraînant la mort d'un de ses fils et de trois de ses petits-enfants de Kadhafi, l'on a outrepassé depuis longtemps les stipulations de la résolution 1973 qui sert de prétexte à l'agression contre un pays qui ne dispose ni de bombes atomiques(on ne déclenche pas de frappes contre la Corée du Nord), ni d'armes chimiques ou bactériologiques. La Libye ne compte que six millions d'habitants et elle a le malheur de disposer d'énormes ressources pétrolières et gazières ce qui, pour les promoteurs de cette nouvelle " politique de la canonnière " constitue un gage de futurs contrats juteux avec les " insurgés de Benghazi " si leur objectif, maintenant patent, qui est de renverser le régime du colonel Kadhafi, se réalise. En ce début du XXIéme siècle, l'on pouvait penser que la" politique de la canonnière " était remisée depuis fort longtemps dans les musées de l'Histoire. Ce qui se passe en Libye nous rappelle la coalition militaire formée par la France, les États-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie et le Japon en 1900. Coalition dépêchée en Chine pour écraser la " révolte des Boxers ". En fait, les boxers étaient des nationalistes chinois frustrés et écurés que leur pays soit découpé en possessions(appelées des légations) d'où régnaient les puissances citées plus haut. De véritables états au sein de l'Empire chinois dans lesquels celui-ci n'avait aucune juridiction. La révolte des boxers fut réprimée dans le sang : cet acte colonialiste sonna le glas de l'Empire du Milieu mais ce fut également le déclenchement d'une série de révoltes et de guerres qui donnèrent naissance au nationalisme chinois et qui aboutirent bien plus tard, à la puissance que l'on connaît aujourd'hui. L'intervention militaire en Lybie des grandes puissances initiée par la France, suite à des " menaces de massacres " proférées par le colonel Kadhafi contre des rebelles armés d'une ville, Benghazi est une violation de la souveraineté libyenne. Si l'on compare avec ce qui s'est passé en 1991 avec l'Irak, l'on a du mal à justifier l'opération d'aujourd'hui.
En effet, " Desert Storm ",l'opération tempête du désert avait pour cause l'invasion, l'occupation puis la destruction du Koweït par l'armée irakienne. Mais ni les massacres au gaz de la population kurde d'Alabja, ni les tueries des chiites à Nadjaf perpétrés par Saddam Hussein n'avaient ému, ni suscité une quelconque intervention militaire.
Il aura fallu l'attaque du Koweït et la destruction de ses puits de pétrole dans lesquels George Bush père avait des intérêts pour que le président des États-Unis organise une coalition internationale avec l'aval de l'ONU pour chasser Saddam Hussein du richissime petit émirat. George Bush a eu tout de même la sagesse de ne pas tenter de renverser le
régime irakien.
L'objectif non avoué, aujourd'hui, mais qui transparaît dans les propos des artisans de cette intervention militaire en Libye est de renverser le régime de Tripoli. Personne ne s'en
plaindra certes, mais il n'appartient ni à Nicolas Sarkozy, ni à David Cameron et même pas à Barack Obama de changer la direction politique de la Libye, ni d'aucun autre pays.
C'est aux libyens et à eux seuls qu'il appartient de régler leurs problèmes intérieurs. J'ignore qu'elle sera l'issue de cette entreprise. Mais, ce qui est sûr, c'est que si elle fait école, ses promoteurs auront ouvert la boîte de Pandore parce qu'il ne manque pas à travers le monde de dictateurs ou de tyrans qui tuent et massacrent leurs populations. Seulement voilà, parmi eux figurent des détenteurs de l'arme nucléaire. Ceux là, on négocie avec eux, on vote des résolutions sans lendemain aux Nations-Unies, histoire de faire semblant d'agir et pour faire taire les organisations des droits de l'Homme, qui font le pied de grue devant l'immeuble en verre de Manhattan.
Karim Fall,
Journaliste indépendant,
ancien chef des informations
de RTL
Signature :
KARIM FALL
Projet d'article sur le cinquantenaire des indépendances des pays africains en 2010
Suite à notre entretien téléphonique, voici les principaux axes autour desquels s'articulerait,
à mon sens, un " article-bilan " de cinquante ans d'indépendance des États africains francophones
d'abord et d'une manière générale, des États de tout le continent, à l'exception notable de l'Afrique
du Sud, du Zimbabwe, de la Namibie et des anciennes colonies lusophones.
*Premier Axe: Le retour du Général De Gaulle aux affaires en 1958,élément déclenchant, avec le
référendum qui a conduit à la décolonisation en 1960 des deux grands ensembles administratifs: l'AOF(Afrique Occidentale Française) et l'AEF(Afrique Équatoriale Française).
*Deuxième Axe: Les indépendances des douze anciennes colonies françaises en 1960.
a) descriptif des péripéties politiques.
b) les hommes qui ont porté ce mouvement, leurs rapports avec la France
gaullienne.
c) les potentialités de ces pays.
*Troisième Axe: Deux groupes dominent la scène politique africaine.
a) le groupe de Casablanca né au Maroc, à Casablanca, en Janvier 1961. Groupe dit des " progressistes " avec comme chefs de file; Kwamé Nkrumah du Ghana, l'Egyptien Nasser et Ahmed Sékou Touré de Guinée. Groupe hostile aux occidentaux et hostile au colonialisme.
b) le groupe de Monrovia né en mai 1961, à Monrovia, au Libéria, réunissant " les modérés " essentiellement des États francophones. Avec comme chefs de file, L.S Senghor et F.H Boigny.
Ce groupe est favorable aux anciennes puissances coloniales. Tout ceci dans le contexte de la
Guerre Froide.
*Quatrième Axe: Fondation de l'OUA(Organisation de l'Unité Africaine), aujourd'hui, UA
(Union Africaine), le 25 Mai 1963 à Addis-Abéba, en Éthiopie.
Première organisation continentale regroupant tous les États africains indépendants sans
distinction idéologique ou raciale(30 États).
*Cinquième Axe: Discours de la Baule de François Mittérrand, le 20 Juin 1990.
Ses conséquences politiques en Afrique et notamment sur les dictatures en place.
*Sixième Axe: La Chute du mur de Berlin du 9 au 10 Novembre 1989 entraînant l'effondrement
de l'URSS. Là aussi, explication et commentaires sur les conséquences de cet événement consubstantiel de la fin de la Guerre Froide, en Afrique. Voilà, Madame, dans quelles directions, je compte orienter, l'article que je vous propose. Il s'agira d'expliquer, d'analyser et surtout de décrire
l'évolution politique et économique de ces états.
Il s'agira aussi de s'interroger sur les raisons qui font que riches en ressources minières et pétrolières, ces États africains n'arrivent pas à sortir de la misère et à vaincre des pandémies telles le
Sida et le paludisme. Ces États dont les ressources font aujourd'hui, l'objet d'une surenchère
diplomatique entre l'Europe et les États-Unis, sans parler des BRIC(Brésil, Chine,Inde et Russie),
pays émergents qui frappent aux portes du continent noir.
Je suis enclin à penser que l'essentiel de ce qui s'est passé en Afrique, au cours de ces cinquante
dernières années, tourne autour de ces axes que j'ai délimités.
En espérant qu'une telle approche vous satisfera, je vous prie, Madame, d'agréer l'expression de
mes sentiments cordiaux et confraternels.
KARIM M. FALL
Signature :
KARIM FALL
diourbel(n'diar yéem), la ville de Cheikh Ahmadou Bamba se meurt Dioubel se meurt
N'Diar Yéem fut en effet choisie par les autorités coloniales pour assigner à résidence Sérigne Touba après son long exil au Gabon(du 21 septembre 1895 au 11 novembre 1902) et en Mauritanie(du 13 juin 1903 à 1907). Il s'installa donc dans la capitale du Baol avec sa famille et ses nombreux fidèles.
Le 1er Janvier de la même année 1912, mon oncle, Ely Manel Fall(1889-1950), étrennait ses fonctions de chef de province. Pendant toute la période, où Sérigne Touba vécut son assignation à résidence à Diourbel après dix ans d'exil hors de son pays , mon oncle Ely Manel Fall fit tout ce qui était en son pouvoir pour rendre le séjour du saint homme moins difficile, parvenant régulièrement à refréner les velléités coercitives des autorités coloniales visant la confrérie.
La qualité des relations entre le saint homme et Ely Manel Fall furent telles qu'il offrit la main de deux de ses filles, l'une au second fils de Sérigne Touba,
son deuxième khalife général, Falilou M'Backé, la deuxième au fils aîné de Cheikh Ibra Fall, Sérigne Modou Moustapha Fall. Ces deux mariages ont fait de moi, l'oncle des petits-enfants de Cheikh Ibra Fall et de Sérigne Touba.
Mais revenons à la présence du grand homme à Diourbel, laquelle attira des milliers de fidèles, des entreprises spécialisées dans le négoce et surtout le commerce de l'arachide.
L'arachide dont la région fut à l'époque avec Kaolack, l'un des grands bassins du pays. La cité devint à partir de ce moment là, un grand centre religieux et économique. C'est ainsi que les autorités coloniales dotèrent N'diaryéem, des infrastructures régionales couvrant les localités environnantes : Khombole, M'backé, Doulo et Bambey : siège de l'administration(la résidence du commandant de cercle), une grande école primaire,école régionale pour les enfants des ressortissants des localités citées plus haut, y compris bien sûr ceux de Diourbel.
Le rayonnement spirituel et religieux de Cheikh Ahmadou Bamba fit affluer dans la ville des cohortes de talibés venus de tout l'Ouest africain faisant d'elle une importante agglomération et une place forte du commerce colonial français où rivalisaient des établissements tels : Devet/Chaumet, Maurel/Prom, Vezia et CFAO, principaux fleurons des échanges commerciaux entre la France et ses
colonies d'Afrique Noire.
L'arrivée en masse des libano-syriens encouragés par la France qui administrait alors le Liban et la Syrie(accords Sykes-Picot en 1916 relatif au partage entre britanniques et français de la Syrie et de la Palestine),la France qui entendait faire du Sénégal une colonie de peuplement, acheva de faire de Diourbel un carrefour économique entre le Sine-Saloum, le Cayor et le Diambour.
L'apport du chemin de fer, Dakar-Niger qui nécessita la construction d'une grande gare à Diourbel même, compléta les infrastructures existantes auxquelles il faut ajouter un grand hôpital régional, un service régional d'agriculture ainsi que trois grands marchés couverts : le premier pour le commerce des denrées de base, le second pour la boucherie, et enfin le troisième servant de salle d'exposition pour le commerce de l'ambre, très en vogue à l'époque, et
la vente de l'or.
Ajoutons à cela que, du fait de l'importante production de l'arachide, une usine, la SEIB(Société industrielle et électrique du Baol) fut édifiée. Usine qui transformait l'arachide en de nombreux produits et fournira à la ville son réseau électrique, un des premiers du Sénégal. Diourbel vit également circuler les premières voitures automobiles particulières au Sénégal grâce à Sérigne Cheikh Anta M'Backé, frère de Sérigne Touba. Sérigne Cheikh Anta M'Backé dont la richesse était proverbiale, fut un important producteur d'arachides. Il faut dire aussi que la ville fut pendant longtemps la principale pourvoyeuse de fruits et légumes non seulement de la région mais également des régions environnantes. Arrosée par un bras du Sine, (fleuve) aujourd'hui disparu, la ville était entourée d'une ceinture verte tellement belle qu'elle souleva l'admiration de l'écrivain français Georges Duhamel(1884-1966). Cette ceinture verte était constituée par d'immenses jardins-maraichers où se côtoyaient, manguiers, grenadiers, anacardiers, goyaviers et même des bananiers sur quelques sites, le tout faisant une véritable cité-jardin.
Mais, il serait injuste de résumer le passé de Diourbel à ses images verdoyantes et, à son développement économique pendant la période 1912-1927 où le fondateur du mouridisme y établit sa résidence. Le saint homme y édifia sa
première mosquée, la plus grande de la région jusqu'à nos jours, après celle deTouba. Auparavant, il avait fondé un quartier entier dénommé Keur Gou Mack(la grande maison) autour de laquelle s'agrégèrent les résidences des membres
de sa famille et des dignitaires de la confrérie à l'exception de Cheikh Ibra Fall,
chef des Baye Fall qui s'installa à l'Ouest de la ville dans un quartier qui porte encore aujourd'hui son nom. Sérigne Touba était très attaché à Diourbel même s'il avait une affection toute particulière pour Touba qu'il fonda et dont il fit la capitale du mouridisme. Diourbel fut cependant sa résidence principale, d'ailleurs, un de ses fils, Sérigne Saliou M'Backé son cinquième khalife y vit le jour en 1915. Sérigne Saliou, lui,se souciait de sa ville natale. Pour preuve, quand l'hôpital Lubke était en train de tomber en ruines, il envoya des fonds pour sa restauration.
La ville devint, du fait de la présence du saint homme, un foyer religieux et culturel incandescent qui irradia tout le Sénégal et au-delà toute la région, ce qui entraîna également sa prospérité. Cheikh Ahmadou Bamba ne vécut jamais à Touba. Les dernières années de sa vie, il les passa à Diourbel où il fut rappelé à Dieu en 1927.
Si j'ai tenu à faire ce rappel historique, c'est pour montrer que la capitale du Baol contrairement à l'image de désolation, d'abandon et de pauvreté qu'elle véhicule aujourd'hui, il n'en fut pas toujours ainsi.
Alors pourquoi en est-elle là ?
La situation que je viens de décrire plus haut a prévalu jusqu'à l'indépendance du pays en 1960 et même au-delà. En somme, jusqu'à la fin de la magistrature de René-Louis Legrand, le dernier maire de Diourbel, digne de ce nom. C'est lui qui fit tracer les grands boulevards, les grandes rues asphaltées, construire les toilettes publiques et qui contribua à l'extension du réseau électrique et d'eau potable. Pourtant, René-Louis Legrand qui aimait tant sa ville n'était pas un natif de Diourbel. Il venait de M'Bour, sa ville natale pour succéder à un homme d'exception, à la tête de la mairie, Mamadou Dia. Né à Khombole, ce dernier fit sa scolarité à l'école régionale de Diourbel y passant son adolescence. La ville lui tenait à cur. En dépit de ses lourdes responsabilités politiques : président du Conseil, ministre de la Défense et numéro deux de l'UPS, Mamadou Dia fut à l'origine des bâtiments publics qui donneront à la ville son cachet moderne : un grand hôtel de ville, un palais du gouverneur, une assemblée régionale et un commissariat central etc...
Il jumela Diourbel avec la ville française d'Avignon, cité des Papes, afin de hisser sa ville au rang des métropoles modernes.
Las, avec ce que les uns appelèrent la " tentative de coup d'État de 1962 ", d'autres les " événements de 1962 ", le Sénégal et Diourbel perdirent à jamais à la fois un homme d'état, patriote dévoué à son pays et un édile bâtisseur et sensible à l'évolution de sa ville et au bien-être de ses habitants.
Après Mamadou Dia et René-Louis Legrand, les deux seuls maires qui uvrèrent pour le progrès de leur cité. Diourbel tomba dans l'anonymat et la décrépitude. Pourtant, tous ceux qui présidèrent après eux, aux destinées de la ville ne furent pas des anonymes ni des seconds couteaux de la scène politique
sénégalaise.
Jugez-en:Ousmane Camara, qui entra en politique avec fracas, en étant procureur lors du procès de Mamadou Dia, devint ministre de l'Information, de la Culture et porte-parole du gouvernement(sous L.S S) et maire de Diourbel. Avec une telle position, son passage à la tête de la municipalité aurait dû marquer les esprits et les mémoires des diourbélois du fait de ses nombreuses réalisations. Or, il n'en fut rien.
Fatoumata Kâ, " grande militante ", présidente des femmes de l'UPS, poste prestigieux s'il en fut, que Caroline Faye occupa brillamment, succéda à Ousmane Camara.
" Kaf ", comme l'appelait affectueusement ses intimes, résuma sa relation avec la ville en déléguant tous ses pouvoirs à un proche qui, à sa place, administra comme il put, c'est-à-dire, expédiant les affaires courantes. " Kaf " ne fit pas oublier René-Louis Legrand.
Ce fut ensuite autour de Jacques Baudin. Celui-ci fut ministre de la Justice, ministre des Affaires étrangères, et enfin ministre du tourisme. Maire de Diourbel, Jacques Baudin, diourbélois " pur jus " brilla par son manque d'initiative, même si l'on pouvait légitimement penser qu'avec de telles responsabilités au gouvernement, sa ville natale, bénéficierait d'un " traitement particulier ". Il est vrai que chef de la diplomatie sénégalaise, il eût l'excuse d'être souvent entre deux missions, voire deux sommets. Cependant, les diourbélois même s'il ne fit rien pour eux ne semblent pas lui en avoir gardé rancune comme nous le verrons plus loin.
Une deuxième femme politique, Aminata Tall eût l'honneur des suffrages des Diourbélois après Fatoumata Kâ. On sait que cette dernière devait tout à Jean Collin, numéro II du régime de A. Diouf. Mais, la singularité de Aminata Tall, elle, résida dans sa proximité avec le président de la République Abdoulaye Wade. Elle fût ministre d'état dans le premier gouvernement en 2000, ministre d'état, secrétaire générale de la présidence de la République puis de nouveau ministre dans les différents gouvernements formés entre 2000 et 2012. Lors de ce parcours exceptionnel, il y eut tout de même une petite parenthèse pendant laquelle Madame Tall fut absente du gouvernement parce qu'elle aspirait dit-on à être Premier Ministre, honneur que ne lui fit pas son mentor, Abdoulaye Wade. La brouille ne dura pas longtemps, elle réintégra très vite " la firme " avec ses grands boubous multicolores. L'élection présidentielle de 2012 approchant, en professionnelle de la politique, elle quitta le navire in extremis peu avant le naufrage. Mais, ce qui est sûr, c'est que Aminata Tall, maire de Diourbel, trônant dans les hautes sphères du pouvoir ne fit pas grand chose, elle non plus, pour sa ville dont la déliquescence se poursuivit jusqu'à la fin de son dernier mandat. Les diourbelois n'étant pas apparemment rancuniers puisque Jacques Baudin est actuellement maire de Diourbel pour la deuxième fois. Cependant, à la différence de son premier mandat, cette fois-ci, il n'est pas ministre.
Être maire de sa ville natale pour la deuxième fois de sa vie, après une éclipse, cela n'arrive pas tous les jours.
Tenez ! Lamine Guèye fut maire de Saint-Louis puis maire de Dakar mais il ne fut jamais maire de sa ville natale, Médine, au Mali où il naquit. Pour Jacques Baudin, c'est un immense honneur et une chance. Qu'à fait Jacques Baudin de ce deuxième mandat qui va arriver à son terme ? Je ne puis vous le dire. En tout cas, à en juger par le cri d'alarme lancé par la présidente, Marième Dabo, d'une association des ressortissants de Diourbel qui désespère de l'état de pauvreté et de délabrement de sa ville , si Jacques Baudin a fait quelque chose lors de ce second mandat, cela ne semble pas sauter aux yeux de ses habitants.
Ousmane Camara, Aminata Tall, Fatoumata Kâ, Jacques Baudin tous furent à des degrés divers au sommet des différents pouvoirs qui se succédèrent à la tête
du Sénégal.
Tous furent maires de Diourbel. Tous passèrent plus de temps dans leurs belles résidences dakaroises au lieu de sillonner les rues poussiéreuses de leur cité à la rencontre de leurs administrés. Comme la plupart des élus sénégalais, leur vie se passe à Dakar où le climat est plus agréable que dans les rues chaudes de Diourbel où il fait facilement entre 35 et 40° à l'ombre. Ces hommes et ces femmes ne profitèrent jamais de leurs positions politiques et gouvernementales pour moderniser leur ville, l'embellir en la dotant de nouvelles infrastructures ou d'établissements de prestige comme l'a fait la maire de Bambey, Aïda Mbodj qui est parvenue elle, à faire construire une université dans sa ville, petite agglomération alors que Diourbel était toute désignée, étant la capitale régionale. Je lui dis : Chapeau bas, Madame M'bodj !
La cité de Cheikh Ahmadou Bamba M'backé se meurt donc, victime de l'incurie, de l'égoïsme et de l'irresponsabilité de ses élus, au premier rang desquels ceux et celles qui en furent les maires. Aujourd'hui, Diourbel compte au nombre des villes où l'on compte le plus d'analphabètes au Sénégal. Diourbel du fait de la pauvreté, est citée comme faisant partie des régions où les problèmes nutritionnels sont les plus aigus. Enfin, Diourbel ou sa région est frappée par un taux de pauvreté des plus élevés du Sénégal.
Et pourtant ! Pour le Sénégal, l'apport religieux et intellectuel de la cité de Sérigne Touba est incommensurable : les diourbelois peuvent à juste titre se montrer fiers d'avoir abrité dans leur ville, un des plus grands penseurs religieux de la fin du XIXéme siècle et du début du XXéme siècle . Cheikh Ahmadou Bamba M'backé demeure un des plus grands exégètes du Coran de tous les temps. Avec le mouridisme, Sérigne Touba fonda sans violence, à partir de Diourbel, la confrérie religieuse la plus importante et la plus prospère d'Afrique Noire. Ce n'est pas un hasard si le pouvoir colonial s'en prit à lui, en l'exilant au Gabon puis en Mauritanie pour finir en l'assignant à résidence à Diourbel jusqu'à son rappel à Dieu.
Diourbel, il faut le rappeler, outre le fait qu'elle fut la pépinière de cadres de très haut niveau et ce dans tous les domaines dont l'énumération, ici, serait fastidieuse, produisit de nombreux scientifiques tels les docteurs : Moustapha Bâ, Ibrahima Malick Dia, Sidy Guissé, Samba Diop, Moustapha N'Diaye, des professeurs d'université : Ibrahima Bâ, Amady Aly Dieng, Babacar N'gom pour n'en citer que quelques uns. J'ai commencé cet article en évoquant la grande figure de Cheikh Ahmadou Bamba M'Backé dont le nom et le destin furent liés à la ville de Diourbel.
Il en est de même en ce qui concerne cet autre fils de Diourbel le grand savant Cheikh Anta Diop qui passa sa jeunesse à Diourbel où il fut élève à la " fameuse école régionale ".
Cheikh Anta Diop qui, malgré une mise entre parenthèses par le régime socialiste de 1960 jusqu'à sa mort est aujourd'hui enseigné dans les universités d'Afrique, des États-Unis et un peu partout dans le monde.
Enfin, last but not least, Diourbel eût comme Premier magistrat, Mamadou Dia le premier chef de gouvernement du Sénégal indépendant, l'homme qui fit de Dakar, la capitale du Sénégal: c'est un honneur et une fierté. Alors si les Ousmane Camara, Fatoumata Kâ, Jacques Baudin et Aminata Tall ne marquèrent leur passage à la tête de la capitale du Baol que par des bilans extrêmement négatifs, faits de décrépitude et surtout de pauvreté, nous gardons néanmoins le souvenir de l'éclat, la gloire et la prospérité d'autrefois qui faisaient que Diourbel était appelée " Ndiar Yéem ", ce qui veut dire en ouolof " Que celui qui passe admire " ! Espérons que les jeunes diourbélois où qu'ils soient dans le monde aurons à cur de tout faire pour contribuer à la renaissance de leur ville, au passé si glorieux.
Karim Fall, Journaliste, ancien chef des Informations de RTL-Paris,
Consultant, natif de Diourbel
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Signature :
KARIM FALL
Lettre ouverte au président de la République
Nonobstant les prédictions catastrophistes des oiseaux de mauvais augure, le premier et le second tour de cette élection présidentielle se sont déroulés dans le calme et la sérénité surl'ensemble du pays, même si l'on déplore que la précampagne ait donné lieu à des affrontements qui ont abouti à des pertes de vies humaines, les Sénégalais ont encore une fois, réitéré leur volonté de ne transmettre le pouvoir que par la voie des urnes. Par leurs votes de ce 25 Mars 2012, ce choix plus que cinquantenaire est
devenu, une règle intangible. Cela dit, le nouvel élu, M. Macky Sall doit faire attention.
Les Sénégalais ne lui ont pas donné un blanc seing. En d'autres termes, ils ont voté pour le changement, la rupture avec les méthodes trop désinvoltes de gouvernement de son prédécesseur.
Les Sénégalais en votant ce 25 Mars 2012 contre Abdoulaye Wade et non pour Macky Sall, ont voulu lui signifier qu'ils ne veulent plus de la gestion patrimoniale des deniers publics et des biens de l'État. Macky Sall est conscient de l' "immensité des attentes des populations". Mais il doit savoir que la baisse des prix des denrées de première nécessité(riz, sucre, huile entre autres) ne peut, à elle seule, constituer un programme de gouvernement.
Outre la prégnance de la demande sociale, à laquelle il faut
répondre. Le nouveau président de la République doit lutter
efficacement contre la corruption, mettre fin à la déshérence du système éducatif, éradiquer le népotisme et les trafics notamment celui de la drogue aux portes du pays. Pour faire face à ces défis majeurs, il faudra au nouveau président de la République se débarrasser des "professionnels de la politique" qui espèrent comme ils l'ont fait avec L.S Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade, renouveler leur allégeance non pas au nouveau pouvoir,mais au système de prédation, de vol, de prébendes et de privilèges qui sévit dans le pays depuis plus de cinquante ans et qui confisque le peu de ressources disponibles au bénéfice d'une minorité. Car, le changement véritable auquel Macky Sall doit
procéder, est politique. En effet, l'accession de Abdoulaye Wade au pouvoir en 2000 a entraîné l'émergence d'hommes politiques nouveaux tels : Macky Sall, Idrissa Seck, Souléymane Ndéné Ndiaye, Madické Niang et Mmadou Diop pour ne citer que les plus emblématiques. L'on a vu très vite réapparaître des barons du régime socialiste autour du nouvel élu. En réalité, d'anciens ministres de L.S Senghor et de Abdou Diouf, toute honte bue, ont tout simplement rejoint- en opérant une "transhumance" un mot qui a fait florès au Sénégal-Le pape du "SOPI". Il appartient maintenant à Macky Sall de mettre fin à ce déni de démocratie et dans la foulée de renouveler la classe politique sénégalaise, en
promouvant une nouvelle génération.
S'il devait en être autrement, les Sénégalais auront le sentiment qu'on leur a volé leur victoire.
Karim Fall,
Journaliste, ancien
chef des informations, RTL-Paris.
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Signature :
KM FALL
Notes :
Ceci est à l'origine un article destiné à la presse écrite sénégaalaise mais jamais paru en avril 2012, c'est-à-dire un mois après la victoire de Macky Sall aux dernières élections présidentielles sénégalaises.