Citation :
"La malle au trésor de Madeleine"

"Mémoire de l'ombre", la malle aux trésors de Madeleine - Lunel - Midi Libre
20 mai 2009.


LUNEL
Édition du mercredi 20 mai 2009
DR

Livre "Mémoire de l'ombre", la malle aux trésors de Madeleine
"Vous avez découvert un trésor. Avez-vous pensé à le dupliquer, le mettre en plusieurs lieux, en sécurité, l'archiver ?" Quand Madeleine Touria Godard parle un jour de sa découverte avec Benjamin Stora, historien, passionné, lui aussi, par l'Algérie, ce dernier a les yeux qui brillent. À Montpellier, où vivait sa mère, Madeleine découvre, il y a cinq ans, des malles entières de correspondances entre ses parents, vivant en Algérie la première moitié du XX e siècle, et d'autres membres et amis de la famille résidant en Algérie et métropole. Les guerres, les crises, les craintes et les espoirs... Le quotidien qui s'effiloche y est décrit avec précision, délicatesse et sensibilité. Et avec cette écriture si caractéristique - elle illustre la couverture du livre - un peu hésitante, aux lettres détachées.
Préserver le trésor, Madeleine en est consciente, elle l'universitaire, aujourd'hui à la retraite, spécialiste de littérature anglo-saxonne et de la communication. Mais sa priorité sera de dévorer l'Histoire de l'Algérie et l'histoire de sa famille. "Tous ses secrets révélés", chuchote cette femme dynamique, longtemps un pied dans quatre pays différents pour sa profession : Hollande, Angleterre, États-Unis et France. Comme émue dans son intimité.
Le secret est d'ailleurs le thème en filigrane de son ouvrage Mémoire de l'ombre publié ces dernières semaines chez L'Harmattan. Le premier écrit en français pour cette passionnée, auteur par ailleurs, de poésie dans la langue de Shakespeare. "La poésie me vient naturellement en anglais, une histoire de rythme, sans doute pour coller au très contemporain, une histoire de mots aussi que je trouve plus précis en anglais. La prose, ça me suffit en français", sourit-elle.
Mémoire de l'ombre est un récit historique, "pas une chronique familiale", précise l'auteur. "Je l'ai écrit un peu comme un thriller." Madeleine Touria Godard s'est basée sur cette grande correspondance pour bâtir, pendant quatre ans, un scénario et ciseler ses personnages.
Elle est d'ailleurs partie à plusieurs reprises en Algérie pour rencontrer les personnes citées dans les lettres. Ou leur descendance. Son ouvrage couvre la période 1868-1944. "J'ai voulu ma sélection la plus pointue possible pour que l'on voit l'Algérie à travers le regard de personnes qui y vivaient, quelle a été la position de ce pays pendant la Première Guerre mondiale, comment s'est préparée la Seconde, comment vivaient les juifs en Algérie sous Vichy, comment s'est déroulée la libération d'Alger.... Mon regard est celui d'une métropolitaine, mais ma vie à l'étranger m'a appris à absorber les cultures." Madeleine sera présente à la prochaine Comédie du livre, à Montpellier, au stand de la librairie du Mas de Tesse, le prochain rendez-vous avec le public. Avant d'attaquer une suite à ce premier ouvrage. Le thème est déjà choisi. Ce sera l'exil.

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DR- rédaction Midi-Libre, section Lunel