Rescapé de la Shoah, soit plus de 9 mois d'internement en France dont les tristements célèbres camps de Pithiviers et de Drancy-antichambte d'Auschwitz, Maurice témoigne inlassablement auprès des jeunes et des adultes, de ce sombre passé où + de 60 personnes de sa famille ont été assassinées. Il parle également de la Résistance juive en France (FTP-MOI avec son cousin germain Albert BRZOZEK tué à Grenoble), et en Europe de l'Est (Pologne, Hongrie, Biélorussie). Il milite ou est membre sympathisant au sein d'associations : UNADIF-FNDIR 07, trésorier ; AFMD 07, Vice-président 07 ; ONAC 07, membre actif des commissions Mémoire & Solidarité ; Représentant des FFDJF & AAIDFCD ; Sympathisant des FTP-MOI Rhône-Alpes ( Carmagnole Liberté) & des guerilleros FFI Espagnols ; Membre du jury ardéchois pour le Concours National de la Résistance & de la Déportation (CNRD), etc.
Son livre autobiographique : "Histoire d'un bambin juif sous l'occupation nazie", sous titré "1942... 3 ans... Miraculé !" retrace son parcours et celui de sa famille, "européenne avant l'âge".
Né en juin 1939 à Paris, il est arrêté lors de la rafle du Vel d'Hiv, le 16 juillet 1942, avec sa mère, son frère de 2 ans son aîné et d'autres membres de sa famille. Il connaîtra les camps de Pithiviers et de Drancy-antichambre d'Auschwitz. Tandis que tous ses proches seront déportés, ainsi que son père, arrêté après sa démobilisation des Combattants Volontaires Etrangers Juifs.
Maurice à une chance extraordinaire qui ne le quittera jamais plus. Envoyé le 3 septembre 1942 à l'hôpital, suite à un coup de crosse d'un "brave" gendarme français, il sera "libéré" le 22 avril 1943. Placé dans le home d'enfants de Neuilly s/Seine, il en sera extrait 5 jours plus tard par un couple de Français israélites eux-mêmes (originaires de Constantine en Algérie)...
Après la guerre, Raymond et Marcelle PARENTI, ses sauveurs, le surnommeront "Maurice la Baraka" car, quelque part, il leur a également porté chance. En effet, habitant en plein coeur de Paris derrière l'opéra Garnier et les Galeries Lafayette, rue Taitbout, ils furent maintes fois inquiétés...
Seul son père Hillel est rentré des camps d'extermination et les retrouvailles ne furent pas une partie de plaisir; l'enfant et son père ne se comprenaient pas !
A l'école non plus ce n'était pas la joie, avec discrimination envers, non seulement les Juifs et les enfants dits de couleur (comme si le blanc n'en était pas une), mais aussi vis-à-vis des gosses issus de l'immigration (Italiens, Espagnols, Polonais, Nord Africains, Turcs...). Ses meilleurs amis s'appelaient Joseph Arconte le guadeloupéen, Ali Chenouini l'algérienn Farès, Sarahoui. Mais aussi, quand même, Bourgeois, Francis Rousseau, Caron, Jeannotat.
Malgré les affres de la vie, le "bambin" surmonta toutes les épreuves et construisit sa vie avec Annie, originaire du sud algérois qui lui donna deux beaux enfants: Fabrice et Sonia. Heureux grand père de deux jolies petites poupées, Anaïs & Rachel côté de Sonia et, depuis fin mars 2009 d'un petit "châton" appelé Justine chez son fils Fabrice.
Maurice conserve malgré tout de sérieuses séquelles physiques et psychologiques de son passé. Il obtint la carte "d'Interné politique", suite à l'avis de la Commission Nationale des Déportés et Internés Politiques réunie le 22 juin 2000. Serge Klarsfeld, le célèbre chasseur de nazis, doûta longtemps de la véracité de son histoire, pensant qu'il avait été soustrait dès l'arrivée au vélodrome, comme ce fut le cas de plusieurs gosses. Il fallut la pugnacité, et la patience, de Maurice pour que l'ami Serge se décida à effectuer des recherches dans son impressionnante documentation de microfilms. Maurice lui est reconnaissant d'avoir finalement effectué ces recherches. Auparavant, le 13 juin 1997, il témoigna devant les caméras de Steven Spielberg président de "Survivors of the Shoah", visual history foundation.
Maurice n'a de cesse de témoigner. le plus souvent il le fait seul. Il a tant de choses à dire sur lui, sa famille, des membres de sa famille qui furent résistants, etc.
Pourtant, il lui arrive d'être aux côtés de ses amis Jean Manson (bien affaibli par l'âge), Lucie Aubrac (hélas décédée!), Violette Maurice (qui nous a quitté fin nov. 2008), Jacques Cayron (dcd 2 ans plutôt), Christian Boitelet, et bien d'autres.
Son autobiographie voit une partie de la recette reversée à l'AFMD, Association de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation Drôme-Ardèche, dont la Présidente est Marie-Paule Chapellier, prof d'Histoire-géo.