
Nicola Muschitiello
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Descriptif auteur
Je suis poète depuis ma naissance, et même depuis la naissance de ma mère et de mon père. Je suis poète depuis toujours.
“I am irremediably a poet” (Edgar A. Poe).
De toute façon, je suis poète d’amour. La merveille. Le chagrin. La joie. La nostalgie. La création tout entière. L’invisible. La femme et ses enchantements. L’indicible. La parole toujours proférée, à la lisière du silence. Dieu. J’aime profondément une espèce de devise empruntée à l’un des psaumes (et je ne sais plus quel psaume la renferme) : Credidi, propter quod locutus sum.
Il y a une antithèse qui me fascine : enfance fatale. D’un côté, l’absence de la parole prononcée, de l’autre l’arrêt de vie et de mort, la parole prononcée et arrêtée, le fatum justement, qui dans l’imagination ressemble plutôt à un livre céleste, à un ciel étoilé, à un firmament qui parle inexorablement et inscrive le mot destin dans l’homme.
(Enfances, « nostro lunedì », numéro zéro, février 2002, p. 23)
Je suis né (est-ce que je suis né ?) le 19 mars 1953 à Pezze di Greco, dans les Pouilles, le même jour que le grand-père paternel de Baudelaire, lors de l’allumage des feux de joie de la saint-Joseph. Depuis 1972 j’habite, selon toute apparence, à Bologne. Passionné pour la littérature française, je me suis essayé dans la traduction littéraire ayant pour guide mon ami et doux mentor Guido Neri, qui est disparu il y a longtemps. Aussi ai-je traduit et édité, pendant une trentaine d’années, plusieurs ouvrages de Baudelaire, Marcel Schwob, Michelet… Tout jeune, je me suis épris pour le théâtre et le cinéma ; j’ai pris part à une tournée touchant des écoles et des villes de province avec une troupe minable dirigée par un rescapé des camps de concentration. La publication de mon premier recueil de poésies, Il primo sonno del baco (1977), me gagna l’amitié de plusieurs écrivains dont André Pieyre de Mandiargues, qui salua avec largesse, comme étant ma marque à moi, « l’aisance d’une forme originale, limpide, musicale et pure ». Italo Calvino eut d’ailleurs la bonté de me considérer comme doué d’« une véritable voix ». Au début de 1980, j’ai pris part, avec d’autres jeunes poètes groupés autour du décane Roberto Roversi, à la création d’une coopérative visant à la diffusion de la poésie par des feuilles volantes, des lectures, des émissions radiophoniques, etc. En octobre 1982, je fis la connaissance de Louis Aragon, invité par la Mairie et l’Alliance Française de Bologne, et fis un article sur lui, lequel inaugura ma collaboration avec quelques journaux et revues. Dans les années 1990, j’ai entamé un très longue période de « Bohémianisme » (le mot est de Baudelaire), et de grandissants « voyages autour de ma chambre », qui étaient d’ailleurs compensés par la goût toujours vif de la flânerie. Cependant bon nombre de mes poèmes ont été traduits en français par Charles Debierre et Marc Kober dans « La Révolte des Chutes » (juin 1991) et encore par Marc Kober dans « Europe » (mars 1993). Pendant six ans, j’ai habité des cellules de couvent, des maisons inoccupées, des chambres d’hôtel, des chambres garnies, des chambres d’amis, un appartement de fortune dans une villa sur une « colline inspirée ». Au total, j’ai eu environ trente domiciles (connus ou inconnus). Quelques années durant, j’ai donné des cours de traduction littéraire à l’Université de Sienne. Après un quasi-silence de plus de quinze ans, j’ai déclamé au théâtre mon deuxième livre de poésie, Terra celeste, en mai 1999. En juillet 2000, le Centre de Poésie Européenne d’Avignon m’a invité à lire mes poèmes à l’occasion du Festival. Je suis fier de ce que j’ai fait découvrir en Italie, pendant cette période de ma vie, la poétique personnalité d’une femme auteur, Marie de Heredia, l’épouse de Henri de Régnier, laquelle signait Gérard d’Houville. De plus, j’ai consacré un ouvrage à la très mystérieuse « Pierre de Bologne », évoquée par Gérard de Nerval, Walter Scott, Clemens Brentano, Pieyre de Mandiargues et d’autres écrivains européens. En 2001, j’ai été surpris de lire que j’étais devenu, presque à mon insu, un « personnage singulier, le dernier des vrais bohémiens dans le panorama de la littérature italienne » (d’après le témoignage de Mirella Appiotti dans « La Stampa »). J’ai vécu et j’ai écrit encore. J’ai publié un canzoniere d’amour (Lo sgabello, 2003) et un recueil de poèmes en forme de lettres d’amour (Non sei lontana, 2005). Cependant deux poésies ont été traduites en espagnol par Gigliola Zecchin, Maria Teresa Andruetto et Guillermina Casasco (5 poetas italianos, traducción y conversaciones, Alción Editora, Córdoba, República Argentina, 2005). Depuis quelques années, je confie certains de mes poèmes à une admirable artiste peintre, Isabella Ciaffi, pour qu’elle puisse s’en servir pour créeer des livres d’artiste (dont quelqu’un a été exposé notamment à la Galerie Keller, à Paris, en septembre 2008). Actuellement, j’ai le sentiment que je suis un oiseau à moitié migrateur et à moitié non-migrateur, à cause d’un petit logis suranné qui est mon nid depuis quelques années. Néanmoins il m’est agréable de penser que je reste un parfait voyageur autour de ma chambre céleste.
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AUTRES PARUTIONS
Terra celeste, Diabasis, Reggio Emilia 1999 ; code ISBN 88-8103-078-0.
Lo sgabello, Diabasis, Reggio Emilia 2003; code ISBN 88-8103-309-7.
Non sei lontana, Pendragon, Bologna 2005; code ISBN 88-8342-397-6.