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Omar Samaoli

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Omar Samaoli

Descriptif auteur

Gérontologue, directeur de l'Observatoire Gérontologique des Migrations en France (OGMF). Enseignant en gérontologie à l'Université de al Sorbonne et de Lille 1. Lauréat du prix national de gérontologie, Fondation Nationale de Gérontologie. Je mène des recherches en gérontologie transculturelle et en géronto-psychiatrie. Je suis auteur de plusieurs publications, rapports de recherche et communications scientifiques dans ces domaines.
 1998 : Membre du Groupe Expert : Neurodegenerative Diseases among Migrants in EU States - Prevalence and Care Situation. WIAD. Bonn, November.
 1998 : Membre du Groupe Expert European Symposium on the Situation of Migrants with Neurodegenerative Diseases and their Family Caregivers, Bonn, September, 1998)
 1997: Membre du Groupe Expert Keeping minority ethnic older people in focus. Denmark, Helsingor, March.
 1997 : Membre du Groupe Expert Images of Ageing. Scotland, Edinburgh, September 1997.
 1997 : Membre du Groupe Expert Growing Old in a Multicultural Society: The Elderly from Minority Ethnic Groups meet Experts in the Field of Ageing. Netherlands, Maastricht December.
 1996 : Membre du Groupe Expert Heath Promotion for Older Migrants An European Meeting at the international Congress on Healthy Ageing. Germany, Heidelberg 1996.
 1996 : Membre du Groupe Expert Migrant and German Older People Together, Models and Perspectives of Social Participation and integration. Germany; Bad Godesburg 1996.
 1996 : Membre du Groupe Expert Young at Heart. Belgium, Gent 1996.
 1993 : Membre du Groupe Expert Ageing in Multicultural Europe. European Symposium. Scotland, Edinburgh, December
• 2016 : Expert pour le programme européen SHARAKA : Exportabilité des droits sociaux au Maroc des anciens travailleurs immigrés. Expertise France – Ministère des Marocains Résident à l’Etranger et des Affaires de la Migration (MREAM)
• 2015 : Expert auditionné par le Conseil Economique, Social et Environnemental du Maroc, Rabat sur la question des personnes âgées au Maroc et dans l’immigration.
• 2013 : Expert auditionné par la Mission parlementaire sur la vieillesse des immigrés en France
• 2010-2011 : Membre du Groupe Expert Consultatif Ad Hoc sur la prévention des risques de vulnérabilité des migrants âgés, Conseil de l'Europe.

Structure professionnelle : Observatoire Gérontologique des Migrations

Titre(s), Diplôme(s) : Docteur en anthropologie médicale

Fonction(s) actuelle(s) : Gérontologue

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3 livres

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AUTRES PARUTIONS

SAMAOLI O. et al. (1998) Dementia minority ethnic older people: managing care in the UK, Denmark and France. Leeds: Russel House Publishing Ltd, 183 p.
SAMAOLI O. (1998) Lorsque la mort s'invite dans l'immigration aussi, in Les familles face à la mort entre privatisation et resocialisation de la mort. Déchaux J-H., Hanus M., Jésu F. (dir.) Bordeaux: l'Esprit du temps (psychologie).

LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Articles de presse

Agevillage.com

Articles de presse

Un guide bilingue français-arabe pour les malades d'Alzheimer

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Contraintes et attentes des immigrés marocains au sujet de leur accompagnement dans la vieillesse et devant la mort

Citation :
«Auprès d'Allah est la Science de l'Heure. Il fait descendre l'ondée. Il sait ce qui est dans les entrailles des mères alors que nulle âme ne sait ce qu'elle gagnera demain et que nulle âme ne sait en quelle terre elle mourra».
(Coran, XXXI, 34)

Le texte présenté ici n'est pas une simple écriture de circonstance, mais une déclinaison au plus près de difficultés, d'appréhensions et d'aspirations autour du vécu de vieillesse et de la gestion des derniers moments de la vie au sein de l'immigration. L'installation presque définitive des populations immigrées dans une mobilité qui n'est pas que géographique, mais qui est à apprécier dans ses dimensions/ aspirations ou pratiques culturelles, sociales et religieuses donne aux parcours migratoires des ressortissants marocains dans l'immigration une autre étendue.

Par constats divers comme par une espérance toujours renouvelée et somme toute par honnêteté intellectuelle, nous ne pouvons plus soutenir que le Maroc n'est concerné que par l'apport financier de ses immigrés. Les autres traits la vie courante et jusqu'aux thématiques sévères de la disqualification sociale ou de la précarité font l'objet d'un intérêt autant en termes de diagnostics de terrain et d'analyse qu'en termes de volonté d'accompagner les solutions à mettre en œuvre.
Aussi et au regard de la seule question de la vieillesse, nous aimerions insister sur certains aspects de cette problématique confrontés à des mesures réglementaires et administratives et dont les effets sur l'insertion en France ou au Maroc est porteuse de difficultés réelles. C'est le cas des immigrés âgés isolés qui continuent à séjourner en France sans avoir pu regrouper leur famille autour d'eux. Néanmoins cette situation sur laquelle on focalise facilement le regard et le propos est une vision partielle de cette réalité du vieillir dans l'immigration, tant ne tient-elle pas compte de la présence de longue date de familles entières regroupées dans l'immigration. La vieillesse au sein de l'immigration marocaine n'est pas réductible à la situation des seuls hommes isolés mais prend une part socialement variée dans le paysage gérontologique d'ensemble en France.
C'est à juste raison que nous réitérons l'importance de cette perception tant il est vrai encore que si les questions de la dépendance physique ou psychique et de l'entrée dans les établissements gériatriques ne concernent cette immigration que dans de rares occasions ou circonstances, c'est souvent en raison de cette présence familiale qui assure aux plus anciens et fragiles, une prise en charge en son sein.
C'est en sens également qu'une vigilance s'impose au-delà du seul accès ou recouvrement des droits sociaux légitimes afférents à la retraite. Ce sont aussi les conditions sociales, culturelles, sanitaires et d'insertion urbaine de ces populations qui exigent un examen constant en vue d'une optimisation de leur contenu ou d'une neutralisation des difficultés ou dysfonctionnements qu'elles contiennent.
Vieillir aujourd'hui c'est vivre longtemps, le plus longtemps possible. L'homme dans sa vanité illusoire de neutraliser la mort a certes réussi à en faire reculer l'échéance pour un gain d'années, en raison de l'amélioration des conditions de vie et des conditions de santé de l'humain. L'espérance de vie chez les plus âgés augmente et s'améliore de plus en plus dans le nord comme dans le sud et la question du vieillissement démographique n'est plus posée dans les seuls pays industrialisés.
Pour revenir à la migration et à la situation des vieux immigrés marocains comme d'autres du reste, la lecture de ce constat appelle quelques explications préliminaires au sujet de son contenu à l'évidence paradoxal.
En effet les images récurrentes que nous avons de l'immigration et de cette immigration pionnière en particulier parce qu'elle était forcément une immigration de travailleurs, portent sur l'usure prématurée, les risques réels d'un ensemble d'activités professionnelles ingrates et dangereuses, dans lesquelles se retrouvaient le plus souvent les travailleurs immigrés. En toute logique ceci est (devait être) précipitant et même annonciateur de parcours de vie brefs et en tout cas plus ou moins courts. Par conséquent, parler de vieillesse des immigrés est en soi une originalité qui vient apporter une autre vision de ces populations. En tout état de cause, ces vieux ont gagné des années, du moins ils les ont arrachées à cette vie de labeur intense (1).
Pour tout le monde aujourd'hui, ce gain est à la fois précieux parce qu'on vit plus longtemps mais il est aussi complexe parce qu'il faut constamment apporter un sens social, un contenu à cette vie vieillissante en tenant compte de paramètres, culturels, sociaux, identitaires ou religieux et même géographiques. Aussi, si vieillir aujourd'hui c'es

Signature :
Omar Samaoli, gérontologue, docteur en anthropologie médicale

C'est à ces préoccupations que nous avons voulu nous consacrer depuis plusieurs années par l'introduction de ces thématiques dans les formations des soignants, préférant le caractère pédagogique et sensibilisant dans la maîtrise de ces savoir-faire indispensables ou tout au moins leur organisation au besoin par les soignants dans un univers hospitalier complexe par ses propres règles et par ses habitudes.
Enfin, la mort dans l'immigration demeure donc un problème complexe à analyser en raison de l'imbrication de facteurs variés qui tiennent de la législation, du savoir-faire culturel, des pratiques mortuaires ou funéraires d'usage en France et des ressources des défunts également. Mais il serait très utile aussi de savoir ce que seront, demain, les attitudes des plus jeunes, moins tiraillés probablement entre une terre natale et une terre d‘accueil, mais aussi fidèles que leurs parents à leur identité.

Notes :
(1) Il est à regretter encore la rareté ou le peu de travaux et donc d'intérêt scientifique spécifique à certains aspects comme l'espérance de vie ou l'allongement de la vie chez les immigrés et aux questions de la santé plus globalement.
(2) Les prédateurs du chagrin qui sous couvert d'allégement des démarches ou de modernité dans la gestion de la mort, ont installé définitivement celle-ci dans une exagération mercantile, rituels et accessoires compris. On peut aujourd'hui en France faire du "lèche vitrine" pour choisir un article/accessoire funéraire dit musulman sans réprobation et sans scandaliser personne, au nom de la liberté mais aux antipodes de nos usages et de nos habitudes culturelles et religieuses et certainement aux antipodes de ce qui est requis ou exigible des Musulmans dans ces circonstances.
(3) Au fond, il s'agit d'une réclamation qui s'apparente plus à un besoin d'une présence chaleureuse dans la détresse et celle-ci en particulier parce que survenue au loin.
(4) A dire juste, il s'agit plus d'un sentiment de culpabilité au sujet de l'inscription des gens dans cette option d'avoir une sépulture ailleurs loin du pays et de la terre natale.
(5) Anthropologie de la mort. Editions Payot, 1975, p.8
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Brahim de nulle part

J'attire l'attention du lecteur sur le caractère fondamentalement intime et fragile de ce texte et dont je ne sais pas encore à quelle sollicitation ou à quelle urgence j'ai cédé pour le donner à lire et pour les extraire de mes archives précieusement rangées comme des bouts vie désormais familiers et même intimes, constituées depuis de longues années.

Peut-être est-ce le besoin de rendre visible ces latéralités humaines, partie prenante de notre vie collective et dont il ne ressort plus rien : ni révolte, ni résignation mais une totale indifférence consommée et ce même jusqu'à la mort, mais légataire de responsabilité et d'exigence morale.

Au fond ce que j'écris ce sont des éléments d'une sociologie du malheur ou du moins une analyse du malheur des gens appellant sur elle (ce qui tarde encore à venir à mon sens) une gérontologie de l'espérance.

Ouach habiti tani a si Omar ? ma ^'yiti mil ketba ? jebti lina chi flouss be'da ? aji tchreb atay wi hin allah !

" Qu'est-ce que tu veux encore si Omar ? Tu n'es pas fatigué d'écrire ? Tu nous as ramené quelque chose d'abord ? Viens, on va boire le thé, Dieu pourvoira après !"

Il me recevait toujours par ce même préambule avant que nous revisitions ensemble la géographie de nos origines et surtout celle de ses origines, au gré des itinéraires qu'il choisit lui-même sans jamais bouger de sa chaise, me confiant ainsi - et si c'est sans calcul apparent, c'est sans nul doute dans une secrète nostalgie - tant de pistes : un jour il était de chichaoua, un autre jour de tamanar, ou de tant d'autres petites localités que je n'avais aucune raison particulière d'aller visiter, si ce n'est à travers cette complicité qui s'est insidieusement installée entre nous et qui est devenue un lien, une parenté et en tout cas cette exigeante solidarité qui s'impose. A chacun de mes voyages au Maroc, je me faisais un devoir d'aller sur ces lieux demandant si quelqu'un se souvenait encore de lui ? Rien. Il se contentait de mes récits de voyages sans jamais démontrer la moindre déception, il voyageait ainsi par une sorte de procuration.

Dans l'institution où habitait "Da Brahim" on l'avait surnommé désobligeamment "le mythomane" parce qu'il parlait souvent de son pays, de son argent, du bon temps vécu ailleurs, de sa connaissance de Paris et de ses alentours, ce qui rendait souvent les repas électriques, les injures fusaient de tous les côtés et la patience des soignants était mise à rude épreuve également.

J'ai toujours évité prudemment d'interférer ou d'intervenir dans ces instants et dans ces échanges parce q'ils dénotent au moins la vitalité des lieux et même le refus de ces vieillards de s'abandonner à la somnolence ou au ronron de la TV qui fonctionne tout le temps. Et nos apartés venaient toujours le soustraire à ce débat auquel il n'avait plus envie de participer.

Qui est ce Brahim de nulle part ? Un marocain de nulle part

De nulle part et comment peut-on être de quelque part lorsque toute sa vie on a passé son temps dans un éternel voyage ?

- D'une entreprise à une autre au gré des primes promises par les employeurs pour s'acquérir ou garder un bon travailleur, docile comme on les aime, peu regardant sur les horaires ou sur la pénibilité du labeur ou même sur l'inconfort de sa condition de vie comme est venu nous le rappeler brutalement le traitement indécent de ces saisonniers marocains "hôtes des vignes" et autre arboriculture
- D'un logement vers un autre, en raison des ententes et des mésententes avec les proches ou la parenté, avec les amis ou les copains du moment, avec les co-locataires dans une promiscuité dont seuls les marchants de sommeil ont le secret et tirent substantiellement les bénéfices ou encore la brutalité de ces mêmes rapaces qui "n'importeront pas au Paradis" comme on dit, tous les loyers encaissés pour les conditions dans lesquelles ils ont fait vivre les gens,
- D'une femme à une autre et c'est une autre histoire…..
- D'un pays à un autre parce qu'on n'est pas d'ici ; on ne l'a jamais été totalement et on n'est plus non plus de là-bas parce qu'on a trahi la règle, le conventionnel tacite et parce qu'on ne sait même plus comment vivre avec "ces autres" qu'on a abandonné en quelque sorte et chez qui finalement on n'existe plus pour ainsi dire. On s'est perdu à leurs yeux graduellement malgré les mises en gardes ou la dépréciation : attente, sommations à la raison et au retour de temps en temps, mises en garde, critiques ouvertes ou par messagers et enfin ex-communion et verdict irrévocable : mejli
- De nulle part et jusqu'au bout de la vie, parce que la concession gratuite où il a reposé

Signature :
Omar Samaoli, Gérontologue

Notes :
Post-scriptum : Voilà comment on n'est plus l'immigré de personne, ni un immigré chez personne et un citoyen de nulle part. Prière de sortir Brahim des statistiques et études sur les flux migratoires.
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