"Il devait me manquer quelque chose, mais quoi ? Je ne trouvais pas. Oui, c'est ça, il manquait quelque chose au monde. Une absence, un absent. La nostalgie d'une présence. Pourtant personne n'en parlait. Il manquait des mots.

Autour de moi, les êtres tenaient. Ça tenait malgré tout. Ils vivaient sans.

Incompréhension.

Et puis, un jour, des paroles prononcées. C'est souvent une histoire de paroles.

Une porte qui s'entrouvre, et un univers de possibles qui surgit. Une reconnexion.

Que j'essaie de transmettre à mon tour."

Philippe Sola

Suggestion musicale : https://www.youtube.com/watch?v=H_f1sANBMgg

Inspiré par la philosophie (en particulier de Schelling et de Rosenzweig), la psychanalyse, la Bible hébraïque, Philippe Sola dessine les contours de notre subjectivité dans un monde incertain.

Restant dans l'élément du rationnel, il gage que l'être est antérieur à la pensée : tout paraît normal alors que rien n'est normal, nous sommes vivants alors que tout aurait pu basculer. Il tente de dire quelque chose qui ne peut pas être dit. Une antériorité nous préexiste et elle est toujours là. Elle mène à la liberté et à la confiance. Elle se retrouve par l'expérience de la nature et par une éthique de la responsabilité.

Son premier ouvrage, Le Juif et le nazi, est un essai sur l'identité juive et l'antisémitisme, préfacé par Shmuel Trigano. Philippe Sola écrit : « L'antisémitisme est ce délire qui consiste à croire en la dépendance à l'égard des Juifs ».

Philippe Sola est né en 1981. Il a publié dans Libération et Tribune Juive.