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Pierre-Alain Claisse

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LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Critiques

LES GNAOUA D ESSAOUIRA, DIX ANS DEJA !

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

B comme la Bondisseuse Si t'es pas complètement crétinisé par internet...

Citation :
"J'avais vingt ans... j'aurais dû être mort"
Jean Rouch, ethnocinéaste

Dans un entretien au quotidien l’Humanité, l’architecte du Musée des Arts Premiers, Jean Nouvel, parle d’un Jean Rouch qui s’opposait violemment à la disparition du Musée de l’Homme pourtant inscrit dans l’histoire de la Résistance : «il était tout de même un peu intolérant. Comme une sorte de gentil terroriste... » - dit l’architecte.

Qui est ce Jean Rouch ? Disparu brutalement en février 2004, cet ethnocinéaste était le frère d'armes des Goumiers du Maroc. Il s’était engagé dans les Forces Françaises Libre comme ingénieur démineur. Son attachement à l’Afrique remonte à sa scolarité au lycée Lyautey de Casablanca dont il est bachelier de la promotion 1934. L'Association des Anciens Elèves des Lycées Français du Maroc lui avait remis le livre d’or du lycée Gouraud de Rabat 1939-45. Jean s'était montré ému en voyant les photos de lieux qu'il connaissait. Il m'a montré un pont de passage pour les soldats identique à ceux qu'il a construit sur le Rhin. Il connaissait ce pont… Il aimait à prendre ce petit livre et à commenter les légendes d'époque :
"quand on écrit "soldats français", c'était en fait tous des Marocains. - Il a regardé la Trouée de Belfort où les soldats tombaient sous les balles et il a souri : J'ai failli être sur la photo ! - Puis un nom a intrigué l'enfant du Mont Roij des villages côtiers du nord de Barcelone - Rouchon, c'est un surnom, ce doit être un cousin, il faudra que je vérifie. - Enfin il a feuilleté la longue liste des morts au champ d'honneur et, à quatre-vingts ans passés, il a simplement dit d'un air terrible : j'avais vingt ans, j'aurais dû être sur cette liste, j'aurais dû être mort..."

Le maire de Belfort, ancien ministre de la Défense et président d’honneur du Mouvement Républicain Citoyen, avait fait fi de sa proposition d’aménager un lieu en hommage aux Goumiers près de la chapelle Le Corbusier de Ronchamp. Voici comment Rouch, ce « gentil terroriste » parlait de cette époque dans un courrier adressé à J.P Chevènement en juin 2000:
« Une chapelle dédiée à la vierge Marie a été pratiquement ruinée pendant les combats de la première armée française venue de la Méditerranée et montant vers l’Alsace. Le rôle des soldats marocains a été particulièrement important dans ces zones de forêt où les mines et pièges allemands (la mine B qui est une mine bondisseuse qui explosait à un mètre du sol en faisant des blessures considérables) que les montagnards marocains avaient appris au début à leurs dépends à repérer et à neutraliser à moindre risque (soit en remettant l’un des dispositifs de sécurité), soit plus simplement en faisant exploser une grenade à main. Moi-même je commandais la section de reconnaissance de la 1ere Division Blindée, Armée Delattre. (…) Le Corbusier, après la guerre, visitant ce site élabore le projet de reconstruire une chapelle plus importante. Il serait nécessaire de consulter et synthétiser sur ce projet tous les travaux de Le Corbusier sur l’aventure architecturale de cette chapelle (dont la crypte a été inspirée d’une « carapace de crabe tourteau » trouvé sur une plage brésilienne). Enfin à coté de la chapelle restaurée, il a élevé une petite pyramide à la mémoire des soldats français morts ici pendant ces combats. Sur cette petite stèle est également mentionné : « des soldats marocains tombés ici ». C’est en cet endroit que je propose l’édification d’un « marabout » simple mais traditionnel à la mémoire des soldats marocains. »

Hélas, les conseillers régionaux ont vu là un dangereux projet de nouvelle mosquée. Hélas, l’inlassable voyageur « Zan le Rouge aux yeux bleus » a disparu brutalement sur la route du Sud. Le panthéon des Haouka du Niger et, depuis la lecture de ce mémorial lycéen, le pantéon des Gnawa du Maroc ont en commun un nouvel ancêtre tutélaire : ce vieux copain qui passe sur la scène de l'histoire plein de jeunesse et de vitalité, qui s'arrête un instant quant on l’interpelle sans politesse :
« vaut-il mieux que je me coupe le doigt ou que meurent plusieurs milliers de personnes ? Il répondait tout simplement :
- « si t'es pas encore complètement crétinisé par internet, tu sais parfaitement ce qu'il vaut mieux ! »

C’est pour toutes ces raisons que ce « gentil terroriste » restera dans le coeur des hommes libres. Messieurs les Architectes et Conservateurs, je vous en conjure ! Ce

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique interculture

Ref : http://www.humanite.presse.fr/journal/2006-06-20/2006-06-20-831979

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Bienvenue aux nouveaux migrants !

Que faire de ces Chinois qui filent le tissu des Français ? En d’autres temps, ceux de guerre, une grande, la seconde, on les aurait déportés. Mais aujourd’hui, c’est interdit. Serait-il possible alors de les délocaliser dans ces banlieues qui ne cessent de flamber par « manque de repère » des jeunes issus de l’ancien empire colonial ? L’idée ne paraît plus particulièrement choquer en ce lieu de célébration de la victoire électorale de François Mitterrand : La Bastille. Dès lors, que dire ?

La Bastille est terre de migration des Auvergnats depuis plus d’un siècle. Le métier concédé à l’époque par les gens de la ville à ceux issus l’exode rural : charbonnier ! En argot, on disait bougnat, ou encore bougnoul, c’est même une insulte attribuée aux migrants qui suivirent des ex-colonies. Rue de Lappe, les Auvergnats faisaient les quatre-cents coups avec les autres migrants venus des quatre coins de l’Europe. Fusionnant avec les migrants venus de l’Est, ils ont inventé la valse musette qui est entrée dans le patrimoine culturel parisien.
Aujourd’hui l’Auvergne est en voie de désertification. Mais elle apprend à séduire les nouveaux migrants. La première université européenne d'Auvergne ouvre ses portes à tous. Elle a pour but de réfléchir aux nouvelles valeurs sociétales. Autre nouveauté cyberauvergnate remarquée par les natifs parisiens de cette belle région aux sources thermales vichyssoises : le site de la société Presse & Editions d'Auvergne qui rassemble les journaux "le paysan futé" et le "paysan d'Auvergne".
Ce dynamisme légendaire de la région d'Auvergne permettra-t-il de faire face aux bouleversements sociaux que subissent les paysans qui doivent s'adapter aux dernières innovations technocratiques européennes : les droits à paiement unique, DPU, constituent une prime unique par hectare découplée de la production. La Coordination rurale dénonce un système complexe et rédigé à la hâte dans des termes ambigus dont les conséquences sur les relations entre propriétaires et cultivateurs sont parfois imprévisibles.

En dépit des efforts du législateur français, le citoyen français semble parfois avoir le sentiment global d'être totalement exclus du processus de décision qui le concerne directement dans sa vie socio-économique quotidienne. Ce sentiment est même plus inquiétant, il se sent instrumentalisé, pour ne pas dire leurré, par ses propres élus. Ceux-ci apparaissent comme parfaitement performants, mais dans leur petit secteur de compétence seul. L’actualité récente, le difficile vote du Plan de Déplacement Parisien a montré que la majorité politique du Conseil de Paris est incapable d’intégrer la banlieue dans son plan de développement décennal dit concerté. Sait-elle seulement que l’Auvergne existe ?
Aujourd’hui, la condition concédée par les décideurs de l’Est parisiens à ceux issus l’exode économique mondialisé n’est plus celle de bougnoul mais de « monoactiviste ». Le textile chinois est pourtant un investissement non négligeable pour le dynamisme économique de la ville de Paris. Mais évidemment, le textile comme le charbonnage, c’est loin de l’éducation bourgeoise. Que faire de ces Chinois ? En d’autres temps, ceux de guerre, une grande, la seconde, on les aurait déportés. Aujourd’hui, c’est interdit. Serait-il possible alors de les délocaliser dans ces banlieues qui ne cessent de flamber par « manque de repère » des jeunes issus de l’ancien empire colonial ? L’idée ne paraît plus particulièrement choquer en ce lieu de célébration de la victoire électorale de François Mitterrand, La Bastille. Dès lors, que dire ?

Ce que l’Auvergne sait depuis plus d’un siècle, la Bastille et la France finiront bien par le reconnaître comme tenu pour évidence de toujours : seul le dialogue et la concertation avec l’ensemble de sensibilités politiques permet d’établir un développement qui soit effectivement durable. Nos élus vont devoir faire encore un petit effort de réflexion, d’intelligence et d’innovation. Rappelons qu’ils sont rémunérés par le contribuable, qu’ils ont été augmentés et que, pour certains, ils cumulent les mandats pour faire face à leurs responsabilités et non pour se laisser tenter de rejeter systématiquement la faute sur les préfets. L’implication dans la vie politique locale des personnes travaillant et habitant sur place, Européens ou non, est une bonne chose, faut-il qu’elles aient le droit à l’expression libre. Ce n’est pas toujours le cas au regard de l’attitude de harcèlement qu’adoptent

Signature :
Pierre Alain-Claisse, CIVISUR, rubrique Gouvernance

Notes :
Rérérences :
http://www.accueil-populations.com
http://www.lepaysan.net/
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Supplique aux figures africaines

Juifs et Noirs ont un passé et des rituels en communs. Revendiquer la haine raciale au nom de la pensée africaine est un détournement de l’esprit des traditions orales qui font le système de pensée du continent.

Paris connaît à l’heure actuelle une vague d’intimidation antisémite perpétrée par une poignée d’idéologues qui prônent la suprématie d’une race sur les autres. Certains de ces xénophobes suprématistes ne font pas honneur à la mémoire de leur continent d’origine, l’Afrique, dont ils usurpent et détournent le patrimoine oral. De telles démonstrations de force ne sont aucunement justifiables par des traditions orales telles que celle des Gnawa, pour qui précisément, Juifs et Noirs ont un passé et des rituels en communs. La Meimouna est à la fois une célébration juive et tagnawie, les Malékites le savent.

Les propos antisémites au nom de la défense de la culture dite chamite ne sont pas seulement à proscrire au regard de la loi et de l’histoire, ils le sont également par respect des tenants des traditions orales issues du pays de Kouch. On ne peut que conjurer les esprits sensés de la communauté africaine de France de prendre explicitement distance vis à vis du candidat à l’élection présidentielle Dieudonné et de ce qui apparaît comme son groupe de réflexion politique autoproclamé Tribu kamite.

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Interculture

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La démocratie participative n'est pas la démocratie directe

Citation :
Article paru dans la Lettre n°21bis de l’Association "Vivre à la Bastille" (Mai 2006).

Cela fait maintenant 20 ans que je vis à La Bastille. Je me suis dis qu’il était temps que je m’intéresse plus sérieusement à la vie de mon quartier. J’ai donc envoyé un bulletin de tirage au sort à mon Conseil et, par un heureux hasard, le sort m’a choisi.

Lors de la première rencontre avec le Conseil de Quartier, nous étions là, une dizaine d’heureux suppléants, tous impatients de participer à la démocratie locale. Mais aussitôt, la désillusion est venue. Il n’était nullement question de servir de relais « microterritorial » au processus de démocratisation local, comme le suggère pourtant le processus de la décentralisation.

Les Conseils de Quartier sont organisés en Commissions thématiques. Celles-ci se bousculent sur les thèmes les plus porteurs. Pour autant, elles ne font pas toujours des propositions les plus rationnelles. Ceci explique que, lors du Conseil d’arrondissement du 13 février 06, un élu communiste en est venu à poser les limites de la démocratie participative.

La loi sur la démocratie locale et le règlement élaboré par le Maire le permettant, le premier vote du bureau Bastille-Popincourt renouvelé, lors de l’assemblée plénière du 23 mars 06, a été d’entériner sa pérennisation jusqu’à la fin du mandat. Le bureau a décidé ensuite de ne pas rendre public, sauf si contraint par le maire, la gestion détaillée de son budget.

Le bureau s’est, par ailleurs, refusé de procéder à un découpage par îlots d’habitations. Cette méthode administrative classique lui aurait permis de se répartir les tâches et de couvrir l’ensemble de son territoire pour recueillir, de manière relativement équitable, les doléances des habitants. Mais le bureau, s’en tenant aux commissions thématiques, limite son pouvoir d’investigation et s’en remet à la Mairie pour arbitrer son fonctionnement interne.

Force est de constater, qu’en l’état actuel des choses, les habitants du quartier Bastille ne peuvent compter que sur eux-mêmes et leur association pour adresser, aux administrations concernées, leurs requêtes concernant les nuisances qu’ils subissent.

Seule l’indépendance politique de notre association [Vivre à la Bastille] nous donne la force d’intervenir pour sauvegarder notre cadre de vie.

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Concertation

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Ceci n'est pas un vote kamikaze ! En quête du juste centre

Le vote sanction est un vote de contrainte pour le décideur politique, mais il n’est pas forcément un vote kamikaze. Ce peut être là la quête d’un juste centre ! C’est, en tout cas dans cet esprit d’équilibre que François Bayrou, président de l’Union pour la Démocratie Française, s’est démarqué de la surenchère nationale populiste en vogue.

L’analyse classique, par les politologues de la Ve République, du vœu de François Bayrou de voter la motion de censure au gouvernement est, en somme, la suivante : le risque en brisant l’atome politique bipolaire, est de disperser les voies et de favoriser ainsi les extrêmes et en particulier l’extrême droite, comme en avril 2002.
Hélas, cette analyse bien confortable ne suffit plus en soi à sortir du cercle vicieux d’une approche culturaliste de type : si les banlieues brûlent, c’est parce que les jeunes sont en perte de repères, si les Français de souche vieillissante votent contre la voix de la raison, c’est qu’ils ont peur du changement…

Une autre piste est de se dire qu’un nombre croissant d’électeurs a, peut être, le sentiment d’être méprisé par le génie politique et cela au détriment de ses intérêts économiques personnels. On suppose là que le message des électeurs est de plus en plus fin, élaboré. Il le serait, même dans l’abstention, même par le vote sanction que connaît la Ve depuis quelques années. C’est qu’il y a un intérêt croissant pour l’information politique dans les villes, dans les campagnes, toutes catégories sociales confondues. Cet intérêt est dû à son temps, il n’est pas une spécificité française, même si, en France, on aime bien le débat politique.

Le vote sanction est bien un vote de contrainte pour le décideur, mais il n’est pas forcément un vote kamikaze. La volonté des électeurs a contraint, par les urnes et par les pieds, la cohabitation en France, la politique socio-libérale en Angleterre, le gouvernement de coalition en Allemagne. Et s’il ne s’agissait là que de la quête d’un juste centre ?

, Dans le contexte des tensions politiques actuelles, le rôle du politique de raison, même si sa voix n’est pas toujours des mieux entendues, est de rassembler au centre. Car rappelons que si elle est marquée à droite, la surenchère nationale populiste actuellement en vogue n’en est pas moins larvée à gauche. Quel est celui qui n’a pas été tenté, même en anarchiste indépendant, de fustiger le Polonais pour son activité de plombier ? Ce patriotisme économique est une forme de racisme et le racisme est illégal. Pour autant, la France ne peut se soustraire au débat européen. Si c’est dans cet esprit de dialogue que François Bayrou, Marielle De Sarnez et leurs soutiens à l’UDF ont pris l’initiative de rassembler au centre, personnellement, j’y adhère.

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Gouvernance

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Pour défendre la diversité culturelle To defend the cultural diversity

Vous souhaitez contribuer au Génie de la Liberté ? Envoyez vos Photos, Articles, Communiqués & Observations (<1Mo) à http://groups.google.com/group/bastille

Votre contribution sera prise en considération dans une étude indépendante pour la Défense de la diversité culturelle.

Un projet légitime

Les habitants de la Bastille n'ont pas un besoin exclusif de la diversité du commerce de proximité. Ils ont parfois le sentiment que leur mairie se cantonne à maintenir, à coups de fonds public, quelques commerces de bouche et cela au détriment possible d'améliorations du dynamisme culturel constamment enrichi par l'arrivée de nouveaux migrants à la Bastille : des Auvergnats aux Italiens et autres Européens, des Africains aux Asiatiques et autres Orientaux, sans oublier les investisseurs américains, tous font la richesse du quartier et personne n’a l’intention de fustiger une communauté ou une autre pour ses activités économiques... L'histoire européenne et les lois françaises l'interdisent. En revanche, l’esprit et l’histoire de la Bastille suppose que l’on encourage un dynamisme économique qui soit concrètement générateur de diversité culturelle.


Défendre la diversité culturelle

L'idée est la suivante : le développement du commerce de proximité ne reflète pas forcément l'esprit de la Bastille, à savoir la diversité culturelle. En dépit d’une idée reçue, développer le commerce de proximité n'est pas, pour autant, défendre la diversité culturelle. Or, c'est bien cette diversité qui fait le charme du cadre de vie, l'esprit festif, l'attrait touristique du vieux quartier de La Bastille. C’est pour faire part aux élus locaux des appréciations, commentaires et autres observations des personnes intéressées que j’ai décidé de destiner, à cette fin, l’adresse « Bastille » des groupes de discussion gracieusement hébergés par Google. Les contributeurs intéressés, sans distinction de race, sexe et religion, sont invités à exprimer, dans le respect des libertés publiques, leur conception de la diversité culturelle à l’adresse suivante : http://groups.google.com/group/bastille/


Un état d’esprit

Rappelons aux aimables contributeurs le fil rouge de ce blog. Il a un sens qui ne va pas vers l’élaboration et la défense de critères d’exception financés par le service public français ; le sens, pour ainsi dire, de la nationalisation, pour ne pas dire du nationalisme. A l’inverse, le cybergroupe Bastille préfère partir des conventions internationales existantes pour aller vers le développement d’activités privées favorables à la diversité et au pluralisme culturels. Servir les cultures vivantes, mettre en valeur la créativité, est la destinée de ce groupe. C’est dans cet esprit que l’on préférera inviter les marques de textile chinois à présenter leur nouvelles collections plutôt que chercher à entraver leur apport à la diversité culturelle du quartier par un discours agitateur. Le respect des conventions internationales interdit d’invoquer la diversité culturelle pour porter atteinte à des droits fondamentaux, telle la liberté d’entreprendre, ou de limiter la porté de ces droits.

La perspective est ici de contribuer à un dialogue entre acteurs publics et privés qui soit en faveur d’une diversité culturelle durable et respectueuse des plus vulnérables. Les contributeurs sont invités à proposer, dans ce même esprit, leurs Photos, Articles, Communications et Opuscules à http://groups.google.com/group/bastille/



TRANSLATION (Helped by Computer)

You wish to contribute to the Genius of Liberty ? Send yours photos, articles, observations (< 1Mo) to http://groups.google.com/group/bastille

Your contribution will be considered in an independent study for the Defence of the cultural diversity.

A justifiable project


The inhabitants of the Bastille have no exclusive need of the variety of the business of nearness. They sometimes have the feeling that their city hall confines to maintain, in knocks of public fund, some businesses of mouth and it in the possible detriment of improvements of the cultural dynamism constantly enriched by the arrival of new migrants to the Bastille: Auvergne’s people to the Italians and the other Europeans, the Africans to Asiatics and other O

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Interculture

Notes :
http://groups.google.com/group/bastille/subscribe send to :
bastille@googlegroups.com
Attention, maximum 1 Mo \ message !
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De l'humour noir civique

Après le Blog citoyen, le Blog civique ! Etant jeune, vous-êtes vous déjà fait frappé à coups de parapluie par une vieille grand-mère pour avoir jeté un mégot par terre ? La belle époque ! Aujourd'hui, grand-mère a son portable ! Tremblez bandes de (.../...)

Voltaire-Lenoir, une personne extraordinaire

Le Conseil de Quartier République Saint-Ambroise du XIe arrondissement de Paris a son journal : "Voltaire-Lenoir" qui couvre les rues de ces noms. Les éditos de ce journal de quartier sont, à chaque parution, traduits dans une nouvelle langue, pas seulement européenne, mais toujours représentative des communautés locales : langues arabe, portugaise, espagnole, chinoise pour les quartre premiers numéros. Ils sont consultables sur le site officiel du CQRSA :
http://cqrsa.free.fr/

Cette personne morale, Voltaire Lenoir, a également lancé une initiative passionnante dans le cadre de la Commission Propreté du XIe arrondissement. Cette initiative est tout à fait conforme à l'esprit de La Bastille-libre : réaliser une expo-photo sur la malpropreté. Voltaire-Lenoir invite effectivement les habitants du Quartier de la République de Paris à fournir les clichés du sujet pris sur le vif. Souhaitons secrètement, qu'un jour, cette initiative puisse être consignée en un opuscule de la forme proposée sur :
http://monsite.wanadoo.fr/bastillepaco/

Mais à propos, Voltaire ne s'était- il pas réfugié en Angleterre ?

Notons que de telles initiatives ne sont pas l'apanage de la République. En effet, la Grande Bretagne y ajoute une exquise touche de dérision ; en témoigne un site qui invite à dénoncer, avec humour, les incivilités de son voisinage et, au besoin, de sa propre famille :
http://www.shameit.com/

Vous avez des difficultés à vous connecter sur ce site ? C'est visiblement, que suite à un article dans le très sérieux guardian.co.uk, le fournisseur d'accès de ce site d'un père de famille à l'adresse de sa fille très désordonnée a littéralement explosé !

A vos photoportables civiques donc et, svp, n'oubliez pas d'en envoyer une copie à :
http://groups.google.com/group/bastille/



Translation
Of the black civil humor

After the Blog citizen, the civil Blog! Being young, are you already fact strucked in knocks of umbrella by an old grandmother to have thrown a butt on the ground? The beautiful time! Today, grandmother has her mobile ! Tremble are strained of (.../)


Voltaire-Lenoir, an extraordinary person

The council of the District Republic Saint Ambroise of the XIe district of Paris has its newspaper: "Voltaire-Lenoir" who covers the streets of these names. The editorial of this newspaper of district is, in every appearance, translated in a new language, not only European, but always representative of the local communities: Arabic, Portuguese, Spanish, Chinese languages for quartre first numbers. They are available for consultation on the official site of the CQRSA:
http://cqrsa.free.fr/

This moral person, Voltaire Lenoir, also launched a fascinating initiative within the framework of the Committee Neatness of the XIth district. This initiative is completely in accordance with the Spirit of The OpenBastille (Bastille-libre): realize an expo-photo on the dirt-streets. Voltaire-Lenoir invites effectively the local residents of the Republic of Paris to supply the pictures of the subject taken on the deep. Let us wish secretly, that one day, this initiative can be recorded in an opuscule of the shape proposed on:
http://monsite.wanadoo.fr/bastillepaco/

But conveniently, Voltaire was him not taken refuge in England?

Let us note that such initiatives are not the privilege of the Republic. Indeed, Great Britain adds it delicious one touch of mockery; a site shows it which invites to denounce, funnily, the crudeness of his neighborhood and, if necessary, his own family:

http://www.shameit.com/

You have difficulties connecting you on this site? It is apparently, that further to an article in the guardian.co.uk very severe, the access provider of this site of a head of family at the address of his very muddled daughter literally exploded!

In your civil photomobiles thus and, svp, do not forget to send a copy in:
http://groups.google.com/group/b

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Concertation

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Pour une justice libre

La défense de la théorie du droit des repères a perdu. Seul le Droit républicain reste lisible en France, sous réserve de rester universaliste ; ce qu'il avait tendance à oublier au profit de petits avantages locaux acquis. Souhaitons de la justice française qu'elle réinvestisse les droits fondamentaux, qu'elle deviennent une justice libre.

Le droit des repères n'existe pas. Si Jacques Chirac l'avait évoqué dans son discours sur la flambée des banlieues, c'est, en toute logique, pour rassurer provisoirement le spectateur. Les individus des banlieues incriminés ne sont pas désabusés parce qu'ils auraient perdu leur repères. Plus improbables encore sont les assertions de l'immortelle Mme Carrère d'Encausse, parus dans la presse russophone (1). Contrairement à une idée reçue, l'importation en zone urbaine occidentale de modèles de vie musulmane rurale n'explique pas à elle seule la violence ; la polygamie n'est pas un rempart contre l'exploitation militaire des dérives délinquantes des vastes zones non-aménagées sahélo-sahariennes ; en témoignent les nombreuses victimes civiles du Soudan, Tchad, Niger, etc.

Cependant, le problème est bien celui de la réaffirmation des valeurs républicaines. C'est une question de bonne gouvernance éducative, policière et judiciaire qui trahit des disparités régionales. Celles-ci menacent de s'accentuer avec la décentralisation et le renforcement de la médiation sociale. Des pays dits communautaristes comme le Canada ont fait marche arrière : les litiges familiaux ne se règleront pas par la charia, le gouvernement fédéral ayant cédé à la pression d'organisations telles qu'Amnesty International (2). De même, de nouvelles expériences qui mettent l'avenir d'une nation, le Rwanda, entre les mains de juges de proximité, les Gacaca, sont de plus en plus contestées face à l'autoritarisme, l'inégalité et la partialité de certains verdicts.

Et pourtant, une justice avec un juge revêtu d'un habit d'un autre âge, investi d'une mission quasi-divine - alors que, parfois, il ne dépasse à peine la trentaine - ne suscite plus l'incompréhension du justiciable, mais sa révolte. Cette noble institution paraît bien poussiéreuse au regard du citoyen qu'elle semble mépriser alors qu'elle est censée le servir. C'est donc une justice républicaine plus proche de lui à laquelle le citoyen aspire. En conséquence, peu importe si la loi dite sur le voile choque ses partenaires économiques orientaux, c'est dans cet esprit seul que doit s'affirmer la devise de la République : liberté, égalité, fraternité. Peut importe que le système judiciaire soit inquisitoire ou réquisitoire, s'il retrouve sa crédibilité.

Du reste, nulle justice républicaine n'est une île, c'est pourquoi elle gagne à revisiter ses fondements communs aux cultures monothéistes et autres civilisations : on ne peut qu'escompter de la justice française qu'elle réinvestisse les droits fondamentaux. Ceci implique qu'elle gagne en efficacité. Cela lui éviterait, tout au moins, d'être mise à l'index, de manière récurrente, par la Cour européenne des Droits de l'Homme. Pour gagner en crédibilité, la justice française doit gagner en efficacité administrative. Ce n'est pas sans problème technique. Cette gestion transparente, efficace et éthique de la Justice française est néanmoins conditionnelle à sa "relabellisation" par les organisations des Droits de l'Homme. Les juristes auront alors à charge d'établir une jurisprudence lisible, parce qu'en quête constante de ce qu'il y a de commun et d'universel au genre humain. Une justice juste va du cas particulier au général et non l'inverse. Cette quête des universaux est effectivement celle des sciences humaines. Car une justice humaine est une justice universaliste ; c'est, idéalement, une justice dans laquelle se retrouve, "se repère", chacune des communautés, l'ensemble des individus, sans en exclure. Il convient, pour ce faire, de respecter l'esprit des lois, celles d'un monde plus juste pour lequel se sont battus, par les armes quand nécessaire, des générations de citoyens français, de 1789 à nos jours.

Une justice libre est une justice performante, transparente et intelligible au regard de tous. Pour ce faire, la justice peut se soumettre au contrôle du quatrième pouvoir, elle est alors en devoir de soutenir les Commissions d'enquêtes parlementa

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Transparence

Notes :
(1) Novembre 2005, interview de Mme C. d'Encausse pour la chaîne de télévision russe NTV, traduite par le journal Libération : "Ces gens, ils viennent directement de leurs villages africains. (…) Dans un appartement, il y a trois ou quatre femmes et 25 enfants. Ils sont tellement bondés que ce ne sont plus des appartements, mais Dieu sait quoi ! On comprend pourquoi ces enfants courent dans les rues." Cette analyse a été reprise, en autres, par Gérard Larcher, ministre délégué à l'Emploi, dans le quotidien économique britannique Financial Times et par Bernard Accoyer, président du groupe UMP à l'Assemblée Nationale, dans un entretien diffusé à la télévision francaise…
(2) Le 15 février 2006, un communiqué de presse du ministère de l'Attorney général de l'Ontario rappelait que : " sous la législation actuelle, toute résolution basée sur d'autres lois et principes, y compris des principes religieux, n'aura aucun effet légal et ne sera pas appliquée par les tribunaux ".
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Le nord du Mali-Niger après le conflit Sahelo-Saharien

Une mission d'observation que nous avons effectuée le long du fleuve Niger en juillet 1998, a constitué l'enquête préliminaire à une étude commandée par le Programme Science Environnement Société (PROSES) de la Fondation Nationale des Sciences Politiques. L'objectif de cette enquête était de constater brièvement la situation dans les provinces du Nord du Mali et du Niger, suite au conflit qui a opposé les armées gouvernementales et les paysans sahéliens aux rebelles touaregs. Notre parcours s'est limité néanmoins à longer le fleuve de Niamey à Bamako sur les traces des ethnographes de l'École Pratique des Hautes Études, Section Sciences religieuses et notamment Jean Rouch.

L'intérêt de plusieurs décennies d'informations ethnographiques sur la région du fleuve est de donner un aperçu historique du système de pensée et du mode de vie des populations étudiées. Cette documentation de base aide à la compréhension des méthodes de gestion des aléas climatiques et plus précisément de la désertification par les populations locales qui ne possèdent aucun relais institutionnel. Des sociétés traditionnelles subsistant dans des conditions de vie particulièrement rudes, une mauvaise gestion de l'environnement par les États représentent probablement les causes majeures de ce que l'on peut appeler le conflit sahélo-saharien.

Peu avant notre atterrissage à l'aéroport international de Niamey, un ami journaliste malien me montrait le pays songhay qui, disait-il, s'était étendu le long du fleuve Niger jusqu'à l'Atlantique. Mohamed Askia, héritier des premiers souverains songhay ne prit-il pas le titre de calife du Tekrour, une province du Sénégal qu'il aurait annexé peu après 1492 ?

Dans la partie nigérienne de ce pays vivent aujourd'hui de nombreux arma, zarma ou jerma - selon les prononciations - une fraction de la population dont on dit que les ancêtres ont été mariées aux conquérants marocains, les Arma. De cette conquête est restée célèbre la bataille de 1591 à Tondibi, non loin de Tombouctou. Aujourd'hui, les Songhay et leurs cousins Djerma sont principalement implantés sur la rive nord du fleuve Niger, en zone sahélienne. Ils occupent notamment une région du Mali, le Bouré, dont on peut dire que la capitale est Gao, là où nous souhaitions précisément nous rendre.

Gérée de manière sultanienne à l'époque précoloniale, cette société féodale aurait entretenu d'assez bons rapports avec ses voisins sahariens en dépit de quelques grandes razzias rituelles menées de part et d'autre. C'est au XXe siècle que les conflits fonciers se sont multipliés. La transformation du mode de production agraire et le refus du droit de passage aux troupeaux ne sont pas à écarter pour l'étude de ces conflits. En outre, une gestion coloniale des populations vulnérables, visiblement inadaptée aux réalités du pays, a contribué à la détérioration du réseau traditionnel des relations intercommunautaires. Des provinces aux contours définitivement fixés sur les cartes du peuplement humain reflétaient l'état d'esprit de l'administration française qui préférait ravitailler sur place les populations nomades, touchées par l'inévitable désertification, plutôt que de constater des migrations incontrôlées.

Les indépendances nationales semblaient perpétuer cet état d'esprit, car les responsables maliens et nigériens n'ont jamais fait preuve d'excès de zèle dans la prise en charge des familles sinistrées par une sécheresse endémique. C'est finalement poussées par la famine et vraisemblablement soutenues par la Libye que, dans les années quatre-vingt-dix, des factions touarègues ont intensifié leurs attaques armées dans les cités sahéliennes et pillé les greniers songhay. Une vague de répression sans précédent a constitué la réplique des armées régulières relayées par des milices locales. Les conflits du Nord du Mali et du Niger auront laissé derrière eux quelques milliers de morts et de disparus. La mission des organisations internationales partenaires des États était dès lors de contribuer à concrétiser le processus de paix. Mais qu'en était-il sur le terrain, deux ans après la signature du traité de paix à Tombouctou le 27 mars 1996 ?


PREMIERS CONTACTS

Nous avons pris la piste d'Ayorou à Gao qui prolonge les quelques deux cents kilomètres de route goudronnée au sortir de Niamey. Deux ans après la fin de la guerre, des traces de combat se remarquaient dès le passage de la frontière nigéro-malienne, après l'estampillage des passeports au poste de Yassane. L'épave d'un camion désossé était visible au bord de la piste du no man's land. Des rebelles l'avaient pillé, disait-on. Ils seraient venus du "grand Nord" le long de cette front

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Gouvernance

in : Bulletin de liaison du Laboratoire d'anthropologie juridique de Paris, numéro 24, septembre 1999, "Transitions"
Directeur : Étienne Le Roy.
Pub. Association anthropologie et juristique
ISSN 0297-908 X
Université Paris I, 9 rue Mahler, 75181 Paris Cedex 04
http://www.dhdi.free.fr/recherches/bulletins/bull24.htm

Notes :
Références bibliographiques :

- CARE INTERNATIONAL, 1999, Enquête démographique de santé, Niger 1998, ATTAMA S., SEROUSSI A., KOURGUENI A. I., KOCHE; H., BARRIERE B., Care International, Niamey, Niger, Macro International INc. Calverton, Maryland, USA,, 358p.

- POULTON R.E., AG YOUSSOUF I. 1998, A Peace of Timbucktu. Democratic Governance, Development and African Peacemaking, UNIDIR, NY, Genève, 366 p. (voir communiqué de Presse du S.G des N.U le 17 mars 1998 sur "flame of peace in Timbuktu", in : ).

- ROUCH J., 1997; Les hommes et les dieux du fleuve - Essai ethnographique sur les populations songhay du Moyen Niger - 1941-1983, Artcom, Paris, 269 p. + bibliographie et filmographie de J.R.
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Les contre-arguments des métiers de la fourrure

Comme le révèle le quotidien "Le Parisien" dans son édition datée du 30 septembre 2005, l'Association Française et Internationale de Protection Animale (AFIPA) a demandé à la justice l'autorisation de faire constater la présence de peaux de chiens et de chats chez des fourreurs parisiens. Mission accomplie des peaux de nos chers compagnons ont bien été retrouvées dans les arrières boutiques, mais également - ce qui est parfaitement illégal - des pièces de peaux de loups et d'autres espèces protégées. Justiceinfos a enquêté sur ce traffic.

Le Président de la Fédération Française des Métiers de la Fourrure, FFMF, Paul BEVIERE, joint au téléphone par Justiceinfos, fait part de sa lassitude.

Face aux attaques répétées contre la profession, les fourreurs ont décidé d'organiser leurs propres campagnes de promotion, de sensibilisation, de défense, mais aussi de réflexion sur le métier et son évolution. Quels sont donc les arguments centraux du "laboratoire d'idées", le think-tank des métiers de la fourrure ?


1°/ L'argument philosophique

L'homme peut et doit utiliser l'animal et, lorsque c'est utile seulement, le sacrifier de manière indolore. Ce refus de faire souffrir l'être vivant n'est pas négociable, quel qu'en soit le prix. Cet argument constitue le fondement de l'éthique du fourreur.


2°/ Le refus des amalgames

Les professionnels de la fourrure se plaignent de subir régulièrement des campagnes de délation, des opérations d'investigations associatives sur leurs lieux de production et de vente. Leurs clients sont régulièrement agressés. D'anciens acheteurs, influencés par des images particulièrement violentes, se retournent contre eux. Suite à la répétition de campagnes médiatiques, il n'est pas rare qu'une grand-mère affolée appelle le fourreur de son quartier pour se plaindre : son chat aurait été kidnappé par des inconnus quasiment sous ses yeux et elle craint qu'il ne subisse une vivisection dans quelque laboratoire pharmaceutique clandestin avant d'être transformé en manteau ! Si les fourreurs agréés savent, à la lecture des journaux, qu'il existe des organisations clandestines qui maltraitent les animaux, ils souffrent d'y être systématiquement associés dans les reportages sur le sujet.


3°/ L'argument de l'éthique marchande

A l'inquiétude de la grand-mère sub-citée, le meilleur contre-argument des fourreurs est économique : pour faire un manteau en chat de gouttière, il faudrait engager, sur place, un collecteur de chats de même couleur, un tanneur spécialisé dans ce type de peau extrêmement fragile, etc. Il est plus sérieux, mais également plus économiquement viable, de traiter des matériaux nobles importés sous certificat CITES de conformité avec la Convention de Washington sur la protection des espèces animales. De tels certificats permettent effectivement une traçabilité du produit et, le cas échéant, de remonter les filières clandestines. En outre, les importations de peaux d'animaux d'élevage constituent une forme d'aide économique non-négligeable aux pays du sud où elles sont achetées.


4°/ L'argument légaliste et anti-prohibitif

Pour ce qui est des peaux d'animaux sauvages qui ne sont pas particulièrement cachées aux regards investigateurs, la plupart de celles qui sont suspectées font partie de stocks anciens ou de dépôt-vente. Les membres de la FFMF se disent tous prêts à fournir les originaux des factures nominales pour prouver que ces peaux ne tombent pas sous le joug de la Loi.

Protéger les espèces en voie de disparition est nécessaire aux dires de la plupart des membres de la FFMF, mais interdire totalement l'exploitation des fourrures d'animaux sauvages leur paraît illusoire. En d'autres termes, mieux vaut que les filières de la fourrure contrôlée restent présentes sur le terrain, qu'elles s'informent, au jour le jour, des changements législatifs, sociaux et écologiques, que de laisser le champ libre aux filières clandestines qui ne font, par ailleurs, que répondre à la demande existante des acheteurs.

Les représentants des métiers de la fourrure apparaissent donc comme pleinement disposés à débattre des questions relatives à leur profession avec les associations de protection des animaux, sous réserve de poursuivre effectivement un dialogue constructif.

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Transparence

Publié sur Justiceinfos.com, le 30 septembre 2005, avant sa liquidation.
Source : http://www.justiceinfos.com/detail.php?id=86&level=1&ac=237

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Vache ou panthère ? La guerre des tannées

Comme le révèle le quotidien "Le Parisien" dans son édition datée du 30 septembre 2005, l'Association Française et Internationale de Protection Animale (AFIPA) a demandé à la justice l'autorisation de faire constater la présence de peaux de chiens et de chats chez des fourreurs parisiens. Mission accomplie des peaux de nos chers compagnons ont bien été retrouvées dans les arrières boutiques, mais également - ce qui est parfaitement illégal - des pièces de peaux de loups et d'autres espèces protégées. Justiceinfos a enquêté sur ce traffic.

L'AFIPA, à l'instar de ses pairs, est en désaccord avec la plupart des fédérations et coopératives de métiers de la fourrure et elle souhaite, entre autres, lever l'ambiguïté sur l'identité des animaux d'élevage disséqués. Les fourreurs préfèrent, quant à eux, jouer sur cette ambiguïté qui, précisément, intrigue le client.

Imaginons-nous un instant créateur de mode. On souhaiterait lancer une collection fabriquée de matières exceptionnelles. Une matière qui surprend son public et provoque en lui ce sentiment d'ambiguïté qui reste très tendance dans la mode.

Quelle nouvelle matière pourrait encore intriguer, provoquer ce sentiment étrange qui associe attirance et répulsion, compassion et effroi, tout en restant dans la légalité ? La demande existant, l'industrie artisanale du fourrage y a répondu par l'offre. Plusieurs fournisseurs proposent ces "matières exceptionnelles" telle la peau du chat sauvage de Chine ou du Bengale.

"Une chimère" ! - s'exclament les associations de défense des animaux domestiques - le chat du Bengale est l'appellation commerciale donnée par les fourreurs au chat domestique de la race lippicat obtenue par croisement".

Dès lors, la question est : le chat d'Asie est-il un animal sauvage ou domestique ?
Dans la jurisprudence française, un chat est un chat ! Et il fait généralement partie de la catégorie des felis domestica et donc des animaux domestiques, cela au même titre que les canins. Or, la loi française interdisant le mauvais traitement aux animaux et à fortiori aux animaux domestiques, l'association protectrice AFIPA a demandé à Maître HAUGUEL, huissier de Justice, de constater, sous mandat, la présence de fourrures litigieuses dans des boutiques parisiennes d'artisans-fourreurs. En effet, même si les animaux sont abattus à l'étranger, l'AFIPA doute de la salubrité du travail d'élevage qu'implique le succès de leur importation.

A cette inquiétude, les fourreurs incriminés répondent volontiers qu'aujourd'hui, ils n'importent que des animaux munis d'un certificat dit CITES de conformité à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Sur ce point, leur argument est simple : suite à l'alerte européenne à la rage d'août 2004, le contrôle des importations illégales d'animaux a été renforcé*, il devient donc extrêmement difficile aux braconniers d'échapper au contrôle douanier. Ce contrôle aux frontières est d'autant plus sévère depuis les récents rapports d'experts sur la grippe aviaire. Ces rapports ont effectivement montré que le risque d'expansion mondiale de l'influenza aviaire n'est pas particulièrement dû aux oiseaux migrateurs mais bien aux importations illégales d'animaux, qu'ils soient sauvages ou domestiques.

Enfin, l'argument des fourreurs pour défendre leur corporation est économique : autrefois, leur profession créait de l'emploi, aujourd'hui elle en perd, cela en dépit des constantes adaptations du métier aux conventions internationales et au droit français sur la protection des animaux. Les associations, fédérations ou coopératives, des métiers de la fourrure, de même que les créateurs de mode, ne demandent qu'à rester dans la légalité et à préserver, ainsi, leur image de marque. Pour ce faire, tous se soumettent, bon gré mal gré, aux inspections citoyennes commandées par les associations de défense animalière.

Pourtant, suite à un certain nombre de croisements et en vue d'éventuelles modifications génétiques à venir, c'est une bataille juridique qui s'engage autour du patrimoine animalier.

Avec la polémique sur le statut des chats du Bengale, domestiques ou sauvages, on peut dire de cette bataille qu'elle porte déjà sur l'identification scientifique des animaux hybrides ; certains d'entre eux peuvent être tannés : la vache.
Et d'autres pas : la panthère.

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Transparence

Publié sur Justiceinfos.com, le 30 septembre 2005, avant sa liquidation.
Source (lien cassé) : http://www.justiceinfos.com/detail.php?id=86&level=1&ac=235

Notes :
*Sur cette question, cf : art. "Comment lutter contre la rage en période estivale" sur : www.justiceinfos.com.
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Comment lutter contre la rage en période estivale ?

L'été dernier, en août 2004, il a fallu qu'un chien enragé au Maroc entre en Gironde et fasse la tournée des festivals pour qu'une alerte d'envergure européenne soit déclenchée. Le renforcement du contrôle frontalier du transport d'animaux a un coût, mais ce coût est moindre qu'une vaccination obligatoire et massive de l'ensemble des citoyens européens. C'est donc bien pour cela que lorsqu'un chien clandestin meure, les préfectures et les médias peuvent être plus alertes que pour tout autre clandestin. Quel est le bilan de la situation un an après la dernière alerte européenne ?

Comment lutter contre la rage en période estivale ? La solution la plus économique, c'est l'abattage systématique et, plus économique encore : la grande lapidation populaire. Elle se pratique de manière assez systématique dans des villages africains des plus démunis, comme il en existe au Nigeria, pour ne citer que ce pays. Le problème de cette tradition séculaire est qu'elle s'applique aussi bien aux chiens errants qu'aux humains. Pendant la période coloniale, les Français du Maghreb ont provoqué des dérives assez similaires. De petits groupes mobiles, armés de fusils, ont procédé à des abattages systématiques des chiens errants en zone péri-urbaine. Leurs "dégâts collatéraux" auront probablement été à la mesure de ceux occasionnés par la pratique culturelle de la lapidation. Au Maroc, les autorités légales ont adopté d'autres usages. Le ramassage systématique de chiens errants par la fourrière se justifie par le fait qu'il ne faut pas confondre la divagation et la liberté de circuler avec son chien. Mais le problème est autre. A ce stade, ce sont les moyens financiers des services régionaux qui font défaut. C'est un problème commun aux grandes agglomérations urbaines à croissance mal contrôlée : le nombre de chiens qui y divaguent constitue un foyer endémique du virus de la rage. Pour lutter contre ce risque épidémique permanent, les pays d'Europe de l'Ouest ont mis en place un système d'alerte qui a fait ses preuves l'été dernier.

L'alerte a été déclenchée par M. GERALD, père de famille. Lors d'un voyage touristique au Maroc, ses enfants se sont amourachés d'un chiot errant. La famille l'a baptisé Tiki et elle n'a pas eu le cœur de l'abandonner sur la route. De retour en France, le petit chien est mort. Le vétérinaire a diagnostiqué la rage et la police, aidée de M. GERALD, a tout fait pour retrouver toute personne ayant été en contact avec le chiot. La police française a fait preuve de réactivité : quadrillage administratif, enquêtes d'investigation méthodiques, dépistage systématique. Et même si cela avait coûté très cher au contribuable, l'Etat providence était prêt à vacciner en masse. Car l'objectif du système européen d'alerte reste l'éradication du virus. Eliminer définitivement la souche européenne de la rage, c'est ce que les épidémiologues pensaient avoir accompli en 80 ans, avant de découvrir que le virus exogène de Tiki ne risque de muter. Les médecins ont semblé un instant désemparés : une fois les symptômes déclarés, nul ne peut y remédier. Animal ou humain, c'est une mort certaine qui condamne celui qui n'est pas vacciné dans les heures qui suivent la contamination par morsure. Or, nul médecin occidental ne sait détecter de visu les symptômes de la rage chez l'homme. Seule une littérature imprécise du début du XXe siècle en fait écho. La cellule de crise de Gironde a livré, à ce sujet, quelques analyses contradictoires à la presse locale. Très vite, c'est la France entière qui s'est tournée, inquiète, vers les autorités sanitaires marocaines. Celles-ci, sur la défensive, ont tenté, en premier lieu, de minimiser le risque. Puis, elles ont saisi l'occasion pour demander une augmentation de l'aide européenne au contrôle de la frontière méditerranéenne. La machine judiciaire s'est, dès lors, enclenchée. Monsieur GERALD, qui avait déclenché l'alerte, s'est trouvé mis en examen, cela, en vertu de l'article du Code rural sur l'importation illégale d'animaux en France. L'Avocat de Monsieur GERALD, Maître NOVION, a aussitôt lancé une campagne de sensibilisation à destination des médias qui menaçaient de faire de son client un bouc émissaire. Cette anticipation du lynchage médiatique de Monsieur GERALD a indirectement mis fin à une idée reçue : la vaccination contre la rage n'est pas sans posséder de limites. Pour les humains comme pour les animaux, le vaccin contre la rage fonctionne relativement mal lorsqu'il n'est inoculé qu'après la morsure. En l'absence de vaccination préventive massive, seule l'alerte de préca

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Gouvernance

Publié sur Justiceinfos.com, le 28 juillet 2005, avant sa liquidation.
source (lien cassé) : http://www.justiceinfos.com/detail.php?id=43&level=1&ac=153

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Anthropologie des politiques alimentaires et sanitaires en Afrique musulmane de l'ouest

Depuis le drame éthiopien de 1985, de spectaculaires opérations humanitaires d'urgence ont rendu célèbres plusieurs Organisations Non-Gouvernementales françaises. Ceux que les médias appellent aujourd'hui les french doctors se trouvent constamment confrontés à des résistances d'ordre politique, et surtout culturel, sur le terrain de leurs interventions. Il se trouve que les populations sinistrées comprennent mal le message des médecins d'urgence ; de nombreux malades échappent au "geste qui sauve". Nous tenterons précisément de comprendre comment sont perçus et reçus les premiers soins par les personnes souffrant de carences protéino-énergétiques.

Dans la perspective d'un suivi des interventions d'urgence, il semble possible d'étudier la typologie des nourritures telle qu'elle apparaît dans les traditions locales et musulmanes. Dans certains cas, le principe de la distinction de l'alimentation dite saine, halal, avec les substances considérées comme impures, haram, dépasse les simples considérations symboliques et religieuses. Le caractère opérationnel d'un principe de ce type reste à étudier en vue d'optimiser la prévention locale des risques de contamination. En effet, les chefs de la plupart des villages du pourtour saharien interdisent la consommation de la viande de charognes trouvées en brousse. Mais un inquiétant phénomène de destruction du tissu social des communes rurales, dû en partie à la modernisation du mode de vie, amenuise le pouvoir de ces médiateurs potentiels des médecins épidémologues avec la population locale.
Certaines règles primaires d'hygiène et d'alimentation ne sont pas respectées alors qu'elles existent dans la tradition locale. Il paraît désormais possible et utile de procéder à une anthropologie des politiques alimentaires et sanitaires des pays musulmans d'Afrique et du Maghreb.

Nous avons choisi de manière provisoire l'appellation Afrique du Nord-ouest en référence à l'histoire de la région, en l'occurrence la route transsaharienne des conquérants almoravides du XIIème siècle. Nous étudierons donc la partie ouest du Sahel et du Sahara. Cette région comprend le Mali, longe la frontière algérienne et s'étend jusqu'au sud du Maroc.
Le Mali et le Maroc constituent deux Etats dont les administrations centralisées se sont développées au XVIème siècle. Certains historiens disent du "vieux Mali" qu'il a subi la tutelle politique du Maroc jusqu'au début du XVIIIème siècle. On sait du moins que le Mali représente à l'époque un réseau de cités-Etats qui relie le Niger au Sénégal actuels.
De la Mauritanie, on peut dire ce n'est qu'au XXème siècle qu'elle devient un Etat souverain et indépendant. De l'époque almoravide à la colonisation, cette nation ne possède visiblement pas d'appareil d'Etat ni de régence importante ; rien de comparable au Makhzen du Maroc, au Pachalik de Tombouctou ou au Bey d'Alger...
C'est à la fin des années 70 que la Mauritanie concède au Maroc une partie du Sahara occidental. A cette époque une grande sécheresse paraît s'installer durablement dans la sous-région. Il semble que "quelques difficultés" dans l'organisation administrative des pays concernés aient provoqué des poches temporaires de famines. La plupart des acteurs locaux disent des populations nomades touchées par les crises alimentaires et fuyant par conséquent les zones sinistrées qu'elles ont contribué à provoquer plusieurs conflits transfrontaliers. Ceux-ci paraissent à ce jour en voie de résolution...
Depuis quelques années, une aide internationale a permis la prise en charge des personnes souffrant de malnutrition et vivant dans de mauvaises conditions sanitaires. Le rapatriement d'une partie d'entre-elles vers le Mali et le Niger s'est achevé récemment. Il fait suite à la résolution de la crise politique qui a opposé une jeunesse touarègue organisée en mouvements armés aux autorités centrales de ce deux pays...

Des Organisations Inter-Gouvernementales et Non-Gouvernementales accréditées par les Nations Unies ont procédé à d'importantes opérations de suivi des conditions de vie des populations touarègues. D'après des observateurs présents sur place, certains intervenants ont à plusieurs reprises rencontré de sérieux problèmes de communication avec les familles prises en charge. Les experts savent qu'il arrive fréquemment que des personnes sinistrées comprennent mal les messages d'information transmis par un personnel soignant étranger. En outre, des négligences inévitables dans la prise en charge des malades font que les enfants et les plus faibles échappent parfois au "geste qui sauve".
Comment dans la sous-région sont donc perçus et reçus les prem

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Concertation

Bibliographie :
1998 KERDOUN (Azzouz) "Régionalisme et intégration en Afrique. Vers un nouveau groupement des pays sahélo-sahariens", in : Revue Juridique et Politique, Indépendance et Coopération, 1, pp. 48-64.
1996 BARGES (Anne) "Entre conformismes et changements : le monde de la lèpre au Mali", in : Soigner au pluriel. Essais sur le pluralisme médical / dir. J. Benoist, Paris, Karthala, 1996, pp. 281 et s.
1996 LE ROY (E.), KARSENTY (A.), BERTRAND (A.) : La sécurisation foncière en Afrique. Pour une gestion viable des ressources renouvelables, Paris, Karthala, 388 p.
1994 ALPHA GADO (B.), CHALARE (A.), ISSA (A.) : Développement à la base et participation populaire au Sahel. Discours et pratiques / dir. A. Gado, Niger, Etudes et Recherches Sahéliennes (R.E.S.A.D.E.P), 88 p.
1993 ALPHA GADO (Boureima) : Une histoire des famines au Sahel. Etude des grandes crises alimentaires (XIXe-XXe siècles), Paris, L'Harmattan, 201 p.


Notes :
Communication transmise à La Conferenza Internazionale di Antropologia e Storia della salute e delle malattie ; 1ere Conférence internationale "Anthropologie, Nutrition et Santé"
Genova, Italy, Porto Antico, 4 avril 1998, 19h40. Par Pierre-Alain Claisse, au titre d'anthropologue du Droit, chercheur associé à l'Institut de Recherche sur le Maghreb Contemporain (1, rue d'Annnaba, Rabat, Maroc)
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Le Makhzen et la catastrophe

La gestion de l'après-séisme d'Al Hoceima a révélé un changement de culture du pouvoir, en réaction aux catastrophes naturelles. Hier, la priorité allait à la sécurité. Aujourd'hui, elle va à la mise en scène.

Autrefois, les choses paraissaient plus simples en matière de gestion des catastrophes naturelles. Il y avait ce que l'on peut appeler l'humanitaire-policier ou le système makhzénien de gestion des crises. Le principe de base était simple : quand il y avait un risque majeur de désordre public, qu'il soit d'origine humaine ou naturelle, les risques d'émeutes et les risques sanitaires étaient traités en un même temps, l'un pouvant occasionner l'autre. Le traitement des deux se faisait par la voie d'un protocole de décisions rapides. Ce protocole était élaboré par un responsable des opérations unique, qui s'engageait directement auprès du roi à gérer personnellement la crise. C'était le rôle du ministre de l'Intérieur qui, fort d'un mandat d'un quart de siècle, avait acquis une expérience non négligeable en la matière. Si ce système de gestion unilatérale des urgences majeures avait son efficacité, il n'est pas sûr qu'il ait été conçu dans le souci absolu du respect des droits fondamentaux des sinistrés. Expliquons-nous. En situation de paix civile, l'ordre de priorité dans l'assistance aux sinistrés serait en toute logique : les droits aux soins primaires, à l'alimentation, au logement, à la liberté d'expression, etc. Or, c'est quasiment dans un esprit de conflit armé que se déroulait le protocole d'urgence de l'ancien régime. Les opérations de secours commençaient par la sécurisation des opérateurs en premier lieu, puis de la zone et enfin des sinistrés. En effet, bien des témoignages laissent à penser que la menace de désordre public a parfois été contenue sous le prétexte de gestion d'une catastrophe naturelle : un risque invérifiable d'épidémie, par exemple. Ainsi en est-il allé des rumeurs d'épidémies de conjonctivite, quand le Nord était bouclé pour des raisons sanitaires en 1981 et 1984, au moment des premières émeutes liées au programme d'ajustement structurel du FMI. Logique de conflit, logique de paix, tout n'est finalement qu'une question de dosage. Toujours est-il qu'autrefois l'ordre public était rétabli en un temps record sur les points d'impact d'une catastrophe fulgurante, qu'elle soit naturelle, technologique ou politique. Mais dix ans plus tard, au moment du processus de réforme et de transparence institué par décision royale, la gestion des catastrophes naturelles à risques sanitaires majeurs s'avérait plus complexe. Il n'est d'ailleurs pas exclu que ce processus de réforme ait été accéléré par l'inondation de la vallée de l'Ourika, dans le Haouz, en août 1995.
Quelques touristes étrangers ayant disparu dans les oueds en crue de la vallée, il devenait difficile de contenir les journalistes étrangers et particulièrement "mal intentionnés". Souvenons-nous du contexte : ce cataclysme avait été le premier du genre à être médiatisé par de véritables antennes paraboliques captant les TV européennes. L'opposition politique avait saisi cette occasion pour exprimer au grand public son souhait de voir les élus locaux exercer pleinement leurs responsabilités. Celles-ci se justifiaient par une meilleure connaissance du terrain que celle du ministre, alors personnellement en charge de l'urgence. Par un hasard des calendriers, c'est quelques trois jours après le drame de l'Ourika qu'un discours royal annonçait le référendum sur le bicaméralisme, faisant entrer les représentants régionaux au Parlement.

Quant au siège de la province du Haouz, son objectif premier était la relance du tourisme, malgré les traces visibles des inondations, question de survie économique. Les touristes se firent donc touristes humanitaires et les habituels récits des guides avaient muté en de dramatiques témoignages de l'horreur vécue. En effet, de nombreux petits vendeurs des bords d'oueds restaient très choqués par leur réquisition dans le ramassage pêle-mêle de blessés et de cadavres : c'était le temps de la méthode dite, dans le jargon hospitalier, de "ramassage en sacs de sable".

On peut aujourd'hui visiter les trois fosses communes où

Signature :
Pierre-Alain Claisse, CIVISUR, rubrique Gouvernance

Publié dans TelQuel Magazine. Maroc. 2004
http://www.telquel-online.com/126/sujet5.shtml
Et repris sans autorisation sur :
http://www.irifien.com/modules/news/article.php?storyid=50
avec ajout d'un photo-reportage

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