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Pierre Lagorce

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Pierre Lagorce

Descriptif auteur

Je suis l'auteur d'une vingtaine de pièces de théâtre. Plusieurs de ces pièces ont été représentées: un recueil de trois pièces est édité à l'Harmattan: "Elie mon nom secret et autres pièces". Je me suis aussi exercé à la poésie et j'ai écrit plusieurs nouvelles.
J'ai passé ma petite enfance dans une petite ville de Dordogne. C'était la guerre, l'occupation. Inutile de s'étendre. plusieurs de mes pièces en disent assez long. Enseignant en Afrique, je me suis passionné pour le théâtre. En 1977, j'ai fondé à Bordeaux, l'atelier-compagnie de théâtre amateur le Théâtre-en-Planches. En 1994, je me suis engagé dans la Compagnie Amour Sauvage à Paris.
Ont été représentées: La Huitième Femme de Barbe-Bleue, Une mouche bleue comme un saphir (mise en scène par moi-même), Bascule (mise en scène de José Gonzalez) à Bordeaux. Elie, mon nom secret, le Secret du Machaïrodus (mis en scène par moi-même) à Paris.
Hormis mes propres pièces, j'ai mis en scène des textes d'Obaldia, Vian, Sartre,Camus...
Depuis 2004, je me consacre essentiellement à l'écriture.

Structure professionnelle : 4, rue Edmond Rousse. 75014 Paris.

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AUTRES PARUTIONS

"On n'abat pas les arbres où sont des oisillons au nid". Editions Edilivre.
"Magloume et autres pièces". Recueil de quatre pièces à paraître aux éditions Thot en janvier-février 2016.

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

A propos d'ELIE, MON NOM SECRET

Elie ne vit pas dans le passé. L'instant présent le passionne. Il observe au plus près les passants, les pigeons, les moineaux, le caniveau. Il s'en amuse, en tire des remarques, se tient des discours.
Il ne vit pas dans le passé mais son passé s'enchevêtre au présent, le coupe et l'interrompt, comme une part de lui non intégrée, monstrueusement animée d'une vie parasite autonome. Souvenirs pénibles d'un petit garçon juif pendant la guerre, réfugié chez son oncle et sa tante, notables de village, collabos mouchards par intérêt et bassesse, pour qui l'enfant servira de justification morale à la Libération. Un certificat de protection des juifs et de non-collaboration en quelque sorte.
Pas dans le passé mais le passé l'assaille et le harcèle, ne parvient pas toutefois à le déraciner de cet instant présent où il s'accroche comme un naufragé à un rocher, le contraint seulement, l'immobilise, lui interdit l'envol vers l'ailleurs d'un avenir qu'il ne peut que rêver.
Pourtant, parmi les souvenirs, il y a Julie Rosenbaum, la petite copine aux yeux scintillants. Un jour, on l'a embarquée avec ses parents dans l'un des derniers trains qui partaient pour la mort.
Sur le même banc, une petite dame, toute vieille et menue, s'assied pour distribuer du pain aux pigeons, comme chaque jour. Elie l'attend, l'observe. Il ne lui parle pas, n'ose pas. Pourtant c'est sûrement pour elle qu'il vient lui aussi, chaque jour. Elle a les yeux de Julie. Si c'était elle ?

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Le Puits. Pièce de Pierre Lagorce. Elie et le Puits se complètent comme l'avers et le revers de la médaille...

Elie, mon nom secret, mise en scène de Pierre Lagorce. Guichet- Montparnasse.

Avec très peu de moyens, Pierre Lagorce qui a écrit le texte et réalisé la mise en scène de cette pièce, arrive à interpeller la France vichyssoise : collaboration, Milice, trafics, bassesses racistes. Sur un banc public, un homme observe les animaux qui l'entourent et se souvient d'une faune peu recommandable… Au milieu de ces ombres du passé, la lumière d'un amour d'enfance. Peut-être que la vieille dame triste, toujours seule, qui distribue des miettes aux pigeons, c'est la petite Julie ! Une histoire simple, émouvante.




















Article de Michèle LEVY-TAÏEB (ACTUALITE JUIVE daté du 17 janvier 2002.)

"Elie, mon nom secret" La mémoire par bribes.
La Compagnie "l'Amour sauvage" présente au Guichet-Montparnasse, une pièce écrite et mise en scène par Pierre Lagorce, intitulée "Elie, mon nom secret", montée de façon très originale sous la forme d'un récit croisé entre plusieurs personnages autour de la période noire de l'occupation allemande. Spéculations, spoliations des biens, dénonciations constituent la toile de fond de ce récit.

Sur un banc, sur une place, quelque part en France, un homme est là. Il observe la vie tranquille autour de lui, les pigeons sur l'asphalte, le soleil, les oiseaux, les passants, le gros chat, les rigoles d'eau, les petits cailloux.
Entre deux contemplations, il se ressaisit par instants avec brusquerie, hanté par des images du passé qui défilent, tels des fantômes qu'il convoquera malgré lui, ombres déformées par le temps et la souffrance…
Le travail de mémoire se construit peu à peu ; son passé s'enchevêtre au présent. On le voit revivre ses premières années d'enfance caché dans un village. Il a été "recueilli" par son oncle et sa tante, de vils collaborateurs, de véritables mouchards cupides, ne pensant qu'à s'enrichir sur le dos des juifs mais assez malins pour accepter chez eux le petit Elie Bloch (devenu Eloi pour la circonstance), sorte de garant moral au cas où, après l'occupation, l'heure des comptes arriverait…
Par bribes, apparaissent les ombres anciennes, l'oncle et la tante, mais aussi Farget le milicien, Monsieur Bompard, le voisin, grand-père de la petite Julie Rosembaum, la délicieuse compagne de jeu d'Eloi : celle qui disparut pendant la guerre et dont l'appartement, curieusement, fut repris par l'oncle et la tante.
En filigrane, apparaissent, se figent et disparaissent les ombres du passé qui rejouent pour lui seul, l'horreur des années à vomir…
Sur son banc, revenu au présent, Elie découvre une petite vieille dame qui donne du pain aux pigeons. Quelque chose dans le regard, le sourire lui rappellent Julie. Est-ce bien elle, ressuscitée d'un passé trouble ? Le reconnaît-elle ? La question reste ouverte…
Ce beau et éprouvant récit puisé dans les souvenirs personnels de l'auteur, nous laisse, malgré tout sur notre faim et reste parfois inachevé sur certains points avec parfois des répétitions et un certain ressassement.
Pourtant, l'intérêt réside dans la suggestion et la brièveté des images plutôt que dans un réalisme cru, et dans l'interprétation des sept comédiens, tous très bien campés dans leur rôle. Une pièce émouvante et simple, à voir. Un devoir de mémoire à retrouver.








A propos du PUITS
par Edgar Haddad

C'est une pièce extrêmement sombre à qui l'on pourrait faire un procès d'intention. Noircir les résistants ? C'est peut-être tout le contraire ; montrer aussi l'humanité et l'inhumanité des maquis, c'est sortir des mythes et des crédos... En fait les résistants, vivants, morts, fantomatiques, se souvenant, incarnent la conscience humaine oublieuse un temps, puis consciente, coupable aussi de ses turpitudes. Les collabos, les miliciens, les allemands apparaissent en filigrane et eux ne parlent pas, n'ont pas de conscience, peut -être inhumains, simplement féroces...
Dans le maelstrom qui va du présent au passé, de la vie à la mort, des fantômes aux vivants et aux morts, des assassinés au tueurs et à ceux qui s'en sortent, des innocents aux coupables et aux complices, de la mémoire refoulée au souvenir "désincarcéré' qui surgit dans la violence et l'horreur, de la parole plus ou moins maîtrisée des personnages, à la parole déglinguée de Denis, etc, etc, ta pièce nous emporte dans l'œil du cyclone, là ou paraît-il c'est calme, au plus près des " dégueulasseries" de l'âme humaine, même si c'est celle de combattants de la plus juste des causes..
Elie et le Puits se complètent comme l'avers et le revers de la médaille...Des pièces qui, transposées, pourraient se jouer au Rwanda, au Cambodge, par exemple...

Edgar Haddad, libraire, Librairie Mots et Merveilles, Paris.

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A propos d'ELIE, MON NOM SECRET par Dimitri Joannidès…

Elie ne vit pas dans le passé. L'instant présent le passionne. Il observe au plus près les passants, les pigeons, les moineaux, le caniveau. Il s'en amuse, en tire des remarques, se tient des discours.
Il ne vit pas dans le passé mais son passé s'enchevêtre au présent, le coupe et l'interrompt, comme une part de lui non intégrée, monstrueusement animée d'une vie parasite autonome. Souvenirs pénibles d'un petit garçon juif pendant la guerre, réfugié chez son oncle et sa tante, notables de village, collabos mouchards par intérêt et bassesse, pour qui l'enfant servira de justification morale à la Libération. Un certificat de protection des juifs et de non-collaboration en quelque sorte.
Pas dans le passé mais le passé l'assaille et le harcèle, ne parvient pas toutefois à le déraciner de cet instant présent où il s'accroche comme un naufragé à un rocher, le contraint seulement, l'immobilise, lui interdit l'envol vers l'ailleurs d'un avenir qu'il ne peut que rêver.
Pourtant, parmi les souvenirs, il y a Julie Rosenbaum, la petite copine aux yeux scintillants. Un jour, on l'a embarquée avec ses parents dans l'un des derniers trains qui partaient pour la mort.
Sur le même banc, une petite dame, toute vieille et menue, s'assied pour distribuer du pain aux pigeons, comme chaque jour. Elie l'attend, l'observe. Il ne lui parle pas, n'ose pas. Pourtant c'est sûrement pour elle qu'il vient lui aussi, chaque jour. Elle a les yeux de Julie. Si c'était elle ?

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BREVE REMARQUE

Il y a deux manières de pénétrer un texte théâtral, la plus pertinente étant bien entendu, de le voir jouer. Le texte de théâtre est écrit pour être joué, la poésie pour être dite ou bien chantée. Evidemment. Mais on lit du théâtre, on lit de la poésie. J'ai plaisir à voir par exemple, le théâtre de Tchékhov. J'ai plaisir à le lire.
C'est pourquoi, sans avoir la prétention de me comparer à tel ou tel grand dramaturge, j'écris toujours dans l'idée qu'on pourra lire mon texte et se contenter de cette lecture ou qu'on pourra le voir si j'ai la chance qu'il soit mis en scène.

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