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Rodrigue Tremblay

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Rodrigue Tremblay

Descriptif auteur


Rodrigue TREMBLAY est professeur émérite de sciences économiques à l'Université de Montréal.
C'est un économiste qui a fait ses études de doctorat de l'Université Stanford aux Etats-Unis.
Au cours de sa carrière au Canada et dans le reste du monde, il a occupé les positions de professeur de sciences économiques et de finance à l'Université de Montréal, de président de la North American Economics and Finance Association, de président de la Société canadienne d'économique, d'aviseur à la Banque du Canada, de consultant pour l'Union monétaire ouest-africaine, de Ministre de l'Industrie et du Commerce dans le Gouvernement du Québec et de chroniqueur financier au Journal Les Affaires.
En 1988, le professeur Tremblay était président du comité des Économistes Canadiens en Faveur du Libre-Échange. En 2004-05, il est vice-président de l'Association internationale des économistes de langue française (AIELF).
Il a publié 27 livres, la plupart portant sur des questions économiques et financières, mais certains traitant aussi de questions morales et politiques.

Structure professionnelle : Département de sciences économiques, Université de Montréal,
Montréal (Québec), Canada H3C 3J7
Tél.: (1) 514 343 6539

Titre(s), Diplôme(s) : B.A., B.Sc., M.A., Ph.D.

Fonction(s) actuelle(s) : Professeur émérite de sciences économiques, homme politique

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AUTRES PARUTIONS

- The New American Empire, USA, Infinity/Achon Books, 2004, 365 p.
- Pourquoi Bush veut la guerre, Montréal, Les Editions Les Intouchables, 2003, 277 p.
- L'Heure Juste, Le choc entre la politique, l'économique et la morale, Montréal, Les Editions Stanké Internationales, 2001, 358 p.
- Les grands enjeux politiques et économiques du Québec, Montréal, Les Editions Transcontinental Inc., 1999, 339 p.
- Macroéconomique moderne, théories et réalités, Laval, Etudes Vivantes, 1992, 628 p.
- Le Québec en crise, Montréal, Les Editions Sélect, 1981, 447 p.
- La 3e Option, Montréal, Les Editions France-Amérique, 1979, 136 p.
- L'Economie québécoise, éd., Montréal, Presses de l'Université du Québec, 1976, 493 p.
- L'Economique, Analyse macroéconomique, Holt, Rinehart et Winston, Montréal, 1975, 332 p.
- L'Economique, Analyse microéconomique, Holt, Rinehart et Winston, Montréal, 1975, 400 p.
- Afrique et intégration monétaire/Africa and Monetary Integration, éd., Holt, Rinehart et Winston, 1970, 466 p.
- Indépendance et marché commun Québec-Etats-Unis, Montréal, Les Editions du Jour, 1970, 127 p.
- L'Economique, une introduction à l'analyse des problèmes économiques de toute société, Holt, Rinehart et Winston, Montréal, Montréal, 1969, 608 p.

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Les grands cycles économiques mai 2003

Dans le monde naturel, l'existence de cycles récurrents et précis ne fait pas de doute : le jour succède à la nuit ; les saisons se suivent et reviennent ; même les tempêtes, les tremblements de terre et les cataclysmes suivent des cycles plus ou moins prévisibles.
Dans le monde humain, le cycle de la vie et de la mort est une évidence. Et il y a aussi des cycles dans les affaires humaines, économiques et politiques.

On ne retrouve pas dans les affaires humaines, bien sûr, le même déterminisme que l'on observe dans le monde physique naturel. Cela ne signifie pas cependant que l'on n'observe pas des récurrences et des alternances dans le temps entre des périodes d'optimisme où dominent des demandes excédentaires et des périodes de pessimisme quand ce sont les offres excédentaires qui dominent.

On entend souvent dire que les cycles économiques sont imprécis, qu'ils servent davantage à expliquer le passé qu'à prédire l'avenir, ou encore, qu'ils sont des illusions statistiques. Mon idée sur la question est la suivante : certains économistes préfèrent parfois une chose extrêmement précise qui est fausse, à une autre moins précise qui est vraie.

La base empirique des cycles observés

Avec les cycles, la base empirique est plus solide que les explications théoriques de la dynamique derrière les cycles. Il est difficile de nier la réalité, mais on peut plus facilement contester les explications théoriques des phénomènes.

D'un point de vue empirique, ce n'est pas d'hier que les chercheurs ont observé des alternances récurrentes dans les indicateurs économiques, à commencer par ces indicateurs chargés d'informations que sont les prix. Le plus long cycle dans les prix de gros est bien sûr le cycle de Kondratieff. L'alternance de longue durée entre des phases inflationnistes, des phases de désinflation et des phases plus ou moins longues de déflation est indéniable.

L'économiste russe Nicolaï D. Kondratieff, en effet, .Kondratieff avait observé que les économies capitalistes généraient des séries de prix de gros des marchandises qui oscillaient autour d'une tendance et à des rythmes d'une durée allant de 47 ans à 60 ans.

De nombreux auteurs, dont Joseph S. Schumpeter n'est pas le moindre, ont confirmé ces grandes vagues de prix, soit en les lissant pour expurger les cycles courts, soit en considérant les taux d'inflation . En fait, de 1790 à aujourd'hui, si on les mesure de creux à creux, on observe quatre grandes vagues d'inflation-désinflation-déflation :
- une qui suivit la dépression des années 1780 et la Révolution française, et qui s'étendit de 1790 à 1848, culminant avec les troubles économiques du milieu du XIXe siècle ;
- une autre qui s'étendit de 1849 à 1895, culminant avec la dépression de 1896-1900;
- une troisième allant de 1896 jusqu'à 1948, culminant avec la dépression des années '30 et la Deuxième Grande Guerre (1939-45) ;
- et, finalement, celle qui dura approximativement de 1949 à 2003.

Les pics d'inflation des cycles de Kondratieff sont encore plus nets, car alors que les périodes de désinflation se prolongent, les périodes d'intense inflation sont relativement courtes. Il y a eu l'inflation d'après Waterloo en 1815 ; celle qui a coïncidé avec la Guerre de Sécession aux États-Unis en 1865-66 ; celle qui a suivi la Première Grande Guerre en 1920-21 ; et celle qui a culminé en 1980, soit après la fin de la Guerre du Vietnam (1962-1973) et les hausses des cours pétroliers par l'Organisation des Pays Producteurs de Pétrole (OPEP) . On remarque donc un lien évident entre les guerres et l'inflation.

Le cycle de Kondratieff. et autres cycles

Les fins de cycles de Kondratieff sont à craindre lorsque les cycles courts et moyens sont eux-mêmes en baisse. Schumpeter avait bien saisi le lien entre les principaux cycles économiques de différentes durées en mettant l'emphase sur le cycle décennal de 9-10 ans, le cycle de Juglar et le cycle moyen, soit le cycle de Kuznet

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Le français, langue scientifique internationale: point de vue d'un économiste

On peut se demander si, au 21e Siècle, il y a encore place pour des revues scientifiques et des congrès scientifiques vraiment internationaux qui sont publiés ou se déroulent dans une autre langue que l'anglais. En d'autres termes, est-ce que la langue anglaise est en train de devenir un monopole naturel mondial pour les communications scientifiques, comme il semble l'être devenu pour le monde des affaires? Cette question nous amène à traiter de l'économie des langues et des langages en nous appuyant sur l'analyse économique pour obtenir des éclaircissements. Nous identifions, dans la conclusion, quelques développements susceptibles de renforcer la visibilité et la distribution des travaux des économistes francophones dans le monde.

Le but ici est de faire un survol, nécessairement approximatif, de l'économie des langues dans le monde scientifique. Depuis quelques décennies, c'est un fait empirique que les sciences économiques, en particulier, ont dérivées inexorablement vers l'utilisation de plus en plus généralisée de la langue anglaise comme instrument international de communication scientifique, parallèlement à l'usage de plus en plus répandu du langage des mathématiques en tant que langage de formalisation. Cette tendance n'est pas sans avoir des conséquences scientifiques, économiques, sociales, et même politiques. C'est que le choix d'un véhicule de communication impose nécessairement des restrictions et des contraintes aux sujets qui sont traités. Il peut facilement exister un arbitrage entre l'utilité ou la convenance d'un moyen de communication et la richesse et la diversité des objets étudiés.

1-Les échanges et les langues de transaction

Commençons par une première observation d'Adam Smith, selon laquelle le commerce entre les êtres humains exige que l'on se parle: "[La] propension à troquer, trafiquer, et échanger une chose pour une autre...découle nécessairement des facultés de la raison et de la parole". Et, poussé plus loin, le raisonnement implique que l'usage d'une langue commune ou d'un langage commun facilite les échanges économiques. Comme pour l'usage d'une monnaie commune, le recours à une langue commune réduit les coûts de transaction et génère des effets externes de réseau. Il y aurait donc des économies d'échelle à utiliser internationalement une langue qui est largement utilisée.

2- Les langues en tant que capitaux collectifs et privés

D'un point de vue économique, les langues sont à la fois des biens collectifs, ou des capitaux collectifs, et des biens privés, dont l'existence et l'attrait dépassent de beaucoup les individus qui les utilisent comme instrument de la pensée et comme instrument de communication. Elles sont des biens collectifs qui génèrent des effets externes et qui sont simultanément accessibles sans coût additionnel à un grand nombre d'individus. Elles sont aussi des biens privés parce qu'avant de servir, elles doivent être acquises et maîtrisées par les utilisateurs. Leur acquisition et leur maîtrise par les individus exigent donc des investissements et des efforts tant privés que publics.

Comme pour tout bien collectif, à cause du caractère de non-rivalité dans la consommation et des effets externes de réseau , la valeur sociale des langues dépasse de beaucoup celle que chaque usager en retire et est la somme (verticale) des bénéfices marginaux que tous les usagers obtiennent en l'utilisant.

En autant donc que la langue est un capital à la fois collectif et privé, il est normal que ceux qui en sont les dépositaires résistent sa dépréciation ou sa marginalisation. L'objectif de stock de la préservation de ce capital peut être tout aussi important que la recherche à la marge du moyen de communication au moindre coût.

C'est ce qui peut expliquer les attitudes divergentes des agents économiques face aux choix linguistiques. Ceux pour qui la langue est moins un capital social et privé à conserver, sont aussi plus susceptibles de recourir à une langue internation

Signature :
Rodrigue Tremblay, Université de Montréal

L'Action Nationale, septembre 2001, pp 19-34.

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