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Roger Parmentier

Roger Parmentier

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Roger Parmentier

Descriptif auteur


Né pendant la guerre de 14. Joint l'infanterie, puis l'aviation en tant qu'officier. Etudes de théologie protestante à Paris sous l'occupation. Président des Etudiants Protestants. Fonde un groupe clandestin de lutte contre l'antisémitisme. Se porte volontaire pour être pasteur à Sétif au lendemain de l'insurrection du 8 mai 1945 et à Philippeville avant et pendant la guerre d'Algérie. Pasteur à Rodez et Montreuil. Pasteur au travail à l'Université de Créteil et professeur à l'ENAP (sciences sociales). Militant syndical et politique. Animateur biblique et fondateur de la méthode des actualisations de la Bible et des transpositions culturelles. Père de sept enfants. Retiré dans les Pyrénées ariègeoises. Membre actif de l'Association Catholique Française des Etudes Bibliques (ACFEB), d'Evangile et Liberté, de Parténia (Mrg Gaillot). Continue à être un pasteur engagé.

Structure professionnelle : Raynaude 09290 Le Mas d'Azil

Titre(s), Diplôme(s) : Pasteur, licence en théologie

Fonction(s) actuelle(s) : Historien

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17 livres

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LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Comptes-rendus d'ouvrage

Journal du siège de Paris par les Allemands, 1870.

Articles de presse

Témoignage chrétien

Articles de presse

Roger parmentier: Lire la Bible d'une façon "non-religieuse"?

Articles et contributions

Session d'été de Raynaude

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Lettre de Jésus Vous m'affligez et me scandalisez profondément

9 avril 2008
Je n'ai jamais empêché personne d'élaborer des légendes et des constructions religieuses stupéfiantes, mais ce qui m'ennuie c'est tout ce que vous mettez sous mon nom, sur mon compte, sur mon dos. Il y a de l'abus. Je vous assure que je n'ai pas grand-chose à voir avec votre Christ et vos christianismes. Vous m'irritez profondément en parlant de Jésus-Christ. Je ne me suis jamais proclamé Messie, Dieu m'en garde. C'est vous qui l'avez décidé, sans me demander mon avis.
J'ai été rabbi serviteur et inspiré, prophète mandaté pour construire un tout autre monde, maître de sagesse pour venir en aide aux détresses et faire face intelligemment aux menaces accumulées par vos comportements. J'ai été Jésus, de mon mieux, rien d'autre.

Je n'ai rien voulu écrire et vous avez rédigé des évangiles où presque tout est de votre invention (à l'exception de quelques "paroles" notées tardivement par de bons auditeurs que je remercie). Je ne suis pour rien dans le credo, le symbole des apôtres ou les confessions de foi "oecuméniques".

Je ne suis pour rien, croyez-moi, dans le dogme de l'infaillibilité pontificale ou le régime presbytérien-synodal. Je ne suis pour rien dans vos histoires abracadabrantes de descente aux enfers, de résurrection corporelle, de montée au ciel, d'assomption au ciel de ma petite mère qui n'en demandait pas tant. Je ne suis pour rien dans votre idée saugrenue de me faire asseoir sur un trône à la droite de Dieu, moi qui ai horreur de tous les dominateurs. Ce n'est pas moi qui ai inventé le "saccerdos in aeternum", ni la "reconnaissance de ministère des pasteurs" (je ne sais d'ailleurs pas ce qu'est un pasteur ; un prophète risqué, ça oui je connais). Je ne suis pour rien dans l'empire chrétien, la chrétienté, toutes les variétés de partis comme le Modem, instrument du Vatican (qu'est-ce que c'est que ça d'ailleurs ?), les partis chrétiens, les syndicats chrétiens, les ordres religieux, les saintes liturgies, et tant de choses semblables...

Inventez ce que vous voulez. Mais ne le mettez pas sur mon dos. Je n'y suis pour rien, vous m'entendez ?

Respectez-moi ! Respectez mon œuvre et mes paroles. J'ai tant souffert pour tenter de surmonter les crédulités et les incrédulités, les indifférences et les oppositions...

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Inauguration du temple rénové des Bordes sur Arize prédication

29 janvier 2008
Soyez accueillis avec bonheur dans ce temple rénové où j'ai été baptisé l'été 1918 par mon grand-père, pasteur de cette paroisse pendant plus de 40 ans, Auguste Peloux. Mais vous êtes accueillis surtout par celui qui désire vous faire entendre aujourd'hui sa parole bienfaisante et dérangeante, parfois difficile à exprimer, mais aussi à entendre.

Il y a dans l'évangile un petit récit qui peut paraître choquant (Luc 11. 27-28) :

Dans l'auditoire de Jésus une femme s'écrie :

- "Comme celle qui t'a fabriqué dans son ventre et dont les seins t'ont nourris a eu de la veine d'avoir un nourrisson comme toi"

Traduisez : "Comme Marie a eu de la chance", pour certains la "vierge Marie".

Mais Jésus lui répond :

- "Jamais de la vie, heureux plutôt ceux qui écoutent la Parole de Dieu et qui la gardent".

Traduisez : "Les véritables auditeurs de l'évangile sont bien plus importants que Marie et le culte que certains lui rendent".



Ainsi dans ce temple il n'y a rien de sacré, à l'exception de l'évangile, s'il est correctement proclamé, si la parole autrefois vivante, puis congelée en écriture, est décongelée et redevient la parole inspirée que Dieu veut dire à nos contemporains ; et d'autre part l'auditoire hétéroclite, vous qui êtes ici, si du moins vous êtes les auditeurs que Jésus espère.

Ce qui compte dans un temple c'est le toit, ici enfin réparé, grâce auquel ce lieu devient un abri, un lieu où tout est fait pour écouter et entendre, comprendre et réfléchir, recevoir des appels, prendre les décisions les plus importantes de la vie.

Dans un temple il n'y a rien à voir, mais beaucoup à entendre. Dans un temple il n'y a pas de décoration, pas d'ornement, pas de spectacle, pas de shows (comme on dit aujourd'hui), pas de peintures, pas de statues, pour bien faire pas de déguisement. Circulez, il n'y a rien à voir ; mais que celui qui a des oreilles pour entendre, entende ; et que celui qui a une intelligence, s'en serve !

Ce qui compte vraiment, c'est l'Évangile de Jésus et vous.

Aujourd'hui vous êtes entrés dans un temple rebelle, construit en 1784, c'est-à-dire 5 ans avant la Révolution française, ou 3 ans avant l'Édit de tolérance, donc à l'époque où il était interdit de construire un temple ; et même où pendant 3 siècles les pouvoirs religieux et politiques de l'époque s'acharnaient à détruire tous les temples de France et de Navarre.

Il s'agit donc d'un temple rebelle, construit par des rebelles à l'ordre religieux et politique dominant et pour des rebelles qui allaient s'engager en faveur de la liberté de conscience et de la liberté de culte ou de nonculte.

Pourquoi ? Parce qu'ils étaient les disciples de Jésus le Rebelle, que les chrétiens connaissent si mal, car on l'a remplacé par un Christ Seigneur, Dominus-Dominateur. Remplacé.

Or, Jésus a été un rebelle, un refuznik, un contestataire, un utopiste, un vrai révolutionnaire.

Il ne s'est pas laissé dicter ce qu'il devait croire ce qu'il devait dire, ce qu'il devait faire, il ne s'est pas laissé dicter la tradition religieuse de son peuple, ni ses orientations politiques anti-romaines.

Il a osé réfléchir par lui-même, conclure par lui même, décider par lui-même. Et tout cela parce qu'il demandait le secours de l'esprit, ce qu'il y a avait de meilleur dans le conscient et l'inconscient collectif, cette conviction élaborée au cours des millénaires par les humains généreux qui voulaient la survie de l'humanité et son épanouissement.

Comme bien des prophètes, des porte-paroles de "Dieu" qui l'avaient précédé, Jésus a été un inspiré et un rebelle. Et il a osé parler et agir malgré toutes les oppositions qu'il voyait dressées devant lui, toutes les contradictions, les jalousies, les indifférences.

Il a osé parler au nom de Dieu, comme les autres, sans demander d'autorisation (ou d'autorité) aux prêtres, au Sanhédrin, aux grands-prêtres, autorités pourtant spécialistes de l'Écriture sainte du temps, ni aux Pharisiens, moralistes autoproclamés, surtout soucieux de la moralité des autres et de leur orthodoxie, ni aux Sadducéens, défenseurs de la pure tradition sacerdotale, ni aux moines esséniens, perdus dans leur isolement volontaire et pieux ;

ni aux pouvoirs politiques de droite ou de gauche, ni à Hérode et à ses lettrés, ni à Pilate et son administration, ni aux philosophes porteurs de la belle culture gréco-romaine, ni aux Zélotes, les révolutionnaires nationalistes ;

ni même à sa mère qui (comme toutes les mères) croyait savoir ce qui était bien pour lui, ni à son père (sur lequel on ne sait pratiquement rien) ;

et encore moins à ses frères particulièrement obtus au début (ce n'est pas parce qu'on est "frères" qu'on est généreux, compréhensifs, vraiment fraternels - on voit ça dans les communautés chrétiennes pour qui les fréquente un peu...)

Non, Jésus a osé être Jésus, devenir vraiment Jésus l'inspiré, l'inventeur des propositions pour changer radicalement le monde en prenant le contre-pied de tout ce qui va mal, tout ce qui fait souffrir et mourir, l'entrée immédiate dans ce qu'il appelle, faute de mieux, son "royaume de Dieu", devenu célèbre, mais refusé, méconnu, dénaturé, remplacé par des élucubrations de disciples qui préféraient plaire, flatter, séduire, avoir du succès, plutôt que de suivre la voie (et la voix) de Jésus.

Oui, Jésus a osé être un rebelle inspiré, un méditatif perspicace, un observateur de toutes les menaces, un initiateur du chemin de guérison, de salut, de délivrance et donc d'innovations incomprises et de résistances malmenées.

Jésus a été un rebelle inspiré, un insurgé spirituel et il l'est resté malgré toutes les incompréhensions et les oppositions. Et il continue à inspirer par sa parole ineffaçable (qui a failli être étouffée, perdue à jamais sans les disciples intelligents qui ont mis par écrit les mots dont ils se souvenaient, bénis soient-ils à toujours).

Voulez-vous à votre tour et à vos risques et périls devenir les compagnons (les partageurs de parole et de pain, de mission aussi) de ce grand rebelle ?

Des gens qui ne cherchent ni à plaire, ni le succès, ni la popularité, ni les décorations, ni les avantages matériels, ni à se faire élire pour être glorieux (mais peut-être pour rendre service avec discernement), en sachant que sur ce chemin, dans ce compagnonnage, il y a beaucoup de coups à recevoir,

Et que d'ailleurs, la croix n'est pas là pour nous parler d'une illusoire vie après la mort, mais pour nous avertir de ce qu'il peut en coûter d'être un rebelle inspiré ou d'accompagner des rebelles inspirés.

Le christianisme vrai, ce n'est pas un pitoyable conformisme...

C'est pour entendre cela que ce temple rebelle a été bâti par des rebelles et pour des rebelles.

Mais le véritable évangile y sera-t-il prêché ?

Et vous-mêmes, aurez-vous le courage de venir l'écouter ?

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Nos christianismes effondrés

5 décembre 2010

Dans nos sociétés et nos cultures occidentales non-religieuses il faut entreprendre l'urgente transformation-reconstruction de nos christianismes effondrés... ou c'est la mort !

Quand les Hébreux du royaume du Nord, puis les Judéens, ont été déportés à Babylone, il a fallu vivre, dans la foi, de radicales transformations : vivre sans temple, sans sacrifices d'animaux, sans clergé, sans pèlerinages à Jérusalem... C'était bien difficile, mais ils ont eu assez de foi pour vivre cette mutation, pour inventer une autre façon d'être croyants : ils l'ont fait !

Quand Jésus a offert l'entrée immédiate dans le Royaume de Dieu, c'est-à-dire entrer dans la façon de croire et d'agir, avec générosité et miséricorde, pour le sauvetage de l'humanité, ce n'était pas facile à accepter (car il y fallait beaucoup de renoncements) et réaliser... une véritable révolution spirituelle : certains (mais pas tous) ont accueilli avec bonheur cette proposition bouleversante : il fallait beaucoup de foi.

Quand le vent de la Réformation de l'Église s'est levé au XVIe siècle, ce fut merveilleux, mais sans doute douloureux pour nos ancêtres catholiques inventant la foi protestante : renoncer à la messe, à l'autorité du pape, compensée par l'autorité de l'Écriture à découvrir, à étudier, à prendre au sérieux, quelle affaire !
Renoncer à l'illusion du salut par les œuvres, au culte des saints, à celui de la vierge Marie, au "culte" des morts et beaucoup d'autres choses semblables... Ils ont eu assez de foi pour oser vivre cela et construire le protestantisme. Dans la joie et les douleurs. Oui, il fallait beaucoup de foi...

Et nous ? Nos prédications traditionnelles ne sont plus recevables, ni reçues. Une société s'est construite, non religieuse, sécularisée : qui saura lui présenter un Évangile à la fois authentique, respectant la proposition de Jésus et compatible avec la culture scientifique moderne ?
Qui saura promouvoir, réaliser cette mutation ? Accepter d'être bousculés dans nos croyances ? Qui seront les hommes et les femmes de foi de notre temps ?

C'est urgent.

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La misogynie fondamentale des auteurs des récits bibliques notamment de la Genèse ou la mise en accusation radicale de "la femme"

Au commencement l'homme, l'élément masculin était célibataire, seul de son espèce et tout allait bien. Certes, il ne se reproduisait pas, mais ce n'était pas très gênant car la mort n'existait pas. Et le fait de ne pas avoir d'enfants lui évitait bien des tracas. Tout était dans l'ordre et il avait la paix. C'est du moins ce que les rédacteurs ont imaginé. Mais quand même, il lui manquait quelque chose ou quelqu'un, sans bien savoir qui ou quoi. Il avait beau chercher et faire des expériences (comme on dit pudiquement), rien ne lui convenait. Il souffrait de solitude et d'incomplétude (Le Robert : Sentiment d'inachevé, d'insuffisant, d'incomplet que les malades dit "psychasthéniques" éprouvent...). Bref, il lui manquait une femme mais il ne le savait pas et ne s'en rendait pas compte. Malgré tout il était presque heureux...

Alors "Dieu", plein de bonnes intentions comme d'habitude, mais un peu irréfléchi et sans expérience, imagina de lui fabriquer une "femme". Et pour qu'elle soit bien à lui, bien accordée, il la tira du corps de l'homme. Bien entendu, ce dernier détail, comme le reste, a été inventé par des hommes, pour une revanche symbolique, une consolation, d'avoir été fabriqués et mis au monde par des corps de femmes. Mais cette femme, "la femme", s'avéra d'emblée être une catastrophe, l'élément perturbateur qui va tout gâcher et notamment lui donner une progéniture abominable, un chouchou de Dieu assassiné et son frère meurtrier. Bonjour les dégâts ! La femme, c'est l'échec de "Dieu". Il voulait faire le bien (comme plus tard l'apôtre Paul) et c'est le mal qui est arrivé. La femme s'est octroyé le pouvoir de mettre en échec le bon vouloir de Dieu, ou de le modifier. C'est connu : "Ce que femme veut, Dieu le veut".
Car d'emblée, la femme s'est manifestée influençable et de connivence avec la puissance du mal, ce serpent étrange, surgi on ne sait d'où, pourtant fabriqué par "Dieu", mais qui avait mal tourné (et qui, curieusement, n'est pas sans ressemblance avec le sexe de l'homme).

Tous deux se comprenaient, parlaient et entendaient le même langage. Et la puissance du mal insuffla à la femme la pire des idées : Puisque Dieu avait défendu de manger des fruits de "l'arbre de vie" (suivez mon regard) ou de la "connaissance" (ce mot qui est employé pour désigner l'union sexuelle) du bien et du mal, cet arbre (notez-le bien) qui est situé "au milieu du jardin", la femme (mal conseillée) allait entreprendre une désobéissance fondamentale.
Et notre benêt d'homme, vraiment pas "malin"lui, notre "pauvre innocent" allait se laisser séduire par cette séductrice née (fabrication maison). Elle fit découvrir à l'homme l'union sexuelle. Elle vit que le fruit était bon à manger ; elle en goûta la première (qu'est-ce que ça veut dire ?) et elle le fit goûter à son mari (qui apparemment ne se fit pas prier). Et ce dégourdi l'apprécia. Et le bonheur que Dieu avait voulu donner à l'homme (la femme), se transforma en piège, en catastrophe. Alors Dieu se fâcha tout rouge contre ces humains qui "voulaient être comme des dieux", être capables (comment ?) de donner la vie, sa prérogative.

Alors tout s'enchaîne : ils ont peur de Dieu et le lui disent (est-ce l'origine de la religion ? Essayer d'apaiser la fureur de Dieu par diverses attitudes ou procédés ?) Ils avouent se rendre compte désormais qu'ils sont nus (il était grand temps !) c'est-à-dire qu'ils ne pouvaient supporter en permanence la vue du sexe de l'autre. Et Dieu est de cet avis et va améliorer leur slip de bain.
Et puis c'est la grande punition, les punitions en cascade ; ils sont chassés du paradis (eux qui pensaient l'avoir trouvé) ; Dieu augmente (ce n'est pas bien gentil) la souffrance des grossesses de la femme (dont les douleurs de l'accouchement font partie) (pour l'homme on se contentera de la "petite mort", mais ça ne vaut pas la peine d'en parler) ; et néanmoins les désirs de la femme se porteront vers son mari (c'est curieux, j'aurais juré que c'était le contraire, que l'homme était agité jusqu'aux tréfonds par ce désir de la femme, et la femme surtout par le désir d'enfant, la compensation aux inconvénients de la féminité. Mais on peut se tromper.)
Quant au grand benêt de mari, le séductible, la pauvre victime des séductions, il va découvrir le travail pénible (c'est un pléonasme généralement), dans des conditions rendues exprès plus pénibles (mais c'est bien fait pour lui, il n'avait qu'à faire attention et réfléchir). Et avec en prime, la mort... (mais c'est un détail). La mort prime de la sexualité, on aura tout vu !

Et même ce pauvre diable de serpent (si j'ose dire) pour une fois qu'il s'était trouvé "malin", futé ; avait osé parler et faire des suggestions (il est vrai pas très "convenables") va être puni, lui aussi (il faut croire que la sexualité, c'est plus grave qu'on ne l'imaginait) ; désormais il va ramper dans la poussière et en bouffer (que faisait-il avant ? il voletait ?) ; la femme (merci quand même) lui écrasera la tête (c'est bien fait !) et lui, la mordra (ou la piquera, c'est selon) au talon (sans doute est-ce une invention de Dieu pour éviter de nouvelles connivences)... Quel dégât ! Bravo la sexualité ! En fait, je pensais jusqu'ici que c'était plutôt l'homme qui avait imposé la sexualité à la femme, à voir les nombreux viols... ou bien le récit est-il là pour se disculper ?
Jusqu'à présent, jusqu'à la rédaction de ces récits, l'humain, ce théologien en herbe et tâtonnant comme un malvoyant, avait imaginé deux solutions pour expliquer la présence du mal, ou des malheurs :

a Dans un premier temps, ce sont des punitions de Dieu, bien méritées à cause de nos idolâtries, de nos manques de piété, nos diverses désobéissances... c'est la justice rétributive.

b Mais à l'évidence, ça ne marche pas toujours (voir les protestations de Job) on a imaginé qu'il pourrait s'agir d'épreuves, de malheurs non mérités, que Dieu envoie pour vérifier (car il a des doutes) la qualité de notre foi, de sa sincérité, de son authenticité, de son caractère parfaitement désintéressé. Hypothèse intéressante, car elle permet de clouer le bec aux accusateurs malintentionnés. Mais les récits de la Genèse vont ouvrir une autre voie, une voie royale (que Ségolène me pardonne), l'explication de tous les maux et malheurs par le caractère fondamentalement pernicieux de la femme bien téléguidée par "le diable" (avec qui elle a manifestement partie liée). Cela donne :

a Il existe un animal rusé, séducteur, capable d'inspirer les pires dégâts en suggérant la sexualité.

b La femme est structurellement de connivence avec lui. Elle va tenter l'homme (le pauvre !) par sa séduisante sexualité et le faire tomber (c'est "la chute") de son haut. L'homme a son pire adversaire à domicile, et même dans son lit.

On comprend que cette construction théologique, ô combien abusive, ait généré (c'est ça la Genèse ?) toutes les misogynies dont les monothéismes en particulier ont été si friands, chez les juifs, les chrétiens, les musulmans ; qui ont boycotté le mariage autant qu'ils ont pu ou l'ont encadré, cadenassé, en particulier par la monogamie obligatoire ; mais c'est aussi en valorisant les vierges, les religieuses, la vierge Marie ; et les veuves (étymologiquement les "vides") objet d'attention dès l'église primitive. En développant aussi une mentalité anti-féministe (alors que Jésus en avait pris le contre-pied en s'entourant de femmes et en les valorisant, ce que n'ont pas supporté les rédacteur des Évangiles, s'efforçant de gommer tout soupçon de sexualité de sa part et de la part des siens). Sans doute serait-il grand temps de démythiser, de tordre le cou à ces mythes si pernicieux. Je le crois fermement. Combattons nos misogynies congénitales, patriarcales, qui ont marqué en profondeur mentalités, législations diverses et sensibilités.

Nota bene Il se pourrait que ces mythes abominables aient été inventés ou codifiés au retour de l'exil des Juifs à Babylone. Les textes précisent qu'alors certains "prophètes" ont été obsédés par la nocivité des femmes étrangères et donc méprisables malgré leur beauté, car païennes, idolâtres et séduisantes, et donc accusées de séduire leurs maris et de les entraîner sur la mauvaise voie. Les épisodes de "la femme et le serpent" devaient leur parler. Ils allaient jusqu'à réclamer qu'elles soient chassées, renvoyées chez elles. Ah, mais ! Il se pourrait que le souvenir séculaire des mésaventures des rois d'Israël, de David à Achab, qui ont eu leur vie perturbée par une ou plusieurs femmes, ait pu jouer un grand rôle dans le développement de cette misogynie (et celle de cette mythologie) absurde et criminelle.

Il faudrait plutôt reconnaître que l'homme est par définition "tentable" (le fameux supplice du tentable). Aujourd'hui la publicité l'a bien compris : si on veut tenter d'acheter, il faut présenter la femme, quel que soit le produit, le moins habillée possible. C'est la grande supériorité de la télévision sur la radio.

P.S. Il me semble que c'est "la femme" qui a dû inventer le mariage monogame, pour tenter (c'est son verbe préféré) sans grand succès, il faut le dire, de se garder son homme, c'est-à-dire aussi son protecteur (étymologiquement, celui qui pourvoit d'un toit), le père nourricier... Et surtout de tenter (bis) d'écarter la concurrence, vaine entreprise. Depuis des millénaires (depuis que le monde est monde ?) l'homme est plus spontanément volage et polygame. Mais sa femme, quand elle le peut, y met le holà, avec la coopération de la Loi et de la Religion (si elles sont bien faites, à son avis).

Autre P.S. Plusieurs femmes sont une menace pour Sarkozy, une épée de Dame Oclès : Ségolène Royal, Cécilia Sarkozy, M.A.M. (Michèle Alliot-Marie), Simone Veil, Laurence Parisot, Angela Merkel et quelques autres. Il fera bien d'être sur ses gardes. Mais il me semble que son vrai "talon d'Achille", c'est Cécilia. Elle l'a laissé entendre d'ailleurs. Il devrait relire la Genèse. Vous aussi d'ailleurs.

Évidemment ce mythe misogyne a été imaginé et rédigé par des maris. Ce petit texte aussi.
Cet enseignement d'hostilité à la femme et à la sexualité a suscité de nombreux disciples : Dans le judaïsme ce sont surtout les femmes étrangères qui sont stigmatisées (les mères juives, on n'y touche pas) ; dans le christianisme ancien, on connaît la misogynie de l'apôtre Paul (à sa décharge les excitées charismatiques de Corinthe n devaient pas être drôles.) ; quand cinquante ans après sa mort, on a écrit des vies de Jésus, comme entre temps il était devenu Dieu, il était hors de question de lui attribuer une quelconque sexualité ou union. On a donc certainement gommé. Dans le catholicisme, le célibat sacerdotal s'est généralisé (sauf chez les catholiques orientaux), la virginité a été survalorisée et l'état de veuve honoré : et on sait l'importance des voeux monastiques... Et le puritanisme protestant (pas partout) ne vaut guère mieux que ces divers ascétismes !

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Le Mas-d'Azil. Roger Parmentier a publié 13 livres en 2 ans. Record pour l'écrivain du Mas d'Azil.

Spécialiste de l'histoire du christianisme originel et du judaïsme, Roger Parmentier, historien, exègète des textes fondateurs, compositeur de chants nouveaux adaptés à notre temps, est aussi connu pour ses "actualisations de la Bible", transpositions culturelles et spirituelles des écrits originels du christianisme, rédigés en des circonstances et des cultures bien éloignés de nous. Il convient donc de transposer ces "patrimoines de l'humanité" dans nos circonstances et cultures.

Roger Parmentier est Pasteur de l'Eglise Réformée (retraité mais actif comme animateur biblique) et contribue à animer l'Association A.C.T.U.E.L. qui publie un bulletin trimestriel, riche en ré-écritures actualisées. Rappelons que Roger Parmentier a toujours été un homme engagé, de la Résistance à l'aide aux juifs en danger, de la coopération avec le monde arabo-musulman en Afrique du Nord à l'engagement politique, comme en témoignent deux de ses livres récemment parus.
deux nouveaux livres sous presse

Il a été également "pasteur en travail" (comme les prêtres ouvriers, avec lesquels il a été très lié), responsable syndical d'une Université parisienne, militant mutualiste (MGEN), secrétaire national adjoint au Secours Populaire, candidat aux élections législatives à Montreuil, responsable de coopération pacifiste avec les Eglises d'Europe de l'Est...ses ouvrages reflètent bien son inlassable activité. Il honore l'Ariège, et le canton du Mas d'Azil où il vit à Raynaude et le village où il est né, Les Bordes sur Arize.

Les éditions prestigieuses "L'Harmatan" ont donc publié en deux ans, 13 livres de Roger Parmentier, un record ! Et deux autres sont sous presse. On peut les demander en librairie. Un grand auteur qui mérite d'être lu.

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