
Simone Fouratier
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Descriptif auteur
Autoportrait.
Originaire d'un milieu ouvrier, j'ai subi la contrainte de ses interdits. Le plus terrible était l'interdiction de penser. Nos vies nous échappaient. Réfléchir, émettre une opinion personnelle était censuré. Si d'aventure, quelqu'un passait outre, l'entourage était là pour le lui rappeler : "pour qui il s'prend c'lui-là ?" C'était la même chose avec les émotions. Pas question de les exprimer, encore moins quand elles étaient liées à l'art ou la musique. Et dans notre foyer, c'est la radio, arrivée tardivement, qui nous fit découvrir cet art. C'est ainsi que -je devais avoir onze ou douze ans- serrés autour du poste de TSF, nous avons écouté en famille, et pour la première fois, une œuvre classique. J'en ai été très émue. Sans y prendre garde, les larmes ont roulé sur mes joues. Quand on s'en est aperçu autour de moi, tout le monde s'est esclaffé. Je suis restée toute bête et honteuse.
Aussi, quand j'ai pu enfin me dégager de ce carcan familial et social, je me suis rapprochée de milieux plus ouverts. Je les appréciais, mais y demeurais muette, persuadée que je n'avais rien d'intéressant à dire. Alors j'ai lu, beaucoup, et me suis formée. Je voulais comprendre tout ça : le mal-être, les préjugés, les riches, les pauvres, les cathos (j'en étais) et les autres. Pourquoi ces différences, ces ségrégations ? Quel sens donner à ce chaos existentiel ? Je n'ai trouvé ni réponse, ni vérité, mais des réponses, des concepts que j'ai pris pour des vérités, que j'ai rejetés ensuite. D'autres que j'ai gardés, qui m'ont nourrie, élevée, grandie. Ma curiosité s'est éveillée et avec elle, ma capacité à réfléchir. Les interrogations étaient et restent constantes. J'ai enfin admis qu'on pouvait comprendre certaines choses, sans forcément les avoir apprises à l'école. Il suffisait de s'y intéresser, de questionner et de se questionner.
Chacun a son chemin. Le mien a été barré pendant longtemps par des idées préconçues. Heureusement pour moi, je m'en suis affranchie. J'ai pu combler, avec appétit, mon manque de diplômes. La frustration a fait naître la détermination. A la lecture de mon livre, vous l'aurez compris, quand je suis sur un sujet, je m'y accroche. Si une question me taraude, je vais au bout ; j'aime comprendre.
Cela ne m'a pas empêchée d'avoir à vaincre beaucoup de résistance pour exprimer ce que je ressens, donner mon opinion, prendre la parole en public ou simplement écrire. J'aime écrire, même si cela me demande beaucoup de travail car je n'ai pas appris à le faire. J'apprends en faisant. Je m'appuie sur ce que j'ai toujours aimé : les beaux écrits, le mot juste, l'émotion palpable et l'humour. Je m'en croyais dépourvue, mais il pointe parfois, à ma surprise, au détour d'une phrase ou d'un mot. Néanmoins, avant de m'autoriser cette écriture, il m'a fallu bien des encouragements et des efforts personnels pour dépasser mon inertie. Il y avait toujours une petite voix pour me murmurer : "pour qui tu t'prends ?" Il m'a fallu du temps, pour apprendre à lui répondre : "pour moi" L'authenticité est un exercice difficile, quand elle ne fait pas partie du bagage éducatif. J'apprends à la laisser s'exprimer.
Cependant, que l'on ne s'y trompe pas, ce qui précède n'est pas l'expression d'un rejet de mon milieu d'origine. Surtout pas. Je ne fais pas d'une expérience personnelle, une généralité. J'ai beaucoup de respect, au contraire, pour cette classe sociale si laborieuse, où je suis née et j'y suis attachée. En poussant l'observation au-delà des mots et de certaines attitudes, on trouve là comme ailleurs, le pire, mais aussi le meilleur : beaucoup de bon sens et de sagesse, notamment chez ma mère, avec ses phrases toutes faites. De même, du respect pour les autres, de la solidarité, et de la générosité. On n'a rien, mais on partage le peu qu'on possède. J'espère en avoir hérité.
Ce que je suis.
Une enfant issue d'un milieu social défavorisé : ma mère a été pratiquement seule pour élever 8 enfants, je suis l'avant dernière et ai 20 ans de différence avec les aînés.
Ce que je suis devenue je le dois à ma famille d'une part, et d'autre part et à des femmes-phares qui ont éclairé ma route et ainsi, m'ont évité de me briser sur les récifs de la vie…L'une d'elle, La dame du 41… Un appartement qui sentait bon la cire et où tout était paisible et beau… Je trouvais là, à 6ans, une oreille attentive et des marques d'affection dont je manquais.
Mon institutrice…. Désolée de ne pas me voir poursuivre mes études après le certificat d'études à 14 ans, elle me dit : Promets-moi de ne pas t'engager dans un emploi, c'est moi qui vais te le trouver. Et elle l'a trouvé : apprentie vendeuse dans la plus grande bijouterie orfèvrerie de ma ville. Elle m'a épargné ainsi, le sort banal d'une fille de ma condition : bonne à tout faire ou petite ouvrière dans une chemiserie de la région.
Menie Grégoire…. Que disait-elle ? Entre autres : Ce qui a mis des années à se détériorer ne peut se changer en 1 jour… Une sortie ça se prépare…Mais on pouvait briser nos chaînes…On pouvait reprendre sa vie en main…On pouvait… on pouvait… ! Eh ! bien !!!
J'ai fait mon profit de toutes ces permissions, repris mes études… et réussi une vie professionnelle bien remplie. CF la préface de Menie et le premier chapitre de mon livre.
Et d'autres femmes et hommes, amis, collègues… qui ont croisé mon chemin et l'on enrichi de leur affection, différence, culture…
Structure professionnelle
:
56 impasse de l'Aigle tél 0476534527 38250 Saint-Nizier du Moucherotte
Chambre de Commerce et d'Industrie
Titre(s), Diplôme(s) : Maîtrise de sciences sociales
Fonction(s) actuelle(s) : Directeure des Ressources Humaines
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AUTRES PARUTIONS
Pour répondre à ces questions et à bien d'autres, il faut que ce livre soit diffusé et lu, la suite est à ce prix. Puis-je compter sur vous ?
Avec mes plus vifs remerciements,
Bien cordialement,
Simone Fouratier.