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Sonia Mbarek Rais

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Sonia Mbarek Rais

Descriptif auteur

Docteur en Sciences politiques, HDR Maitre de conférences agrégée sciences politiques  de la Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis, Sonia MBAREK RAIS est une personnnalité culturelle; politiste universitaire Tunisienne. Elle est nommée ministre de la Culture et de la Sauvegarde du Patrimoine, dans le premier gouvernement de la IIe République tunisienne, en janvier 2016, où elle sera à l’initiative d’une loi sur le statut de l’artiste en Tunisie.
Politologue et enseignante universitaire spécialisée en droit public, politiques  publique et gouvernance culturelle, diplomatie publique et culturelle  et gestion elle est chargée, en tant que première femme tunisienne, de diriger le prestigieux Festival international de Carthage en 2014 et 2015. 
Elle est également  reconnue en tant qu’artiste interprète de renommée internationale avec plus de trente ans de carrière, et détient le Diapason d’or pour son album de chant arabo-andalou Takht (Distribution Harmonia Mundi, 2000).
Elle prône le dialogue interculturel au service de la paix et de  l'inclusion sociale  et  le respect et la  compréhension mutuelle entre les peuples et les cultures.
Diplômes :

• Agrégée en droit public et sciences politiques (Faculté de droit et de sciences politiques Tunis el Manar).


Habilitation à diriger les recherches en sciences politiques (FDSPT-Université el Manar)


DOctorat en sciences politiques (FDSPT-Université el Manar)

• Diplôme d’études approfondies (DEA) en sciences politiques (FDSPT-Université el Manar).

• Maîtrise en droit, spécialité droit public (FDSPT-Université el Manar). 

• Baccalauréat A2 (Philosophie-Lettres) Lycée Français Pierre Mendès France à Tunis.

• Diplôme de Musique Arabe (Conservatoire National de Musique de Tunis 1986).


Parcours Professionnel :


-MCF agrégée  FDSPT -Université de Tunis el Manar . Les matiéres enseignées (les fondements et principes des sciences politiques-propriété intellectuelle- Gouvernance et politique publique- gouvernance culturelle)


Formatrice experte à l'Académie internationale de diplomatie de Tunis 


Chercheur associée réseau international des chaires Senghor de la Francophonie 


Chercheur affiliée Lboratoire Triangle UMR 5206(Action discours pensée politique et économique)2021-2024


Chercheur assiciée Centre Max Weber depuis 2019 ENS de Lyon 
• Chercheur invité Collegium de Lyon - Institut d’études avancées de Lyon  ENS Lyon (2019-2020).

• Ministre de la culture et de la sauvegarde du patrimoine, dans le premier gouvernement de la IIème république Tunisienne (Janvier-Août 2016).

• Première Femme directrice du Festival international de Carthage, pour deux éditions consécutives 2014 et 2015 (Organisé par le ministère de la culture).

• Ambassadrice du tourisme Tunisien (Ministère du tourisme) 2014.

• Anime des conférences autour de "La diplomatie culturelle au service du dialogue entre les peuples" (Bruxelles 2001, Le Caire 2006, Boston 2013, Philadelphie 2013, New-York 2014).

• Consultante-Experte auprès de l'ONG américaine "Albustan Seeds of culture" pour la promotion de la culture et des arts arabes aux Etats-Unis depuis 2012-Présent. de L'UNESCO et de L'ALECSO ainsi que l'Institut Tunisien des études stratégiques.

• Présidente et directrice du Festival de la musique tunisienne, quatre années consécutives (2005-2008) (Ministère de la culture).

• Maître-Assistante à l’Université de Tunis - ISMT (Spécialités Droits de l’homme et les Droits d’auteurs, la gestion des projets et des contrats artistiques ainsi que les techniques d’interprétation vocales arabo-Andalouses. (Ministère de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique) depuis 2004- présent.

• Chercheur Associée I.R.M.C

• Chercheur universitaire en Sciences politiques, droit public et Musicologie.

• Artiste Auteur- interprète de renommée internationale, avec plus de trente ans de carrière. Elle anime des Master class et des concerts de chant arabo-Andalous, en Tunisie, en Europe, aux Etats-Unis et au Monde Arabe (1990-2015), dans des lieux de mémoire, comme le Siège des Nations-Unies à New York, The Kennedy Center à Washington, l’Institut du monde Arabe à Paris, l’Opéra royal-Paris Versailles, le Siège de l’UNESCO à Paris, la Maison des cultures du monde de Berlin, Le théâtre des arts à Montréal, The Royal Opéra House Muscat, l’Opéra du Caire, de Damas, au Maroc, en Algérie, en Suède, en Roumanie, en Suisse, etc.).

• Elle a déjà publié six albums : "Liberté" 1992, "Tawchih" 1997, "Takht" 1999 pour lequel elle obtient en France le diapason d'or en 2000, (distinction internationale pour la qualité et l'authenticité artistique.) "Tair el miniar" (Ô Rossignol)2003 et Romances "rumanciate" 2006, "Voyage en méditerranée" 2008, "Lorca" 2011, "Wajd 1 et 2.

Recherches

• Doctorat en sciences politiques "Le statut du musicien en Tunisie : Etat des lieux de la politique musicale : Approche sociologique" 2017.

• Le choc des civilisations chez Samuel Huntington : Analyse et critiques Mémoire de fin d’études approfondies du 3éme cycle en sciences politiques (DEA) Faculté de droit et de science politique de Tunis II Février 2000.


Vie associative

• Membre de l’association des études internationales (1995-1998)

• Membre du comité exécutif de l’association de la Rachidia pour la musique classique (2002-2005)

• Ambassadrice de bonne volonté de L'Association tunisienne de lutte contre le cancer (2006-2008) (Ministère de la Santé)

• Membre du conseil d’administration de l’organisme Tunisien de protection du droit d’auteur (2007-2015).

• Membre du laboratoire Etat, société & culture à la faculté de droit et des sciences politiques de Tunis 2007-2010

• 2011 : Membre de l'Observatoire tunisien de la transition démocratique.

• Membre du bureau exécutif du Prix Zyriab pour la sauvegarde et la promotion de la musique arabo Andalouse dans l'espace méditerranéen 2014-présent.

• Membre-expert de la commission de la culture et de l'éducation à l’Institut tunisien des études stratégiques, ITES pour l’élaboration du rapport stratégique "Tunisie en 2025" pour le compte de la Présidence de la république Tunisienne. (2017)

Domaines d'expertise

• Politiques culturelles (Stratégies et plan d'action sectoriel)

• Diplomatie culturelle

• Droits de l'Homme, droits culturels et droit d'auteur

• Direction de Festivals et management des projets culturels et gestion et contrats artistiques

• Musicologie : Chant et techniques d'interprétation vocales arabes et Andalouses

Compétences organisationnelles /managériales.

• Leadership (responsable d’une équipe de plusieurs dizaines voire centaines de personnes au cours des fonctions successives en Tunisie,de multiples nationalités et animation de master class séminaires à Bruxelles- Constantine, Aman, Beyrouth, Paris, New York, Amherst, Boston, New York Philadelphie.

• A l'initiative d'une loi sur le statut de l'artiste en Tunisie, avec un groupe de juristes experts, et de la protection des droits culturels, ainsi que de la mise en place d’une nouvelle stratégie de gouvernance culturelle participative et solidaire.au sein du ministère de la culture tunisien sous la deuxième république.

Distinctions

• Commandeur de l'Ordre de République par le Président de la République Tunisienne, fête de la femme tunisienne, 13 août 2015.

• Commandeur de l'Ordre national du mérite, secteur culturel 2007.


• Prix de la meilleure interprétation, Festival de la chanson arabe, 2002, Jordanie.

• Médaille de la ville de Clermont Ferrand pour l'échange interculturel 2001, France.

• Diapason d'or pour le CD "Takht", 2000, France. (Distribution Harmounia Moundi)

• Didon de l'excellence féminine, 1995, Tunisie.

• Prix de la meilleure chanson avec le compositeur tunisien Rachid Yeddes, Festival de la Chanson Tunisienne 1987, le prix de la meilleure voix de l’année 1987 Tunisie.

Liste des communications & contributions:

• Culture et politique dans les relations internationales après la chute du mur de Berlin, (Faculté de droit et de science politique de Tunis (Avril 1997).

• L’art contemporain et l’imagination créatrice. (Huitième rencontre de Carthage du 8-13 Mars 2004 Beit el Hekma).

• Réflexions sur le devenir des pratiques culturelles à l’ère de la mondialisation. (Colloque organisé par l’association des économistes Tunisiens et l’Unité de recherche Etat société et culture Novembre 2008) Tunis.

• "Le rôle du musicien en faveur de l'interculturalité", Université de Tunis el Manar et l'Institut japonais TODA pour la Paix (cité des Sciences du 6 au 8 février 2010) Tunis.

• "Stratégies pour la protection des droits de l’artiste", Faculté des Lettres et des humanités La Manouba (Mai 2014).

• La Culture contre le terrorisme (Foire international du livre de Tunis 24 Mars 2016) Tunis.

• La mise en œuvre de la convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Centre de musique arabe et méditerranéenne (18 Juillet 2016) Sidi Bousaid.

• Journée d’étude autour du Statut de l’artiste: Présentation du projet de loi sur le statut de l’artiste et des métiers culturels en Tunisie (11 Août 2016) Tunis.

• “Music in society and its role in enhancing dialogue between people”. Sheikh Ibrahim Center of research and culture in Bahrein (7 Mars 2017).

• "La politique culturelle en Tunisie : Enjeux et perspectives post-révolution", Université des Sciences politiques de Paris France (28 Novembre 2017).

Structure professionnelle : Faculté de droit et de sciences politiques de Tunis Université el Manar

Titre(s), Diplôme(s) : Doctorat en sciences politiques HDR

Fonction(s) actuelle(s) : Maitre de conférences agrégée en Droit public et sciences politiques

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LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Articles de presse

Pour un nouveau "logiciel" de gouvernance de la culture et des arts

Articles de presse

Pour un état d'urgence culturel

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Le Rôle du musicien en faveur de l'interculturalité

Citation :
L'art, disait Elie Faure, exprime la vie, parce qu'il se mêle à toutes les heures de notre existence habituelle pour en magnifier les aspects"1

"L'art, disait Elie Faure, exprime la vie, parce qu'il se mêle à toutes les heures de
notre existence habituelle pour en magnifier les aspects"1
. La musique, plus que toute
autre expression artistique, contribue à la construction, l'évolution et la revitalisation des
cultures, des identités et des civilisations. Dans ce sens, elle exprime toute notre humanité
dans ce qu'elle a de plus sensible, de plus précieux, tant dans son unité que dans sa
diversité.

Constat
La plupart des réflexions consacrées au dialogue des cultures qui resurgissent après la guerre froide définissent l'interculturalité comme un processus de reconnaissance mutuelle, ou au contraire un processus de repli identitaire. La musique, en tant que langage, et univers fascinant, exprime le mieux ce processus à travers la singularité et l'universalité des artistes et des musiciens. Elle implique donc la volonté de vivre ensemble, de se parler,
de se comprendre, de s'écouter et de se voire, de recevoir la musique de l'autre.
L'interculturalité implique également la conscience de l'autre en tant qu'identique et différent. Elle diffère de la notion très à la mode de multiculturalisme, qui établit la diversité des cultures et des identités, sans envisager un va et vient dynamique et positif
entre ces dernières. Le monde entier partage la musique de Mozart ou les chants d'Um Kalthoum, le ray algérien est également partagé par de nombreuses populations, le jazz, le blues, le rap etc. Aujourd'hui, on s'approprie ces musiques, ainsi que celles de Beethoven et les poèmes d'Abou el kacem Chebbi et de Nizar Kabbani.
L'une des questions fondamentales qui surgit de ce débat sur l'interculturalité s'articule autour du rôle des artistes et du musicien en particulier à favoriser l'inter culturalité. S'il est vrai que l'on assiste aujourd'hui à "un retour de l'acteur" musicien, placé au centre d'une dialectique de l'universel et du particulier, du global et du local, il apparait que le musicien ne partage plus les mêmes réalités qu'autrefois où seul comptait le génie, et la subtilité de l'œuvre. En effet beaucoup s'accordent à penser que le musicien de ce XXIe siècle naissant n'a plus grand chose à voir avec l'artiste du XXe siècle, notamment grâce aux progrès technologiques fulgurants apparus à la fin du XXe siècle. Le musicien apparaît plus communiquant et interconnecté avec autrui qu'il ne le fut jamais, même si paradoxalement comme l'affirme Marc Jiménez "Il reste aussi esseulé, sinon plus que ces anciens prédécesseurs".
La révolution économique et technologique caractérisée par la globalisation, la numérisation et la standardisation des mécanismes de production et de diffusion de l'œuvre musicale a largement contribué, il est vrai, à l'expansion du marché mondial de la musique. Elle a, par ailleurs, aggravé le déséquilibre de l'industrie de la musique, entre pays en développement et pays industrialisés, affaiblissant l'impact médiatique des musiques locales en faveur d'une standardisation des goûts musicaux à l'échelle internationale.
Dans cette optique de quels moyens dispose le musicien pour favoriser l'intercuturalité ? Son rôle, en tant qu'acteur majeur, tant au niveau développemental, qu'économique, que culturel est empreint de complexité face à l'essor de l'industrie musicale. Selon des chiffres récents communiqués par le conseil international de la
musique plus de 80% des 38 milliards de dollars des revenus des industries des disques mondiaux sont détenus par des maisons de disques transnationales dont le siège se trouve en Europe, au Japon et aux Etats-Unis. Beaucoup d'artistes, en particulier des pays en développement qui ont accès par le hasard des chances au marché international de la musique, sont injustement exploités par ces méga compagnies.
D'une part, le musicien est au centre d'un paradoxe caractérisé par la mystification de l'œuvre musicale au détriment du musicien en tant que créateur d'œuvre d'art. En effet on voit de moins en moins d'artistes et de plus en plus de vedettes. D'autre part, l'œuvre musicale semble de plus en plus échapper aux considérations esthétiques cédant la place à des considérations mercantiles conduisant certains penseurs comme Pierre Bourdieu à
appréhender l'art comme "consommation culturelle". Ce double constat, qui s'impose à nous, fait état d'une part, de la reconnaissance de la diversité culturelle comme diversité créatrice et donc source d'enrichissement pour toute l'humanité, en particulier par les instances internationales, L'UNESCO, L'Organisation internationale de la francophonie, le conseil international de la musique et son rôle crucial pour favoriser la diversité culturelle, mais également d'un retour du repli identitaire caractérisé chez les penseurs et politicologues au niveau des relations internationales par le retournement du monde, le choc des civilisations, un monde Mac World, un ordre mondial relâché, un monde privé de sens.
Dans son rapport final, le conseil international de la musique souligne la confrontation des traditions musicales locales à une certaine homogénéisation de la technologie, de la production et diffusion musicales, plaçant les artistes locaux, surtout ceux du tiers monde et des pays en voie de développement, en position de faiblesse, aggravée par leur statut social fantoche dans leur pays d'origine. La mondialisation a conduit à l'uniformisation des moyens de production et de diffusion de la musique avec ce qu'elle comporte comme risque de standardisation des goûts musicaux, des modèles et des genres. Le musicien rempli une double fonction. Il représente en même temps la conscience identitaire mais également la conscience communicationnelle.
De la conscience identitaire à la conscience communicationnelle
Le musicien est porteur d'une mémoire, d'un patrimoine qu'il véhicule grâce à des œuvres musicales qu'il crée ou qu'il interprète, en tant qu'œuvres musicales spécifiques particulières, en ce sens il représente l'identité nationale. Il est bien évident que l'existence de pratiques musicales traditionnelles est bien intérieure à la prise de conscience d'une identité nationale. Ainsi, la force identitaire se dégage de l'intérieur des œuvres, c'est donc
le musicien qui concrétise ce lien entre l'espace et la société.
Sa contribution doit être importante pour le développement du potentiel artistique chez les jeunes, avec la capacité de s'ouvrir sur des musiques diversifiées dans le sens des cultures et des styles. Cette démarche se concrétise à travers des rencontres, la transmission du savoir et l'implication dans des productions artistique musicale interculturelle. Ainsi envisagée l'interculturalité dans le domaine musical est un échange dynamique se basant sur l'égalité et le respect des cultures musicales authentiques, aussi différentes qu'elles soient.
Aujourd'hui, grâce à la démarche interculturelle, la musique est un moyen de se départir de soi-même pour mieux appréhender la musique de l'autre et pour tenter de construire et reconstruire son identité enrichie par des identités plurielles. En somme cette
posture nous permet de mieux nous connaitre. Il est évident pour réussir cette démarche, il faut se libérer des préjugés et des stéréotypes qui enferment les figures multiples et complexes de l'altérité. Le musicien, homme unidimensionnel, pour reprendre le terme d'Herbert Marcuse, est de retour tant au niveau international, avec l'essor d'une politique mondiale de commercialisation des biens culturels (les accords de l'OMC ou la
recommandation relative à la condition de l'artiste), tant au niveau national où la musique occupe une place stratégique.
En parallèle à la promotion de la liberté d'expression, une conscience collective du rôle primordial de l'artiste en général et du musicien en particulier est nécessaire. Ces efforts se répercutent par une politique artistique en faveur de la diversité musicale caractérisée par la multiplication des actions de reconnaissance légale, institutionnelle, économique du musicien, favorisée par l'adoption de législations sur le droit de l'auteur et les droits voisins, sur la professionnalisation du musicien et une démocratisation de l'accès à l'art et à la musique.
La démarche communicationnelle s'accompagne d'une ferme volonté des états à préserver les spécificités musicales au non de la liberté d'expression et des droits des auteurs.
• Démarche internationale d'encouragement et de soutien à la mobilité des artistes :
Il s'agit d'une réactualisation de l'interculturalité dans le sens d'un rééquilibrage entre musiques mondialisées et musiques locales, selon trois démarches :
1. Programme multi-musique proposé par le conseil international de la musique,
2. L'organisation des Festivals de musique des mondes et des musiques traditionnelles pour faire connaitre les différentes sonorités et héritages musicaux de toute l'humanité (les rencontres du World Music (WOMEX), du Marché International du Disque et de l'Édition Musicale (MIDEM), etc.
3. Conforter une position sociale au musicien lui permettant d'acquérir une reconnaissance professionnelle, (Carte professionnelle, intermittence, gestion privée et collective de ces droits) de son métier en tant qu'auteur et interprète, statut juridique, fiscal, etc.
• Stratégie nationale en faveur de la diversité musicale
Il est important de constater que les politiques culturelles au niveau national doivent favoriser cette interculturalité comme élément essentiel de préservation et de protection du patrimoine culturel. Il semble nécessaire de défendre le statut médiatique du musicien qui lui permet d'exister et de préserver son identité et spécificité musicale, par exemple en établissant des quotas pour la diffusion des musiques locales avec une ouverture sur des musiques diverses.
Car la communication aujourd'hui, plus qu'un besoin, est source d'existence pour l'artiste, c'est une source de libération même si elle peut devenir une source d'aliénation au regard de la standardisation des moyens de diffusions musicales. L'organisation de Festivals et de manifestations qui confortent cet échange comme en Tunisie, le Festival international de Carthage, le Festival de la musique Tunisienne, les rencontres musicales organisées au centre de musique arabe et méditerranéenne.

Témoignage
Partant de mon identité musicale plurielle ancrée dans l'héritage berbère, la tradition arabo-islamique, arabo-andalouse, les influences turques, orientales, occidentales, si je devais parler de mon expérience, je dirais que la musique exprime toute mon humanité. A partir d'une éducation ancrée dans l'imaginaire arabe, je voyage à travers les musiques méditerranéennes, terre de rencontres, de continuités et de ruptures à la recherche d'une meilleure compréhension de ma musique, de mon histoire, de son évolution et du rôle que je peux jouer pour communiquer cette passion.
La musique me permet humblement de dresser des ponts fictifs mais très affectifs entre les peuples. Mon chant et ma musique me permettent de communiquer, voir de communier avec l'autre humain, de retrouver mon humanité dans son sens le plus noble, celui du partage de la compréhension et du respect mais aussi de la créativité. Partant de mon identité, la langue universelle de la musique me permet de surfer à travers un océan de langues différentes, l'arabe, le français, l'italien, l'anglais, le turc, l'espagnol, le grec etc.
Le projet musical "voyage en méditerranée" présenté en 2006 au Festival international de Carthage en Tunisie, m'a donné l'occasion de rendre hommage à des poètes tunisiens, arabes, français, turcs et espagnols à travers une lecture musicale empreinte de la diversité des sonorités méditerranéenne. Je m'étonne moi-même de voyager spontanément dans l'atmosphère d'Abou El Kacem Echebbi, Jacques Prévert, de Nadim Hikmet, Federico
Garcia Lorca en fusionnant à travers des musiques diverses qui enrichissent mon répertoire et dont je ressens la richesse en y apportant toute ma sensibilité et mon identité.
Lorsque les chants arabo-andalous que j'interprète retentissent dans des lieux de mémoire comme le centre de musique arabe et méditerranéenne en Tunisie, le festival des sud à Arles en France, ou à la maison de l'opéra du Caire en Egypte, la maison des cultures du monde à Berlin en Allemagne ou le Kennedy Center à Washington aux Etats-Unis, ces moments et bien d'autres sont très précieux, car ils interpellent la sensibilité de tout humain.
La musique détient seule le pouvoir d'unir tous les peuples du monde indépendamment de leurs différences. Au delà des politiques et des discours, il me semble que l'impact d'une rencontre entre des musiciens appartenant à diverses cultures est beaucoup plus puissant, car il favorise le partage, la transmission, l'échange pour une meilleure compréhension de l'autre, dans le respect de la particularité de chacun.
Ce genre de rencontres, est beaucoup plus concret et décisif, car il s'agit de partager des émotions fortes, d'aller au plus profond de l'âme de tout être humain.
La musique écrivait Platon "donne une âme à nos cœurs et des ailes à la pensée". La musique est pour moi, en tout cas, l'élixir de la vie qui se transforme en bonheur infini lorsqu'il est partagé.

Références
1. Citation d'Elie Faure dans L'histoire de l'art, introduction à la première édition, 1909.
2. Touraine, Alain "Le retour de l'acteur" Paris Fayard 1994.
3. Jimenez, Marc. "Profession artiste" in L'Artiste, L'Université des arts Séminaire, Interarts de Paris 2003-2004 Klincksieck.
4. Dont la dernière réunion était à Tunis en 0ctobre 2009 organisé par L'UNESCO et Le ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine.
5. CD Takht Sonia M'barek Tunisia WDR-et World network 1999/CD "Tawchih"1997 Centre de musique arabe et méditerranéenne

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