–Je suis née au siècle dernier, à Namur en Belgique. En 1994, j’obtiens mon diplôme de sciences économiques appliquées et me lance avec beaucoup d’entrain et d’insouciance dans le monde des grandes entreprises privées. J’ai commencé par la consultance variée, avant de passer 15 ans dans une grande entreprise de construction belge.
–De construction ? Avec des briques et des échafauds ? Et aujourd’hui vous nous présentez un livre ?
–En 2017 et 2018, une longue période de transition s’est présentée à moi. Dans toute vie, il y a des éléments qui nous incitent à prendre une pause. « L’élément », pour moi, s’est manifesté sous la forme d’un burn-out. Sur les conseils bienveillants, j’ai d’abord cherché, et ensuite suivi « le fil de mon désir ». Ce fil, c’est l’écriture. Il semble qu’elle soit venue me rechercher. Au-delà des textes, c’est la création de liens entre personnages, réels, ayant existé, à naître ou fictifs qui m’enthousiasme.
–Tout cela me semble vague…
–Un jour, une personne m’a lancé une interrogation : « Sophie, après t’avoir écoutée, je me demande quelle est la place de la femme dans ta famille ? » … J’ai ramené deux grandes boîtes à bottes du grenier de ma mère. J’en ai sorti quelques photos vieillies, des dessins de ma grand-mère au 4ème degré et autres menus de fête de la fin du XIXème siècle. Je me suis assise à côté de ces objets et j’ai dialogué.
–C’est particulier comme façon de faire…
–C’est ce que je me disais avant !
Maintenant, je pense que chacun devient conscient qu’il a sa liberté entre les mains. Les repères fixes comme la religion, les institutions ou les hiérarchies paternalistes des entreprises disparaissant peu à peu, l’histoire de ses ancêtres est une source d’inspiration qui peut nous ramener à notre substance.
La psychogénéalogie, l’épigénétique, les neurosciences sont des domaines passionnants qui démontrent bien des choses à ce sujet.
–Peut-on voyager avec vous ?
–Ce sera avec un très grand plaisir, il reste de la place sur le banc !