Que nous dit donc en un mot ce recueil ? Que De la médiocrité à l’excellence est un livre étonnant, parce que 50 ans après, il est toujours actuel ; ce qui, à son tour, n’est pas étonnant du tout, puisque le livre était en avance sur son temps et posait déjà les problèmes sous une casquette de pensée1 qui ne s’imposera que bien plus tard. Ainsi, avant-garde il fut, actuel il est, et toute sa richesse – reconnue de tous les commentateurs réunis dans ce volume et bien au-delà – et son importance sont résumées entre ces deux bornes et leur dialogue. C’est ce dialogue que les textes de cette quatrième livraison des Cameroonian Studies in Philosophy tentent d’articuler dans une inattendue cohérence, puisque les contributions ne sont nullement le résultat d’une commande précise. Si l’on devait les classer, quoique cela doive forcément apparaître comme un peu artificiel et avec des catégories inétanches, on aurait d’abord : Njoh Mouelle dans le texte, pour une nouvelle exégèse. On aurait ensuite, dans une deuxième catégorie de contributions, Njoh Mouelle et ses extensions, celles qu’il a initiées lui-même et sur lesquelles il revient souvent (H. Bergson, F. Nietzsche, …) et celles que l’histoire de la philosophie, d’ici et d’ailleurs, lui impose (J.-G. Bidima, A. Sen, J. Rawls, T. Pogge, …). Au-delà de ce compagnonnage de courtoisie et de complicité de pensée stupéfiante, il y a les conséquences, que certains jugent malheureuses et critiquent en toute conséquence, une manière d’extension critique. Ainsi est décrite la troisième catégorie d’interventions : la confrontation à une lecture plus matérialiste du développement est ici de mise, de même que les réflexions sur son approche de la richesse et l’anthropologie qui en est l’arrière-fond.