La plupart des dramaturges de l’Afrique noire francophone issus de la nouvelle génération créent des mythes ou s’inspirent de ceux appartenant à diverses aires culturelles pour aborder les thématiques contemporaines. C’est dans cette veine que s’inscrit l’écriture de Koffi Kwahulé, Koulsy Lamko et Caya Makhélé. Dans une approche comparatiste, renforcée par une analyse inspirée de la mythocritique et de la mythopoétique, cette étude s’interroge sur le traitement que ces trois dramaturges accordent aux récits fondateurs. Au-delà des similitudes (la problématique identitaire, la subversion des figures ethno-religieuses, etc.), la réécriture des mythes participe d’une esthétique particulière chez ces auteurs. On retiendra, entre autres, l’éclectisme de Koffi Kwahulé, la préférence de Caya Makhélé pour les sources grecques et yoruba et la prédilection de Koulsy Lamko, en plus du fonds culturel commun, à en créer dans des contextes particuliers.
Au demeurant, ces dramaturges inscrivent leur écriture dans un espace de multiculturalité où se côtoient des imaginaires issus d’horizons divers. Loin du débat sur l’africanité et l’intégrisme identitaire, ces dramaturges construisent des œuvres qui interrogent leur propre histoire et celle du monde moderne reposant sur un agrégat d’identités au confluent de plusieurs cultures.