À l’aune de ce travail, nous analysons l’oeuvre de l’écrivain français Maurice Genevoix et nous abordons non seulement la Première Guerre mondiale comme point de départ primordial dans l’ensemble de son corpus sinon de la même manière nous établissons la dichotomie entre ce qui représenta le conflit de guerre et la présence inhérente de la Nature tout comme une réalité concrète et symbolique. En outre, nous voulons mettre en évidence que notre analyse sur cet auteur n’a pas été un pur hasard puisque nous redécouvrons un écrivain incontournable : prix Goncourt en 1925 et Académicien français, son image et prestige retrouvèrent un nouvel élan à partir du 11 novembre 2020 grâce à la cérémonie de sa panthéonisation en France. Les restes de Maurice Genevoix reposent de manière définitive dans le Panthéon de Paris, Temple des Illustres. Ce fait significatif nous pousse indubitablement à relire et “revisiter” son œuvre, symbole de l’esthétique d’une littérature non seulement française mais tout autant universelle. Nous nous basons sur la méthodologie de la géocritique à travers le concept de son initiateur, l’essayiste français Bertrand Westphal, et sur celle de l’écopoétique analysée et travaillée par le chercheur belge Pierre Schoentjes. Nous étudions d’une part, la production profuse, patriotique et testamentaire de Genevoix sur la Guerre 14-18, analysant essentiellement Ceux de 14 (1949), et d’autre part, nous démontrons que cet écrivain non seulement représenta une figure privilégiée dans la littérature de guerre (vécue et écrite en première ligne) sinon qu’il fut un grand précurseur du mouvement écopoétique : la littérature environnementale en vogue actuellement au sein du milieu littéraire francophone ; la dimension écopoétique contrebalançant les désastres de la guerre.
Comme disait l’écrivain Georges Bernanos « Un monde gagné pour la Technique est perdu pour la Liberté ». Dans ce contexte, l'œuvre de Genevoix acquiert une pertinence propre, puisqu'elle nous rappelle l'importance de maintenir une affinité intrinsèque avec notre environnement naturel sans le cruel besoin de l’asservir. En bref, la visée de ce livre sera de capter la pensée et la sensibilité écologique avant-gardiste et d’analyser la dimension esthétique écopoétique qui s’instaure manifestement à l'intersection de la littérature, de l'écologie et de l'éthologie. Nous justifierons que pour l’écrivain, l'interconnexion de tous les êtres vivants humains et non-humains est la manière la plus bénéficiable d’habiter et d’adhérer le monde.