« La bouche s’ouvre, le récit commence. C’est une histoire faite de larmes et de guerre. Sur le clavier la main tape. On entend les rafales dans la ville. Ces vies, jadis éteintes, sont ici même ravivées. Ici, sur la blancheur de la page à l’écran – une blancheur de paradis. Les récits défilent. Sur la même chaise s’assoient les mères, les pères, les soeurs, les frères, les fils et les filles, et l’un après l’autre ils parlent, se taisent, pleurent, témoignent. Leurs récits sont souvent interrompus par les larmes qui apparaissent sous forme de points de suspension dans leur phrase inachevée. »

Revenant sur le drame des fils, frères et maris enlevés, assassinés ou portés disparus durant la guerre, Ag Apolloni explore le sens de la maternité dans un récit qui fait résonner avec délicatesse la douleur de deux mères de famille avec le mythe grec de Niobé.