vivre à cru
pour sentir chaque infime mouvement
chaque intime battement
et l’âpreté de tout passage

Quel est cet entre, liant ou écartant deux perceptions, deux strates de réalité ? Ou bien est-ce entrer ailleurs, forcer la porte pour l’émerveillement, l’inconnu ? La prose poétique d’Emmanuelle Malhappe navigue entre deux eaux, le mot dit et contredit, le ça et l’en deçà, ce qui a été appris, aimé et englouti, l’inclinaison soudaine du chemin devenu quête... Emmanuelle Malhappe met en doute l’ordre des choses pour un possible, la poésie. Celle-ci n’est dès lors pas une forme de discours libérateur, ou d’introspection, mais un devenir innommable et porteur du vrai désir, celui qui surprend ! Ne pas craindre les précipices puisque des ailes délicates nous y portent et nous en éloignent. Dans ce bercement, l’auteure nous mène à travers ce premier recueil, longtemps médité, vers le chant à venir, le clair-obscur de l’inspiration, de l’immensité.
Ce beau livre lucide ouvre la voie, au sens initiatique.
Michel Cassir