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Comparer les figures de l'Étranger à nouveaux frais et cerner comment elles ont traversé imaginaires, configurations sociales et espaces historiques et géographiques, notamment en Amérique latine et en Europe : tel est le propos de cet ouvrage issu d'un travail collectif de plus de trois ans entre chercheuses et chercheurs au Chili et en France. De part et d'autre de l'Atlantique, ces figures se répondent et s'opposent, éclairant les phénomènes d'immigration récente et la façon dont ils réactivent imaginaires et traumas historiques de la colonisation, de la dictature ou de la guerre. Les tensions qui en résultent dans les politiques d'accueil de chaque État-nation, soulignent les héritages respectifs de la colonialité du pouvoir fondant un nouvel ordre mondial capitaliste sur l'idée de « race ». Mettre au travail ces catégories opératoires de « l'Étranger » invite à déconstruire ces héritages raciaux toujours peu questionnés dans leur continuum entre individu, nation et État. Ici, la question du corps et de l'apparence raciale devient centrale dans l'analyse des lieux les plus probants où s'incarnent et s'incorporent ces héritages...
Véronique BENEÏ (Centre Norbert Elias, Marseille-Avignon) et Maria Emilia Tijoux Merino (Faculté des Sciences sociales, Universidad de Chile) coordinatrices, avec Constanza Ambiado, Ricardo Amigo Dürre, Pablo Bivort Salinas, Claudia Carrillo-Sánchez, Filippo Furri, Charlotte Grégoreski, Carolina Kobelinsky, Maria Kokkinou, Iván Trujillo.
