M’alerter sur les sorties
Alain Piot

Alain Piot

Contacter

Alain Piot

Descriptif auteur

Sociologue de formation, pédagogue de profession FP des adultes). Intérêt pour l'histoire de la femme, de la misogynie dans les religions, de la violence à l'égard des femmes.
Né en 1941 à Verteuil/Charente.
Diplômé de l'EHESS en 1974
Doctorat Paris Sorbonne Paris IV en 1987
Successivement responsable de formation en entreprise, consultant pour l'emploi des cadres.
Actuellement retraité. Militant associatif.

Titre(s), Diplôme(s) : Doctorat Sciences de l'Information et de la Communication

Voir plus de filtres

9 livres

Vous avez vu 11 livre(s) sur 9


LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Podcast

Les billets de mauvaise humeur d'Alain Piot

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

ROBERT BADINTER

Ce matin, en entendant l'annonce de la mort de Robert Badinter, je le faisais entrer dans mon propre Panthéon ; je me souvenais avec Maudy, mon épouse, de ce jour du 9 octobre 1981 où après un discours de 2 heures il avait obtenu la suppression de la peine de mort en France (en partie hostile à cette mesure). Et je revois son visage ou plutôt ses deux visages : l'un, d'un homme en colère, en vraie colère ! et l'autre d'un sourire de vieil homme heureux d'avoir accompli son œuvre… enfin pas tout à fait car il voulait se battre pour une suppression de cette peine de mort de manière universelle. Et, disons-le, ce n'est pas encore gagné. A 95 ans, il part trop tôt hélas

Signature :
Alain Piot

Lire plus

LA REPUBLIQUE NOUS EPELLE...

Apprendre à lire, à écrire, à parler... c'est la mission de notre République

Apprendre à lire et à écrire, c'est le rôle de l'école, apprendre à lire et à écrire à tous, c'est la mission de l'Education nationale, service public de la République libre, égale, fraternelle et… laïque.
Lire, c'est une affaire d'alphabet, d'abécédaire. Mais reconnaître les lettres, les assembler n'est pas encore lire. Combien de gens, jeunes ou moins jeunes, lisent et disent ne pas comprendre. Telle jeune fille ayant terminé sa scolarité, instruite comme on dit, est incapable de lire un livre, d'abord "en entier", et puis en l'ayant compris… Une femme d'âge mur dit : "J'ai commencé ce livre, mais c'est très compliqué, je ne suis pas allé plus loin que la page x".
Lire c'est comprendre. C'est entendre dans sa tête des choses qui disent… quelque chose. Des informations, des descriptions, des sentiments etc.
Ecrire, c'est être capable de reproduire les lettres de l'alphabet, de les assembler, de faire des mots, puis des phrases… Sujet- verbe - compléments, conjuguer, accorder, ponctuer…
Combien de gens, jeunes ou moins jeunes, sont incapables de "rédiger" un texte, une lettre, un récit, une demande, un merci… L'écriture pourrait rester chez certains au niveau des borborygmes. Hiiiiii ! Et encore, j'ai ajouté un point d'exclamation, n'est-ce pas du luxe ?
Ecrire c'est transposer en un texte autre chose que des lettres et des mots, c'est dépeindre une couleur, décrire un paysage, faire passer un sentiment, une colère, un regret. C'est raconter, expliquer, démontrer, réclamer, exiger, défendre, accuser, éclater de joie !
Mais encore. Il manque un apprentissage : apprendre à parler. Ajuster ces lettres, ces mots, ces phrases, en un discours. Le parler. Se faire comprendre par un autre, par des autres. Dire. Etre entendu, compris ou pas, c'est autre chose. Convaincre. S'expliquer. Faire rire ou pleurer. Entraîner. Repousser. Accueillir ou rejeter. Aimer… En parlant avec une langue, dans plusieurs langues peut-être.
Quelle tâche énorme ! Apprendre à lire, à écrire, à parler. J'ai peur que de moins en moins de gens, jeunes ou moins jeunes, en soient capables. N'aient jamais appris. N'apprendront jamais.
J'appelle à la rescousse la République dont la mission est d'instruire ET d'éduquer !

Signature :
Alain PIOT

Lire plus

SANS FLEURS NI COURONNES tristes mirages

Comme chaque année, l'ONG "Handicap International" alerte l'opinion par une manifestation symbolique : une montagne de chaussures en protestation, dans les premiers temps, contre les mines anti-personnelles, et plus largement aujourd'hui contre les bombardements des civils.
Je suis allé Place de la République à Paris jeter sur le tas commun mes chaussures. Je vous rassure, elles étaient en très bon état, mais trop petites pour mes pieds fatigués !
En rentrant chez moi avec mon petit badge évoquant les bombardements, j'entends "C'est bien Monsieur !" Je me retourne, c'était un jeune maghrébin, vendeur de fruits et légumes, qui poursuit : "C'est bien ! C'est contre la guerre ?" J'échange quelques mots avec lui et je lui dis ce qui me préoccupe en rentrant de la montagne de chaussures :
C'est bien, c'est vrai. Mais hier on entendait partout des cocoricos célébrant la vente de rafales en Inde par notre pays. La France fait partie des 5 plus gros vendeurs d'armes dans le monde. C'est bien, sans doute, pour notre économie, pour l'emploi. Mais ce que nous exportons sans état d'âme, c'est la mort. Nous fournissons parfois deux camps en lutte l'un contre l'autre ; ainsi si nous armons l'Inde, nous en faisons autant avec le Pakistan, ces deux pays se faisant la guerre !
Le fameux rafale de Serge Dassault utilise des missiles air-air et un canon ; (Je cite Wikipedia…) en bombardement tactique, il utilise des bombes guidées laser, des missiles de croisière, des missiles antinavires, et en bombardement stratégique, un missile nucléaire. Il est bien fait pour semer la mort, quelle que soit la cause.
Mon petit badge disait : Non aux bombardements des civils ! Moi je dis Non aux bombardiers. Aujourd'hui on nous parle dans chaque bulletin d'information à la radio ou à la télévision des bombardements qui écrasent Alep et ses habitants. Je ne sais pas si les avions sont estampillés SD, ce qui est certain c'est qu'ils déversent la mort sans fleurs ni couronnes. Je leur dédie mon badge.
Cocorico ! Nos ancêtres les gaulois peuvent être fiers ! Toujours aussi stupide, le volatile !

Lire plus

Burkini, la tragi-comédie de l'été

Un drame inouï (Nice) puis un déguisement ridicule! L'un efface l'autre... Ne faisons-nous pas le jeu de l'Islam politique ?

Après la tragédie impensable de la promenade des anglais à Nice, l'été a oublié en nous précipitant sur la tragi-comédie du Burkini !
On aurait pu oublier ce costume de plongée submarine en s'en gaussant. On pouvait ridiculiser non pas les femmes mais le déguisement. Pourquoi avoir mis en branle les plus hauts dignitaires de l'Etat français comme les petits chefs communaux ou les pandores de l'ordre, ce dernier devenant moral quand il est bikini et immoral quand il est burkini.
Les porteuses de burkini, qui sont-elles ? De pieuses jeunes filles musulmanes voilant leur corps aux yeux d'hommes lubriques ? C'est ce que semble suggérer Jean Daniel. Mais des photos montrent qu'elles ont plutôt tendance à tout faire pour attirer les regards sur elles et… sur le burkini ! Sont-elles ainsi accoutrées sur ordre de leur papa, de leur mari, de leur grand frère, de l'imam du coin, et ce afin d'avoir accès à la volupté des vagues et des roulis ? C'est ce que nous prêchent de bonnes âmes : "Soyez charitables, comprenez les !"
Je me souviens de la plage du Chenoua dans les années 60, juste après l'indépendance de l'Algérie. Quelques femmes, timidement, venaient se baigner entièrement habillées, dans la mer généralement menaçante alors que d'autres, heureuses de s'être débarrassées du voile, s'ébattaient en une ou deux pièces sur des plages plus huppées et plus citadines.
On devrait bien oublier le burkini et passer aux choses sérieuses, surtout en ces temps où nous apprenons chaque jour qu'un attentat a été déjoué et que les auteurs potentiels sont de plus en plus jeunes. Etre djihadiste, un jeu d'adolescent, peut-être même d'enfant. Oublier ? Je ne crois pas. Il y a quelque chose qui nous échapperait. Interdire, légiférer, c'est tomber dans le piège d'un Islam qui sait, lui, ce qu'il fait. Le burkini, il s'en moque éperdument. Mais il s'en sert pour avancer ses pions : un voile + un burkini + un peu plus de soumission de la part des femmes. Plus de pudeur religieuse, plus de réclusion à la maison, plus d'ordre islamique qui est supérieur aux lois de la République, aux libertés laïques, à l'égalité entre les femmes et les hommes, y compris sur la plage… L'Islam politique sait très bien instrumentaliser les choses les plus banales. La religion, ce n'est pas le problème. Ce qui compte c'est le pouvoir sur les consciences, le plus loin possible des mœurs occidentales.
Eh oui, ils ont parfois raison hélas : le bikini a été une invention explosive (comme celle qui a eu lieu sur l'île du même nom et qui a été l'un des plus grands mensonges des USA). Le bikini n'a sans doute pas libéré la femme mais a permis de ramasser beaucoup d'argent, des fesses de B.B. à celles de Jayne Mansfield, des réalisateurs d' Hollywood aux publicitaires du monde entier. Mais ce sont d'autres actions, prises de conscience, lois courageuses etc. qui ont fait émerger d'autres valeurs aujourd'hui menacées par tous les intégrismes invoquant la religion comme on brandit un couteau à trancher les têtes.
A nous donc de nous débarrasser du burkini, peut-être à la manière de Charlie ; pourquoi pas ?

Lire plus

Sus aux 343 bourgeoises!

Quarante ans déjà ! Le 5 avril 1971, dans les pages du Nouvel Observateur, 343 femmes signaient un manifeste rédigé par Simone de Beauvoir dans lequel elles affirmaient avoir subi un avortement (s'exposant ainsi à des poursuites pénales) et appelaient à la liberté de pouvoir avorter ainsi qu'à l'accès libre aux moyens anticonceptionnels.
Le 2 avril 2011, dans le quotidien Libération, 343 femmes réclament'l'égalité femmes-hommes dans les têtes et dans les faits'.'Nous exigeons aujourd'hui que nos droits fondamentaux deviennent réalité', revendique le texte.'Les inégalités femmes-hommes persistent, moins visibles peut-être et plus insidieuses, mais tout aussi prégnantes et injustifiées', ajoutent-elles.

Vous avez lu le manifeste des 343 (qui, en 2011, ne sont plus des salopes comme en 1971, mais des femmes).
Vous avez certainement étudié la liste des signataires où vous avez reconnu des noms célèbres, ou ceux de vos connaissances ou encore de vos amies...
J'ai voulu pour ma part examiner de près les commentaires que laissent sur Internet les lecteurs de tel ou tel journal. J'ai dû laisser de côté les réactions des lecteurs de Libération (pourtant éditeur du manifeste) car ils s'invectivaient mutuellement sans parler le moins du monde du sujet ! Je me suis arrêté sur les commentaires des internautes du Figaro. Ma lecture terminée, une phrase du manifeste me revient en mémoire : "Nous avons parfois la sensation cruelle de nous réveiller avec la gueule de bois" !
Les lecteurs et lectrices du Figaro (la dominante est masculine) qui sont, comme chacun sait, de dignes représentants de la classe ouvrière et du progressisme social, attaquent bille en tête "ces bourgeoises en manque de célébrité", ces "guignolettes en furie", "ces bourgeoises nostalgiques", ces femmes qui "en dépit de leur réussite sociale, ne sont pas arrivées à un équilibre personnel et un bonheur familial rempli d'amour".
Bien entendu, pour nos progressistes, ces bourgeoises mènent "un combat dépassé", elles "sont en retard d'une guerre", ce sont de "vieilles dames coincées dans leur passé" ; elles devraient savoir que "les violences sexistes sont de plus en plus souvent le fait des femmes"...
Enfin, ce sont "des bien pensantes complètement déconnectées des réalités de la vie quotidienne" ; qu'elles aillent donc dans les "banlieues", dans "les quartiers dits difficiles pour y travailler au lieu de finasser au bord de leurs piscines de stars has-been". Ou bien "qu'elles voyagent dans les pays où le droit de la femme n'est qu'une théorie abstraite".
Et la leçon de morale nous vient en renfort : "L'accès à l'avortement n'est pas une libération en soi". Un "frein à l'égalité hommes femmes est de manière insidieuse le nombre toujours croissant de familles monoparentales". "Avant d'apprendre aux jeunes à baiser gratuitement [?], il faut leur apprendre à vivre la vie". Et puis bien sûr nous avons oublié "la place de la religion" !
Devons-nous nous étonner de ce que, insidieusement, ce salmigondis d'arguments percutants glisse vers des thèmes chers aux internautes éclairés du Figaro : on ne sait pas très bien pourquoi, mais il est évident que l'Islam est en embuscade quelque part. Sur les trente commentaires que j'ai lus, plus d'un quart voit "l'islamisme" grignoter nos positions. C'est là qu'il faut porter le fer de la lutte pour l'égalité.
Avez-vous lu le dossier - fort intéressant - publié par l'hebdomadaire Le Point du 31 mars dernier sur "la droite Zemmour" ? Nous sommes en plein dedans !
Et comme s'interroge un internaute (mâle) du Figaro : "La femme est-elle l'égale de l'homme ?" Vaste question n'est-ce pas ?

Texte paru sur le site de L'Egalité (http://www.egalite-infos.fr/)

Lire plus

Le mythe tragique des enfants sorciers

Comment peut-on imaginer au 21ème siècle que des parents puissent chercher à éliminer leur enfant, le torturent, l'abandonnent au prétexte invraisemblable qu'il est sorcier ?

Comment peut-on imaginer au 21ème siècle que des parents puissent chercher à éliminer leur enfant, le torturent, l'abandonnent au prétexte invraisemblable qu'il est sorcier ?
De tels faits se passent actuellement en Afrique essentiellement, mais se retrouvent en Europe dans les communautés africaines immigrées comme en ont témoigné deux juges, Martine de Maximy et Thierry Baranger, ainsi qu'un expert judiciaire, romancier, Hubert de Maximy, dans un livre aujourd'hui introuvable : L'enfant-sorcier africain entre ses deux juges (Odin éditions).

Quelques explications avant de tenter un commentaire :
Selon la revue "Villages de joie" n° 201 (1), "Pour de nombreuses communautés dans le monde, il existe des signes ou des conditions de naissance qui montrent que l'enfant est mal né. Il risque de porter malheur, de devenir, si on le laisse grandir, un être maléfique… et de constituer en fin de compte, un élément gravement perturbateur qui menace la cohésion même de la communauté. Dès lors, la seule solution est de s'en débarrasser"… Les signes en question peuvent être d'ordre très divers, ce peut être une naissance gémellaire (qui manifeste un excès inattendu de l'ordre du monstrueux) ; l'un des deux jumeaux sera mis à mort à la naissance. Il y a encore la position dans laquelle naît l'enfant : s'il ne se présente pas par la tête, le visage tourné vers le ciel, c'est un sorcier. Un "réparateur", c'est-à-dire un tueur professionnel le supprimera. Autres signes encore : le fait de faire sa première dent après huit mois, ou de la faire sur la mâchoire supérieure, conduira à l'abandon de l'enfant dans la forêt. Inutile de dire qu'un handicap physique décelé à la naissance sera une preuve de la nature de sorcier. On trouve parfois des signes de l'ordre du subjectif comme par exemple l'enfant têtu !

Curieusement, ces superstitions, ces pratiques barbares, ne constituent pas des traditions anciennes en Afrique. Elles sont apparues récemment, il y a seulement quelques décennies. Certes, elles puisent leurs racines dans les croyances animistes ancestrales, mais comme l'explique une étude menée en 1999 dans la République Démocratique du Congo (RDC), "Autrefois, lorsqu'une personne était accusée de sorcellerie, le village lui faisait une cérémonie de désenvoûtement. Elle n'était jamais chassée de la maison, surtout lorsqu'il s'agissait d'un enfant. Ce qui se passe aujourd'hui est une conséquence de l'urbanisation et des frustrations engendrées par les diamants" (M. Tchibanza). En effet, la recherche des diamants en R.D.C. par des enfants, au profit d'exploiteurs locaux et dans des conditions épouvantables, crée des situations aberrantes qui font de ces gamins des êtres redoutés pour leurs pouvoirs prétendument magiques. Mais les guerres incessantes, les massacres, les déplacements de population, la corruption et l'exploitation de l'homme par l'homme, pèsent sur le développement de ces croyances de pauvres, de démunis. D'ailleurs, le phénomène connu des "enfants-soldats" est proche de celui des "enfants-sorciers" : ces enfants armés et agressifs réactualisent les mythes des "enfants tueurs" ou "mangeurs d'hommes". Il convient, tout comme les enfants-sorciers, de les éloigner, ou mieux, de les supprimer. Comme le fait remarquer Doris Bonnet anthropologue à l'Institut de la Recherche pour le Développement, "Ce n'est pas un hasard si ces [enfants] appartiennent en général à des familles très pauvres, leur expulsion permettant d'alléger le groupe des bouches qu'on ne peut plus nourrir et jouant, ainsi, un rôle de régulateur économique".

Il est un autre facteur contemporain qui vient se greffer sur ce contexte économique. C'est l'explosion des sectes dites protestantes ou chrétiennes (ce qui n'a plus de sens !), les "Eglises du réveil". Ce sont elles qui agitent partout les démons et autres sorciers, qui légitiment et exacerbent par leur pathos théologique les croyances populaires. Les exorcistes fleurissent à tous les coins de rue, profitant de la situation pour s'enrichir sous couvert de protection des enfants. Il y a des missionnaires chrétiens qui font un travail de sauvetage réel, mais à contre-courant de ces sectes maléfiques. Il est vrai que le christianisme importé en Afrique a aussi joué parfois les pompiers pyromanes en apportant sa démonologie qui se surajoutait et se mêlait aux croyances ancestrales (2).

Mais quelle relation y a-t-il entre ces meurtres d'enfants-sorciers et le thème de ce livre : handicap et maternité ?
On connaît le titre du livre du psychanalyste Serge Leclaire, "On tue un enfant" (3). L'auteur ne parle pas de ces meurtres odieux que j'ai évoqués. Il parle de fantasme originel, inquiétant, évité, méconnu ; "la figure où se rassemblent les vœux secrets des parents, tel est pour chacun l'enfant à tuer, et telle est l'image qui enracine dans son étrangeté l'inconscient de chacun. Sa Majesté l'Enfant règne en tyran tout-puissant ; mais, pour que vive un sujet, que s'ouvre l'espace de l'amour, il faut s'en affranchir : meurtre nécessaire autant qu'impossible, encore à perpétrer, jamais accompli. Il y a là une reconnaissance et un renoncement narcissiques toujours à répéter, où la pulsion de mort s'avère fondamentale en ce qu'elle vise le vieil homme : l'immortel enfant de nos rêves".
En somme, nous aurions d'un côté le fantasme de meurtre, et de l'autre le passage à l'acte, épouvantable, mais réalisé dans un monde magique où réel et rêvé se confondent pour le pire.

Mais qui veut-on tuer ? Qu'est-ce que l'enfant dans nos fantasmes et dans nos peurs ?

L'enfant, c'est l'inconnu du devenir. Le premier inconnu est celui de la naissance ; certes la science fait reculer toujours plus cet inconnu, on peut connaître "à l'avance" le sexe de l'enfant, d'éventuelles malformations, détecter une trisomie etc. La science n'épuise pas -encore ?- tous les mystères de la naissance… L'enfant contient en lui un futur imprévisible. Que sera-t-il, qui sera-t-il demain ? Quelle sera son attitude à notre égard, nous ses géniteurs ? Va-t-il nous combler de satisfactions, ou va-t-il nous dévorer ? Pensons au mythe d'Œdipe : la malédiction pèse sur lui, il tuera son père, il épousera sa mère. Il faut donc le supprimer (l'exposer aux bêtes sauvages).

L'enfant, c'est celui que nous avons été et que nous ne sommes plus. Notre enfance, ce lieu où se sont noués tous les problèmes qui assaillent notre vie d'adultes inachevés, nos tragédies inconscientes, soigneusement enterrées. C'est cet enfant que nous avons été qu'il faut supprimer, pour échapper définitivement, croyons-nous, à nos angoisses.

L'enfant est celui qui parle avec l'invisible. Il vit dans un monde qui n'est pas le nôtre, où la frontière entre réel et imaginaire est perméable. "Il prend ses rêves pour des réalités" dit-on. Ou encore, il "ment" alors que sa réalité est autre que la nôtre, autre que ce que nous croyons pouvoir nommer "réalité". L'enfant, dans son univers, tutoie la vie et la mort. Il est notre avenir, et notre avenir est aussi précisément notre mort.

L'enfant est maître du monde, il est tout-puissant, du moins le croit-il sincèrement. Grandir sera justement apprendre que cette toute-puissance est irréelle. Et nous qui avons fait douloureusement l'expérience de notre impuissance ne pouvons supporter sa tyrannie.

Ce qui se passe dans notre inconscient peut prendre corps dans un environnement culturel différent, dans un monde imprégné de magie, où les repères ne sont plus les mêmes, où le monde matériel est imprégné d'êtres invisibles, où les morts et les vivants se côtoient sans cesse. Il est très instructif de prendre connaissance des récits (des "confessions", souvent publiques) que font des enfants-sorciers récupérés dans le giron des églises du réveil, de leur vie de prétendus sorciers : ainsi la petite Esther, six ans, vit la nuit dans le "deuxième monde" ; elle y est une femme adulte, mariée, a six enfants. Elle habite dans les profondeurs d'un fleuve ; avec une autre sorcière, elle "chasse" (la chair humaine) jusqu'en Europe, en volant sur un bâton qui lui sert également à tuer… (4)
Des signes - souvent dérisoires - vont dévoiler la dangerosité de l'enfant, sa nature de sorcier. Parfois même, comme me l'a rapporté une jeune femme camerounaise aveugle, le handicap de l'enfant (un signe qui n'est plus dérisoire !) rejaillit sur sa mère qui sera considérée par son entourage comme sorcière elle-même pour avoir donné naissance à un ou des enfants handicapés.

Parents handicapés ou non, nous avons tous au fond de nous-mêmes cette peur tragique d'enfanter des monstres, des sorciers, des mangeurs d'hommes ou d'âmes, des tueurs, c'est-à-dire nos propres assassins. Nous avons le désir inavoué de les écarter, de les supprimer. Tout cela reste évidemment dans notre civilisation de l'ordre du fantasme (sauf exception pathologique).

Historiquement -c'est-à-dire aux 15ème, 16ème et 17ème siècles en Europe-, les victimes des persécutions pour sorcellerie sont en premier lieu les femmes, pour leur pouvoir sur la vie -et donc la mort-, et surtout leur capacité de séduction, leur sexualité, qui envoûte les mâles… Ce sont ensuite les prêtres, de par leur proximité avec l'invisible et les pouvoirs qui en découlent, et donc là aussi avec la mort. En fin, ce sont les enfants, pour les raisons, me semble-t-il, que j'ai exposées.

La peur, toujours la peur ! Ne pourrait-on imaginer que la maternité assumée par les femmes handicapées, la parentalité assumée par les couples où l'un au moins est porteur d'un handicap, pourraient constituer le plus efficace exorcisme de nos peurs ?

Notes :
(1) Publié par l'association "SOS Villages d'enfants" 2007.
(2) Pour une approche solidement étayée de ce phénomène des enfants-sorciers au Congo, on lira le dossier "Le deuxième monde et les enfants sorciers en République démocratique du Congo", de Filip de Boeck, dans la revue Politique africaine n° 80, décembre 2000, p. 32-57 (téléchargeable sur le Web). Lire également le livre d'Aurore D'Haeyer, "Enfants sorciers, entre magie et misère", Editions Labor, Bruxelles 2004
(3) Serge Leclaire, "On tue un enfant", Points Essais n° 126, Le Seuil 1981.
(4) Filip de Boeck, art. cit. p. 44. On pourrait rapprocher ces récits hallucinatoires des descriptions du sabbat des sorcières à l'époque des grandes persécutions en Europe.
Lire plus

DROIT A LA SANTE OU DROIT AUX SOINS ?

Citation :
"La santé, cet état de bien-être que chacun souhaite, est trop dépendante des aléas imposés par la nature pour être présentée comme un droit. Du moins peut-on souhaiter que chacun ait accès aux soins permettant de la rétablir ou de l'améliorer" Albert Jacquard

Une phrase d'Albert Jacquard dans son dernier livre "Mon utopie" (1) me fait réfléchir. Le célèbre généticien écrit :
"La santé, cet état de bien-être que chacun souhaite, est trop dépendante des aléas imposés par la nature pour être présentée comme un droit. Du moins peut-on souhaiter que chacun ait accès aux soins permettant de la rétablir ou de l'améliorer". C'est donc la notion de "droit aux soins" qui est pertinente, et non celle de "droit à la santé".
Or il n'est pas certain que de nos jours on ne fasse pas parfois la confusion. Ceux qui se trouvent en situation de "non-santé", c'est-à-dire les malades, les personnes handicapées, voire les vieillards, pourraient se penser en droit de réclamer à la médecine, à la science, à la société dans son ensemble et particulièrement au pouvoir politique leur santé comme un dû.
Nous ne sommes pas loin ici des procès intentés aux médecins ou chirurgiens dont on attend de manière irrécusable le rétablissement - le don ? - de la santé. "Vos soins, disent les plaignants, ne m'ont pas rendu la santé à laquelle j'avais droit : mon cancer continue à se développer, ma jambe est définitivement atrophiée, ma vue ne m'a pas été rendue. J'exige donc..." quoi ? Une réparation ? Mais de quelle nature peut-elle être puisque justement je suis dans l'irréparable ? Imaginons Louis Braille, après l'accident stupide qui lui a ôté la vue, réclamant à la société de son temps non seulement la guérison, mais le rétablissement de son "droit à voir". Nous sommes évidemment dans un cercle vicieux. L'issue ne peut être conçue en termes de droit. Et pourtant nous risquons de voir se développer cette revendication dont les effets sont à mon sens désastreux : Principe dit de précaution érigé en absolu, ce qui fait que rien ne peut plus être tenté s'il y a le moindre risque ; nécessité pour les praticiens de se barder d'assurances au point de fuir les spécialisations les plus pointues car les plus risquées ; appels à un Etat non plus Providence, mais à la limite thaumaturge, faiseur de miracles...
La fameuse affaire dite "arrêt Perruche" est en partie de cette veine. Certes le cas est complexe. Je le rappelle succinctement. Une femme enceinte, atteinte de rubéole, décide que si l'enfant qu'elle porte en est également atteint, elle demandera une IVG (ou une IMG). Une erreur de laboratoire fait que l'on considère qu'il n'y a pas de risque. L'enfant naît pourtant gravement handicapé. Quelques années plus tard, les parents portent plainte contre le médecin et le laboratoire. La problématique se complique, de grande instance en cours d'appel, puis en cassation, enfin en cour européenne des droits de l'homme. On parle alors du "préjudice d'être né" subi par l'enfant, du "préjudice d'être né handicapé" plus précisément. S'agit-il de dire que la vie des personnes handicapées ne vaut pas la peine d'être vécue ? La loi française est révisée. Le Ministre de la santé pose la question : "Un enfant atteint d'un handicap congénital ou d'ordre génétique peut-il se plaindre d'être né infirme au lieu de n'être pas né ?" L'indemnisation obtenue en cassation (2) couvre-t-elle le "risque d'être né" ? Ou d'être "né handicapé ?" Est-ce l'enfant né ainsi qui a droit à être indemnisé, ou est-ce à la solidarité nationale de prendre en charge son handicap ? C'est la seconde réponse qui a la faveur du gouvernement français, mais la cour européenne sera d'un autre avis.

Je ne suis pas là pour trancher évidemment ! Mais je souligne que l'une des questions posées ici (il y en a plusieurs) est bien : l'être humain a-t-il droit à la santé, et ici a-t-il droit à naître en bonne santé, est-il habilité à réclamer son "dû", c'est-à-dire, faute d'être rétabli en bonne santé, ce qui paraît impossible, être indemnisé pour ce défaut de droit ?

On comprendra que la notion de "droit aux soins" est autrement pertinente. Ce droit humain, ce droit de tout être humain à recevoir les soins que nécessite son état de santé, est lourd de conséquences. Il implique la possibilité d'accéder aux soins, et nous savons qu'en bien des lieux dans le monde cet accès n'est pas toujours possible (pensons aux victimes du Sida, particulièrement en Afrique). Pensons aux situations de misère, même près de chez nous, qui freine ce droit.
Une autre conséquence que souligne Albert Jacquard, c'est que ce droit doit échapper à la logique marchande, et ce point est aujourd'hui d'actualité : "Le coût des soins peut certes être calculé et il est souvent élevé, mais la valeur de la guérison obtenue ne peut être définie, ce qui prive de toute signification le concept de rentabilité" (p.87).
Le droit aux soins implique encore la solidarité de la société. Cet aspect est clairement énoncé dans la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme de 1948 (articles 22 et 25). Mais cette nécessaire solidarité n'est-elle pas mise à mal à chaque obstacle rencontré ?
La réforme de la loi faisant suite à l'affaire Perruche disait bien que le handicap de l'enfant relevait de la prise en charge par la solidarité nationale. Il n'a manqué, et il ne manque souvent, que l'application de ce principe !

Pour conclure, je voudrais dire que j'ai découvert - avec un certain retard ! - l'existence d'une nouvelle espèce de praticiens : les médecins "anti-âge". Je lis dans une revue ce commentaire : "La démarche volontaire du bien vieillir revendiquée par les patients de plus en plus jeunes bouleversera dans l'avenir notre système institutionnel de santé. A partir de juin 2007, ils pourront consulter un médecin morphologue et anti-âge, pour leur image corporelle et pour la prévention des signes de l'âge". Serait-ce l'apparition d'un nouveau "droit" ? Le droit à la jeunesse éternelle ? Le mythe n'est pas nouveau, j'en conviens, mais ne va-t-on pas nous faire croire que grâce aux progrès de la science, il va devenir réalité ?
En définitive, les illusions (entretenues par la société marchande) du droit à la santé, du droit à la jeunesse etc. ne sont-elles pas simplement le déni de la mort ?

Notes :
(1) Jacquard Albert, Mon utopie, Paris 2008, Stock, Livre de Poche.
(2) Indépendamment de l'indemnisation obtenue par les parents pour leur propre compte.
Lire plus

ON BRULE ENCORE LES SORCIERES L'affaire Orelsan

Alain PIOT est l'auteur d'un ouvrage intitulé "La diabolisation de la femme - On brûle une sorcière" paru aux éditions L'Harmattan en janvier 2009. Une affaire récente, une polémique autour d'un clip du rappeur Orelsan, l'a incité à faire un rapprochement entre les violences de siècles passés et ce texte du XXI° siècle, le point commun étant la haine de la femme. Inacceptable !

Il a fallu deux ans pour qu'éclate la polémique à propos d'un texte et d'un clip du rappeur Orelsan, délicatement intitulé "Sale pute".
Pourquoi deux ans ? On peut penser que ce chef-d'œuvre écœurant est resté confiné à un petit milieu d'adolescents un peu prolongés, ou attardés, comme l'on voudra, partageant les fantasmes de leur idole. C'est la programmation du rappeur au Printemps de Bourges 2009 qui a suscité de très vives réactions
De quoi s'agit-il ? Pour parler de ce texte, il faut le lire. Inutile d'en disserter sur des on-dit, des échos plus ou moins déformés, ou des prises de position contradictoires. Il est évidemment accessible sur Internet. J'en donnerai quelques extraits uniquement pour les besoins de l'exposé.
Dans un texte où l'auteur tente de construire sa défense, on peut lire : "Cette œuvre de fiction a été créée dans des conditions très spécifiques relatives à une rupture sentimentale". Orelsan confond visiblement "fiction" et "fantasme". Une fiction est une histoire basée sur des faits imaginaires plutôt que sur des faits réels. Convenons que le fait divers servant de thème au texte du rappeur n'est peut-être pas un évènement qui lui soit personnellement arrivé. Par contre, la banalité du thème originel (ma petite amie est allée voir dans les bras d'un autre si l'herbe était plus verte...) est quelque chose de courant et d'ordinaire, indépendamment de l'exploitation qui en est faite ici. Un fantasme est défini habituellement comme "une fixation mentale ou une croyance irraisonnée pouvant, dans certains cas, conduire à des actes excessifs". L'encyclopédie Wiki-Psychologie ajoute : "Dans le domaine de la sexualité, le fantasme est un scénario érotique, imaginaire ou non, provoquant une pulsion ou une excitation sexuelle au point d'être assouvie mais pas nécessairement, du fait de l'autocensure sociale ou religieuse".
Nous sommes au cœur du problème. Le personnage mis en scène ou en texte par le rappeur, blessé dans son narcissisme viril, développe une avalanche de fantasmes érotico-sadiques. En voici un échantillon (je censure le pire !) :
"Poupée je t'aimais mais tu m'as trompé
Tu m'as trompé tu l'as pompé tu es juste une sale pute (ter)
J'déteste les sales traînées comme Marjolaine [...]
J'rêve de la pénétrer pour lui déchirer l'abdomen [...]
Si j'te casse un bras considère qu'on s'est quittés en bons termes,
J't'aime, j'ai la haine, j'te souhaite tous les malheurs du monde [...]
J'vais te mettre en cloque (sale pute)
Et t'avorter à l'opinel..."

Le plus ahurissant, ce sont certains arguments apportés par ses rares défenseurs. Ainsi la renversante naïveté de la chanteuse Anaïs qui parle de "l'humour, du recul et de l'humanité" d'Orelsan. La même définit ainsi la trame fictionnelle du texte : "Une violente charge contre une femme adultère" ! Quelles sont donc les références d'Anaïs ? Certainement pas les évangiles dans lesquels la "femme adultère" est pardonnée... Plutôt le Code Napoléon (1804) dans lequel la femme adultère est passible d'un emprisonnement de 3 mois à 2 ans ; l'homme adultère n'étant passible, au pire, que d'une amende (disposition abolie en 1975 !).
Autre défenseur d'Orelsan, l'éditorialiste d'Europe 1 Claude Askolovitch : "Ce qui se passe autour d'Orelsan, c'est du lynchage bien-pensant... On est en train d'en faire à tort le symbole même de la brutalité masculine, on a inventé un diable à abattre".
On ne peut mieux inverser les rôles !

Le "diable" d'Askolovitch m'évoque bien d'autres vapeurs de soufre. J'ai eu l'occasion d'étudier de près les persécutions des sorcières qui ont eu lieu en Europe occidentale du XV° au XVIII° siècles (1). J'ai notamment analysé le processus de "diabolisation de la femme" qui sous-tend ces persécutions et ces exécutions. Je trouve de singulières analogies avec les délires de notre rappeur.
Pourquoi voit-on dans la femme (que l'on qualifie de sorcière) la présence du démon ? Parce que la femme, sa sexualité, sa séduction, le mystère de son ventre, font peur à l'homme qui se voit menacé dans sa virilité. L'homme a peur de perdre son pénis ; l'une des accusations les plus fréquentes portées contre les sorcières étaient bien de ce type-là.
Or que dit Orelsan, le petit mâle atteint dans sa dignité :
"T'es juste une truie tu mérites ta place à l'abattoir
T'es juste un démon déguisé en femme j'veux te voir briser en larme
J'veux te voir rendre l'âme j'veux te voir retourner brûler dans les flammes".
Et oui ! C'est bien dans les flammes du bûcher que se terminent les procès en sorcellerie.
Ce sont les fantasmes, les délires des Inquisiteurs ecclésiastiques, des juges laïcs, qui, aux siècles passés ont conduit les interrogatoires, les tortures et les exécutions des femmes (elles représentent 80% des procès de sorcellerie).

Le rappeur rêve de torture :
"J'ai la haine j'rêve de te voir souffrir
J'ai la haine j'rêve de te voir souffrir baby".
Tels sont les derniers mots de son chef d'œuvre.

Reste une question : d'où viennent ces fantasmes, ces comportements, on dirait ces "postures" ? Le rappeur Oreslan n'est pas une figure isolée dans notre société. D'autres partagent sa manière de voir la femme, la relation amoureuse. Lui-même est certainement imprégné par un environnement idéologique.
Je tente une réponse qu'il faudrait approfondir. Il me semble que cet univers violent et mortifère combine des éléments culturels d'origines diverses et en particulier deux sources. Il y a d'une part les fantasmes de domination masculine et de mépris de la femme issus des franges d'un Islam dénaturé, éloigné de ses origines historiques et religieuses (de la même façon que l'Inquisition était éloignée des origines du christianisme). Je vois d'autre part un courant sexiste et machiste issu d'Amérique du Nord, dans une population jeune, diffusé chez nous par les milliers de courts métrages débiles (rires enregistrés, vous connaissez !). Tout récemment, le journal Oral Otis, publié par une faculté de l'Université d'Ottawa, a imprimé un article qui en a surpris plus d'un par son contenu misogyne. En effet, l'auteur faisait la promotion de la violence sexuelle, du mépris des femmes et même du viol. Une affaire qui rappelle sérieusement celle dont nous parlons ici.
Pour conclure, que penser du "lynchage bien-pensant" d'Askolovitch, autrement dit de la liberté d'expression et de la censure ? La question vaut la peine d'être posée. L'équation n'est pas simple. D'un côté la création "artistique" (peut importe là sa qualité intrinsèque) et d'autre part le mépris de la femme allant jusqu'à l'incitation au viol, à la torture et plus... ("J'veux que tu crèves lentement"). N'est-il pas du devoir d'une société de mettre des limites aux menaces qui pèsent sur ses membres, quels qu'ils soient ? Il est certainement du devoir des citoyennes et des citoyens de se révolter contre ce qui les déshumanise.

Notes :
(1) Piot Alain, La diabolisation de la femme - On brûle une sorcière, Paris 2009, L'Harmattan.
Lire plus