M’alerter sur les sorties
Alphonse Niane

Alphonse Niane

Contacter

Alphonse Niane

Descriptif auteur

Né à Loul Sessène (Fatick, Sénégal), il a fait ses études primaires et moyennes à Senghor et à Loul Sessène. Après son BFEM, il intègre le lycée Léopold Sédar Senghor de Joal-Fadiouth. Il obtient son baccalauréat, série L2, en 2009 et poursuit ses études supérieures à l'Université Gaston Berger de Saint-Louis à la section de sociologie jusqu'à la validation de son master 2 en 2014. Il est admis, par la suite, à l'Ecole Normale Supérieure d'Enseignement Technique et Professionnel (ENSETP) de Dakar, au département des psychologues conseillers en vue d'exercer ce métier.

Structure professionnelle : Centre Académique de l'Orientation Scolaire et Professionnelle de Tambacounda, Liberté Est
Tel: 77 435 88 27, 33 981 15 46
crosptamba@yahoo.fr

Titre(s), Diplôme(s) : Master 2 en sociologie du développement, Certificat d'Aptitudes aux Fonctions de Psychologue Conseiller

Fonction(s) actuelle(s) : Psycholologue conseiller

Voir plus de filtres

1 livre

Vous avez vu 11 livre(s) sur 1


LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

Articles de presse

La troublante lettre caritative

Vidéos en ligne

GENÈSE D'UN PEUPLE Dans la hutte de l'aïeul

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Les redoutables contrecoups du coronavirus sur l'Éducation et l'Orientation : le numérique à la rescousse

Durant la pandémie de la covid-19, l'école sénégalaise a été fortement secouée par les contre mesures d'endiguement de la maladie. des stratégies plus ou moins innovantes ont été conçues et mises en œuvre. Cet article revient sur le déroulement des évènements et principalement le rôle joué par le numérique sur la solution de la crise scolaire.

L'économie était quasiment suspendue ; les populations enfermées ou "masquées" ; le monde de la santé en effervescence, fonctionnant en plein régime ; la presse tenue en haleine ; les gouvernements, sous forte pression et à court de stratégies, restent perplexes voire surpassés; la plus grande crise en ce début du 21e siècle faisait rage, traçant ses sillages sur les pages jaunes de l'histoire de l'humanité. Son envergure est mondiale, elle ignore les frontières qu'elle franchit à grande vitesse, méprise toute tentative humaine visant à lui barricader la route et ridiculise le savoir scientifique médical qui, jusque-là, était considéré comme "très avancé". La maladie à coronavirus ou covid-19, pour la nommer, a en même temps fait couler beaucoup de salive et d'encre et monopolisé l'actualité comme l'ont toujours été les grands événements qui ont émaillé la vie sur terre. Le coronavirus comme pandémie dévastatrice n'est pas unique en son genre. Le monde a déjà été le théâtre de calamités sanitaires de grande ampleur telles que la grippe espagnole de 1918 à 1919 (avec pas moins de 50 millions de morts en une année) et la peste noire de 1347 à 1352, qui en plus de leur corollaire macabre, avaient très négativement impacté sur l'économie, la politique et la vie sociale.
Néanmoins, "Aucune pandémie ne ressemble à une autre", et le coronavirus s'est distingué par son avènement en pleine évolution de la mondialisation. Moment où la révolution continue des moyens de transport et des télécommunications ayant pratiquement fait du globe un "village planétaire", rendit rapidement universelle la maladie malgré l'arsenal de mesures d'autoprotection déployé par les gouvernements et les vigoureux efforts consentis par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Ainsi, si d'aucuns voient en la pandémie un régulateur des équilibres de l'existence mondiale interdépendante : diminution du réchauffement climatique et de la pollution en raison du stand-by de la frénésie économique, le rapprochement familial grâce à la fameuse injonction : "Restez chez-vous", la réaffirmation de l'autorité politique avec les incessants "États d'urgence", la revitalisation des solidarités avec les conséquents "dons force-covid-19", la redynamisation de la foi religieuse, etc. ; le coronavirus n'en demeure pas moins un fléau qui a plongé le monde dans un océan de maux.

Il a rendu malades 636,44 millions de personnes, certaines légèrement et d'autres ayant effleuré la mort (dont 88.880 malades au Sénégal) et a tué plus de six millions de personnes à travers le monde entier, dont 1968 décès au Sénégal, il a provoqué une famine et une menace de famine sur plusieurs autres millions de personnes. Il a drastiquement ralenti l'économie et a occasionné des pertes d'emplois, la suspension de salaires et la faillite d'entreprises. Un mouvement d'entraînement a créé une spirale de crises. Le système est vivement secoué dans sa quasi-totalité, et le domaine de l'éducation faisait partie des plus impactés.
L'école, un des secteurs les plus touchés : le numérique à son chevet
Dès l'entame de l'interdiction des rassemblements jugés très favorables à la dissémination de la maladie, l'école fut la première à être pointée du doigt. Pourtant "on a plus besoin de l'école en temps de problèmes" arguait un dirigeant politique. Le Sénégal, à l'image de beaucoup d'autres pays, ferme néanmoins l'ensemble des écoles et universités du territoire national le 14 mars 2020 dans un communiqué du Chef de l'État pendant que le pays n'enregistrait que vingt-quatre (24) cas positifs. Et à trois vaines tentatives de réouverture, les élèves et étudiants sont toujours sommés de rester chez eux, l'école demeurant une inquiétude pour une transmission de masse du virus. Ainsi, à l'instar du télétravail mis en vogue, des stratégies telles que "l'école en ligne", "l'école à la radio" et "l'école à la télé" sont initiées et développées malgré leurs limites. Et ceci même dans un contexte sénégalais de disparités notoires sur l'accès à ces technologies, certains ne disposant même pas d'électricité à domicile. Ce vaste programme dénommé "Apprendre à la maison" a cependant rendu service à bon nombre d'élèves, qui tranquillement chez eux, pouvaient suivre des cours de leurs programmes à la télévision, à la radio et surtout en ligne soit par visioconférence, messagerie instantanée soit à travers des cours postés et téléchargeables sous forme de textes, d'audios ou de vidéos. Le numérique avait, pour ainsi dire, sauvé le déroulement du programme scolaire chez beaucoup d'apprenants. Selon le bimensuel n°21, Monde de l'Éducation, cette initiative "a été saluée par la plupart des élèves et autres parties prenantes du système éducatif". Et pour cette raison ou une autre, le taux de réussite au Bac de l'année 2020 a été particulièrement élevé, 48,4% ; contre 37,22% en 2019 et 45,33% en 2021 (office du Bac).

Un besoin croissant d'accompagnement psychosocial des apprenants
Il est nécessaire de signaler qu'avec la crise, les élèves, étudiants et apprenants n'avaient jamais autant besoin d'être éclairés et surtout apaisés. Beaucoup craignaient d'échouer et d'autres prévoyaient de décrocher. Après plusieurs mois sans cours classiques, avec le désapprentissage éventuel et la perte d'élan, une reprise efficace taraudait les esprits. En ce qui concerne toutes les mesures de sécurité prévues pour une rentrée scolaire envisageable, les élèves et apprenants se souciaient des vigoureux efforts d'adaptation qui les attendaient. Se laver régulièrement les mains, éternuer dans le coude, utiliser un mouchoir jetable, porter en permanence un masque dès fois étouffant, se tenir à distance des autres, bref "s'isoler de la masse", furent autant d'inhabitudes qu'il leur fallait beaucoup de temps pour s'accommoder afin de "vivre avec le virus". L'incertitude et la peur de contracter la maladie se sont installées et les parents furent parmi les plus concernés. Aussi bien ces parents d'élèves que toute la population, le besoin d'être accompagné sur le plan psychosocial en ces temps de détresse, de stress, et de faiblesse, était souhaitable à tout un chacun.
L'orientation et l'accompagnement scolaire et professionnelle a, cependant, pâti des contrecoups de la pandémie ; les Centres académiques de l'Orientation scolaire et professionnelle (CAOSP) subissent le ralenti des activités. Et des psychologues conseillers ont dû recourir à d'autres moyens comme le téléphone pour mener des entretiens avec les consultants. La psychose entraînée par l'idée d'une année blanche ou invalide traumatisait de nombreux élèves/étudiants dont l'avenir était tout tracé et calculé au millimètre près. L'année scolaire étant perturbée, le futur des jeunes indécis s'embrouille davantage. Les projets des uns devenaient incertains voire abandonnés et ceux des autres nécessitaient un remaniement ou un revirement total : des alternatives, des raccourcis et des résignations étaient de ce fait déjà envisagés. Les autres n'osant pas y réfléchir, attendaient fatalement l'aboutissement des évènements. Ce qu'il est convenu de retenir est que le besoin d'orientation des jeunes est tributaire à un présent stable et un futur maîtrisable.
Le CNOSP et les CAOSP en œuvre
Fort conscient de ce phénomène, le Centre national de l'Orientation scolaire et professionnelle (CNOSP), sous l'égide du Ministère de l'Éducation nationale et avec les partenaires, déploie tous les moyens disponibles pour faire face à la situation. Avec le projet de Renforcement de l'Appui à la Protection de l'enfant (RAP), d'importantes initiatives seront prises. Tout commença avec l'édition de livrets d'information et de conseils sur le coronavirus dont Le vocabulaire du coronavirus expliqué aux enfants pour mieux faire comprendre et prévenir la maladie aux élèves et La stigmatisation à l'école ciblant en même temps les élèves ayant guéri ou appartenant à une famille dont un ou des membres a/ont été contaminé(s) par le coronavirus. Ces derniers pouvant facilement faire l'objet de marginalisation, d'étiquetage et de stigmatisation à l'école. Par la suite, dans le cadre du projet de mise en place d'un Comité académique de Veille et d'Accompagnement Psychosocial (CAVAP), le CNOSP, en collaboration avec les CAOSP, procède à la formation de cohortes d'élèves issus de différentes zones à l'aide de ces deux opuscules. De nombreuses autres formations ont été déroulées au bénéfice des établissements de chaque académie pour l'installation de relais ou points focaux capables d'assurer les premiers soins d'accompagnement aux élèves.

IEF Bakel, février 2021 : Formation de relais d'établissements dans le cadre du CAVAP
L'orientation vers le numérique : quand la pandémie à coronavirus en rappelle l'urgence et la nécessité
"La pandémie du Covid-19 est une grande école dans laquelle chaque personne doit en tirer une leçon".
Jamais le numérique n'a été aussi sollicité qu'au moment de la pandémie avec le confinement. Le télétravail qui faisait l'objet de beaucoup de velléités a subitement connu un essor fulgurant, faisant l'assentiment de tout le monde ou du moins pour les métiers ou tâches qui pouvaient virer vers le "distanciel". Presque tous les autres métiers qui ne pouvaient pas se digitaliser et s'adapter étaient amenés à ralentir, s'arrêter ou disparaitre mis à part et de toute évidence, le domaine de la santé, qui néanmoins a connu de nombreuses innovations technologiques. Les applications de visioconférence connaissent un "boom" et les rencontres virtuelles entrent dans leur temps de gloire. Les métiers du numérique étaient alors en vogue. On s'est rapidement rendu compte des types de métiers qui peuvent survivre quand les contacts sociaux sont sous restrictions maximales. Aujourd'hui encore, les métiers du numérique sont plus que jamais prometteurs. On peut citer quelques-uns comme : Ingénieur en intelligence artificielle, Administration de base de données, Développement web, Développement logiciels, Développement d'applications web, Architecture big data, Marketing digital, Sécurité informatique, etc. Les métiers de service à domicile et de livraison connaissent également un grand bond, se basant sur des commandes en ligne.
Dans une société de plus en plus individualiste et sédentaire, le monde de demain ne peut qu'être entièrement numérique pour correspondre à ces tendances grandissantes. "Le numérique est notre avenir. Que ce soit dans le domaine de l'économie, de l'emploi ou de l'éducation, le numérique est un facteur indispensable à l'évolution, au progrès et à la pérennité de notre société".

Signature :
Alphonse Niane, Psychologue conseiller au ministère de l'éducation nationale

Lire plus

L'élève et l'étudiant face à la pandémie à coronavirus

L'économie est quasiment en berne, les populations enfermées et frustrées, le monde de la santé en effervescence, fonctionnant en plein régime, la presse tenue en haleine, les gouvernements sous forte pression et à court de stratégies restent ébahis voire dépassés; la plus grande crise du 21e siècle est en train d'imprimer son temps sur les pages jaunes de l'histoire de l'humanité. Son envergure est mondiale, elle ignore les frontières qu'elle franchit à grande vitesse, méprise toute tentative humaine visant à lui barricader la route et ridiculise le savoir scientifique jusque-là considéré comme "très avancé". La maladie à coronavirus ou covid-19 pour la nommer a en même temps fait couler beaucoup de salive et d'encre et monopolise l'actualité comme l'ont toujours été les grands événements qui ont émaillé la vie sur terre. Le coronavirus comme pandémie dévastatrice n'est pas unique en son genre. Le monde a déjà été le théâtre de calamités sanitaires de grande ampleur telles que la grippe espagnole de 1918-1919 (avec au moins 50 millions de morts en une année) et la peste noire de 1347-1352 qui en plus de leur corollaire macabre avaient très négativement impacté sur l'économie, la religion, la politique, etc.
Cependant le coronavirus se distingue par son avènement en pleine maturité de la mondialisation ou la révolution continue des moyens de transport et des télécommunications ont déjà fait du globe terrestre un "village planétaire", rendant rapidement universelle la maladie. Ainsi si d'aucuns voient en la pandémie un régulateur des équilibres de l'existence mondiale interdépendante : diminution du réchauffement climatique et de la pollution, moment sabbatique de la frénésie économique, le rapprochement social avec la fameuse injonction "Restez-vous", la revitalisation des solidarités, la redynamisation de la foi religieuse, la réaffirmation du pouvoir et de l'autorité politiques, etc. ; la maladie n'en demeure pas moins un fléau qui a plongé le monde dans un océan de maux dont une famine qui menace plusieurs millions de personnes. Un mouvement d'entraînement a créé une spirale de crises. Le système est vivement secoué dans sa quasi-totalité, et le domaine éducatif fait partie des plus impactés.
Dès l'entame de l'interdiction des rassemblements jugés très favorables à la dissémination de la maladie, l'école fut la première à être pointée du doigt. Pourtant "on a plus besoin de l'école en temps de problèmes" arguait un dirigeant politique. Le Sénégal ferme nonobstant l'ensemble des écoles et universités du territoire national le 14 mars dans un communiqué du Chef de l'Etat pendant que le pays enregistrait que vingt-quatre (24) cas positifs. Et à trois vaines tentatives de réouverture les élèves et étudiants sont toujours sommés de rester chez eux, l'école demeurant une inquiétude pour une transmission de masse. Ainsi, à l'instar du télétravail mis en avant, l'école en ligne, l'école à la radio et à la télé sont initiées et développées malgré leurs limites. Et ceci même dans un contexte sénégalais de disparités notoires concernant l'accès à ces technologies, certains ne disposant même pas d'électricité à domicile. Ce qui était déjà des inégalités scolaires peuvent se renforcer davantage.
Il est nécessaire de signaler que dans une telle situation de covid-19, les élèves, étudiants et apprenants n'ont jamais autant besoin d'être éclairés et rassurés. Beaucoup craignent d'échouer et d'autres peuvent décrocher. Après tant de temps de repos, de désapprentissage et de recul certain du niveau, une reprise efficace inquiète profondément, ainsi certains élèves n'ont plus aucune envie de retourner à l'école. En ce qui concerne toutes les mesures de sécurité prévues pour une rentrée scolaire éventuelle, les élèves et apprenants s'inquiètent des vigoureux efforts d'adaptation qui les attendent. Se laver régulièrement les mains, éternuer dans le coude, utiliser un mouchoir jetable, porter en permanence un masque dès fois très gênant, avoir conscience de se tenir à distance des autres, bref "s'isoler dans la masse", sont autant d'inhabitudes qu'il leur faudra longtemps avant que le sens pratique ne leur permette de les exécuter convenablement. L'incertitude et la peur de contracter la maladie s'installe et les parents sont aussi bien concernés. Le stress et la dépression peuvent grandement devenir les conséquences psychologiques d'une telle reprise. Un accompagnement psychosocial serait sans aucun doute nécessaire.
L'orientation scolaire et professionnelle a également pâti des effets de la pandémie ; les centres académiques de l'orientation subissent le ralenti des activités. La psychose entraînée par l'idée d'une année entière à perdre traumatise de nombreux élèves/étudiants dont l'avenir était déjà tracé et calculé au millimètre près. L'année scolaire étant perturbée, le futur des jeunes indécis s'embrouille davantage. Les projets des uns deviennent incertains voire abandonnés et ceux des autres nécessitent un remaniement ou un revirement total : des alternatives, des court-circuits et des résignations sont de ce fait déjà envisagés. Les autres n'osant pas y réfléchir, attendent fatalement l'aboutissement des évènements. Ce qu'il est convenu de retenir est que le besoin d'orientation des jeunes est tributaire à un présent stable et un avenir maîtrisable.

Notes :
Psychologue conseiller
Lire plus

Entre logiques rurales et mentalités urbaines, la jeunesse louloise à l'épreuve de la transition Loul Sessène

Citation :
Il y a une relation intrinsèque entre l'importance de la préparation d'un projet et les paroles de ce sage : il fait savoir que si on lui demander de couper un arbre en une semaine, il consacrerait six jours à aiguiser sa hache.

À un positionnement de 15 kms sur l'axe Ndiosmone-Ndangane l'agglomération de Loul Sessène, de par sa configuration, impose son apparence de "ville rurale". L'infrastructure routière qui le traverse du nord au sud entouré d'un tissu structural et architectural très évolué lui offre une façade de modernité considérable. C'est un espace d'habitation qui bénéficie grandement de l'investissement de la capitale non seulement en termes de biens matériels mais aussi de style de vie et de vogue comportementale. Cependant, en raison des limites de son dynamisme économique avec une plus-value très faible, il importe très peu de valeurs marchandes à son voisinage. Mais la zone reste et demeure le bastion d'une tradition culturelle très profonde. Si aujourd'hui, la partie vivante de cette culture s'en est allée, on ne cesse de brandir sa dépouille momifiée comme le symbole devant honorer sa mémoire. Cette volonté de sauvegarde des valeurs et des pratiques ancestrales constituent la figure traditionnelle de Loul. L'espace loulois est tout de même le lieu d'expression d'un lien social qui, éprouvé par les réalités de la modernité, se métamorphose et s'éclate en plusieurs facettes. D'une histoire difficile à retracer avec précision, la structure "urbano-rurale" actuelle de Loul est le fruit d'un processus de construction vieux de plusieurs siècles, plongeant ainsi ses origines dans le temps fabuleux des commencements. Aujourd'hui, la confrontation du traditionnel sacré avec une modernité toute faite à vocation universelle entraîne un phénomène nouveau aussi enchantant qu'inquiétant.
Nul ne doute de nos jours que l'influence individualiste de l'occident frappe de plein fouet le monde noir qui a toujours été considéré comme ce qui reste du patrimoine mondial du communautarisme. Ce haut niveau de sociabilité et de solidarité entretenu par une conscience collective poussée qui a traversé plusieurs générations a maintes fois été suspecté être la cause du non-avancement du continent africain. À l'heure actuelle, on se demande si le "social en ébullition", dont-on assiste, est véritablement à son temps ou s'il est intempestivement le produit d'une force malveillante. En effet, il s'avère que la crise sociale qui est en train de briser les zones urbaines de l'Afrique gagne des proportions inquiétantes vers le monde rural. Cela peut se révéler être la disparition de "l'animal social" que nous a dépeint Aristote, vu l'ampleur d'un tel phénomène. Aujourd'hui les expressions crise sociale ou communautaire, la crise citoyenne et éthique ou la perte des valeurs sont entrées dans le vocabulaire courant des conférenciers moralistes. À présent, la question nous invite à chercher de mieux comprendre les éléments propulseurs de la désintégration sociale, voire de la désarticulation des systèmes moraux et cohésifs de la société en générale ou de la désunion juvénile en particulier dans un contexte rural toujours supposé être sous une autorité ancestrale et d'une conscience collective contraignante. Le contexte dont il est question ici concerne exclusivement la zone de Loul Sessène.

LA QUESTION DES JEUNES
L'union juvénile en décadence
Le brainstorming de la situation de Loul met en exergue des problèmes notoires. Il existe un fossé vertigineux entre la situation actuelle et celle de dix ans plutôt. Les activités socioculturelles foisonnantes qui vivifiaient les différentes fêtes annuelles ont connu une disparition brusque et brutale. Les rites ancestraux et les autres actes traditionnels à caractère socioreligieux sont considérés comme obsolètes. À titre d'illustration, les coutumes traditionnelles qui étaient accomplies par l'équipe du village dans la hutte publique et ailleurs lors d'un match de football sont déchues. La croyance commune à un patrimoine tribale est à son plus bas niveau. Les liens sociaux à base traditionnelle sont pires que jamais. Ce qui persiste encore c'est une "entre-aide" à visée lucrative sous toutes ses formes. Le diagnostic situationnel montre que le degré zéro du patriotisme des loulois est d'autant fois plus remarquable qu'il ne s'observe pas au même rythme dans les villages environnants. Ces zones rurales sont encore conservatrices des valeurs morales et principes traditionnels de cohésion sociale et d'intégration socioculturelle.
La préoccupation majeure de la jeunesse louloise est la désintégration juvénile laquelle désintégration pourrait compromettre toute tentative d'acheminement de la population vers un développement durable. L'obstacle premier consiste à réunir et réconcilier une jeunesse extrêmement désintéressée. Les états d'esprit d'outrecuidance, de présomption, de l'insouciance, de l'indifférence au "qu'à dira-t-on", de la réalisation de soi, et de l'individualisme hantent la conscience des jeunes de Loul Séssène. La conséquence qui s'affiche est une impossibilité d'exhiber le passé glorieux qui unissait tous les jeunes du village. Il est vrai, depuis un professeur d'université, qu' "on ne peut pas faire un retour au passé mais un recours au passé". De ce fait, il s'avère qu'un recours au passé bien adapté au statut quo du monde pourrait constituer une solution si les causes de la désintégration des jeunes sont préalablement identifiées.
Les causes éventuelles d'un tel phénomène
Les penseurs de la société sont convenus que tout ce qui se passe dans une société touchant une proportion supérieure ou égale à la moyenne de la population est un phénomène normal. Dès lors, il est nécessaire de préciser que ce qui est normal n'est pas forcément ce qui est avantageux, mais un fait inévitable qui a ses bonnes raisons d'exister. Quelles peuvent alors être les raisons de la désintégration sociale en général ou de la désunion des jeunes de Loul Sessène en particulier?
On perd souvent de vue que le village de Loul Sessène, chef communautaire de 18 villages, est relativement en pleine croissance économique même si la situation financière individuelle est déplorable pour certains. Il connait aussi une urbanisation progressive mais surtout une forte croissance démographique. À cela s'ajoutent des principes de vie purement modernes à savoir l'épargne, famille réduite dans un foyer de luxe ou toit individuel, consommation ostentatoire bref une vie égocentrique. Ces changements qui affectent le peuple ont été théorisés à l'aune du courant de la modernisation et pouvant être compris comme suit : Modernisation, Nucléarisation, Affaiblissement des solidarités et leur recentrage sur la sphère conjugale, Individualisation. Ces principes sont valorisés et véhiculés par la communauté à travers les maintes constructions de maisons ou de projets et de la nucléarisation de la famille dont le village fait l'objet. Ce phénomène auquel s'ajoute une relative crise économique font que les individus se posent en sujets désireux de s'occuper d'eux-mêmes, de leur progéniture et de leurs proches et de ne plus être pris dans un jeu d'obligations et de réciprocités qui s'accommode mal avec le nouveau contexte de la vie socioéconomique et de reconfiguration des solidarités (Thèse, Dimé).
En effet, ces "progrès" dont la localité de Loul fait montre ne s'observent pas au même rythme dans les villages voisins. Il est donc tout à fait normal qu'on soit dans cette posture particulière. Aujourd'hui tous les jeunes voire tout le monde sont à la recherche de profits personnels. Pour preuve on se demanderait aujourd'hui qui sont ou où sont les jeunes du village ? En principe, on ne voit que des vacanciers ou plutôt de jeunes élèves. Il y a moins de dix ans l'équipe était constituée de grandes personnes au milieu de nombreuses autres. Aujourd'hui ce sont pratiquement des élèves qui remplissent ce rôle. Vu les conditions économiques difficiles auxquelles s'ajoute une pression sociale exorbitante, tout le monde part travailler pour son propre compte en vue de la construction de soi.
Ces faits réels ne sont pas mauvais en soi, mais nous obligent d'admettre l'individualisation qui nous a envahis. Il devient dès lors inutile de perpétuer des coutumes traditionnelles ou d'être gratuitement au service d'une intégration sociale quoique puisse être sa nature. La question devient : peut-on concilier les deux : mercantilisme et bénévolat ? Répondre OUI à cette question est peu probable et toutes les tentatives allant dans ce sens initiées en Occident ont lamentablement échoué. En fait, la vérité est qu' "un mal nécessaire" selon l'expression de Senghor, nécessaire puisqu'étant moderne et modernisé, est en train de faire son pas dans le monde rural insinuant ainsi la fin des solidarités, ou du moins à une montée effroyable de l'individualisme. Le jeune louloi se trouve en oscillation entre une pluralité de logiques, à savoir : "entre la logique entrepreneuriale et la logique de la redistribution communautaire, entre la logique de la réussite individuelle et la logique de la solidarité familiale, entre la logique rétrospective envers les aînés du lignage et la logique prospective du souci de soi et de l'avenir de ses enfants, entre la logique de la subordination féminine et la logique de la promotion de la femme comme partenaire à part entière, parfois même comme soutien principal, dans l'économie domestique"
Il est vrai que les progrès économiques sont manifestes, mais il existe peu d'organisations sociales ou d'associations. D'ailleurs l'élaboration d'un diagramme de Venne ne verrait aucun lien entre les associations qui existent. Ce sont, en effet, des systèmes d'organisations autonomes de manifestation entièrement dépendante des fêtes religieuses et à caractère quasiment festival. Ce phénomène nous rappelle, cependant, la présence occasionnelle de leurs membres. L'ASC, en dehors de ces activités foncièrement sportives, n'est quasiment pas visible dans les autres domaines de la vie.
Des solutions viables à la désunion des jeunes
Galvaniser ou sensibiliser un monde en voie d'individualité peut sembler conduire à une impasse. Ces faits sont très fonctionnels dans certains cas où les individus voient immédiatement leur intérêt par exemple. Cependant, dans un contexte de société à valeurs contradictoires, où la promotion de la réussite individuelle prétend cohabiter avec une vie communautaire et solidaire, la sensibilisation s'avère radicalement difficile. Chacun par contre, voudrait se faire solliciter et serait dépourvu de toute initiative désintéressée. Alors tout semblerait comme une locomotive qui se chargerait de vouloir tirer tout un convoi, le mouvement cessera dès que la locomotive s'arrêtera. Il faut donc équiper les véhicules de leur propre moteur pour un déplacement harmonieux et rapide. L'illustration est adéquate. Les individus doivent voir leur propre intérêt de coopérer et de s'associer faute de quoi le mouvement ralentisse et s'immobilise au final.
Réussir, au préalable, de réunir des jeunes et vouloir les régenter ne semble pas non plus être une solution viable ; la tyrannie s'avère bien être un mode de direction du passé. Une exhortation exacerbée à l'amour de son prochain ou de sa nation ou encore de ses devoirs peut, au final, être ennuyeuse. Une population consciente s'attache beaucoup aux principes de liberté et de réussite.
En théorie, les sociétés se classent en deux types : les sociétés à solidarité mécanique, ou sociétés primitives. Elles sont de petite taille, homogènes et obéissent à la tradition des ancêtres. Puis les sociétés à solidarité organique qui sont libres et individualistes. Elles sont caractérisées par une forte démographie, l'urbanisation et l'industrialisation.
Maintenant de quelle société faisons-nous partie ? De toute évidence, on a fait des progrès dans le domaine économique et démographique. Quand une société s'agrandit, elle devient plus difficile à contrôler par une autorité morale quelconque. Au contraire, elle se décompose en groupes d'affinités qui s'opposent forcément et se dressent les uns contre les autres ; le désaccord, la haine et la cruauté commencent alors à apparaitre. L'unique solution de les unir consiste à les rendre interdépendants suivant leurs intérêts. Les sociétés européennes, par exemple, détiennent le record mondial de la vie individualiste et s'il n'existait pas la division internationale du travail mettant les uns au dépend des autres et l'organisation hiérarchique des tâches qui les mettent en relation verticale, ca serait une vie d'ermites.
Aujourd'hui la vie individualiste et autarcique a fait tâche d'huile dans le monde et la communauté de Loul ne s'est pas montrée exempte. La jeunesse louloise est animée par la réussite personnelle et ce qui est inquiétant est qu'il n'existe pas une institution religieuse, culturelle ou morale qui les découragerait sérieusement de cette attitude.
Pour être bref, on dira que les jeunes de Loul ont besoin qu'on les interpose les uns avec les autres pour assurer une union viable. Cela ne veut pas dire obligatoirement qu'on va les insérer dans des fonctions économiques interdépendantes d'ailleurs impossible. Mais il s'agit de créer des associations et des organisations inextricablement liées. Ces associations ne doivent pas être de même nature ou de regrouper tous les jeunes du village. Elles doivent être des associations de quartiers souvent homogènes selon des caractéristiques particulières ; par exemple des associations de génération (par âge), de sexe (tours de femmes, tontines), d'enfants ; d'sport par quartier, ou des associations à visée lucrative comme de petits GIE etc. ces genres d'associations existent dans toutes les localités qui évoluent : ce sont des OCB (organisations communautaires de base). Ensuite toutes ces associations sont affilées à une association mère, l'ASC par exemple qui fournira jusqu'à une certaine mesure des directives d'organisation et doit bénéficier de certaines prérogatives. Puis les associations doivent avoir des liens entre elles et peuvent organiser ensemble par jumelage ou par convivialité des activités de manière réciproque et triangulaire.
S'il en est ainsi, il sera facile de convoquer des AG, il s'agira simplement de demander à chaque président d'association de s'assurer à ce que la moyenne de ses membres soit présente à l'AG, de plus il pourra former une petite délégation qui représentera la totalité du groupe. Les petits groupes sont plus faciles à contrôler. Et s'il existe un état d'esprit de concurrence entre les différentes associations, cela sera la politique du diviser pour mieux régner en parlant exclusivement de l'ASC. Il ne faut notamment pas oublier la subsidiarité qui est un principe incontournable pour la bonne marche de toute union.
L'autre solution consiste à spécialiser l'activité économique suivant les zones socioéconomiques homogènes. Une polarisation des moyens de production ne crée qu'une dépendance unilatérale et finalement la domination qui n'engendre qu'une frustration d'une partie de la population. Il faut alors décentraliser les biens suivant les quartiers afin de les rendre interdépendants les uns les autres consistant à les exposer sur une posture de réciprocité.
Tout cela parait être théorique et facile en paroles, cependant il faut noter que ce sont les projets audacieux et manifestement irréalisables, qui sont toujours à l'origine des merveilles. Pouvoir c'est plus que vouloir, c'est surtout croire bien sûr dans la limite du possible, mais tout projet dubitable sera une merveille s'il se réalise.
Les associations qui seront formées ne seront qu'un prélude en préparation de projets économiques qui pourront renforcer davantage les liens sociaux et généraliser les intérêts.
Quelle situation pour quel développement ?
Notez que l'échec des politiques de développement en Afrique est dû à sa volonté d'accélérer le processus de développement. Une industrialisé intempestive du secteur économique qui n'a pas attendu la solidité du secteur primaire censé la nourrir et l'entretenir et qui en revanche est valorisé au détriment de ce dernier, a entraîné l'essoufflement des deux. Ce qui favorise une tertiarisation mal entreprise jugulant ainsi l'économie du continent. Le caractère pléthorique des services qui se manifeste par l'existence astronomique d'agents et d'intermédiaires commerciaux, de bureaucrates et de fonctionnaires a mis sous perfusion l'économie du continent africain.
Il ne faut pas retomber dans ce travers d'un mal développement qui n'est rien d'autre que le résultat d'un mauvais diagnostic de la situation et de la prise en compte des besoins de la population. Pour savoir où nous voulons aller, il faut d'abord identifier où nous sommes. Le développement économique, au même titre que le développement corporel, observe bien des étapes, il serait alors étrange de sauter de l'enfance à l'âge adulte sans passer par l'adolescence. Certains détails doivent être aussi clairs ; le développement c'est plus que la croissance économique ; c'est une amélioration progressive, continue et irréversible des conditions sociales, économiques et politiques d'une société donnée, sous la considération des valeurs et des principes de cette même société. Pour avoir une idée de ce que cela représente, imaginez ce qui se passerait si certains membres de notre corps se développaient plus que les autres.
Etablir un projet de développement est plus délicat qu'on le croit. La préparation demande plus de temps que la mise en œuvre. Il y a une relation intrinsèque entre l'importance de la préparation d'un projet et les paroles de ce sage : il fait savoir que si on lui demander de couper un arbre en une semaine, il consacrerait six jours à aiguiser sa hache. Un projet requiert, au préalable, des études économiques, sociales et environnementales rigoureusement élaborées.

Signature :
Alphonse Niane, Psychologue-conseiller

Lire plus

La théorie de la "mentalité prélogique" peut-elle encore refaire surface ?

Dans un monde marqué par une modernité universelle extrêmement avancée, est-il possible de penser encore à des poches de résistance, des niches de survivances culturelles en bonne santé, à des recoins de nouvelles formes de mentalité qui se diraient "prélogiques" ? Des pans de la société sont-ils encore réfractaires à toute forme de changement nonobstant l'essor spectaculaire noté sur le domaine technologique, économique, politique et social ? Face à un monde capitaliste, mercantiliste, calculateur, instrumentaliste, rationaliste, matérialiste, etc. pouvons-nous continuer à imaginer l'existence de peuples allant à l'encontre de ces idéologies ?
La réponse à ces questions peut parfois être OUI. Quand on considère certaines parties de la zone sud-est du Sénégal, le mélange de la modernité et de la tradition engendre un phénomène nouveau, une espèce de mentalité d'une apparence paradoxe ou d'un paradoxe apparent.
Ces zones sont caractérisées par une forte émigration clandestine. Une tradition, datant on ne sait quand justement, a introduit dans l'esprit des populations le virus de l'exode. Le voyage à l'étranger est devenu non seulement une mode mais aussi une nécessité depuis que l'Europe s'est déclarée accessible et se présente comme le lieu le plus rapide où l'on peut se réaliser. Le virus de l'émigration s'est répandu comme une tâche d'huile touchant largement des groupes ethniques de l'espace sud-est tels que les Soninkés ou Sarakholés, les peuls, les Diakhankés, etc. Le mirage que l'Europe a semé dans les représentations collectives, nourri par l'essor financier spectaculaire des émigrés, a amené la population totale de cette zone à fixer du regard cette destination dont les moyens d'accès sont devenus tous légitimes. Le but est de réussir à partir quoique puisse être les moyens utilisés, les chemins empruntés et peu importe le risque ou le danger encourus.
Cependant, cette engouement n'épargne malheureusement pas les enfants et fait pâtir durement toute la génération scolarisable et celle scolarisée. Si l'instruction demeure un moyen incontestable de réussite sociale, les élèves de cette zone n'en sont pas plus conscients. La passion de partir et de rejoindre les autres perturbe entièrement leur engagement à l'école. Cette passion est si brulante qu'aucune autre idéologie, qu'aucun discours de motivation ne peut réussir à dissiper. Tous les garçons sont certes à l'école mais ont l'esprit à l'étranger. Les filles quant à elles, leur possibilité d'émigrer étant très limitée, n'envisagent jamais de faire de longues études en d'autres termes de dépasser le collège. Cela les empêcherait de trouver un mari émigré dont elles rêvent toutes. Il semble être publiquement déclaré que les émigrés ne se marient jamais avec des filles instruites ou hautement instruites. Peut-être que la femme diplômée sera peu soumise, dominante ou de statut social plus élevé que cet émigré dont la plupart sont sans instruction. Cet état d'esprit largement mis en avant engendre de graves conséquences sur le développement et l'émancipation de la fille ou de la femme dans cette zone à "forts archaïsmes sociaux". En dépit du développement économique luxuriant, la femme conserve sa place d'antan. Néanmoins, la cristallisation de la religion a une part d'explication dans ce mode de vie, la population étant manifestement très ancrée dans la pratique religieuse.
Les parents marient leur fille, très souvent, à bas-âge, faisant ainsi de leurs études un passe-temps, et de l'école une garderie et où l'élève ne pourra point se représenter un avenir, mais pourra imaginer sa vie conjugale imminente. Quoique puisse être la brillance d'une fille dans les études, trouver un mari sera toujours beaucoup plus facile pour elle que de continuer ses études ailleurs. Le garçon à l'école, donc qui ne réussit pas encore à émigrer, est encouragé à se préparer à une vie conjugale. Et aussi longtemps que cela prendra du temps, il restera pour une bonne partie, isolé du reste de la maison. Il ne pourra intégrer pleinement la grande famille qu'une fois qu'il sera marié. Cela étant dit, le mariage n'est permis qu'avec un conjoint ou conjointe à l'intérieur de la communauté. L'endogamie comme moyen de maintenir la pureté et la viabilité de la tribu ou de la langue, reste seule souhaitée.

Signature :
Souvenirs de voyage

Lire plus

Cultive la paix dans ta localité

La paix, ce tétragramme français venant du latin pax, demeure aussi un petit mot dans plusieurs langues. Un petit mot qui pourtant reste le principal facteur qui permet de ressentir la vraie saveur de la vie : le bonheur et l'épanouissement. Associée généralement à la sécurité, elle désigne des rapports entre personnes qui ne sont pas et ne projettent pas d'être en conflits ou tout simplement l'absence de guerre, de violence dans tous ses aspects. Une personne pacifique est pour ainsi dire tranquille, aimable, humble, sociable, solidaire, hospitalière, etc. et surtout conciliatrice (la paix active). La paix emporte toutes les qualités. La paix suppose une situation de vie harmonieuse, de symbiose avec le moindre risque d'hostilités possible et que l'on doit entretenir avec les autres autour de nous.

Apprendre à prioriser la paix.
Naturellement chacun aime la paix : un état de quiétude et d'épanouissement permanent où l'on n'est menacé sous aucune forme, même si certains pensent pouvoir trouver la paix dans le sadisme ou dans la guerre ; comme le dit le dicton "qui veut la paix se prépare à la guerre".
Cependant, malgré la nécessité de la paix, notre intérêt personnel peut facilement se révéler plus important que tout. Quand nos possessions matérielles, notre dignité, notre honneur ou notre amour-propre, bref tout ce qui a un lien avec notre spécificité individuelle ou parfois collective sont affectés, nous pouvons aisément mettre en péril la paix pour espérer sauver ce qui est à nous. Apprendre à prioriser la paix reviendrait à mettre celle-ci au-dessus de tout dans notre vie.
La paix avec nous-même et avec les proches
La paix intérieure
La paix avant d'être extérieure est tout d'abord intérieure ; c'est-à-dire un sentiment de quiétude, de joie et de plénitude durable. Elle peut se manifester par un fréquent sourire d'un cœur jovial, des paroles bonnes et constructives, un état d'esprit positif, optimiste, une grande confiance en soi, etc. Pour se forger une paix intérieure il est tout d'abord impératif d'entretenir une bonne relation paisible avec son entourage en tenant toujours compte de l'autre quand nous agissons mais aussi vivre de manière ordonnée avec soi-même. Les soucis que l'on se fait faire avec les autres ou avec soi-même sont les troubles qui nous brouillent la vie. Conserver notre paix intérieure revient à penser et à contrôler ce que nous disons et faisons et accepter comme tel ce que nous ne pouvons changer.

Nos émotions négatives, un important ennemi de la paix
La colère, la rancune, la jalousie sont des émotions négatives qui peuvent rapidement nous faire oublier l'importance de la paix. Elles révèlent une "faiblesse émotionnelle". La colère est un sentiment de frustration qui met en alerte nos fonctions d'attaque ou de vengeance. Elle peut être éphémère, elle dure un moment et elle est remplacée par la rancune. La rancune, c'est tout ce qui reste si nous nous rendons compte que nous ne pouvons pas régler directement les comptes de notre agresseur réel ou supposé ni par la parole, ni par la force et que nous ne pouvons pas pardonner pas. La jalousie qui est d'un autre ordre, trahit notre incapacité de voir les autres réussir ou d'obtenir ce que l'on ne peut avoir. Ces émotions sont normales, mais à un certain degré elles sont pathologiques, se soldent souvent par la haine et peuvent gravement miner la paix. L' "intelligence émotionnelle" autrement dit la capacité à nous contrôler nous amènera à les dompter. Dans la pratique il s'agit d'apprendre à penser, à réfléchir, à endurer juste avant d'agir. Ce qui nous permettra de bien vivre avec notre entourage.
Cela dit, les attitudes telles que l'arrogance, l'orgueil, la présomption, le mépris, etc. sont des comportements qui suscitent des émotions négatives chez les autres. Se comporter de manière humble, bienveillante, respectueuse et aimable favorise en revanche une paix durable.
La paix dans la famille
La famille est notre environnement social le premier et le plus important : l'unité de base de la société. C'est l'ensemble des personnes avec qui on entretient des relations biologiques et/ou sociales très directes. Les familles peuvent être composées de plusieurs membres mais de nos jours on tend de plus en plus vers des familles nucléaires (couple seul ou avec enfants). La famille joue un rôle de niche écologique pour l'individu ; un havre de bonheur. On y trouve sécurité, confort et joie ; on y croit acquérant les fondamentaux de tout ce dont nous aurons besoin dans la vie : "où peut-on être mieux qu'au sein de sa famille ?" se demande ainsi Jean-François Marmontel. Cependant, certaines familles peuvent être de véritables champs de bataille. Les relations avec le conjoint, les enfants ou les autres membres sont ainsi suffisamment émaillées de conflits dont les causes sont généralement liées à des différences d'humeur, de comportement, de croyances, d'état d'esprit, de génération et surtout d'argent ou d'autorité.
Pour une paix dans la famille, une bonne organisation s'impose avec l'implication et la responsabilisation de tous les membres : chacun étant artisan de la paix. Une bonne communication et l'entente sont les ingrédients indispensables. Le bonheur familial n'émane pas seulement du chef de famille, chacun y contribue en faisant preuve d'amour, de respect et d'indulgence envers tous les autres membres. Favoriser la paix dans la famille c'est promouvoir la cohésion dans la société.

La paix avec les amis
Quand on est "un vrai ami avec de vrais amis", les conflits sont nécessairement minimes et passagers. La paix règne nécessairement. Mais en considérant toutes ces amitiés qui rompent du jour au lendemain et sans faire allusion aux fausses alliances amicales, il devient nécessaire de parler de paix véritable entre amis. L'amitié peut être considérée comme un lien d'attachement profond et désintéressé entre personnes prêtes à se sacrifier chacune pour la cause de l'autre. Les amis, se confient (des secrets et les gardent), se partagent (bonheur et malheur), se protègent et trouvent des solutions ensemble. Ne pas respecter un seul article de ce pacte sacré de l'amitié c'est menacer sa viabilité.
La paix avec le voisinage
Le voisinage c'est les autres avec qui nous partageons le même espace géographique autrement dit ceux qui nous entourent. Ce ne sont souvent pas des personnes dont on a choisies de vivre avec nous. Comme le dit Gilbert Keith, "Nous faisons nos amis, nous faisons nos ennemis ; mais Dieu fait notre voisin".
L'intervention du voisinage quand nous sommes en difficulté peut s'avérer plus rapide que celle de notre parenté éloignée. Ceci est une raison de plus d'entretenir de bonnes relations avec le voisinage, l'homme étant le remède de l'homme. Les problèmes qui nous opposent à notre voisinage sont généralement liés à des différences d'éducation, de personnalité, de croyances, d'ethnies, de races, etc. mais surtout à une atteinte des règles sociales du respect d'autrui, de sa liberté au sens citoyen du terme, de sa dignité et de son honneur. Vivre en paix avec le voisinage, c'est apprendre à connaître son voisin et de respecter ses choix. C'est aussi savoir comprendre, tolérer, pardonner et oublier.
La paix avec les étrangers
D'antan, l'attachement profond aux terres de ses ancêtres amenait les tribus à défendre bec et ongles leur territoire même jusqu'au prix de leur vie. La peur de l'autre était vécue au quotidien du fait que celui-ci pouvait de plusieurs manières constituer une menace : agression, espionnage, accaparement/dominance, brassage, impérialisme, etc. Cependant, à l'issue des nombreuses mutations politiques et socio-économiques qui se sont opérées et le phénomène de la mondialisation, la notion de terre ancestrale perd sa valeur. La terre est devenue l'habitat de tous pourvu qu'on se conforme aux normes d'hospitalité en vigueur d'un territoire d'accueil. Si l'étranger est dès fois redouté, il est aussi généralement très aimé du fait de son désir à choisir le lieu parmi tant d'autres et aussi de sa caractéristique à pouvoir satisfaire une certaine curiosité liée à sa différence. Nouer des relations paisibles avec les résidents étrangers c'est prendre conscience qu'un jour on pourrait résider ailleurs comme étranger.
De paisibles relations dans les réseaux sociaux numériques
Les réseaux sociaux, bien que virtuels, sont sur le point de relayer totalement les espaces sociaux traditionnels : le foyer familial, les groupes de pairs, les places publiques, les cafés, etc. Ils demeurent des moyens efficaces de redynamisation des liens communautaires et de renforcement de l'appartenance au groupe malgré la distance physique. Les rapports communautaires au niveau des réseaux sociaux reflètent généralement ceux de la société. Le sens des relations vont très souvent de l'homme vers la femme, de l'aîné vers le cadet, du citadin vers le villageois, de l'émigré vers la famille autrement dit, celui qui a le plus de chance à s'adresser le premier à l'autre dans un but social suit cette logique. Par exemple quand souvent il est question d'un "cela fait un bail" signifiant un long silence le fautif est souvent l'homme, l'aîné, le citadin, l'émigré, etc.
L'avènement et la généralisation des appareils électroniques et de l'internet rendant possible le développement rapide des réseaux sociaux numériques ont fait cependant l'objet de nombreuses critiques liées à la problématique de leur utilisation abusive ou malsaine. On a vu des couples, des familles, des amitiés ou bref des relations se briser à cause de l'usage fait des réseaux sociaux. S'il en est ainsi, c'est parce que ces espaces de rencontre qui ne sont plus nouveaux constituent de potentiels lieux de conflits plus ou moins sournois. "Là où il y a des hommes, là alternent la paix et la guerre". Le "tout petit monde" (Mercklé, 2004) que constituent les réseaux numériques d'expression sociale est si petit mais particulièrement grand que les dégâts peuvent se révéler très dévastateurs : diffusion d'intimités ou d'informations intimes au monde entier, impostures, escroquerie, manipulations, exhibitionnisme, rencontres malsaines, critiques acerbes, la liste est longue. Une prudence et une responsabilité deviennent dès lors nécessaires pour ne pas devenir victime ou auteur d'un acte malveillant en ligne.
Si nous prenons l'exemple des réseaux sociaux très denses en messagerie tels que watsapp, des frustrations, de la colère, de la rancune naissent très souvent. Avez-vous envoyé un message que votre destinataire a su ou ressenti sans prendre la peine de répondre bien qu'il reste connecté ? S'il n'est pas suffisamment occupé c'est sans doute parce qu'il n'a aucune envie de répondre et de converser. Votre destinataire répond-il aux messages très longtemps après l'avoir reçu ou lu, des minutes, des heures voire des jours après ? Sachez également que quoique puisse être sa raison, c'est parce qu'il n'a pas non plus envie de créer une conversation et encore moins une relation avec vous, l'expéditeur. Avez-vous plutôt reçu une réponse négative, provocatrice, malveillante ou tout simplement avez-vous été bloqué ? Faites-vous partie d'un groupe de discussion où vous subissez ou ressentez en permanence des critiques, des désaccords de la part des autres parce que vous ne participez pas du tout ou pas assez aux discussions ; vous dites ce qui ne plaît pas aux autres, etc. ? Recevez-vous des commentaires déplaisants sur vos postes ou publications ? Voilà autant de questions, autant de problèmes qui découlent des rapports sociaux dans les réseaux numériques. Le premier facteur de paix dans les relations sociales virtuelles est de comprendre que dans celles-ci la personnalité réelle des gens ainsi que leurs comportements naturels sont plus manifestes et plus désinvoltes. Il pourrait juste suffire de faire preuve de discernement, de maîtrise de soi, de maturité et de bon sens. S'efforcer de comprendre, de tolérer et de passer à autre chose est la meilleure façon de vivre dans un monde conflictuel qu'il soit réel ou virtuel.
La paix à l'épreuve d'un monde de différences et de tiraillements
La différence notable entre toutes les créatures terrestres n'est toujours pas perçue comme synonyme de diversité, de beauté et de complémentarité ; c'est très souvent une occasion de division et d'opposition étayée par la boutade "ceux qui se ressemblent s'assemblent" et renchérie par celle qui dit "qui sème la division récolte l'opposition". Si on prend l'unique espèce humaine, les caractéristiques particulières en termes de couleur de peau, de langue, d'occupation géographique, de croyances, d'appartenance sociale, clanique ou tribale, etc. sont de véritables objets de séparation, de discrimination et de xénophobie.
Face à la différence raciale ou ethnique
Le système d'apartheid ou de ségrégation raciale qui a longtemps clivé les populations sud-africaines durant toute la deuxième moitié du 20e siècle et a sévi aux Etats unis depuis le 17e siècle, n'est qu'un exemple manifeste et officiel faisant de la race une ligne de démarcation "du pur de l'impur" pour l'espèce humaine. Pourtant il peut être facile de constater que la race et l'ethnie ne sont que le fruit d'une diversité dont la raison échappe à notre connaissance. Et il n'a pas encore été démontré scientifiquement que la production matérielle ou intellectuelle avantageant ou désavantageant une race ou une autre est le fruit d'une différence biologique ou psychologique. D'ailleurs, le fait qu'un homme et une femme issus de races ou d'ethnies différentes n'importe laquelle puissent se marier et donner naissance à des enfants comme les autres démontre que nous tous sommes d'égale importance au sein de notre espèce.
Comme on ne choisit ni ne mérite notre race ou notre ethnie, la considérer comme une simple différence par rapport aux autres et non comme une valeur objective de supériorité est un facteur de paix. En plus dans un ouvrage Statement on race, d'Ashley Montagu, il est montré que "les différences qui séparent des individus d'une même race ou d'une même population sont souvent plus marquées que les différences moyennes entre des races ou des populations distinctes". Forger la paix c'est d'abord commencer à comprendre les autres, les accepter pour tolérer les actes liés à cette différence qui très souvent n'est rien d'autre qu'une différence de culture.
Les appartenances politiques
Parfois le monde politique regorge de terreurs et d'horreurs : "La politique est une guerre sans effusion de sang et la guerre est une politique avec effusion de sang". Cette phrase de Mao Zédong ne nous a-t-elle pas dévoilés le vrai visage de la politique ? Certes, il ne peut ne pas y avoir de politique puisqu'étymologiquement celle-ci se définit comme "la gestion de la cité" ; autrement dit la manière convenable d'organiser et de gérer un pays, une région, etc et d'assurer son développement. Cependant, si le politique est la gestion de la cité, la politique est le combat que mènent les individus pour conquérir et maintenir le pouvoir. Ainsi pour rendre cette lutte efficace, les gens s'organisent en partis politiques, qui se dressent les uns contre les autres et se livrent une bataille sans merci. Les militants peuvent souvent avoir beaucoup de mal à maintenir l'adversité politique à sa réelle et unique place de lutte idéologique : démonstration des meilleures idées politiques allant dans le sens de l'intérêt général. Au contraire le combat politique envahit tout l'esprit du militant, s'immisce dans tous les sphères de sa vie et se traduit par la haine, la jalousie, la méchanceté, le mépris, l'agressivité, la vengeance, la violence, le mensonge, le vol, la tricherie, la malhonnêteté, l'orgueil, l'arrogance, etc. Ces vices font de la politique un véritable domaine redoutable. Si la politique admet la pratique aussi, on note de plus en plus de débats politiques stériles et très polémiques.
La différence religieuse
Une autre diversité qui traverse la vie humaine se manifeste au sein des croyances. Toutes les sociétés admettent une forme de croyance religieuse plus ou moins élaborée. Ainsi, à côté des grandes religions qui révèlent un Dieu unique foisonnent de multiples d'autres religions souvent à caractère polythéiste. Une moralité très élevée qui participe grandement à l'organisation de la société en spécifiant le bien du mal découle généralement des religions. Toutes pratiquement enseignent des valeurs positives : la paix, la solidarité, le pardon ou la miséricorde, le respect du bien d'autrui et une bonne conduite. Cependant, les religions cherchent aussi à agrandir le nombre de leurs fidèles tout en demeurant pures, protégées de toute souillure de l'extérieur. Il est dès lors normal pour chaque religion de se considérer comme la seule vraie et de ne pas se mêler aux autres voire les laisser croître bien que les côtoyant. Cet aspect les fait entrer en conflits les unes les autres. Et aujourd'hui, avec la recrudescence de l'intégrisme religieux, les affrontements et les terreurs ne manquent pas. La sensibilité de la foi religieuse nécessite ainsi davantage de connaissance religieuse pour mieux saisir la plus grande valeur de la religion qui est la paix. Comme disait l'autre : les gens sont prêts à tout pour leur religion, à insulter, à agresser, à tuer mais sauf à vivre selon leur religion.
L'autorité politique et la paix sociale
Dans un monde où les peuples deviennent de plus en plus libres et souverains du point de vue politique, les soulèvements contre l'autorité sont monnaie courante. Ce sont souvent un moyen efficace de lutter contre une injustice ou de réclamer un droit, bref de faire avancer les choses, dès lors que les procédures légales sont parfois longues et stériles. Cependant le prix à payer peut être cher. Les risques qui en découlent enseignent qu'il faut beaucoup de prudence, de retenue et d'intelligence quand on s'en prend à plus fort que nous pour ainsi nommer l'autorité politique. "L'arbre de la liberté doit être revivifié de temps en temps par le sang des patriotes et des tyrans" dit Thomas Jefferson, troisième président des Etats Unis ; il montrait ainsi le sacrifice de sang qui est parfois nécessaire durant de tels combats. Etre partisan d'un projet de société peut ainsi être une obligation morale, citoyenne, mais les personnalités remarquables telles que Gandhi, Luther King, Mandela, etc. ont immortalisé leur nom en suivant la voie pacifique.
La paix face à un monde de compétition
Face un système socio-économique qui presse tout un chacun à être meilleur que les autres, la tranquillité de la paix est en permanence menacée. Le penseur Marx disait déjà que l'histoire de toutes les sociétés a été la lutte des classes. Ce qui met en exergue le dur combat, la guerre dite ou non dite auxquels se livrent les humais aux quotidien pour espérer recevoir plus d'honneur que les autres. Quoique puisse être le domaine dans lequel nous nous activons, la notion de compétition a envahi l'esprit des gens. Une compétition qui ne rime pas avec performance, mais qui est souvent synonyme d'adversité permanente, de dispute et de tiraillements.
À l'école
Il possible de dire que c'est déjà à l'école que s'installe dans les jeunes esprits l'esprit de rivalité. Travailler dur à l'école et réussir brillamment peut être confondu avec le fait de chercher à devancer tout le monde ; mais la différence est que le second est exclusivement marqué par l'esprit de compétition sans scrupules. Cela se traduit par une façon orgueilleuse de n'être intéressé que par le rang qu'on occupe par rapport aux autres ; ou de se réjouir de l'échec des autres quand cela rend plus considérable notre réussite. De tels états d'esprit peuvent être préjudiciables à la paix puisque pouvant conduire à la jalousie et à la haine. Cela dit, avec la bonne disposition d'esprit, la discipline et l'humilité, les jeunes sont appelés à faire de l'école un lieu de succès pour mieux s'intégrer à la vie.
Au lieu de travail
Certains lieux de travail peuvent être de véritables arènes de combats sournois. Les employés d'un même service ou entreprise travaillant pour la même raison s'affrontent dans une chaude guerre froide ; chacun faisant tout son possible pour se pérenniser ou obtenir un meilleur poste. L'avantage à être efficace et productif qui se mesure dans la manière à faire plus que les autres se solde généralement par une rude concurrence interne pouvant conduire le personnel à une guerre sans limites. Ainsi faire du lieu de travail un havre de paix est une question d'état d'esprit, d'équilibre, de conscience profonde par rapport à la place réelle du travail. Mettre le travail au-dessus de tout et en faire une fin en soi nous empêcheront nécessairement de voir que nous travaillons pour rendre la vie et la société possibles et meilleures.
Au sein de sa génération
Si notre travail nous spécifie à tout temps et finit par être notre moyen d'affirmation, cela impactera inéluctablement dans nos rapports avec les autres et surtout au sein de notre groupe générationnel. Notre catégorie sociale qui nous définira par la suite élaborera le type de comportement à adopter et nous classera sans doute au-dessus ou au-dessous de notre groupe de personnes du même âge. La comparaison avec les individus de sa génération en termes de succès est devenue aujourd'hui l'objet de préoccupation de plus de gens dans le monde et est brandie comme facteur de fierté, et d'excellence ou de médiocrité et de retard. Se considérer comme supérieur aux autres parce qu'on a réussi plus qu'eux n'est pas ainsi une conduite qui favorise la paix. En revanche, se percevoir comme moins important que les autres au point de chercher des moyens de les empêcher de réussir leurs projets n'est pas non plus synonyme de vie paisible.
La paix pendant les moments de rencontre massive
L'absence de points communs du point de vue culturel ou moral peut être source de malentendus et d'intolérance quand des masses de gens sont réunies. Les évènements surtout de spectacle comme les matchs de football, les séances de lutte, les pèlerinages, etc., occasionnent des rencontres de personnes de toute appartenance. Heureusement que ces événements de grande taille sont généralement ceinturés par des services de sécurité. Mais il n'empêche que parfois des confrontations sont inévitables. Dans les évènements de petite taille, les rencontres sont aussi l'occasion pour certaines personnes de faire valoir leur sadisme ou leur penchant à la violence. La volonté de se faire remarquer, de faire spectacle est également pour une grande part à l'origine des affrontements en public. D'autres sont ceux qui tolèrent difficilement, incapables de prendre en compte les nombreuses interactions en actes et en paroles qui découlent des grands groupes. Et moins le groupe est homogène plus ces interactions peuvent être de nature négative.
Les réunions
Les réunions sont des moments de partage et d'échanges d'idées en vue de prendre une décision, d'entreprendre quelque chose, d'améliorer une activité ou de consolider et viabiliser une union. Cependant, des malentendus et désaccords font souvent que des réunions finissent mal. L'absence d'ouverture d'esprit, d'écoute attentive, de patience et l'esprit critique démesuré sont généralement à l'origine des affrontements que cela soit verbal ou physique. Vouloir imposer ses idées, revendiquer son autorité ou son importance sont les types de conduite qui s'opposent à une réunion calme, paisible et constructive.
Les places publiques
Des moments de distraction et de compagnonnage se font beaucoup au niveau des places publiques. On y passe notre temps libre et se ressource auprès des autres quand cela nous enchante. Néanmoins les lieux publics ne sont pas exempts de confrontations. Dans le vif des interactions physiques ou verbales on peut facilement faire tort à l'autre par erreur ou par exprès. Il en est le cas surtout pour ceux qui prennent plaisir à brimer, railler, se moquer des autres sans tenir compte de leur sensibilité. Il faut aussi parler de ceux qui aiment tout simplement semer le désordre, créer des problèmes, faute de quoi leur quotidien ne sera pas animé.
Les évènements de spectacle
Ces évènements englobent les matchs de football, les séances de lutte, de danse, de course, etc. la réunion de supporters de deux ou de plusieurs camps adverses peut susciter beaucoup de susceptibilités. Le devoir du supporter zélé de soutenir son camp peut s'emparer rapidement de son bon sens ou rendre inactif son fairplay.

Les bienfaits de la paix dans ta localité
Une localité paisible est déjà une localité hospitalière et attractive. Quand la paix et la sécurité règnent, les individus s'épanouissent, entreprennent et réussissent leurs projets. Non seulement les autochtones restent mais aussi le milieu attire d'autres personnes qui viennent s'installer et prolifèrer leurs activités. L'entente et l'harmonie favorisent une bonne organisation sociale et tous les secteurs socio-économiques se développent. La vie tranquille et l'esprit serein contribuent à la santé et au bonheur. La solidarité et l'entre-aide pourront ainsi émerger. Sans la paix, il n'y a pas de développement.
L'éducation de base s'avère être le fondement de la personnalité de chacun. Quand la culture de la paix est introduite dans le jeune esprit des enfants, elle peut finir par devenir une valeur intrinsèque de son existence. Des parents consciencieux évitent de ce fait à inciter leur enfant à la vengeance, à la révolte à l'agressivité sous le prétexte que la vie est un combat. Au contraire, ils l'inculquent la tolérance, l'obéissance, la justice.

Lire plus

Blaise Sène, une légende vivante

Cet article décrit brièvement le parcours d'un véritable acteur de développement, Monsieur Blaise Sène de Loul Sessène.

Blaise Sène : une légende vivante
Il peut s'avérer délicat de se lancer dans une entreprise de ce qui pourrait être une louange à un homme encore en vie et à qui l'on voudrait avant tout faire vœux d'une longue et plus enrichissante vie par la grâce de Dieu. Faire face à un homme d'un parcours diversifié et pugnace mis au service du bien-être des gens et décider de porter sur lui un témoignage franc, positif et exhaustif peut également relever de l'audace et suppose notamment un risque énorme. Que cet homme puisse écouter ou lire notre récit de ses actions, la tâche se révèle plus pénible si on sait qu'on parlera entièrement sous son contrôle et celui de nombreux autres témoins potentiels. Qui plus est, l'égoïsme inné de l'homme ou plutôt celui du rédacteur peut faire obstacle, nous rend réticent, laconique voire avare ou tout au contraire on peut facilement tomber dans le travers de l'extrapolation, se verser entièrement dans la subjectivité, l'exagération. Il semble plus aisé de faire l'éloge d'un mort, d'un disparu de quelqu'un en tout cas aux antipodes de notre sphère et dont tout le monde, par chagrin, voudra rendre hommage. Ce qui, néanmoins, atténuera tout le sens de nos beaux témoignages. Qui sait pourtant si le bienfaiteur dont l'œuvre grandiose n'a jamais été reconnue et louée ne mourrait pas de chagrin, de l'indifférence barbare à l'encontre de ses actes et de la part de ses contemporains ? Et qui d'autre aura le cran d'imiter son exemple ? Qui encore pourra apprendre qu'il s'agit d'un noble acte de se consacrer au service de ses semblables, de sa localité, bref de l'humanité, si pour résultat on ne récolte aucune reconnaissance de son vivant ? Sous ce rapport, le présent article peut revendiquer tout son intérêt.
On a coutume de dire que "Les hommes passent mais les institutions demeurent", cependant, certains hommes ne passent jamais, ils sont en leur sein de véritables instituions, des monuments compte non tenu de leur existence physique dont la nature assigne une disparition finale. Ceux qui marquent indélébilement leur temps sont ceux-là même qui s'institutionnalisent profondément. Et pour oser le dire, les actes que pose le dénommé Blaise Sène font de ce dernier un homme en dynamique processus d'institutionnalisation. "Aux âmes bien nées la valeur n'attend point le nombre d'années" disait Corneille. Cet homme a-t-il attendu d'avancer en âge pour suffisamment avancer dans l'œuvre ? Qui est cet homme ? Quel est son parcours, ses réalisations ?, etc. Mais avant tout d'où est-ce qu'il est ?
Monsieur Blaise Sène, un natif de Loul Sessène
Le village de Loul Sessène, bien connu pour sa diversité culturelle profonde a vu naître le 03 février 1955, l'enfant Blaise Sène qui allait plus tard devenir un acteur marquant de sa génération. De prime abord, le village de Loul, avec son complément substantif Sessène, aurait été fondé par un certain homme du nom de Sène. L'histoire à la fois mythique et mystérieuse demeure encore fragmentaire à ce sujet. Mais à tout point de vue, Sessène renvoie à la compréhension : "chez les Sène" ou "appartenant au Sène". Cette conception peut se révéler provocatrice chez les autres noms de famille qui peuplent le territoire, et dont pour la plupart, la lignée tribale existante dans la localité depuis toujours, peut soulever de bonnes objections. Est-ce donc par propriété propre aux Sène ou par convention que le village porte le nom de Loul Sessène ? Si c'est la première, alors fierté au patronyme Sène dès lors qu'en plus, les chefs de village se succèdent depuis très longtemps au sein de cette patrilinéarité : la famille Sène. Ce nom Sène est celui même à sens universel dans l'ethnie sérère. Il est attribué à toute chose, à toute réalité, à toute existence dont même Dieu ("Rog Sen" : Dieu omniprésent). Ainsi donc "Sène" aurait dérivé de "Sen" qui, en sérère, signifierait "nulle part et partout". L'individu qui porte ce nom est alors sans doute censé être partout, de marquer sa présence à tout moment.
Blaise Sène serait-il un ces hommes répondant bien à leur nom Sène ? Il faut vite signaler qu'il est de la grande maison des "Sène" qui abrite et fournit la chefferie du bourg depuis longtemps. Il a donc grandi et reçu la stricte éducation réservée à tout enfant sérère. L'honneur, la pudeur, la vergogne, la dignité, l'honnêteté, la probité et le courage sont les maîtres-mots d'une telle éducation parfois inculquée avec toute la rigueur nécessaire. Cette chefferie qui joue surtout un rôle de tribunal au service des différends entre les individus du village, contribuera aussi à développer le sens de la justice de l'enfant Blaise. Vivant à une époque marquée par l'avènement de l'école dans toute sa splendeur, il embrasse rapidement l'enseignement primaire où il obtient l'entrée en 6e en 1968, année à laquelle, il est appelé à sillonner le reste du Sénégal. Élève modèle, il gravit les échelons sans perdre du temps.
Un parcours divers : une vision unique
Après son entrée en sixième, le jeune élève Blaise Sène intègre le lycée Charles De gaulle de 1969 à 1976 où il obtient son Baccalauréat Série D. Conscient de son besoin urgent de servir comme enseignant au bénéfice du peuple encore victime d'ignorance, il choisit de se former à la faculté des sciences au département des sciences naturelles de l'Ecole Normale Supérieure pour une durée de deux ans. Son premier poste sera dans la région de Fatick où il fut directement affecté comme professeur de sciences naturelles en 1981 au C.E.S. 3 et dans la même année il est redéployé au CES 2, toujours à Fatick. En octobre 1985 il est affecté au Collège d'Enseignement Moyen (CEM) Ahoune Sané de Bignona. En octobre 1989 également, l'enseignant en quête de parcours est affecté au CEM Abdoulaye Mar Diop de Saint-Louis. Et en octobre 1994 son poste suivant fut au CEM de Diofior à environ quatorze kms de chez lui à Loul Sessène. En octobre 1999, le jeune héros de l'enseignement revient dans son village natal où il sera Principal dans le collège qui venait d'être ouvert à la même année. L'acte d'héroïsme qu'il a accompli se mesure à tous les niveaux des différentes étapes conduisant à la mise en place et au fonctionnement de ce collège qu'il dirigera lui-même pendant plus d'une quinzaine d'années. L'unique vision pour un parcours si diversifié, c'est la promotion de l'éducation, facteur clef de développement de tout peuple.
Un acteur incontournable du système éducatif : le Collège-Lycée de Loul Sessène, la pièce à conviction.
Le personnage s'identifie toujours par le nom de Principal dans toutes les sphères et même après sa retraite de l'école depuis 2015, une fonction qu'il a occupée avec détermination pendant un peu plus de quinze ans. Il doit cette distinction aux efforts constants qu'il a fournis pour mener sans faille sa mission. De 1981, année de sa première fonction comme enseignant à 2015, année de sa retraite, Monsieur Sène a consacré ainsi trente-cinq (35) ans de sa vie à l'éducation de son pays. Trente-cinq ans de carrière à l'école révèlent un amour sans partage pour ce métier. Monsieur Sène est plein d'ambitions, pétri de valeurs éducationnelles. Il est engagé et très déterminé non seulement pour la réussite de son établissement qu'il a toujours choyé mais surtout pour la réussite individuelle de chaque élève à son giron ou plutôt de tout individu en phase d'apprentissage. Ceux qui ont, une fois, eu Monsieur Sène comme professeur dans une salle de classe peuvent tous témoigner de l'enthousiasme du pédagogue, de la volonté de cet enseignant chevronné. Il expliquait ardemment jusqu'à se verser dans la langue locale pour s'assurer une meilleure compréhension de l'ensemble de la classe. Il pouvait revenir plusieurs fois sur le même fait, jusqu'à articuler syllabe par syllabe l'unité à enseigner pour chasser tout rudiment de compréhension sur l'esprit de chaque l'élève. Aucun élève n'était laissé en rade, du plus fort à celui dit plus nul. Sous cet angle, il était un enseignant modèle, doté d'une pédagogie perfectionnée. Son art d'enseigner a été motivé par sa bonne volonté.
Ses cours étaient loin d'être ennuyeux, ce qui faisait deux heures me paraissait comme trente minutes, tellement c'était rapide à mes yeux, on ne voulait pas que le cours finisse. Ce qui veut dire que chacun dans la classe comprenait très bien L. S., ex-élève.
Les témoignages à ce sujet ne manquent pas. Il a enseigné de nombreuses générations d'élèves. Et chacun de ces élèves pourrait établir un bilan édifiant sur la qualité professionnelle très remarquable du personnage. On peut juste ajouter le long témoignage suivant :
Ce que je retiens de M. Blaise Sène, faapa Sène comme on aime toujours l'appeler, c'est que c'est un homme multidimensionnel. Faapa Sène le grand pédagogue : c'était un enseignant qui vivait son cours de sorte que ses gesticulations attiraient toute l'attention des apprenants que nous étions. Il savait également motiver les élèves qui travaillaient bien et encourager les autres à faire pareil. Les exemples qu'il prenait pour illustrer son cours, il les tirait de ce que nous savions. Faapa Sène le Principal : il était difficile au début de faire la différence entre faapa Sène l'enseignant et faapa Sène le Principal. En effet, M. Sene venait très tôt à l'école pour s'occuper de son administration avant d'aller faire ses cours. Il assurait pleinement ces deux Fonctions de sorte qu'il était irréprochable dans l'une ou dans l'autre. Faapa Sène le Principal et parent : un jour, alors qu'à la radio, j'avais entendu parler de débrayage des enseignants d'un syndicat, une mauvaise idée m'était venue de ne pas aller à l'école. Malheureusement pour ma petite personne, il y avait beaucoup d'absents au cours. On devait avoir cours avec un certain Monsieur Diouf. Ce dernier avait donc organisé un devoir surprise pour sanction. Le lendemain, quand je suis venu à l'école, on m'a informé que les gens qui n'étaient pas la hier allaient avoir zéro. Après, on me convoqua au bureau du principal où il y avait M. Diouf, M. Ndiaye et M. Blaise Sène. Quand ils m'ont demandé le motif de mon absence, je leur ai que c'est parce qu'il y avait débrayage. Le Principal me rétorqua, "es-tu Secrétaire général de syndicat? De quel syndicat s'agissait-il ?" C'est là que j'ai su qu'il y avait plusieurs syndicats dans l'enseignement. Ils ont après attiré mon attention sur le fait que j'étais un bon élève et que je devais avoir des comportements responsables et qu'ils comptaient sur moi et les autres comme J. S. pour de bons résultats au BFEM. Ça m'avait tellement touché que je ne m'étais plus absenté tout le restant de l'année. On était à moins de deux semaines de l'examen blanc. El. T. ex élève
No comment pour ce qui est de ce commentaire. Mais ce qu'on retient surtout c'est qu'en plus de sa pédagogie, de sa rigueur et fermeté, il pouvait être très doux et pousser à l'action par la méthode sympathique. Il est comme ce père comme l'appellation Faapa Sène l'indique ; ce père qui doit être ferme si les circonstances l'exigent, mais aussi doux et aimable pour toucher le cœur des gens bien disposés.
Voulant déposer un moment la craie pour mieux booster l'enseignement avec ses deux mains, Monsieur Sène s'imbibe entièrement dans l'administration scolaire. Il est arrivé à bout de cet effort après une longue lutte sans répit qu'est la construction du collège de Loul Sessène.
Le CEM de Loul Sessène a ouvert ses portes en octobre 1999 avec Blaise Sène comme premier Principal. Il joua un rôle prépondérant, joignant toute son énergie à un combat sans merci pour la construction et le fonctionnement du collège. Ainsi institué, les bons résultats aux examens de BFEM qu'a toujours connus l'établissement ne peuvent être attribués à Monsieur Sène qui a su manager une équipe pédagogique vouée et zélée. Jusqu'à 2015, année de sa retraite, il s'est battu bec et ongles, s'est donné corps et âme pour une école louloise développée. Il laissa ainsi en place un beau lycée qui naquit de ses propres entrailles et dont on baptisa joliment du nom de son géniteur : Lycée Blaise Sène.
Un homme multidimensionnel, un travailleur polyvalent
Les talents de Monsieur Blaise Sène ne se limitent cependant pas au monde scolaire, ils s'étendent sur plusieurs autres dimensions. Tout jeune, il laissa une marque indélébile dans le monde du sport notamment le football. Il fut compté parmi les meilleurs de sa génération pour ce qui est des matches de "navétanes" (activités de vacances scolaires) qui animaient et vivifiaient les villages. L'histoire de l'équipe du village maintient à jamais son nom sur le tableau d'honneur.
Mais ses occupations d'ordre intellectuel ont été des plus marquantes qui soient dans l'histoire de la communauté. Il sera successivement ou en même temps 2e vice-président du conseil rural de 2002 à 2014, officier d'Etat-civil pour la communauté rurale pendant cinq ans. Il a été membre des équipes enseignantes du Sénégal, initiateur du président de l'Association des Parents d'Elèves (APE) du centre de formation professionnelle de Loul Sessène. Il fut secrétaire administratif du comité de développement sanitaire de Loul Sessène et a été décoré d'une médaille en décembre 2017. Il était le président du collectif des chefs d'établissements de l'axe Ndiosmone à Palmarin pendant dix ans entre autres fonctions qu'il a occupées avec engagement.
Et en plus de tout cela, il fait preuve d'un engagement politique total. Son militantisme dans ce domaine a marqué toute sa carrière professionnelle. Il se caractérise par une fidélité et une loyauté considérables au parti politique pour lequel il a toujours œuvré. La face politique de l'homme pourrait en elle seule faire l'objet d'un livre entier.
Pionnier et pilier de l'ASC Sumkaré de Loul Sessène
La très connue ASC Soumkaré de Loul Sessène doit beaucoup de son existence à Monsieur Blaise qui fut son premier vice-président et deuxième président ; il est ainsi situé à la base de la fondation de ladite structure. Cette ASC, aujourd'hui, s'affirme sur la scène nationale de par la richesse et la variété de ses activités socioculturelles qui lui ont valu, en 2014, l'inscription sur l'agenda culturel national. Chaque année elle organise, entre autres, une séance traditionnelle de lutte et 72 heures culturelles et sportives qui comptent très souvent parmi ses invités d'honneur le ministre de la culture du pays et d'autres grandes personnalités. En plus d'avoir le mérite de faire partie de ceux qui ont guidé les premiers pas de cette dynamique association qu'il a dirigé lui-même pendant presque vingt (20) ans, Blaise Sène demeure un membre actif de cette structure. Aujourd'hui encore il tient fermement la main à cette ASC dans l'espérance de la voir un jour se hisser à l'échelle internationale. Il est ainsi auteur et acteur de l'ASC Soumkaré de Loul Sessène.
Un homme connu et reconnu
De par ses pensées, paroles et actions, Monsieur Blaise Sène est ce personnage connu et reconnu un peu partout. Il s'impose par son humanisme remarquable mais aussi par son caractère ferme qui consiste à dire non s'il le faut. Là où se regroupent deux ou trois individus pour analyser et décider, Monsieur Sène apporte son grain de sel, expose sa vision des faits sans détours mais surtout s'oppose sans états d'âme à la moindre apparence d'injustice ou d'inconvenance. Cette fermeté de l'homme lui vaut un respect profond de la part de ses contemporains. Son engagement dans la société est sans faille. Là où l'on discute également de quelque chose allant dans le sens du développement de la société, de la localité, Monsieur Sène est aussi nécessairement présent et partant. Il est ainsi membre très dynamique du conseil municipal où il défend ardemment ses idées et oriente toujours vers l'innovation. Il prône un développement équitable, respectueux de la dignité de l'homme. Il s'est bâti ainsi une renommée très étendue. Il a fini par devenir l'élément d'identification du village de Loul Sessène. Très souvent quand on prononce le nom du village partout où on se présente comme habitant de Loul Sessène, la question qui suit est généralement "Loul Sessène où habite Blaise Sène ?" ce qui débouche toujours sur une bonne discussion. Et l'interlocuteur ne tardera pas à dire : "Blaise Sène, je l'ai connu tel…, on s'est rencontrait tel…, il a fait tel pour moi".
Un jour, pendant que je me trouvais dans un lieu peu fréquenté à Dakar, j'ai rencontré un cadre de la santé. Quand je lui ai appris que j'habite à Loul Sessène, la question immédiate qu'il m'a posée était si je connaissais Blaise Sène. Pendant que je répondais par l'affirmatif, il m'a fait connaître qu'il l'avait rencontré dans le cadre atelier à Loul et que par la suite Blaise les avait reçus (lui et chez ses compagnons) chez lui et avec une très grande hospitalité. D. N.
Cela nous apprend surtout sur la générosité de l'homme et sa volonté de servir les autres sans distinction aucune comme il convient à toute personne imbue de valeurs humaines. Et quelques-uns de ses actes de générosité connus ne sont que la partie visible de l'iceberg. Un certain homme témoigne :
Le lien de reconnaissance qui me lie à Blaise Sène est né le jour où j'allais nécessairement passer la nuit loin de chez moi parce que je cherchais un document administratif, et par bonheur ce jour-là il était de passage (…). Depuis ce jour, je suis reconnaissant de lui.
La fondation lutte contre la mortalité maternelle et néonatale : l'œuvre humanitaire de l'homme.
La carrière de l'homme ambitieux ne s'arrête pas au domaine scolaire. Se reconvertissant aux œuvres caritatives, il réalise la fondation combattant la mortalité maternelle.
"Ne plus mourir en donnant la vie", ce vibrant slogan de la fondation en question renseigne sur une facette importante de la personnalité de son fondateur, mais certes aussi une histoire particulière qui lui serait arrivée. Sa sensibilité sur un fléau universel qui gangrène aujourd'hui le pays se manifeste à travers cette fondation. Sauver la vie maternelle est d'une noblesse inégalable. Cette fondation produit déjà de bons résultats dans certains villages. Elle a déjà sauvé des bébés en contribuant considérablement à la mise en place de conditions favorables garantissant la vie et la santé aussi bien du bébé que celles de la maman.
Cette fondation a valu à Monsieur Sène, la considération d'un des plus grands humanitaires de la région. Les actes de remerciements et de gratitude ne cessent d'être formulés à l'endroit du philanthrope.
Merci beaucoup Monsieur le Principal pour cette fondation. Cela prouve que toutes vos actions réalisées ont été fécondes, c'est pour cela que personne ne conteste votre [grandeur]. Vos œuvres resteront gravées dans la mémoire de tout le monde. Car au lieu de se servir, vous avez servi le peuple D. F.
Merci Beaucoup Monsieur Sène, toujours dans sa vision. Décidément vous ne connaissez pas la retraite. Effectivement les grands hommes ne vont jamais à la retraite. Vous faites partie de ces grands hommes qui marquent l'histoire. Que Dieu vous garde encore longtemps parmi nous pour qu'on finisse par s'inspirer de votre sagesse. P. S.
De partout on entend parler de vous surtout dans la cour des grands. Merci pour ce que vous êtes en train de faire pour notre cher village Loul Sessène. G. B.
Des "taudis" à la place de "châteaux"
Dans un monde marqué par un matérialisme extrême, chacun, aujourd'hui, motivé par son intérêt personnel court sans cesse derrière l'accumulation de richesses. On a fini par croire que savoir rime avec avoir et que la fonction est une occasion de ponctionner les biens communs. Réussir est finalement compris comme bâtir, ériger des châteaux et des tours, être le premier consommateur des matériels de derniers cris, s'enrichir sur le dos des autres, se servir des autres au lieu de les servir. Un tel état d'esprit est de toute évidence ignoré de Monsieur Sène. L'homme semble, au contraire, caractérisé par un ascétisme manifeste, une probité notoire. Sa volonté de servir les gens et non de se servir de ce monde se révèle entièrement à travers ses décisions :
Blaise Sène pourrait devenir très riche, s'il le désirait, explique un compagnon proche de lui. Il a même décliné un poste politique très prometteur, on l'a proposé la possibilité d'entrer dans un cabinet ministériel, et il dit non sans hésiter ; et tout cela pour se consacrer à sa fonction scolaire. M. D.
Un modèle pour les jeunes
Lors de la cérémonie de nomination du CEM-Lycée de Loul Sessène, ayant légitimement pris le nom de Blaise Sène, les jeunes ont trouvé la belle occasion d'exprimer à combien ce personnage était une référence pour eux, un modèle parfait d'acteur de développement.
 "Il est une icône pour la jeunesse
 Il est engagé, il porte un amour inouï pour sa localité, il est un vrai citoyen
 Il est prêt à mourir pour sa localité
 Il s'est battu pour sa localité, c'est un vrai combattant.
 C'est un homme humble et modeste au service de son terroir, c'est un serviteur infatigable.
 Il est un père de famille qui rassemble
 Il est un défenseur inégalable de l'intérêt général
 Il est un philanthrope, un visionnaire, un homme d'une générosité incommensurable ; un homme d'une dimension inestimable". Anciens élèves.

Ce sobre article ne saurait prétendre retracer la vie de Monsieur Blaise Sène dans toutes ses facettes. L'homme, qualifié ici de légende, a si bien exercé et entrepris de choses que si on les écrivait dans le détail, on remplirait des pages et des pages.
Longue vie à Monsieur Sène !

Alphonse Niane, Psychologue conseiller

Lire plus

Examens et concours nationaux entre échecs et prénotions dans la zone orientale : les jeunes découragés.

Citation :
Un concours doit être l'aboutissement d'un projet personnel pertinemment élaboré, longtemps muri et rigoureusement préparé

L'éloignement des régions de la zone orientale, précisément Tambacounda et Kédougou, ne se conçoit pas seulement en termes de distance géographique et de particularités climatiques. Leurs populations se sentent en générale isolées et distantes de tout ce qui se trame dans la capitale, trop perçue comme le cœur du Sénégal. Un cœur dont l'élément vital qu'il pompe arrive tard ou jamais dans cette partie, souvent oubliée, de l'organisme du pays. En dehors des autres domaines socioéconomiques peu valorisés et peu promus faute de pouvoir être suffisamment alimentés, le secteur de la participation volontaire aux concours et examens nationaux est violemment touché, subissant davantage les durs contrecoups du fort taux d'échec observé chaque année.
Un concours doit être l'aboutissement d'un projet personnel pertinemment élaboré, longtemps muri et rigoureusement préparé. Les psychologues conseillers des régions de Tambacounda et de Kédougou, dans de le cadre de leurs missions d'information et d'orientation, sillonnent la zone tout entière ratissant l'ensemble des collèges et lycées qui s'y trouvent. Cependant, ils sont confrontés au quotidien aux insurmontables objections, réticences et velléités de beaucoup de jeunes en dépit de la forte sensibilisation sur l'importance surtout des concours. Cette réalité est plus radicale dans les communautés plus éloignées de la capitale régionale, qui sont enclavées ou difficile d'accès à cause de voies routières peu praticables. En plus d'être souvent peu ou pas informés, les jeunes de la campagne voient rarement la nécessité de parcourir des kilomètres pour s'inscrire et subir les épreuves d'un concours dont la probabilité de réussite est perçue comme quasi-nulle.
En effet, les concours s'affichent toujours comme un domaine de compétition dans lequel doivent s'affronter ceux qui ont les moyens financiers et disposent de connaissances haut placées dans le circuit administratif, capables de les porter un coup de pouce. Manquant de confiance en eux même ou au système, la plupart des jeunes ne se sentent pas concernés, si ce n'est par "obligation" ou par "manque de choix" qu'ils décident enfin de "tenter leurs chances". Ainsi, les résignations d'avance ne manquent pas surtout au moment où ils s'inscrivent : "je veux juste tenter ce concours…", "Je le fais parce que je n'ai pas le choix…" ou encore "Untel m'a demandé de faire ce concours…". On note un très faible taux de participation pour des milliers de jeunes ayant le BFEM et préférant conduire des motos Jakarta, penser à émigrer ou seulement rester chez eux, sans compter les milliers d'autres (3250 titulaires de BFEM en 2017) qui engorgent continuellement les lycées.
Les raisons d'un tel état d'esprit sont multiples : beaucoup de jeunes sont d'avis que seuls les candidats de la région de Dakar et des alentours présentent les meilleurs profils : ils reçoivent un enseignement de qualité, disposent de possibilités de suivre des cours d'encadrement et connaissent mieux les réalités, ont un accès facile à la documentation et sont beaucoup mieux informés que les autres. Toutes leurs chances sont donc réduites s'ils doivent "entrer en compétition avec des candidats d'une si grande préparation". Et comme si ces conjectures ne suffisaient pas pour décourager les candidats, le fort taux d'échec qui s'observe vient confirmer l'hypothèse. Par exemple pour plus de 500 candidats inscrits au concours du CNFP, le plus ciblé de la zone, dans la région de Tambacounda en 2017, seuls deux ont été retenus pour admissibilité.
Les psychologues conseillers sont donc confrontés à la nécessité urgente de déconstruire ces préjugés des jeunes, sauf que cela demeure un travail de longue haleine. Il est donc grand temps que les autorités se joignent à la tâche.
Il est possible même pour tous les concours, que le nombre de places mises en compétition soit révélé à l'avance pour que les candidats puissent estimer leur probabilité de réussite. Une autre solution consisterait à mettre en place des quotas pour chaque région pour éviter les zéro admis dans des régions comme Tambacounda. Toujours dans le cadre de favoriser l'égalité de participation pour tous les concours nationaux, Tambacounda pouvait être érigée en centre pas seulement pour certains, mais pour tous les concours et examens.

Signature :
psychologue conseiller

Lire plus