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André Polard

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André Polard

Descriptif auteur

Psychanalyste, je m'intéresse à l'écoute attentive de la personne qui souffre d'épilepsie qui demeure un Sujet de l'inconscient mais aussi le sujet d'un corps, d'une culture.
Un "dispositif" évitant l'incarnation du sujet dans l'épilepsie est proposé comme faisant partie de l'accueil des premières crises en particulier.
Le parcours qui mène à cette conception est développé dans cet ouvrage qui résulte d'une Thèse universitaire.
Je retravaille actuellement à la question de l'écriture de l'histoire de l'épilepsie et celle du Récit.


Né en Bretagne, je suis psychanalyste au Mans où je réside depuis une trentaine d'années en restant attaché à ma terre natale et aux valeurs qui s'en déduisent.

Titre(s), Diplôme(s) : doctorat universitaire

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AUTRES PARUTIONS

comme co auteur
épilepsies de la petite enfance
revue contraste N° 38
éd. Erès

LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR

la presse parle de l'épilepsie profane
Articles de presse

la presse parle de l'épilepsie profane

LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Le Parasite ARTICLE ATELIER Le Parasite,quand l'épilepsie s'installe.......

Au fil du travail d'écoute attentive de l'épilepsie
Une des questions majeures est celle de la permanence d'un parasite qui s'installe dans la vie psychique en tant qu'il est inassimilable.

Il ne s'agit pas ici de l'atteinte neurologique éventuelle, du traitement ou des crises qui ferait parasite à la vie de la personne dirait on ici. Ceci bien sûr est patent et pourrait être abordé de même que la notion capitale plus qu'il ne semble de l'entourage.

Non il s'agit du fait que l'épilepsie fait parasite à la vie du Sujet dans sa globalité y compris donc sa vie psychique.

Je vais parler ici sans précaution.
La névrose, la psychose même font parasite.Sont toujours là présentes;

je ne peux me défosser de ce qui gouverne pour les grands itinéraires favoris ma vie psychique.
On sait pourtant que la "métabolisation" (le terme est for)t est possible. Çà circule.
Ce qui est en question ici c'est l'installation d'un parasite qui ne se soumet pas aux mêmes règles de "circulation".


Peut-on considérer que l'installation de ce parasite résulte du trauma de la crise et du traumatisme qui en résulte? ceci nécessitera une étude précise partant d'une mise en place de ces deux notions.

Le post-immédiat de la crise, sa prise en considération en tant que processus dynamique est à prendre en compte dans sa globalité.

Des gestes élémentaires comme signifiants potentiels,à la période d'apparente incommunicabilité, le sentiment d'étrangeté à l'apparition de l'autre à nouveau présent et les premiers"énoncés" d'une expérience subjective au sens fort de ce terme, c'est à dire unique et vécue par le seul sujet.
Voici jetés les premiers termes d'un travail à mener sur la situation de l'immédiat après crise.
Le travail d'Hélène Oppenheim sur le réveil de coma est ici précieux.


Qu'est ce qui caractérise le traumatisme

le terme "traumatisme" emprunté à la pathologie chirurgicale désigne un événement brutal et violent faisant irruption dans la vie psychique qu'il bouleverse (Navarre C., 2001).




LouisCrocq considère que

"le traumatisme psychique ne se réduit pas seulement à sa composante énergétique d'effraction des défenses psychiques, mais il implique aussi une expérience de confrontation soudaine avec le réel de la mort (notre propre mort ou la mort d'autrui), sans médiation du système signifiant qui dans la vie courante préserve le sujet de ce contact brut. Face à la révélation de la mort vraie, surgit l'expérience fondamentale d'effroi, de néant et de non sens dans une existence jusqu'alors adaptée. Cette confrontation soudaine et intense est le point central des processus psychopathologiques observés au décours d'un traumatisme".

La question majeure est de savoir dans le cas de l'épilepsie si la crise d'épilepsie peut être considérée comme un événement brutal et violent faisant irruption dans la vie psychique qu'il bouleverse..

Catherine Malabou apporte ici une première formulation:

les dommages cérébraux sont bien eux aussi des évènements, qui en tant qu'ils affectent l'identité psychique du sujet, révèlent une certaine articulation de l'exogène et de l'endogène. mais cette articulation a ceci de singulier que toute herméneutique est impossible. en effet dans le cas d'une lésion cérébrale,par exemple,le caractère extérieur de l'accident reste extérieur au psychisme lui même. Il reste comme extérieur à l'intérieur; il demeure inassimilable."

louis Crocq reprenant le modèle freudien déclare; "ce qui fait trauma c'est donc la surprise et l'effraction des défenses. Car le second terme du trauma est l'effraction de la "barrière des défenses" par la violence des excitations attenantes à l'évènement traumatisant,qui pénètrent au sein du psychisme où le souvenir de la situation va demeurer comme un parasite, continuant à y exercer ses stimulations nocives et provoquant de la part de l'organisme de vains efforts d'assimilation et d'expulsion".

C'est ici que vient à se préciser la possible installation d'un Parasite présent dans la vie psychique du sujet en tant qu'inassimilable.

Est -ce alors le produit d'une confrontation avec le Réel. On ne peut que s'intéresser aux formulations qui concerne la notion de Réel pour ce qui concerne la Crise dont le sujet ne peut parler sans que pour autant le continuum de la vie psychique n'y soit affecté sinon que par un Vide.

Le terme de'Réel' ne fait pas référence à une notion réaliste, à un postulat sur le monde. Que l'on parle du monde tel qu'il est perçu par l'homme ou du monde tel qu'il existerait en-dehors de toute perception,que du contraire. Dans une approche qui pourrait sembler paradoxale, Le Réel, pour Lacan, est toujours défini comme l'impossible.
Le Réel est impossible à voir, à dire ou à entendre (puisque'voir','dire' et'entendre' impliquent une symbolisation) ; le Réel c'est du "toujours-déjà-là", il "cause tout seul", c'est "une ponctuation sans texte". Le sujet baigne dans le Réel, ou plutôt baignerait dedans sans la barrière du Symbolique...

Il est sans doute difficile de comprendre qu'un de ces trois registres ne puisse se définir sans un autre mais c'est justement une idée fondamentale de la pensée lacanienne : les trois registres ne tiennent que s'ils sont intriqués...
Ça n'est sans doute pas très clair mais ça ne peut pas l'être avant que nous ayons abordé les deux autres registres, j'espère que les choses s'éclairciront quelque peu une fois que nous aurons bouclé la boucle.."

un travail sur Réel, Imaginaire et Symbolique aurait ici sa place,il pourra faire l'objet d'un développement ultérieur...........


.



Après ces précisions une remarque de catherine Malabou m'est apparue également utile concernant l'expérience subjective du sujet,ici conscient.

"Traditionellement la notion d'autoaffection désigne en philosophie la manière originaire et paradoxale dont le sujet s'éprouve comme identique à soi en s'adressant à un autre dans l'étrange espace de son "for intérieur".IL s'agit d'une sorte de toucher de soi primordial- le sujet se sent, se parle,s'entend parler, éprouve la succession de ses états de conscience.".....................
"l'autoaffection cérébrale n'est pas de même nature que l'autoaffection du sujet tel que les philosophes la définissent...........personne ne sent son cerveau,personne non plus ne peut en parler, l'entendre parler ni s' entendre parler en lui,on pense ic i aux caractéristiques du Réel. Je ne vois pas... l'autoaffection cérébrale s'accompagne paradoxalement et nécessairement d'une cécité d'une impassibilité du sujet conscient à son égard.
Si le sujet peut se toucher lui même c'est bien grâce au cerveau:le premier contact avec soi qu'est l'homéostasie rend cette autointerpellation possible. Mais en même temps,cette sollicitation originaire se dissimule dans cela même qu'elle rend possible. Dans mon for intérieur, mon cerveau n'apparaît jamais. Le cerveau s(absente même de sa présence à soi.il n'est accessible qu'aux techniques d'imagerie cérébrale. Et de cette objectivation, il n'y a pas de subjectivation possible

On comprendra aisément les particularités rencontrées dans l'écoute du sujet de l'épilepsie concerné par le surgissement de l'évènement épileptique, de l'évènement crise.




Pour résumer donc



la confrontation entre la neurologie et la psychanalyse est à poser dans les termes définis au début de ce texte au titre que leurs fondements et méthodes sont radicalement différents. Ces deux disciplines se rencontrent concernant l'évènement crise à propos d'un sujet.

Il n'existe pas de recherche systématique qui concerne le post-immédiat de la crise en tout cas pas, articulant ces deux pratiques.(neurologique et psychanalytique)


Les notions de traumatisme,de Réel,de continuité de la vie psychique sont utiles pour avancer dans la question posée par la modification de la vie psychique du sujet,confronté en particulier,à la survenue de la crise épileptique.

Je porte maintenant un intérêt accru sur la Fonction narrative, distinguée bien évidemment du travail de la séance, connaître "un p'tit bout" de ce travail est sans doute nécessaire pour poser clairement cette distinction.
On n'oubliera pas de même le travail de Lucien Mélèse sur les particularités de l'analyse en matière d'épilepsie.

Reste à poursuivre.....................


J'accueillerais ici tous les points de vue avec beaucoup d'intérêt cet article étant une sorte de chantier de travail.

andre.polard29@orange.fr

Signature :
André Polard

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