
Jacques Fabrizi
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Descriptif auteur
Jacques Fabrizi est fils du déporté Antoine Fabrizi, survivant du camp de concentration de Buchenwald. Il exerce la médecine générale en cabinet libéral. Sa formation en soins palliatifs et accompagnement, ainsi qu'en psycho-oncologie clinique, l'amène à développer une réflexion inédite à travers la thématique du regard et des incidences inconscientes dans la relation soignant-soigné. Fasciné par l'oeuvre de Jean Rustin, il établit un parallèle entre sa peinture et l'univers des soins palliatifs. Il est leader accrédité de la Société médicale Balint.
2011 Accréditation en tant que leader de la Société Médicale Balint
2009-2010 DU de Psycho-Oncologie Clinique Université de Paris-Descartes
Depuis 2009 Membre du groupe Balint de Thionville
2006-2008 DIU de Soins Palliatifs et Accompagnement Faculté de Médecine de Reims Institut Jean Godinot (Dr Neuve-Eglise-Mme Derzelle)
21 novembre 2007 Qualification de spécialiste en Médecine Générale
26 juillet 2006 Attestation de Formation Validante de médecin coordonnateur en EHPAD - Cycle de Gérontologie clinique du médecin généraliste
1994 Participe activement à l’enquête « Actes et Fonctions du Médecin Généraliste dans leurs Dimensions Médicales et Sociales » conduite par la SFMG-CEMKA-MG-FORM
11 février 1992 Qualification en Médecine Générale
De 1989 à 1994 Membre du groupe Balint de Thionville
23 juin 1982 Attestation d’Etudes de Pédiatrie Préventive
2 avril 1982 Diplôme d’état de Docteur en Médecine
Structure professionnelle
:
12 rue Saint Louis
54400 Longwy
Titre(s), Diplôme(s) : Médecin spécialiste en médecine générale DIU de Soins Palliatifs et Accompagnement et DU de Psycho-oncologie clinique
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LES CONTRIBUTIONS DE L’AUTEUR
LES ARTICLES DE L'AUTEUR
Libérer la parole et notre regard sur la fin de vie
Il y a des livres qui marquent et vous changent pour le reste de votre vie. Déjà-presque-mort mais encore-si-terriblement-vivant de Jacques Fabrizi, qui vient de sortir aux éditions L'Harmattan, est sans conteste de ceux-là. L'auteur est médecin généraliste depuis une trentaine d'années à Longwy. Et il offre dans cet émouvant ouvrage, à mi-chemin entre le récit autobiographique, l'oeuvre philosophique et le rapport d'étude médical une impressionnante réflexion sur la fin de vie, l'art, la transmission familiale et l'expérience des camps de concentration, rien que ça.
" J'étais en train de rédiger mon mémoire de soins palliatifs sur "le regard des soignants sur les êtres en fin de vie" à la faculté de Reims, et j'accompagnais mon père à domicile dans ses derniers instants de vie quand l'idée d'y intégrer des choses de l'ordre de l'intime m'est apparue, pour en sortir un livre plus fort. En France, la fin de vie est un sujet tabou, qui dérange. On peut en citer comme causes la perte des rituels, mais aussi les progrès de la médecine : les gens n'acceptent plus la mort. Elle est devenue anormale ", explique ce spécialiste en soins palliatifs et en psycho-oncologie (prise en charge psychologique des patients atteints de cancers), fils d'un résistant communiste survivant du camp de concentration de Buchenwald.
L'homme souligne donc avec force références philosophiques l'importance de changer notre regard sur ceux qui s'apprêtent à nous quitter à jamais, encore " si-terriblement-vivants " comme il le dit, de respecter leur choix de quitter ce monde chez eux, de ne pas avoir peur de cette situation, de les écouter et d'échanger avec eux en somme, pour "libérer la parole. "
Le silence de Buchenwald
" Parler de la mort avec eux est très difficile, mais essentiel. Il s'agit pour nous de ne pas passer à côté des choses, même si on n'y est pas préparé. Quand on y arrive, je le sais pour le vivre tous les jours depuis de nombreuses années, il se passe des choses inouïes. S'ils ne prennent pas la parole, ils s'en vont sans avoir dit ce qu'ils avaient sur le coeur. Et parfois, des problèmes psychologiques se créent suite à ce silence. Dans les hôpitaux français, on note un fort manque de moyens et de formation, et l'humanité des pratiques en souffre. Ce qui porte en retour atteinte à la dignité des mourants. "
Jacques Fabrizi intègre dans sa réflexion le silence qui l'a interrogé toute sa vie : son père n'a jamais réussi à transmettre oralement ce qu'il a vécu à Buchenwald, au contact des nazis qui niaient le regard, l'image et par là même l'existence des prisonniers. Il le fera avec ses amis, mais pas avec son fils.
Et puis il y a ce peintre aussi, Jean Rustin, dont une partie du travail concerne la représentation de personnes malades, ou en fin de vie, ce qui lui a valu nombre de critiques violentes. " Je fais de son art une lecture palliative. " En filigrane, la question de l'euthanasie est abordée.
Une dizaine d'années de psychanalyse personnelle et quatre ans d'écriture ont été nécessaires à Jacques Fabrizi pour sortir ce livre passionnant et singulier. Un " singulier voyage", " c'est le titre que je voulais lui donner au départ ", qui nous questionne sur le sens de la vie et libère la parole sur la mort
Signature :
Bonetti Sébastien Le Républicain Lorrain le 10-09-2012