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Joseph Servat
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Descriptif auteur
Titre(s), Diplôme(s) : Philosophie, théologie
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LES ARTICLES DE L'AUTEUR
Réflexions sur 60 ans de service du Peuple de Dieu
" Allez donc, de toutes les nations faites des disciple
je suis avec vous jusqu'à la fin des temps.[1] "
Les onze disciples se rendirent en Galilée, terre de pauvres, donc de travail et de luttes pour la vie. C'est là que d'une manière particulière nous avons été envoyés après notre ordination en 1947. C'était après les années de guerre, de dures restrictions,de maladie, d'expériences qui m'avaient conduit aux chantiers de jeunesse, puis à la vie commune avec des guérilléros républicains espagnols dans une mine pyrénéenne à 2000 mètres au Puymorens. En absence illégale- légalement il aurait fallu être en Allemagne- je suis revenu dans mon pays d'origine, en attendant que le séminaire veuille nous accepter. Tout ce temps n'avait pas été perdu. Il m'avait mis en contact avec les jeunes de l'Action Catholique surtout rurale (JAC et MFR) dans ma famille et la région de Saint Girons. Toutes ces aventures ont changé ma vision sur Jésus Christ et son Eglise. Saisi par l'Esprit, j'étais décidé à me donner pleinement à lui mais exclusivement dans les milieux populaires, refusant toute autre perspective. L'idée de la mission m'a toujours poursuivi, j'envisageais l'Asie et la Chine En ce temps là l'évêque refusait tout départ. Sept ans d'aumônerie diocésaine du monde rural m'ont permis de coopérer avec des laïcs et des prêtres de valeur dans mon diocèse et la région midi. Certains sont devenus d'excellents évêques.
Après l'appel de Jean XXIII pour l'Amérique Latine et l'arrivée de Mgr Rigaud à Pamiers les perspectives d'une autre Galilée se sont ouvertes pour moi. L'évêque me demanda au moins deux ans pour me remplacer dans l'Action Catholique. C'était l'heureux temps du Concile Vatican II. Une Eglise nouvelle semblait s'annoncer. On m'a tout d'abord demandé de me préparer pour aller en Argentine et je me suis mis furieusement à compléter mon espagnol allant passer quelque temps en Espagne. Mais au retour, on me fit savoir qu'on destinait tous les volontaires au Nordeste du Brésil dont la langue est le portugais. Par mon évêque et l'équipe nationale du MFR je profitais du Concile à Rome pour me mettre en relations avec Dom Helder Câmara. J'en reviendrai avec un contrat " pour que naisse dans l'immense Nordeste une Action Catholique authentique et adaptée dans un monde rural qui bouillonnait et que venait de mâter un terrible coup d'Etat militaire ". C'était en 1964 et le commencement du ministère de Dom Helder à Recife. Je n'aurais plus qu'à ouvrir yeux et oreilles pour suivre l'Esprit Saint dans un monde nouveau. Là commence vraiment la grande aventure de ma vie.
Comment dans ce monde de pauvres, surtout dans les plantations de canne à sucre, être disciple et faire surgir de vrais disciples du Seigneur ? Comment avec eux et par eux découvrir une réalité dont je n'avais aucune idée et qui tous les jours allait me surprendre ? Comment aimer comme des frères ces hommes et ces femmes, les entraîner à " lever la tête " et à découvrir leur mission dans un monde trop souvent hostile ? Comment leur donner le vrai sens de l'Evangile lumière e force pour les aider à se transformer dans leur dure existence ? La Bible allait devenir notre livre de référence. Dès les premiers temps, j'ai perçu leurs espérances mais aussi le danger de dépendance et d'attendre tout de moi. Il fallait tout faire pour qu'ils se prennent en charge et découvrent que c'étaient eux-mêmes qui devaient changer le monde dur et surtout injuste qui les entourait. Je savais qu'il faudrait du temps, peut-être des générations. Eux étaient plus optimistes, découvraient leur responsabilité mais aussi leurs faiblesses. Dans ces débuts, libre sans bureaucratie ni administration, j'étais toujours avec des groupes allant a pied ou dans les vieux autobus d'un endroit à l'autre. Nous inventions en ce temps là, à la suite du Concile et des grandes Assemblées où l'Eglise d'Amérique Latine l'adaptait à la réalité des pau
Signature :
Joseph Servat, 29 juin 2007
Joseph Servat, tél. 05 61 13 17 55, Toulouse
Soixante ans de service du Peuple de Dieu (1947-2007) Homélie de la messe.
Notes :
[1] Mt 28, 19-20 Jésus envia
[2]"Populorum progressio" de Paul VI (1967).
[3] 2 Tm 4, 7
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Les onze disciples se rendirent en Galilée, terre de pauvres, donc de travail et de luttes pour la vie. C'est là que d'une manière particulière nous avons été envoyés après notre ordination en 1947. C'était après les années de guerre, de dures restrictions,de maladie, d'expériences qui m'avaient conduit aux chantiers de jeunesse, puis à la vie commune avec des guérilléros républicains espagnols dans une mine pyrénéenne à 2000 mètres au Puymorens. En absence illégale- légalement il aurait fallu être en Allemagne- je suis revenu dans mon pays d'origine, en attendant que le séminaire veuille nous accepter. Tout ce temps n'avait pas été perdu. Il m'avait mis en contact avec les jeunes de l'Action Catholique surtout rurale (JAC et MFR) dans ma famille et la région de Saint Girons. Toutes ces aventures ont changé ma vision sur Jésus Christ et son Eglise. Saisi par l'Esprit, j'étais décidé à me donner pleinement à lui mais exclusivement dans les milieux populaires, refusant toute autre perspective. L'idée de la mission m'a toujours poursuivi, j'envisageais l'Asie et la Chine En ce temps là l'évêque refusait tout départ. Sept ans d'aumônerie diocésaine du monde rural m'ont permis de coopérer avec des laïcs et des prêtres de valeur dans mon diocèse et la région midi. Certains sont devenus d'excellents évêques.
Après l'appel de Jean XXIII pour l'Amérique Latine et l'arrivée de Mgr Rigaud à Pamiers les perspectives d'une autre Galilée se sont ouvertes pour moi. L'évêque me demanda au moins deux ans pour me remplacer dans l'Action Catholique. C'était l'heureux temps du Concile Vatican II. Une Eglise nouvelle semblait s'annoncer. On m'a tout d'abord demandé de me préparer pour aller en Argentine et je me suis mis furieusement à compléter mon espagnol allant passer quelque temps en Espagne. Mais au retour, on me fit savoir qu'on destinait tous les volontaires au Nordeste du Brésil dont la langue est le portugais. Par mon évêque et l'équipe nationale du MFR je profitais du Concile à Rome pour me mettre en relations avec Dom Helder Câmara. J'en reviendrai avec un contrat " pour que naisse dans l'immense Nordeste une Action Catholique authentique et adaptée dans un monde rural qui bouillonnait et que venait de mâter un terrible coup d'Etat militaire ". C'était en 1964 et le commencement du ministère de Dom Helder à Recife. Je n'aurais plus qu'à ouvrir yeux et oreilles pour suivre l'Esprit Saint dans un monde nouveau. Là commence vraiment la grande aventure de ma vie.
Comment dans ce monde de pauvres, surtout dans les plantations de canne à sucre, être disciple et faire surgir de vrais disciples du Seigneur ? Comment avec eux et par eux découvrir une réalité dont je n'avais aucune idée et qui tous les jours allait me surprendre ? Comment aimer comme des frères ces hommes et ces femmes, les entraîner à " lever la tête " et à découvrir leur mission dans un monde trop souvent hostile ? Comment leur donner le vrai sens de l'Evangile lumière e force pour les aider à se transformer dans leur dure existence ? La Bible allait devenir notre livre de référence. Dès les premiers temps, j'ai perçu leurs espérances mais aussi le danger de dépendance et d'attendre tout de moi. Il fallait tout faire pour qu'ils se prennent en charge et découvrent que c'étaient eux-mêmes qui devaient changer le monde dur et surtout injuste qui les entourait. Je savais qu'il faudrait du temps, peut-être des générations. Eux étaient plus optimistes, découvraient leur responsabilité mais aussi leurs faiblesses. Dans ces débuts, libre sans bureaucratie ni administration, j'étais toujours avec des groupes allant a pied ou dans les vieux autobus d'un endroit à l'autre. Nous inventions en ce temps là, à la suite du Concile et des grandes Assemblées où l'Eglise d'Amérique Latine l'adaptait à la réalité des pau
Signature :
Joseph Servat, 29 juin 2007
Joseph Servat, tél. 05 61 13 17 55, Toulouse
Soixante ans de service du Peuple de Dieu (1947-2007) Homélie de la messe.
Notes :
[1] Mt 28, 19-20 Jésus envia
[2]"Populorum progressio" de Paul VI (1967).
[3] 2 Tm 4, 7