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Sosthène Nga Efouba

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Sosthène Nga Efouba

Descriptif auteur

Je suis sosthene Nga Efouba ,né à Yaoundé, originaire de Soa du village ngali 2 dans la région du centre, département de la mefou_afamba .Mes premiers à l,école furent à l'école catholique de nkometou ,puis à l'école catholique de nkol_ewae ,CES de mballa2 ,lycée de nkol_eton ...université de Yaoundé 2soa de la première année jusqu'à la thèse de doctorat.
Titulaire d'un PhD en science politique, université de Yaoundé 2soa Cameroun. Spécialiste des politiques publiques, du management public, des ressources humaines, de la science administrative...consultant, enseignant ,écrivain actuellement chargé de cours à l'Université de Yaoundé 2soa.

Structure professionnelle : Université de Yaoundé 2soa BP 18

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AUTRES PARUTIONS

Auteur:
_la crise des ressources humaines et l'échec des politiques publiques au Cameroun :, vers la construction d'une administration moderne.
_Du Cameroun britannique à la crise anglophone.



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LES ARTICLES DE L'AUTEUR

L'IMAGE DU MANAGER DANS L'ADMINISTRATION PUBLIQUE CAMEROUNAISE

INTRODUCTION
L'administration, surtout l'administration publique a été conçue pour satisfaire l'intérêt général à travers un service public de qualité, des hommes honnêtes et sincères, patriotes, exemplaires et dévoués à la tâche. Cette administration est la cheville ouvrière ou alors le bras séculier de l'Etat qui réalise de manière concrète les orientations politiques de l'Etat. De ce point de vue, elle est porteuse de développement, d'espoir et du bienêtre des populations qui attendent d'elle un rendement maximal. Ainsi, cette vision noble et idéale devrait être accompagnée ou encadrée par le management public qui recherche la "performance publique" (J. Chevallier, 1986), afin d'assurer le succès des politiques publiques. Cette recherche de l'efficacité du service public et de l'atteinte des objectifs a du mal à prendre corps dans l'administration publique camerounaise, car elle est en deçà de ce qu'on aurait pu attendre d'elle.
Cet état constitue aujourd'hui une grosse entrave à la réalisation des politiques publiques. C'est une administration malade, malade d'elle-même, de ses hommes et de leurs pratiques. C'est d'ailleurs cette situation triste et désespérante qui nous inspire à mener cette réflexion dont l'objectif est de présenter l'état des lieux en mettant en lumière le comportement peu orthodoxe des différents managers qui ont la charge de conduire au quotidien l'action publique de diverses manières. Notre travail consistera à dégager une typologie particulière ou atypique du manager dans l'administration publique camerounaise, de pouvoir relever les conséquences sans oublier d'amorcer une démarche pédagogique et corrective mieux une démarche innovatrice et réformatrice.

I- LA TYPOLOGIE DES MANAGERS DANS L'ADMINISTRATION PUBLIQUE CAMEROUNAISE
Il sera question dans cette première monture d'explorer voire d'écumer la logique de la doctrine ou la logique conceptuelle ayant contribué à la construction du management des hommes et de dresser le portrait du manager dans l'administration camerounaise.
A- Le discours doctrinal sur le management des hommes
Notre analyse s'articulera autour de l'identité du manager et la catégorisation possible.
1- L'identité du manager
Il s'agit de manière claire de pouvoir décliner l'identité du manager, de dire qui il est et en quoi il est particulier par rapport aux autres. Ainsi "les managers travaillent dans les organisations, c'est-à-dire des ensembles de personnes rassemblées dans un but précis, en vue d'atteindre des objectifs par une division du travail et des fonctions ainsi par des modalités de coordination bien définies : un lycée, un club, un hôpital, un lieu de culte…" (S. Robbins et Al, 2011).
Il s'agit d'une structure, d'une organisation, d'une administration qui doit fonctionner pour atteindre certains, objectifs et la structure n'étant pas un robot, elle a besoin des hommes pour mettre en exécution les différents programmes. Ces hommes vont travailler selon des normes établies et respecter le dispositif légal ou l'organigramme. Cette structuration en forme de pyramide correspond à une hiérarchie : Cadres dirigeants - cadres intermédiaires - agent de maitrise - employés / collaborateurs.
A la question de savoir qu'est-ce qu'un manager, Bernard Galambaud répond : "manager, c'est transformer le travail des autres en performance durable" (S. Robbins et All, 2011)
Le manager est finalement la tête de proue, le patron, le boss, le chef, le coordonnateur, le superviseur, l'homme-orchestre, l'homme à tout faire ; il est le gage de la réussite ou du succès d'une organisation.
Henri Fayol aurait utilisé pour la première fois le terme management en 1921 (L. Chaty, 1977) en le rattachant à la direction à travers sa célèbre théorie dans cinq mots (POCCC) :
"Prévoir- organiser - commander -coordonner - contrôler." (B. Bonnefous et Al, 2013).
Au regard de ce qui précède, il apparait des relations de pouvoir découlant de l'exercice du pouvoir qui est entre les mains du manager.
A ce sujet Max Weber écrit que : "le pouvoir, c'est la capacité à forcer l'obéissance aux ordres, donc sanctionner selon lui, l'autorité, c'est l'aptitude à faire respecter sans contrainte ses ordres" (B. Bonnefous et Al, 2013).
La source de légitimité étant la fameuse trilogie de M. Weber :
- l'autorité légale rationnelle qui découle de la loi
- l'autorité charismatique qui découle des qualités exceptionnelles du leader
- l'autorité traditionnelle découlant de la force des croyances traditionnelles et coutumières (J. L., Charron et Al, 2001).



2- la catégorisation des managers
Le manager par sa posture et son rôle de pilote détient l'essentiel du pouvoir de l'administration même s'il apparait parfois un certain tiraillement entre le pouvoir et l'autorité :
- le pouvoir est la capacité à forcer l'obéissance aux ordres, le pouvoir suppose explicitement un système de sanction (exemple le chef d'atelier peut faire jouer un système de pénalité…).
- l'autorité est la capacité à faire observer volontairement les ordres ; l'autorité suppose l'acceptation de la domination considérée comme légitime (J.L., Charron et Al, 2001). Allant dans le même sens, Peter Drucker énonce les tâches principales du dirigeant :
- définir les objectifs
- organiser les activités
- motiver les hommes et communiquer.
Dans l'exercice de classement des managers ou du style de management, un nom nous semblable être incontournable celui de Rensis Likert à travers sa démarche scientifique qui se structure autour de la psychométrie, de la mesure des attitudes dans les ateliers de production. Ainsi le modèle de Likert présente quatre styles de manager :

1er - le style autoritaire :
Il est marqué par une absence de consultation du subordonné, une communication à sens unique ; on note l'utilisation de la crainte et de la sanction comme un moyen d'incitation ou de motivation.

2ème - Le style paternaliste
Il existe d'un côté des menaces et de l'autre des récompenses comme moyen d'incitation, une faible décentralisation pour les décisions mineures, chacun cherche à se faire apprécier par la hiérarchie à développer un esprit d'équipe.
3ème - Le style consultatif
Il existe un semblant de participation car les subordonnés bien que consultés n'ont pas d'influence véritable; le travail en équipe est encouragé et la communication fonctionne à double sens.
4ème - Le style participatif
Les individus sont constitués en équipe qui contribuent véritablement à la prise de décision; la coopération est forte, un esprit d'équipe est développé et l'information circule normalement. (J.L., Charron et Al, 2001).
Cette classification des styles de management de Likert est un échantillon qu'on peut appliquer à plusieurs organisations ou administrations, mais il reste cependant des cas particuliers qui peuvent ne pas être en accord avec cette catégorisation.
Cette dernière a le mérite d'avoir inspiré d'autres chercheurs qui ont apporté leur savoir-faire pour enrichir les modalités permettant de mieux appréhender le sens et l'essence du type de management appliqué dans les administrations.
C'est dans cette logique de continuité qu'on ne peut pas envisager cette étude sans faire appel aux travaux de Blake et Mouton. Ils ont conçu la grille managériale ou la grille de deux dimensions ou des axes de management :
- Un axe horizontal évaluant l'intérêt pour les résultats de la production.
- Un axe vertical évaluant l'intérêt porté aux personnes ou aux relations humaines.
L'expérience a porté sur 81 styles et 5 seulement ont été retenus à savoir :
- Le style autoritaire
- Le style paternaliste
- Le style démocratique
- Le style collégial
- Le style nonchalant
Au regard de ce classement, on note simplement qu'on n'est pas très loin de la grille proposée par Likert à la seule différence du style nonchalant qui s'ajoute et apparait comme un élément de différenciation entre Likert, Blake et Mouton.
Les termes se bousculent et laissent parfois le chercheur dubitatif : c'est le cas du manager et du leader. L'effort de différenciation de ces deux concepts n'est pas sans intérêt car il nous permettra à coup sûr d'envisager le style de leadership.
La démarche qui conduit à spécifier le manager et le leader apparait peut être dans cette réponse : "fondamentalement, nous pouvons dire que le leader est celui qui conduit donc celui qui décide. Alors que le manager est plus technicien, il s'assure que le système fonctionne…" (D., Schumauch, 2005).
Le célèbre article de John Kother publié en 1990 va dans le même sens de la clarification des concepts de manager et du leader et donc voici l'économie de sa pensée : "le leadership, c'est la gestion du changement alors que le management c'est savoir gérer la complexité". (D., Schumauch, 2005).
Au regard des efforts consentis pour éclater ces deux concepts, il apparait clairement une idée de complémentarité. Certes le leadership indique qu'on a à faire au champion, au meilleur correspondant au stade ultime du savoir-faire établi et reconnu. A ce sujet Eric Hoffer notait en substance qu' : "un leader doit écouter attentivement les experts mais ne doit jamais les prendre trop au sérieux ni les croire aveuglément" (S., Sample, 2005).
Ainsi, par exemple le meilleur médecin ne sera pas forcément un bon directeur d'hôpital de même qu'un ingénieur ne sera pas forcément un bon responsable d'unité opérationnelle. Une observation attentive montre qu'il existe le concept de manager-leader établissant par là même les passerelles qui peuvent exister. En outre, le management et le leadership souscrivent à l'art de gérer, c'est-à-dire de bien gérer. Cet art découle de l'habileté, de la justesse, de l'adresse et surtout de la compétence de l'un et de l'autre. Dès lors, on comprend à juste titre que le manager et le leader peuvent être placés sur une même échelle de valeurs mais à des niveaux différents.
Nous allons conclure cette partie en reconnaissant que le schéma a été tracé et balisé par Likert, Blake et Mouton et bien d'autres qui ont en élargi l'éventail de catégorisation des styles de management ou des styles de leadership à 4,5,6,8,10 modes correspondant à une réalité donnée ou à un environnement particulier. Pour tout dire, ces classifications sont souples et ouvertes laissant entrevoir ou envisager d'autres formes de management en accord avec d'autres champs.

B- La typologie des managers dans l'administration publique camerounaise
L'administration camerounaise traverse une crise des ressources humaines sans précédent qui plombe l'action publique. Ainsi, les politiques publiques sont vouées à l'échec mettant en difficulté les objectifs de l'intérêt général et le bien-être des populations. Nous nous posons la question de savoir, si c'est un fatalisme, une malédiction ou alors le mis management ? Ainsi, l'étude des modes de management dans cette administration permettra de lever le voile. Nous avons retenu quatre types de manager à savoir : le manager-rapace, le manager griot, le manager-cumulard et le manager-gérontocrate.

1- Le manager-rapace et le manager-griot
1.1- Le manager-rapace
C'est un style populaire, très populaire au Cameroun. Il domine l'espace public. Ainsi la fortune publique constitue la cible et la proie du manager qui occupe un poste de responsabilité ou de décision : PDG, secrétaire d'Etat, Recteur, Ministre, Directeur général…
Ce manager d'un genre particulier et curieux verrouille tout le système et centralise toutes les décisions. Il détient tous les pouvoirs et règne sans partage comme un monarque des temps modernes. D'ailleurs, le système y est pour quelque chose, puisque l'administration camerounaise reste engluée dans une sorte de management d'arrière garde rendu favorable par une patrimonialisation continue mettant hors de portée les exigences de performance et de rentabilité qui correspondent à un management moderne.
Ce manager-rapace est un dictateur "incompétent" qui confond vie publique et vie privée, c'est un véritable prédateur qui met en place un dispositif informel qui va soutenir ses actions. Il crée des sociétés écran avec des noms d'emprunt de son épouse, des belles-sœurs, des beaux-frères, cousins, enfants… De ce fait, il s'approprie presque tous les marchés publics qui font partie de son espace, il est lui-même ordonnateur et comptable car pour lui, le principe de séparation ordonnateur comptable n'existe pas. Il construit tous les stratagèmes possibles pour dépouiller les caisses de l'Etat. Il s'entoure d'une bande de malhonnêtes qui participent à détruire des documents comptables, à fabriquer des fausses factures mettant à rude épreuve les limites ou les plafonds de la mercuriale pour se frayer un chemin lui permettant de prendre des libertés avec la fortune publique. Il détient un parking de voitures exceptionnelles dans son domicile, partage des bons de carburant, dilapide l'argent de l'Etat. Véritable antipatriote, orgueilleux et imbu de sa personne, il n'admet ni critiques, ni conseils ; il ne respecte pas la loi. Aujourd'hui les détournements de fonds publics sont monnaie courante ; les comptes bancaires fleurissent à l'étranger et la population semble être abandonnée à elle-même. Cette situation est devenue très préoccupante car il ne se passe pas de journées au Cameroun sans qu'un responsable ne soit épinglé pour faute de gestion ou pour gestion approximative ; nous n'en voulons pour preuve que l'actualité à Elecam, l'organe en charge des élections dont le Directeur général vient d'être limogé par un décret présidentiel : "le Directeur général est rattrapé pour sa gestion opaque et calamiteuse des ressources humaines, matérielles et financières de la structure Elections Cameroon" (Journal le Miroir, N°215, mardi 29 mai 2018, P.3.).
La dénonciation a été l'œuvre du personnel d'Elecam qui a adressé au chef de l'Etat deux correspondances donc voici la quintessence de la deuxième : "A son Excellence Paul Biya, président de la République du Cameroun, objet : Détournement de la somme de 2.765.000.000 (deux milliards sept cent soixante-cinq millions) par Monsieur Adoulaye Babale, Directeur général d'Elecam" (Journal le Miroir N°2015, du 29 mai, N°2015, P.3).
Sous-réserve de la présomption d'innocence nous considérons ces informations comme de simples dénonciations de la presse en attendant que la justice fasse son travail et l'e directeur général d'Elecam n'est pas le seul dans cette situation. Nous avons pris l'exemple le plus récent au moment de la rédaction de cet article. A ces gestionnaires de crédit indélicats, le gouvernement de la république a opposée "l'opération épervier".


1.2- Le manager-griot
Il est important de noter d'entrée de jeu que ce manager est un gros "paresseux" qui passe son temps dans les médias et ne se concentre pas vraiment sur son travail ; véritable griot des temps modernes, il égrène à longueur de journée des louanges au chef de l'Etat, l'ayant même déjà "béatifié", car pour lui c'est un surhomme ayant des qualités personnelles exceptionnelles à travers une gestion exemplaire.
A ce sujet, il utilise des symboles pour asseoir la notoriété et la légitimité de son champion. Pour ce faire, un rituel est flagrant dans l'administration camerounaise, celui de la théorie de la photo qui consiste à placer dans les bureaux de tous les hauts responsables de l'administration la photo du prince. Celle-ci est plus visible au regard des caméras au moment des interviews réalisées par les journalistes de la chaine de télévision de l'Etat (CRTV) ou encore des chaines privées. Ce rituel rappelle à juste titre la théorie de l'effigie qui se développe en Angleterre après 1237 (J., Chevallier, 1986) et en France après 1422 (R., Giesey, le roi ne meurt jamais, 1960, Flammarion, 1987). Ainsi Louis XV le 03 mars 1976 lors de la séance dite de la flagellation déclarait que : "c'est en ma personne seule que réside l'autorité souveraine" (J., Chevallier, 1986).
Ce manager s'appuie sur un ensemble d'artifices à travers un discours élogieux qui prend les allures d'une évangélisation permanente car à chaque fois qu'il prend la parole, c'est toujours au nom du chef de l'Etat, jamais en son nom propre ; il n'existe en tant qu'entité humaine que pour la personnification et la déification du chef de l'Etat prince pour l'éternité. La photo symbolise la soumission, l'obéissance, la fidélité au prince, elle symbolise aussi le caractère sacré, mythique et omniprésent du chef qui ne faillit point. Ainsi des phrases telles : "selon la volonté du chef de l'Etat" "selon les prescriptions du chef de l'Etat" "vous savez que le chef de l'Etat tient toujours ses engagements"… sont devenues un crédo pour ce manager.
Ce manager-griot est un hypocrite, individualiste pourfendeur de la République car il use des discours du chef comme des outils de propagande pourtant derrière se cache, un corrompu qui plonge régulièrement les mains dans les caisses de l'Etat et se défend en permanence par sa fidélité aux idéaux du chef de l'Etat et du parti au pouvoir ; la photo finalement n'est qu'un appât, un élément de façade, un trompe-l'œil car au fond, il fait exactement le contraire de ce que son prince lui demande de faire ou attend de lui. Le nom du chef de l'Etat est devenu un fonds de commerce, un moyen de légitimation de l'incompétence et des dérives liées à la mal gouvernance.
2- Le manager-cumulard et le manager-gérontocrate
2.1- Le manager-cumulard
Il mérite bien ce nom car il a plusieurs casquettes à son actif ; il exerce des fonctions multiples sans grand succès. C'est un manager envahisseur qui veut être partout à la fois mais à la fin il n'est nulle part. Il est aérien, superficiel, donne l'impression d'être sérieux et compétent mais à bien y regarder, ses performances sont catastrophiques, l'homme à tout faire par défaut.
Il est ministre de la République, Chef de département à l'Université, Président du Conseil d'administration d'une grande entreprise publique, il est chef traditionnel, il est Président du Conseil paroissial de son église ou ancien d'église, Président de l'association des élites de son village, Président de la section de son parti politique, il est Président des amis du Président de la République, il est un homme d'affaires titulaire d'un registre commercial parce qu'il fait dans les marchés publics ; parfois il est propriétaire de plusieurs entreprises telles que : Agences de voyages, hôtels, boulangeries, stations-services…. En outre, il est président d'une équipe de football, Président du Comité d'organisation du tournoi baptisé au nom du Président de la République (Coupe Paul Biya par exemple…)
Pour limiter les cumuls, la loi du 12Juillet 2017 avait été promulguée et porte statut général des établissements publics. Dans son article 59(1) elle énonce que "les fonctions de président et de membres de conseil d'administration sont incompatibles avec celles de parlementaires, de magistrats exerçant auprès d'une juridiction du Conseil Constitutionnel"
Cette loi aborde superficiellement le problème car le cumul est devenu une culture pour les élites qui occupent les positions de pouvoir dans la haute administration. D'ailleurs, par principe on ne respecte pas la loi dans les services publics au Cameroun. Cette situation a fait réagir Georges Alain Boyomo, Directeur de Publication du Journal Mutations dans son éditorial du lundi 07 Mai 2018 : "Cela donne le sentiment que les manettes de la haute administration, les collectivités territoriales décentralisées et les institutions parlementaires sont confisquées par une caste d'individus qui aurait les dons d'omniscience et d'ubiquité".
La situation des cumulards reste une préoccupation importante dans l'administration camerounaise. La première législature du Sénat a été marquée par une présence massive de ces derniers qui ont été épinglés pour la nouvelle législature. Cependant, le problème reste entier et à ce sujet, plusieurs initiatives avaient déjà été amorcées à l'instar de la pétition 24 portée par Vincent Sosthène Fouda qui exige la fin des cumuls :
"Stop aux cumuls des postes dans la fonction publique camerounaise" ou encore "Arrêter le cumul en 120 jours c'est possible".
Le manager-cumulard estime pour sa part que la multiplicité des fonctions ou des postes de travail est une modalité de compétence. Au fond, on se rend compte qu'il veut gagner plus d'argent, profiter de toutes les opportunités même dans le cadre des activités illégales. C'est un manager qui manque parfois de probité morale, de sincérité et qui profite du système ce dernier laissant tout passer à travers la routine, l'opacité et le laxisme, tous ces maux qui conduisent l'administration publique camerounaise vers le chaos.

2.2- Le manager-gérontocrate
C'est un type de manager qui se caractérise par un âge avancé, parfois trop avancé qui a pris sa retraite depuis longtemps mais continue d'occuper de hautes fonctions. Ainsi, le principe de la fin de vie professionnelle normale pour l'élite dirigeante est une fiction car pour elle, la retraite est perçue comme une sanction, l'Etat restant une source intarissable. Il faut s'accrocher jusqu'à la mort pour bénéficier de multiples avantages liés aux postes occupés. C'est devenu un phénomène de mode au Cameroun où les managers gérontocrates occupent presque la totalité de l'espace public.
Ils sont au service du prince qui fait appel chaque fois aux fonctionnaires retraités, certains continuent d'exercer 05, 10, 15 ans après la date de leur départ officiel à la retraite. Ils sont Ministres, Directeurs généraux, Gouverneurs, Préfets, Recteurs, Inspecteurs généraux, Conseillers techniques… En effet, le départ à la retraite pour les hauts commis de l'Etat dépend de l'humeur du prince qui peut vous laisser continuer d'exercer jusqu'à l'infini et en retour, vous lui devez obéissance et soumission car pour la loi vous n'êtes plus là mais pour le prince vous êtes là.
Cette situation pose un problème de conflit de génération et ruine les chances des jeunes qui méritent aussi d'occuper ces fonctions. Ce manager-gérontocrate est fatigué par le poids de l'âge, il a une santé délicate ou fragile et parfois il est constamment absent. On assiste à un management d'absence et d'incompétence, les dossiers s'empilent les uns sur les autres car il va régulièrement à l'étranger pour suivre les soins médicaux.
Il y a des cas où le manager n'arrive même plus à marcher, il est soutenu par des gens pour monter de simples marches. Parfois ce dernier est incapable de travailler au bureau et dans ce cas, les dossiers vont à son domicile pour être signés ou validés. Ce manager-gérontocrate ne peut produire les résultats attendus ou escomptés. Egoïste, conservateur et sage à ses yeux il vous rappelle à longueur de journée que "s'il est là c'est parce que le Chef de l'Etat a reconnu ses compétences" et que "les jeunes d'aujourd'hui sont trop pressés" car ils doivent encore attendre ; L'expression consacrée est ATT (attend ton tour).
Au regard de ce qui précède, l'administration publique camerounaise présente un visage hideux du fait de ses performances en deçà dues à l'absence des hommes mieux des managers soucieux de l'intérêt général et du bien-être des populations. L'effort de catégorisation des managers repose sur un système excessivement autoritaire et trop centralisé où l'administration publique est totalement aspirée par l'institution présidentielle.
II- LES CONSEQUENCES ET LA DEMARCHE CORRECTIVE
Il s'agira dans cette deuxième mouture de dégager les conséquences et de proposer des pistes ou des voies de sortie permettant d'améliorer les performances de cette administration.
A- Les conséquences
Nous allons élaguer ces conséquences au niveau de la crise de l'intérêt général et proposer quelques solutions pour améliorer les performances de cette administration.
1- La crise de l'intérêt général
Il sera question d'interroger la qualité des infrastructures et la qualité de vie des camerounais.
1.1- La qualité des infrastructures économiques
Les infrastructures qui constituent un pan important du développement sont à la traine au Cameroun. D'abord parce que le réseau routier est catastrophique, les routes sont en très mauvais état lorsqu'elles existent. Ce sont des routes accidentogènes à travers lesquelles les camerounais perdent leur vie. "L'axe lourd" Douala-Yaoundé est rebaptisé axe de la mort. Ce qui est regrettable à ce niveau c'est la qualité de cet axe conçu pour être à quatre voies mais a été aménagé à deux voies comme une simple route sans éclairage dans la nuit. Cet exemple est pris comme un bon échantillon applicable à toutes les régions du Cameroun.
Ce qui saute aux yeux c'est la malhonnêteté de ceux qui ont le devoir d'exécuter ou de réaliser ces routes. A ce sujet, plusieurs cas se présentent :
- La route est prévue pour être aménagée sur 200kms mais à la livraison, grand est notre étonnement car il n'y a que 60kms qui ont été réalisés.
- La route est faite mais la qualité laisse à désirer. Les dosages n'ont pas été respectés et au bout de deux semaines, cette route "neuve ou nouvelle" commence à se dégrader ; au bout d'un an elle n'existe plus car complètement effacée.
- On vous montre la plaque qui indique l'aménagement d'une route inscrit dans le budget mais jamais réalisée ; la chaine des complices individualistes s'est arrangée pour se partager l'argent prévu à cet effet. Cette situation est tellement présente dans l'administration camerounaise qu'on se demande si ce n'est pas une malédiction ou une fatalité.
Ensuite, parce que les mêmes erreurs se répètent à travers un cycle permanent qu'on n'arrive pas à corriger, les fonctionnaires et les hommes d'affaires sont insensibles et l'Etat n'arrive pas à atteindre ses objectifs. Dans l'arrière-pays, les routes n'existent pas, les populations ont du mal à transférer les vivres des campagnes vers les villes et c'est une situation invivable.
Enfin, la qualité des ouvrages reste en deçà des normes minimales. Il y a par exemple des ponts qui se fissurent et lâchent provoquant ainsi l'interruption de la circulation. Tout se fait dans le bricolage sans remords ni sentiments parce qu'il faut à tout prix gagner de l'argent illégalement. Les systèmes de contrôle et d'évaluation sont corrompus depuis la haute administration. L'évaluation d'un chantier n'est que de la poudre aux yeux.
A ce sujet Jean du Bois de Gaudusson et Jean François Médard parlent d'un Etat "mou, sous développé, faiblement institutionnalisé… Pour insister sur la confusion du public et du privé qui caractérisent son mode de fonctionnement" (J.C., Eko'o Akouafane, 2009).
Il en est de même pour le réseau ferroviaire construit depuis la période coloniale allemande et qui s'est dégradé au fil du temps ; les projets allant dans le sens de la construction des chemins de fer de qualité moderne sont tous mort-nés nonobstant son caractère économique indéniable. La qualité du chemin de fer Yaoundé-Douala et la qualité des wagons ont été au centre de l'actualité lors de l'accident d'Eséka qui fut un moment très triste.
1.2- La Qualité de vie
La qualité de vie n'est pas bonne surtout pour le bas peuple qui n'a accès ni à l'eau potable ni à l'électricité, ni aux soins de santé, ni à l'assurance maladie, ni aux logements sociaux annoncés pourtant à grande pompe. Le niveau de vie a chuté à cause d'une économie extravertie qui attend et reçoit presque tout de l'étranger. L'activité économique est au rabais, l'Etat s'est appauvri à cause des détournements massifs des hauts fonctionnaires de la République. Ainsi, la vie est désagréable, la jeunesse plus nombreuse subit un chômage inédit et sans précédent ; la paix a pris un grand coup car ces jeunes oisifs intègrent parfois les groupes terroristes ou des milices qui leur proposent de l'argent. L'insécurité a atteint son paroxysme ; les crimes odieux sont légions, le banditisme, la délinquance juvénile et la consommation de la drogue et des stupéfiants en milieu jeune soulignent à juste titre la dégradation de l'éducation et l'échec de la socialisation car il n'existe plus de modèle. La société est tournée vers les gains rapides et faciles car les modèles sont ceux qui ont beaucoup d'argent et peu importe son origine.


B- La pédagogie du succès
Elle s'articulera autour des hommes de qualité à travers un management de qualité.
1- Le management de qualité
Dans la norme, l'ISO 9000/2000 définit la qualité comme l'aptitude d'un ensemble de caractéristiques à satisfaire des exigences (A., Sédjari et Al, 2004). Cette démarche qualité vise à garantir la qualité non pas seulement pour les choses mais aussi pour les hommes qui travaillent dans une administration car cette démarche qualité peut devenir un formidable levier pour mobiliser les ressources humaines et créer une dynamique de changement et d'amélioration bref devenir un instrument privilégié de la réforme de l'administration.
Cette expérience de la qualité en ressources humaines a eu du succès aux Etats-Unis d'Amérique et en Nouvelle-Zélande à travers le Modèle de Madison. De telles expériences peuvent être appliquées à l'administration camerounaise pour remédier à cette situation car elle souffre et elle a mal à ses hommes qui ont choisi l'individualisme au détriment de l'intérêt général. La qualité est un idéal, une exigence pour offrir aux usagers un service de qualité. Au Cameroun, on a besoin d'un patriotisme administratif, d'une nouvelle administration militante et de proximité tournée exclusivement vers l'intérêt général. Ainsi, "la qualité est totale ou elle ne l'est pas". Elle constitue la clé de réussite dans l'administration.
Pour y arriver, les fonctionnaires camerounais doivent se mettre à l'école de la qualité car même au niveau commercial, le problème de qualité se pose avec acuité (le scandale des huiles vendues sur les marchés mais qui ne correspondent à aucune norme, les médicaments vendus en bordure de route et qui sont des tueurs silencieux,….).
Il est important de créer peut être un institut de la qualité où les fonctionnaires et agents publics viendraient se former ou se recycler pour obtenir les résultats recherchés avec les hommes capables de changer ; il faudrait aussi que le système change dans la mesure du possible car au Cameroun nous sommes en présence d'une monarchie administrative hautement politisée, corrompue, discriminatoire et routinière.
2- L'avènement d'un nouveau leadership
Ce nouveau leadership impose que l'administration camerounaise sorte des sentiers battus en évacuant toutes les tares qui la minent. Pour cela, il faut une thérapie du changement basée sur la meilleure forme du management. Ainsi, Martin et Stella en 2007 évoquent cinq fonctions à l'assurance qualité :
- L'évaluation qui confère à un programme ou à un établissement, une reconnaissance publique.
- La supervision du fonctionnement normal par rapport à des normes minimales.
- L'accréditation souvent pour les niveaux élevés de qualité.
- La certification professionnelle des diplômés.
- La communication d'informations afférentes à la reconnaissance et à l'accréditation (H., Cellier et Al, 2013).
Ces règles doivent être appliquées à toutes les administrations publiques ou privées et inspirer les managers qui doivent passer un cap et devenir des leaders pour répondre de manière efficace aux missions d'intérêt général et soulager les souffrances de la population. Ainsi : "les leaders peuvent faire la différence et la font effectivement" (D., Hellriegel et Al, 2006).
Ces leaders peuvent obtenir des résultats s'ils y mettent de la volonté et adhèrent au projet social sans le modifier pour leurs intérêts particuliers ou individuels. D'ailleurs, cette maxime est très édifiante : "quelque chose qui vaut la peine d'être réalisée mérite de l'être correctement…".
La qualité suppose la réduction de la marge d'erreurs et s'inscrit dans une logique de continuité pour être parmi les meilleurs ; et pour ce faire, le leader doit s'appuyer sur un système favorable à son épanouissement. A cet effet, le système neuronal propose quelques éléments pour répondre aux mutations de l'environnement :
- Une architecture composée d'éléments autonomes
- Une structure qui n'est pas le résultat d'une volonté unique
- Des actions qui ne sont pas supervisées par un processeur central ou un acteur particulier
- Un système autorégulé grâce à des procédures d'activation locales qui permettent de dégager un équilibre global
- Une organisation complexe qui a pour but d'échanger des informations en vue de remplir une fonction (Chomat, 1999).
Le leadership en tant que stade supérieur du management peut être appliqué à tous les systèmes mais à condition d'accepter le changement au lieu de l'opacité, d'adopter tous les outils nécessaires en ressources humaines pour piloter le changement, la transformation, l'innovation. Quelques règles peuvent sous-tendre cette ambition :
- Le contrôle
- L'attribution des moyens
- La reconnaissance (accréditation, habilitation)
- L'obligation de rendre compte
- L'information du public et des partenaires
- La recherche de la confiance
- La visibilité internationale
- La compétition
- Le gain sur le plan de la régulation ou de l'image (attractivité) (H., Cellier et Al, 2013).
On comprend aisément que le leadership correspond à un ensemble de qualités, à un canevas méthodologique que doit adopter l'administration camerounaise et surtout les leaders d'avenir. Il s'agit entre autres :
- Du dynamisme
Les leaders affichent un haut niveau d'implication, ils témoignent d'un désir d'accompagnement plus important que la moyenne, ils sont ambitieux, ont beaucoup d'énergie et travaillent sans relâche…
- Du désir de diriger
Les leaders expriment un fort désir d'influencer et de diriger autrui, ils aiment endosser des responsabilités.
- De l'honnêteté et de l'intégrité
Les leaders tissent des relations de confiance avec les suiveurs en montrant honnêteté et droiture et en accordant le plus possible leurs actes à leurs paroles.
- De l'assurance
Les suiveurs recherchent l'absence de doute, ces derniers doivent se montrer parfaitement sûrs d'eux s'ils veulent convaincre de la justesse de leurs objectifs et de leurs décisions.

- De l'intelligence
Les leaders doivent être suffisamment intelligents pour collecter, synthétiser et interpréter de grandes quantités d'informations et être capables de faire partager leur vision.
- Des compétences personnelles
Les leaders efficaces ont une connaissance approfondie des problèmes commerciaux, industriels et techniques…
- De l'extraversion
Les leaders sont énergétiques et pleins de vitalité. Ils sont sociables et sûrs d'eux…
Source : Extrait de leadership : (Do traits matter) S.A Kirkpatrick et EA Locke avec l'autorisation de Academy of managment exclusive, Mai 1991, PP.48-60.
L'administration camerounaise doit opérer une mue pour sortir du monolithisme managérial d'arrière-garde au management d'avant-garde, du modèle princier, autoritaire et corrompu au modèle participatif intégrant tous les instruments modernes de gestion pour offrir enfin au peuple une administration de qualité tournée vers l'intérêt général et le bien-être des populations.
CONCLUSION
Au terme de notre effort d'analyse et de compréhension, il était question de clarifier les tares qui minent l'administration camerounaise. Nous avons dans la mesure du possible souligné le rôle des hommes chargés d'exécuter le budget et de réaliser les politiques publiques ; nous avons constaté que ceux-ci sont coupables dans leur grande majorité car ce sont des faux managers à la posture nocive et négative. Nous avons essayé de conceptualiser en les catégorisant, l'objectif final étant de proposer un modèle curatif, une thérapie pouvant porter des résultats. In fine, nous comprenons avec regret que le malaise dans l'administration est la conséquence de l'absence de l'intérêt général. Les fonctionnaires, les agents de l'Etat et d'autres personnes intervenant de manière directe ou indirecte n'ont plus le sens de la République. Ils ont en commun le vol, le mensonge et l'incompétence.

SOURCES ET REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A- Sources du Net :
1- Hltps://www.petitions 24.net>stop au cumul des fonctions.
2- Quotidien Mutations.Cm> Laj cumul des fonctions
3- Hltps/fr.M.Wikipedia.org>wikipedia>grille…
4- www.cilf.fr.www psychologie.Com.

B- Références Bibliographiques
1- Ouvrages
1- Bonnefous, B., et all, Management, Hachette Supérieure, Paris, 2013.
2- Cellier, H., et all, Démarche qualité dans l'enseignement supérieur : notion, Processus, mise en œuvre, L'Harmattan, Paris, 2013.
3- Charron, J.L., et all, Organisation et gestion de l'entreprise, Dunod, Paris, 2011.
4- Chaty, L., L'administration face au management, projets de service et centres de responsabilité dans l'administration française, L'Harmattan, Paris, 1997.
5- Chevalliers, J., Science administrative, PUF, Paris, 1986.
6- Eko'o Akouafane, J. C., La décentralisation administrative au Cameroun, L'Harmattan, Paris, 2009.
7- Frochicher, T., et all, La métamorphose des organisations, design organisationnel : créer, innover, relier, L'Harmattan, Paris, 2003.
8- Hellriegel, D., et all, Management des Organisations, Nouveaux Horizons, De Bock, Bruxelles, 2006.
9- Robins, S., et all, Management, l'essentiel des concepts pratiques, Nouveaux Horizons, Paris, 2011.
10- Sample, S., Devenez un grand leader, Nouveau Horizons, Paris, 2005.
11- Schumauch, D., Les conditions du leadership, la gestion de la promesse, la tension et l'être, L'Harmattan, Paris, 2005.
12- Sedjari, A., et all, Administration, gouvernance et décision publique, L'Harmattan GRET, Paris, 2004.

2- Journal.
Le Miroir, N°215 du Mardi 29 Mai 2018.

Notes :
J., Chevallier, Science administrative, PUF, Paris, 1986, P.36.
S., Robbins et All, Management, l'essentiel des concepts et pratiques, Nouveaux Horizons, Paris, 2011, P. 23.
Ibid.
L.,Charty, L'administration face au management, projets de service et centres de responsabilité dans l'administration française, L'Harmattan, Paris, 1997, P.195.
B., Bonnefous et All, Management, Hachette Supérieur, Paris 2013, P.44.
Ibid
J. L., Charron et All, Organisation et gestion de l'entreprise, Dunod, Paris, 2001, P.51.
J. L., Charron et All, op. cit. P. 51.
Ibid.
La psychométrie est la mesure des phénomènes psychiques c'est une technique d'observation des conduites et comportements standardisées et étalonnées. Elle comprend les tests mentaux, les échelles dévaluation ou échelle de Likart W.W.W Cilf.fr. wwwpsychologie.com.
J.L., Charron, op. cit. P.59.
https/fr M. Wikipedia.org.wiki>grille…
D., Schumauch, Les conditions du Leadership, la question de la promesse, la tension et l'être, L'Harmattan, Paris, 2005, P.18.
Ibid.
S., Sample, Devenez un grand leader, Nouveaux Horizons, Paris, 2005, P.57.
Ibid
Adoulaye Babale a été Ministre de la république, ayant pris sa retraite il est revenu aux affaires par décret présidentiel pour sa "riche expérience".

Journal, Le Miroir, N°215, Mardi, le 29 Mai, 2018, P.3..
Ibid.
Opération épervier est un instrument de lutte contre la corruption et le détournement des deniers publics ; plusieurs membres du gouvernement et hauts cadres de l'administration camerounaise séjournent en prison du fait de cette opération.
J., Chevallier, op. cit. P.145.
Ibid.
Ibid.
Quotidien mutation. Cm>laj>cumul des fonctions.
Ibid.
Hltps://www.pétition 24. Net>stop aux cumuls des fonctions.
L'axe Douala-Yaoundé est rebaptisé axe de la mort du fait du nombre d'accidents enregistrés et surtout à cause du nombre de mort très élevé. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il y ait un carnage.
J.C., Eko'o Akouafane, La décentralisation administrative au Cameroun, L'Harmattan, Paris, 2009, P.31.
L'accident ferroviaire d'Eséka a causé la mort de plusieurs dizaines de personnes et ceci était dû à une négligence à plusieurs niveaux.
A., Sedjari et All, Administration, gouvernance et décision publique, l'Harmattan-GRET, Paris, 2004, P.102.
Ibid.
Madison avait été élue première ville du bon vivre en 1996 car dans cette ville, toutes les conditions étaient réunies pour vivre de manière harmonieuse.
Ibid.
La monarchie administrative est celle qui est au service du chef de l'Etat, elle "reçoit" les directives depuis le palais présidentiel.
H., Cellier et All, Démarche qualité dans l'enseignement supérieur : notion, processus, mise en œuvre, l'Harmattan, Paris, 2013, P.40.
D., Hellriegel et All, Management des organisations, nouveaux horizons, de Bock, Bruxelles, 2006, P.401.
S., Sample, op. cit. P. 205.
T., Froehicher et All, La métamorphose des organisations, design organisationnel : créer, innover, relier, l'Harmattan, Paris, 2003, P.358.
H., Cellier et All, op. cit. P. 41.
B., Bonnefous et All, op. cit. P.44.
S., Robbins et All, op. cit. P.349.
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GOUVERNEMENTS AUTORITAIRES, DROITS DE L'HOMME ENTRE DELEGITIMATION ET L'EGITIMATION DES ACTES TERRORISTES EN AFRIQUE AU SUD DU SAHARA

RESUME
Les gouvernements autoritaires d'Afrique au sud du Sahara, en période normale sont déjà hostiles au respect des droits de l'homme, en période anormale ils le sont davantage, ils se sont même radicalisés et opposent une fin de non recevoir à reconnaitre un quelconque droit aux terroristes. Ces Etats sont en déphasage avec les exigences de la communauté internationale et les ONG qui défendent le principe de l'Universalité des droits. Ainsi chaque être humain doit bénéficier des droits même lorsqu'il est reconnu coupable. Ces États utilisent la lutte contre le terrorisme comme une rente, un épouvantail pour balayer les adversaires politiques mettant à rude épreuve les libertés politiques des citoyens. L'horizon est encore sombre pour le respect des droits du citoyen ordinaire mais il est noir en ce qui concerne les terroristes.

INTRODUCTION

L'Afrique centrale est un espace géographique assez particulier constituant un véritable sanctuaire ou un club des princes du pouvoir qui se partagent les valeurs d'un pouvoir perpétuel ou illimité, "homme dieu", " surhomme" maître du temps et de l'espace. Cette situation conduit inévitablement à une gouvernance démocratique et financière chaotique, à une hostilité avérée face au respect des droits des citoyens. Le système gouvernant est de nature autoritaire, marqué par la confiscation des trois pouvoirs par l'homme providentiel qui marche et plane sur toute l'architecture institutionnelle.
Ainsi, les droits des citoyens subissent une sédimentation inquiétante et les rapports entre la communauté internationale, les ONG et ces Etats sont tendus au sujet de la gestion saine des droits de l'homme.
La montée en puissance du terrorisme et sa cruauté sans précédent ont abouti à la radicalisation des gouvernements déjà autoritaires. L'actualité sur les droits de l'homme en général et en particulier à une cession des droits aux terroristes reste difficile à avaler par ses Etats. Pour être en accord avec la thématique centrale, nous allons clarifier la démarche hostile des gouvernements autoritaires face au respect des droits de l'homme (I) et les différentes contradictions entre délégitimation et légitimation du terrorisme. (I)

I- L'HOSTILITE DES GOUVERNEMENTS AUTORITAIRES FACE AU RESPECT DES DROITS DE L'HOMME.
Dans cette première monture, il sera question de mettre en évidence la nature du système politique (A) et ses conséquences sur la citoyenneté (B).
A- La nature du système politique
Il sera question d'analyser la double posture de l'Etat africain pendant la première période et la deuxième période.

1- Le premier ordre politique (1960-1989)
Ce mouvement est marqué par la décolonisation et l'accession à l'indépendance de la plupart des Etats africains au Sud du Sahara. Ces indépendances sont accueillies avec chants et trompettes ; l'expression de joie est significative, c'est le vent des libertés qui souffle et les changements sont attendus par tous les citoyens. Enfin ! " Nous sommes libres et indépendants".
Les réjouissances terminées, la réalité est implacable, la rupture attendue n'aura pas lieu, on note plutôt une continuité certaine des méthodes héritées du colon et l'idéologie coloniale semble être la principale source de l'Etat en Afrique. A ce sujet, T. Michalon souligne que : "l'idéologie coloniale, reprise à peu près intacte (…) reposait sur (…) les institutions étatiques centralisées". Ainsi, le nouveau leader a pour ambition d'asseoir de manière décisive et continue son autorité. Pour cela, il s'entoure de toutes les précautions pour conserver le pouvoir, par conséquent, il y ajoute sa touche personnelle. C'est ainsi qu'on a les formules telles que le père de la nation, le père de l'unité nationale, le père de la révolution… des formules propres aux dictateurs.
Il s'établit un présidentialisme autoritaire en Afrique mettant ainsi à rude épreuve les doits et liberté des citoyens : c'est une fin de non recevoir pour la démocratie. B. Asso analyse ces régimes politiques après l'indépendance en ces termes :
"Trois traits dominent l'expérience présidentialiste africaine ; la concentration des pouvoirs, le plébiscite, le parti unique à tendances oligarchiques".
Cette vision ou cette version de cet Etat va développer des postures différentes du dictateur à travers la personnalisation du pouvoir, le culte de la personnalité, la sublimation de son être et une soumission absolue de ses compatriotes. Le dispositif sécuritaire est le bras séculier à travers les appareils répressifs qui traquent, surveillent et éliminent selon la volonté du dictateur, c'est la négation des droits de l'homme.
Dans une énumération fort intéressante, T. Mwayila note en substance que : "les plus illustres d'entres-eux ont savouré pendant plus d'une décennie les délices de ce pouvoir féodal… A Sekou Touré, Jomo Kenyatta, Ahmadou Ahidjo, Julius Nyerere…". Au Cameroun par exemple, le président Ahmadou Ahidjo est le porte étendard de cette dictature, sa figure emblématique va conduire d'une main fer la fin du multipartisme au profit d'un grand parti national afin de réaliser son rêve : "le creuset de l'unité nationale". Il renforce cette idée lors d'une conférence de presse le 02 Juillet 1963, sûr de lui et fidèle à ses convictions politiques, il relève et magnifie les avantages de se regrouper, de créer une communauté consensuelle pour être plus forts, soudés et partager avec fierté le même destin, faciliter le développement économique. Il souligne avec force que : "tous les pays africains qui viennent d'accéder à l'indépendance l'ont compris, ils ont vu que c'était indispensable".
A priori, les déclarations du président ne souffrent d'aucune contestation et semblent garantir une certaine bonne foi de sa part car, on peut déceler un sens d'ouverture, d'échanges et même de responsabilité d'un chef qui a le souci de réunir ses troupes afin de bâtir quelque chose de solide. Mais une lecture profonde et a posteriori montre clairement que les vraies intentions ou motivations du président étaient ailleurs, c'est-à-dire dans la création d'un parti unique réunissant toutes les forces politiques du pays maitrisant et contrôlant la direction sans partage. Du moins cette opération a été une réussite parce que :
" Le 1er septembre 1966, l'Union Camerounaise fusionne avec tous les autres partis et devient l'Union Nationale Camerounaise…". L'élimination des potentiels adversaires ou opposants au régime du président A. Ahidjo. Par conséquent, cette situation inaugure une nouvelle ère politique qui va conduire à une dictature sanglante caractérisée par une vive répression, des arrestations et emprisonnements arbitraires. Certaines prisons d'alors sont restées actuelles dans l'imaginaire des citoyens camerounais malgré le temps qui passe (Mantum, Yoko…) pour ne citer que celles-là. Le président A. Ahidjo s'est servi du slogan de l'unité nationale comme ses pairs africains, pour réaliser son ambition personnelle de régner tout seul sans partage un peu comme Luis XIV dans cette brève attitude de : " c'est à moi seul l'Etat…"
Cette première partie de l'histoire postcoloniale des pays d'Afrique au Sud du Sahara s'achève à l'aube de 1989 avec le sentiment que les Etats sont pris en otage par la dictature marquée soit par la continuité des institutions politiques coloniales, soit par la réforme de celles-ci pour les besoins de la cause et le plus grand regret qu'on formule pour cette période après l'indépendance est qu'elle a transmis au nouvel ordre démocratique naissant de 1990 ses habitudes et comportements politiques et même son appareil politique et répressif. On dirait que le nouvel ordre politique démocratique est fille du premier ordre politique et c'est peut être pour cette raison que A. Bourgi écrit que : " A l'aube de la décennie après les indépendances qui commencent, la situation est dans la plupart des cas bloquée".
2- Le deuxième ordre politique (1990).
Ce nouvel ordre politique se caractérise par l'avènement forcé ou imposé de la démocratie en Afrique francophone. Sous l'initiative de François Mitterrand alors président de la république française, les modalités de cette démocratie sont clarifiées aux Etats africains c'est-à-dire que dorénavant la France conditionnera son aide en fonction des efforts réalisés allant dans le sens du respect des droits et libertés des citoyens. Il précise sa pensée en ces termes : "L'aide française sera plus tiède envers les régimes autoritaires et plus enthousiaste envers ceux qui franchiront le pas vers la démocratie". Cette démocratie regroupe à la fois le multipartisme, la liberté de presse, l'Etat de droit, l'indépendance de la justice, le respect des droits de l'homme…
Sans vouloir à tout prix revenir sur le sommet de la Baule, nous retenons tout simplement qu'il a été le point de départ de la démocratie dans l'ensemble des pays d'Afrique francophone. L'avènement de cette démocratie a été accueilli dans ces pays par un soulagement, une grande joie. Ainsi, une nouvelle ère s'ouvre avec tous les artifices d'une véritable démocratie caractérisée par le multipartisme, la liberté d'expression, le débat contradictoire, l'organisation régulière des élections ouvertes. L'adaptation de cette nouvelle école va se faire à travers un processus lent et une indolence particulière. Pour tout dire, l'institution présidentielle reste très puissante et absorbe les autres ; elle est la clé de voûte de toute évolution politique. Chaque leader utilise des formes plus ou moins déguisées de la dictature pour asseoir son hégémonie sur le champ politique. On assiste régulièrement à l'anti jeu du système dominant. Ainsi, allant dans le même sens, Napoléon III affirmait que : "la nature de la démocratie est de se personnifier dans un homme". Cette omniprésence de l'institution présidentielle va malheureusement combattre l'émergence d'une vraie démocratie. On observe une obstruction totale à travers des méthodes de tricherie, de trucage des élections, de verrouillage du système électoral et des restrictions sévères des libertés politiques. Cette tendance oligarchique se justifie à travers la faillite de la démocratie représentative et à ce propos, JP Le Goff écrit que : "la démocratie représentative est depuis longtemps condamnée à la dérive oligarchique… la souveraineté est doublement confisquée et le peuple doublement dépossédé". Cette dérive de la démocratie représentative n'est pas seulement liée à son essence, mais aussi et surtout à son mauvais usage par les hommes politiques qui ont en tête la satisfaction de leurs besoins et non ceux du peuple et on retrouve ces intérêts égoïstes même chez les citoyens qui loin de se joindre à une cause commune participent plus tôt au jeu de la démocratie post-totalitaire. A ce sujet, G. Hermet note en substance que : "…plutôt de se pencher vers une démocratie pluraliste, le peuple aspire davantage à sa propre dictature chacun dans les limites préférentielles de ses intérêts".
On peut comprendre que le peuple n'est pas toujours innocent, il participe d'une manière relative à la magouille, à des basses besognes et cela conduit à l'émiettement de l'opinion qui n'arrive pas à faire bloc sur des questions importantes. Ainsi pour R. Aron, il est nécessaire de se poser un certain nombre de questions pour identifier un régime politique de type oligarchique : tout d'abord qui fait l'oligarchie ? Qui fait partie de la minorité dominante ? Et jusqu'à quel point est-il facile d'y entrer ? La minorité gouvernante est-elle plus ou moins ouverte ou fermée ?
- Quel est le genre d'hommes qui a la chance dans chaque type de régime d'accéder au personnel politique ?
- Quels sont les privilèges dont jouissent les membres de la minorité gouvernante ?
- Quelles sont les garanties que ce genre de régime donne aux gouvernés ?
- Qui, dans un régime de cet ordre possède réellement le pouvoir et que signifie la notion, si couramment utilisée de posséder le pouvoir ? Par conséquent, R. Aron, dans cette étude sur la corruption des régimes constitutionnels et pluralistes retient trois hypothèses à savoir :
"Autodestruction, vulnérabilité croissante du régime, absence d'une évolution orientée vers un sens déterminé". Au terme de toutes ces remarques sur le contenu des régimes politiques qui tous sans distinction ont un brin d'autoritarisme mais à des niveaux variables, acceptables ou inacceptables. Par conséquent, il n'existe pas de régime neutre, sain ou innocent mais le plus important étant ici l'habileté à concilier les exigences du régime et celles du citoyen afin de satisfaire tout le monde.
Ces démocraties pour la plus part en Afrique au Sud du Sahara sont dites démocraties post-totalitaires car elles ont conservé malheureusement les traits saillants des régimes totalitaires des indépendances avec des institutions hybrides issues d'un passé dictatorial et d'un faux désir de modernité lié à la démocratie.
Cette cohabitation nous semble inopportune et laisse apparaitre une alliance contre nature favorable à la déliquescence de ces institutions porteuses de malchance, de mal gouvernance, de corruption, d'instabilité permanente, de violence car ayant vidé les citoyens de l'essentiel de leurs droit et liberté. Ces institutions spécifiques subissent parfois ce qu'on peut appeler forçage institutionnel ; ce qui ne garantie pas leur efficacité, ni leur légitimité. L'Etat, recourt en permanence aux appareils répressifs telles l'armée, la police et aux intimidations pour faire passer certaines réformes institutionnelles ambiguës en maintenant en respect une grande partie de la population qui a souvent envie de se soulever et même quand elle arrive à le faire, elle est matée sans réserve.
Cette démocratie de la dictature s'appuie sur le chantage, la propagande de son idole, prince unique, parfait et irremplaçable pour l'éternité, mensonges, fausses promesses, confusions entre activités régaliennes et dons personnels. Allant dans le même sens, Tocqueville souligne que : " ce qu'il faut dire pour plaire aux électeurs n'est pas toujours ce qu'il conviendrait de faire pour bien servir l'opinion".
B- Les conséquences de la dérive autoritaire.
Il sera question de clarifier la violation permanente des droits et libertés des citoyens.
1- La politisation du système
Toutes les institutions politiques, législatives et judiciaires sont ramenées sous la domination du président de république qui en est l'émanation, l'incarnation. Ainsi, le principe de la séparation des pouvoirs est une vue de l'esprit ; l'équilibre des pouvoirs n'existe pas. Les débats parlementaires sont faussés, les partis Etats sont toujours trop majoritaires, l'Assemblée Nationale est étouffée, asphyxiée et le Sénat quand il existe est une chambre de retraite mieux une maison de retraités. Les projets de lois sont imposés et passent comme une lettre à la poste.
Dans ces conditions, les résultats des différentes élections sont toujours contestés par l'opposition et la société civile. D'ailleurs à ce sujet, Y. Ponroy écrit que :
" Dans une élection au niveau national les dés sont souvent pipés". Finalement, le refus de l'alternance pose plusieurs problèmes dont le plus important semble être la confiscation du pouvoir à travers des méthodes obscures et parfois anticonstitutionnelles. Les révisions des constitutions en Afrique noire francophone sont devenues monnaie courante, un véritable phénomène de mode qui a brisé le rêve d'une certaine opposition broyée par un pouvoir tyrannique. Ces révisions de la constitution sont assez curieuses car elles concernent le plus souvent les articles qui permettent au prince de se maintenir au pouvoir ; une constitution taillée sur mesure or la vision moderne de la démocratie se dévoilerait en ces termes :
" La démocratie suppose des élections libres et transparentes, des institutions, l'Etat de droit et un système judiciaire indépendant".
Cette vision noble de la démocratie s'éloigne chaque jour, car elle se heurte à un refus des dirigeants qui vivent pour le pouvoir et rien que pour le pouvoir. Dans ce contexte, l'indépendance de la justice est hypothéquée puisque le leader central est le premier magistrat. Il préside la haute institution de la magistrature qui peut prendre une appellation autre mais le contenu et le fonctionnement sont identiques. A titre d'exemple au Cameroun le président de la République préside le conseil supérieur de la magistrature. Il nomme les magistrats, s'occupe de leurs avancements, de leur promotion, sanctionne et révoque. A ce sujet, le dernier conseil supérieur de la magistrature a vu la révocation du célèbre magistrat Pascal Magnaguemabé, "bourreau des prisonniers" de l'opération épervier. Nous n'oublions pas la mise à la retraite du magistrat et opposant Paul Ayah Abine détenu au Secrétariat d'Etat à la Défense. La mise à la retraite dépend du bon vouloir et surtout de l'humeur du prince et non de la fin normale de la vie professionnelle consacrée par un texte juridique. La garde à vue depuis bientôt six mois de ce magistrat à la suite de son interpellation à son domicile est une illustration parfaite de cette justice politisée.
Ces cas de détention sont légion au Cameroun ; une certaine opinion souligne avec force que la lutte contre la corruption est un instrument entre les mains du leader central pour éliminer ses adversaires politiques. Cette assertion semble être pertinente car le palais présidentiel dans ces pays est la plus grande cour car c'est là-bas malheureusement que l'agenda judiciaire est établi avec précision à travers la programmation des arrestations spectaculaires dont la finalité serait de "plaire" au peuple. Le président de la république dans ce contexte reste l'alpha et l'oméga du système et la violence semble être le recours idéal du pouvoir pour réaliser ses basses besognes. E. Ngodi souligne la pertinence de cette violence étatique : "La violence demeure de ce fait comme un mode de production du pouvoir et de domination". Par conséquent, le même auteur constate que l'Etat est en crise d'où :
- La difficile construction de l'Etat Nation
- La conjoncture des partis uniques
- Le bidouillage politique et le processus démocratique.
- La dénaturation du pouvoir politique.
- L'impasse des politiques de développement économique…
L'échec de cette démocratie impopulaire qui consacre l'individualisme, les détournements massifs de la fortune publique c'est la patrimonialisation et la criminalisation, la prise en otage de l'Etat devenu Etat-marionnette sur la scène internationale.
Un autre pan important de la situation classique des droits de l'homme est la situation dans l'univers carcéral où l'on note une surpopulation mal en point du fait de l'exiguïté ou étroitesse des bâtiments. Les conditions de vie sont difficiles : dans une chambre ou box, on y trouve 100 à 150 prisonniers qui dorment les uns sur les autres. Le taux de mortalité est élevé et les soins sanitaires sont rares, la ration dérisoire : ce sont de véritables mouroirs. Ainsi, l'observatoire international des prisons section du Tchad estime que le nombre de personnes détenues en prison depuis 2015 a connu une croissance inquiétante qui laisse durcir les conditions carcérales.
Il en est de même des établissements pénitiaires au Cameroun. Les prisons de kondengui à Yaoundé et de New-bell à Douala sont une illustration du surpeuplement carcéral. Lorsqu'on est en prison au Cameroun on côtoie l'abime et la mort au quotidien. Ainsi le représentant des Mbororos, une ethnie minoritaire au Cameroun tenait à faire savoir aux 13 Bakas majeurs et 17 mineurs Mbororos en détention préventive que "nous sommes tous libres et égaux en droit et en dignité de par la constitution camerounaise, mais aussi la déclaration universelle des droits de l'homme" (cf Emergence, quotidien d'informations générales et d'analyses, N°1052 du mercredi 16 Août 2017).
Les Mbororos et les Bakas sont régulièrement marginalisés depuis les temps et même en prison ils sont l'objet de maltraitance et subissent des abus de toutes sortes et le représentant des couches vulnérables insiste en leur demandant de briser le silence face à la violation de leur différents droits, afin qu'ils puissent avoir l'aide appropriée.
2- La suppression des libertés politiques et les violences physiques
Les lois du 19 décembre 1990 étaient porteuses d'espoir pour les leaders politiques, la société civile et les citoyens. Elles consacraient la démocratie et l'ouverture aux droits et libertés politiques. Mais aujourd'hui ce dispositif juridique est charcuté à chaque fois par l'administration (préfets, sous-préfets…), les forces de l'ordre qui ont réduit ces lois en cendre voire en poussière. Par exemple la loi n°900-55 du 19 décembre 1990 portant régime de réunions et de manifestations publiques n'existe que sur le papier car toutes les manifestations publiques sont interdites au Cameroun et surtout pour les partis de l'opposition, marche pacifique interdite, conférence de presse interdite aux nationaux et même aux étrangers. Le Cameroun est devenu un Etat policier et ceux qui se battent au quotidien à vouloir organiser des marches pacifiques ou autres manifestations à caractère politique sont pris à partie par les forces de l'ordre qui utilisent les camions à eau pour disperser les manifestants, les gaz lacrymogènes et les matraques, agressent physiquement. Parfois les manifestants subissent des sévices corporels très graves : blessures, jambes cassées et incarcérations arbitraires… Tout ceci est le lot quotidien des membres de la société civile et de l'opposition. Au sujet de la crise anglophone, l'avocat Akere Muna à travers une lettre ouverte note que :
"Ils ont été arrêtés pour avoir revendiqué leurs droits, pour avoir marché pacifiquement, pour avoir demandé de meilleures conditions de travail dans leur corporation et un mieux être pour tous" (cf Emergence p.5).
Certes on peut avoir à redire sur la sincérité de cette déclaration mais l'on ne peut nier les diverses agressions des forces de l'ordre sur la population surtout estudiantine. Les images ont fait le tour du monde avec des étudiants sortis de leur chambre de force par les forces de l'ordre, bastonnés à souhait et enroulés dans la boue et les eaux usées ou sales, à plat ventre à genoux, une violence invivable couronnée par la coupure d'internet pendant de longs mois dans la partie anglophone etc.
Au regard de tout ce qui précède, on peut se demander naïvement si le pouvoir a perdu toute rationalité ? Ces Etats qui s'illustrent par une hostilité particulière dans le non respect des droits de l'homme sont d'abord et surtout de régimes perpétuels à l'instar du Cameroun, du Tchad, de la Guinée Equatoriale, de la République du Congo, du Rwanda, du Burundi etc. La montée en puissance du terrorisme va accroitre leur allergie par rapport aux droits et libertés de l'homme, atteindre le paroxysme et franchir le Rubicon en termes de radicalisation de ces actes terroristes.

II- Les actes terroristes entre délégitimation et légitimation au Sud du Sahara

Cette deuxième mouture s'articulera autour de la délégitimation et des motivations de ces Etats à refuser de reconnaitre certains droits aux terroristes et envisager la légitimation de ces droit comme inaliénables et inhérents à chaque individu.

A- La delégitimation des droits aux terroristes
Il sera question de scruter l'épuisement des principes du droit de la guerre et présenter les arguments des Etats réfractaires au respect des droits de l'homme en général et à ceux des terroristes en particulier.
1- L'épuisement des principes du droit sur la scène internationale
Les nouvelles guerres ont montré clairement que le droit de Genève était muet, car il se fonde sur la protection des personnes civiles en temps de guerre. Ce droit se trouve bien clarifié dans les quatre conventions Genève de 1949 complétées par les protocoles additionnels I et II de 1977 relatifs à la protection des victimes de conflits armés. Ces protocole constituent la source principale du droit humanitaire et indiquent que les civils doivent être protégés en toute circonstance de guerre pour ce qui concerne le protocole I1 on remarque que ce principe est violé régulièrement par les belligérants. Nous n'en voulons pour preuve que la guerre entre Israël et la Palestine avec des écoles bombardées, des hôpitaux détruits, des ambulances non épargnées, les civils dans l'étau de la guerre ne bénéficient d'aucune protection.
Le protocole II concerne les conflits qui se déroulent d'une haute partie contractante entre les forces armées et celles dissidentes ou des groupes armés qui sont sous la conduite d'un commandant contrôlant une partie du territoire.
Les violations répétées de ce protocole sont permanentes en Syrie depuis environ 6ans entre forces fidèles à Bachar Allasad d'un côté et les rebelles de l'autre. Le cycle infernal de violence s'abat quotidiennement sur les civils, les écoliers, les bébés bref sur les populations vulnérables. Le droit humanitaire semble être épuisé, inerte et ne fait plus peur à personne
Cet effondrement du droit humanitaire dans une dimension opérante et symbolique va consolider la posture des Etats qui ne respectent pas les droits de l'homme. Désormais, on peut penser que tout est possible, il y a comme un vide, une absence d'un régulateur international des guerres surtout asymétriques. L'ONU est sans voix et sans force. Cette somnolence de l'ONU a poussé à la démission de la Cour Pénale Internationale de Mme Carla Del Ponte, fatiguée de l'inertie de l'ONU. Ainsi, R. Mattarallo notait que : "La Conférence de Vienne a montré combien il était ardu de trouver une solution à des dilemmes que la langue de bois diplomatique dissimule …".
Il en est de même des différents fronts contre le terrorisme en Irak, au Mali, en Somalie et un peu partout dans le monde. Cette fragilité de la communauté internationale face au non-respect du droit de la guerre et surtout du droit humanitaire a donné lieu à toutes sortes de dérives, d'exactions et le terrorisme aidant à travers ses méthodes et ses pratiques peu orthodoxes et non conventionnelles.
2- La négation des droits aux terroristes
Le terrorisme à travers ses manifestations est une menace contre l'Etat de droit et le pouvoir établi. Le terrorisme peut conduire à la division de l'Etat en deux ou en trois ; il peut renverser le pouvoir en éliminant le leader central car la mission principale des terroristes islamiques est d'installer un Etat Islamique. De ce point de vue, ces régimes mettent tous les moyens pour ne pas en arriver là.
Le terrorisme est une nébuleuse, une hydre qui s'attaque aux biens et aux personnes. Il rase tout sur son passage, les pertes en vie humaine sont incalculables, ainsi que les dégâts matériels. Les enlèvements sont légions avec des prises d'otages, la cruauté de leurs méthodes, l'audace et la défiance vis-à-vis de l'armée …Il met en péril tous les pans de la vie. C'est le mal du siècle et un remède efficace n'a pas encore été trouvé d'où la terreur et l'effroi. Ainsi, l'Etat devient :
"Une entité chaotique et ingouvernable où règnent le banditisme et l'autoritarisme des factions, la violence est décentralisée (rapt, pillage, meurtre".
Le chaos qui caractérise certaines zones de guerre est désigné sous l'appellation des zones crises qui sont devenues les plus dangereuses, les plus meurtrières et l'Afrique au Sud du Sahara est l'un des foyers ardents du terrorisme. Les Etats victimes des actes terroristes sont dos au mur et agissent selon la loi du talion à savoir "œil pour œil, dent pour dent". La violence ou la cruauté par la cruauté ne correspond à aucune norme du droit moderne. Mais, à la réalité, ce principe est largement partagé par la majorité des populations victimes des actes terroristes en Afrique. Vu sous cet angle, il est difficile d'envisager un avenir radieux, un droit équitable face à l'inhumanité du terrorisme. Ainsi, lors du colloque international tenu à Strasbourg sur "le thème de l'universalisme des droits de l'homme dans un monde pluraliste", il a été relevé que l'occident n'était pas sincère dans sa démarche car les occidentaux estiment que les droits des islamistes sont désacralisés mais, ils ne se demandent pas si les crimes commis au nom d'Allah sont sacrés ?
Dans cette lutte sans merci contre le terrorisme, un phénomène particulier et nouveau apparait celui de l'utilisation du terrorisme comme une rente politique par des gouvernements autoritaires car la loi antiterroriste toute récente n'a pas fixé de limites entre un acte politique et un acte terroriste. Malheureusement, on peut dire aujourd'hui que la lutte contre le terrorisme vient crédibiliser ces dictatures qui veulent par tous les moyens capitaliser les émotions douloureuses et les solidarités agissantes portées par le peuple pour se refaire une santé politique. Cette loi aiguillonne les terroristes et vise les hommes politiques, les opposants, les intellectuels, les journalistes qui sont réduits au silence. Le cas le plus flagrant a été au Cameroun celui du journaliste Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue Haoussa, condamné à 10 ans de prison pour "complicité d'actes terroristes" et non-dénonciation d'actes de terrorisme" ; ce que l'ONG Reporter Sans Frontières a qualifié d'"incarcération arbitraire et abusive" (cf. Baromètre communautaire, journal d'informations générales de la zone Cemac, N° 086 du 13 au 19 juillet 2017).


B- L'universalisme et la légitimation des droits de l'homme
Il sera question de souligner la permanence ou la survivance des droits de l'homme et l'impossible équilibre recherché.
1- La survivance des principes de défense des droits de l'homme
Les grands principes de droits de l'homme malgré tout restent en vigueur dans tout l'espace mondial. Il est question dans la mesure du possible de les faire respecter par les Etats ou par les acteurs aux différents conflits. Ainsi, la Charte des Nations Unies en son article 68 prévoit une commission "pour le progrès des droits de l'homme".
L'une des missions de cette commission dans son article 1er est de : "réaliser la coopération internationale en relevant les problèmes internationaux d'ordre économique, social, intellectuel ou humanitaire, en développant et en encourageant le respect des droits de l'homme et des libertés fondamentales pour tous sans distinction de race, de sexe, de langue ou de religion".
On comprend aisément que malgré de nombreux dérapages, les droits restent éternels pour l'humanité et chaque individu devrait en profiter.
L'Afrique pour sa part a aussi repris à son compte un dispositif juridique favorable à l'épanouissement des droits de l'homme. La Charte Africaine des Droits de l'Homme et des Peuples proclame non seulement les droits des individus mais aussi ses devoirs :
- La non-discrimination et l'égalité de tous devant la loi (article 3) ;
- Le droit à la vie (article 4) ;
- L'interdiction de toutes formes d'exploitation et d'avilissement de l'homme, notamment par l'esclavage ou la torture, les peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants (article 5) ;
- L'interdiction de toute arrestation et détention arbitraires (article 6) ….
Les différents préambules des Etats africains reprennent tous ces grands principes de droit mais on note tout simplement qu'il y a un écart assez important entre ces principes et leur application d'où la fameuse problématique de l'universalité des droits de l'homme.
2- L'impossible légitimation des actes terroristes
Il s'agit de respecter les droits de ceux qui sont coupables des actes de terrorisme afin qu'ils bénéficient d'un procès équitable, que leurs droits soient respectés à toutes les étapes de la procédure. Or, cette démarche semble suspecte. Les gouvernements autoritaires soulignent que la reconnaissance des droits aux terroristes donnerait lieu à une légitimation du terrorisme. Or, dans leur logique, il ne faut même pas y penser. Ainsi, un bras de fer existe depuis plusieurs années entre ces Etats, les ONG, l'ONU et toutes les autres organisations qui œuvrent pour le respect des droits de l'homme. Ainsi, Transparency International, Reporter sans Frontière, Amnesty International ont toujours dénoncé avec énergie les violations répétées des droits des détenus. D'ailleurs, le dernier rapport d'Amnesty International dénonce les dérives de l'armée camerounaise dans la lutte contre la secte islamique Boko Haram avec des cas de disparitions forcées et détentions au secret, d'exécutions extrajudiciaires, de brutalité contre les civils, de dénonciations douteuses, d'actes de torture, des journalistes violentés (cf. Baromètre communautaire N° 086 du 13 au 19 juillet 2017, p. 6). Ces différents rapports sont le plus souvent balayés d'un revers de la main par ces gouvernements autoritaires. Amnesty international dans son enquête souligne "une violation systématique des droits de l'homme à l'Extrême-Nord", l'organisation reconnaît avoir écouté 101 témoignages dont les plus émouvants sont :
"J'étais enchaîné en permanence. Des hommes en civil m'ont frappé … les coups étaient si nombreux que je me suis évanoui".
Une autre victime témoigne :
"Suspendu, mains et jambes attachées dans le dos, frappé avec toutes sortes d'objets, soumis à de simulacres de noyades …"
Le Tchad voisin du Cameroun, victime lui aussi des actes terroristes ne fait pas exception à la règle. Dans un rapport de 2016 sur les droits de l'homme publié par l'Ambassade des USA, il est souligné que Idriss Deby a été réélu cinq fois et à chaque fois on parle d'un hold-up électoral. Ce rapport retient :
- Des abus commis par les hommes en tenue ;
- Les conditions de détention très dures et des restrictions limitant la liberté ;
- Les exécutions arbitraires ;
- Les recours permanents à la torture ;
- Les longues détentions ;
- Les exécutions sommaires et extrajudiciaires.
Selon Freedom House, les forces de sécurité vivent en toute impunité.
Il apparait évident que le respect des droits reste une utopie dans les systèmes autoritaires. On mélange tout et le leader central agit dans le sens de la protection de ses intérêts, de la préservation de son pouvoir et non dans le sens de la construction d'un Etat démocratique, de prospérité économique et de bonne gouvernance.
Dans ce contexte sombre du non-respect des droits de l'homme Marcel Nguelé Abada revient sur la fonction critique de l'indivisibilité des droits humains car selon lui il apparaît une instrumentalisation des droits de l'homme dont les intérêts ne se limitent pas toujours à la lutte contre le terrorisme, elle devient parfois un moyen d'ingérence. Ainsi, la conception des droits de l'homme se traduit peut-être dans cette assertion :
"La politique de deux poids deux mesures dessert les causes des droits de l'homme".
Au terme de notre effort d'analyse et de compréhension, il était question de clarifier la difficile conciliation du principe de l'universalité des droits de l'homme avec des cas particuliers liés aux actes de terrorisme. Au cours de cette réflexion, nous avons montré que les gouvernements autoritaires étaient déjà hostiles à tout épanouissement des droits de l'homme et le terrorisme a conduit à leur radicalisation. Cette lutte contre le terrorisme est souvent utilisée comme un épouvantail contre l'opposition, les journalistes, les leaders d'opinion …

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
A- OUVRAGES

1- Ahmed BOURGI, Le printemps de l'Afrique, Paris, Hachette, 1988, p109.
2- Christian SAVES, Pathologie de la démocratie, Essai sur la perversion d'une idée, Paris, Imago, 1994, p 121.
3- Daniel SCHNAPPER, La démocratie providentielle, essai sur l'égalité contemporaine, Paris, Gallimart, 2002, p 237.
4- David GAILLARD, Les armes de guerre et l'environnement naturel, essai d'études juridiques, Paris, L'harmattan, 2006, p 33.
5- Issa ABIABAG, Les droits de l'homme et libertés publiques au Cameroun, Yaoundé, Editions du Fasst, 1998, p 218.
6- Jean IMBERT, Le Cameroun, Paris, PUF, 1973, p 60.
7- Jean Bernard MARRE, La Commission des Droits de l'Homme de l'ONU, Paris, Editions A. Pédone, 1975, p 34.
8- Jean Pierre LEGOFF, La démocratie post-totalitaire, Paris, la Découverte, Poche, 2003, p 215.
9- Max Liniger GOUMAZ, La démocrature, dictature camouflée, démocratie truquée, Paris, L'Harmattan, 1992, p 220.
10- Philippe BOULANGER, Géographie militaire et géostratégie, enjeux et crise du monde contemporain, Paris, Armand Colin, 2011, p 92.
11- Raymond ARON, Démocratie et totalitarisme, Paris, Gallimard, 1965, p 132.
12- Samba THIAM, Introduction historique au droit en Afrique, Paris, L'Harmattan, 2011, p 82.
13- Samuel EBOA, Introduction sur l'Afrique Noire, Etudes Africaines, Paris, L'Harmattan, 1999, p 25.
14- Stanislas NGODI, Pétrole et géopolitique en Afrique Centrale, Paris, L'Harmattan, 2008, p83.
15- Thierry MICHALON, Quel Etat pour l'Afrique ? Paris, L'Harmattan, 1984, p 63.
16- TSHIYEMBE MWAYILA, l'Etat post colonial d'insécurité en Afrique, Paris, Présence Africaine, 1990, p 14.
17- Yves PONROY, Démocratie en Péril, Paris, L'Harmattan, 2002, p 58.

B- THESE
Roger Gabriel NLEP, "Contribution à l'étude de la dynamique normative de l'administration publique en Afrique noire francophone : le cas de l'administration camerounaise", Thèse de Doctorat en Droit, Paris I, 1977, Volume 1, p 344.


C- JOURNAUX

1- BAROMETRE COMMUNAUTAIRE, Journal d'informations générales de la zone CEMAC, N° 086 du 13 au 19 juillet 2017.
2- EMERGENCE, Quotidien d'informations générales et d'analyses, N° 1052 du 16 août 2017.
3- KALARA, Hebdomadaire du monde judiciaire N° 123 du 16 août 2017.

D- RAPPORTS

1- Rapport 2015 de l'observatoire international des prisons, section du Tchad.
2- Rapport de l'ONG Amnesty International du 07/07/2017.
3- Rapport 2016 de l'Ambassade des Etats-Unis d'Amérique au Tchad (https//td USA EMBASSY.GOV. RAPPORT2016.

E- COLLOQUES
1- Terrorisme et droits humains, Travaux de la Friedrich Ebert Stifhung, Yaoundé, PUA, 2001, p 99.
2- Universités francophones, l'effectivité des droits fondamentaux dans les pays de la communauté francophone, Colloque international, 20 et 30 septembre et 1er août 1993, Port Louis, Edicef, p 59.

Notes :
Samuel Eboa, Interrogations sur l'Afrique noire, Etudes Africaines, Paris, l'Harmattan, 1999, p25.
Thiérry Michalon, Quel Etat pour l'Afrique ? Paris, L'harmattan, 1984, p63.
Roger Gabriel Nlep, "Contribution à l'étude de la dynamique normative de l'Administration publique en Afrique noire francophone : le cas de l'administration camerounaise", Thèse de Doctorat en droit, Paris I, 1977, volume I, p344.
Tshiyembe Mwayila, l'Etat postcolonial d'insécurité en Afrique, Paris, Présence Africaine, 1990, p14.
Le creuset de l'unité nationale était le leitmotiv de la vision politique d'Ahidjo qui avait un double intérêt : intérêt national et intérêt personnel.
Jean Imbert, Le Cameroun, Paris, PUF, 1973, p60.
Jean Imbert, op. cit, p62.
Samba Thiam, Introduction historique au droit en Afrique, Paris L'Harmattan, 2011, p82.
Ahmed Bourgi et All, Le printemps de l'Afrique, Paris, Hachette 1988, p109.
Ibid.
Daniel Schnapper, La démocratie providentielle, Essaie sur l'égalité contemporaine, Paris, Gallimard, 2002, p237.
Jean Pierre Legoff, La démocratie post-totalitaire, Paris, la découverte, Poche, 2003, p215.
Ibid.
Raymond Aron, Démocratie et totalitarisme, Paris, Gallimard, 1965, p132.
Ibid.
Yves Ponroy, Démocratie en péril, Paris, L'harmattan, 2002, p58.
Ibid.
Max Webber cité par Christian Saves, Pathologie de la démocratie, Essai sur la perversion d'une idée, Paris Imago 1994, p121.
Stanislas Ngodi, Pétrole et géopolitique en Afrique centrale, Paris, L'harmattan, 2008, p83.
Ibid.
Cf. Rapport 2015 de l'observatoire international des prisons-Section du Tchad
Issa Abiabag, Les droits de l'homme et liberté publiques au Cameroun, Yaoundé, Editions du Fasst, 1998, p218.
David Gaillard, Les armes de guerre et l'environnement naturel, Essai d'études juridiques, Paris L'harmattan, 2006, p33.
Ibid.
Universités francophones, L'effectivité des droits fondamentaux dans les pays de la communauté francophone, Colloque international, 20 et 30 septembre, 1er août 1993, Port Louis, Edicef, p 59.
Philippe Boulanger, Géographie militaire et géostratégie, enjeux et crises du monde contemporain, Paris, Armand Colin, 2011, p 92.
Ibid.
Max Liniger - Goumaz, La démocrature, dictature camouflée, démocratie truquée, Paris, L'Harmattan, 1992, p 220.
Jean-Bernard Marré, La commission des droits de l'homme de l'ONU, Paris, Editions A. Pedone, 1975, p 34.
Ibid.
Issa Abiabag, op. cit, p 46.
Ces informations sont contenues dans le rapport de l'ONG Amnesty International du 07/07/2017.
Toutes ces informations sont contenues dans le rapport 2016 de l'Ambassade des USA au Tchad (https.//td USA Embassy.gov.rapport2016).
Terrorisme et droits humains, Friedrich Ebert, Stifhung, Yaoundé, Presses Universitaires d'Afrique, 2001, p 99.
Ibid.
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L'USAGE DU TEMPS DANS LES ORGANISATIONS

RESUME

Le bon usage du temps dans les organisations apparait comme un outil de performance dans la mesure où il se déploie en toute flexibilité conciliant les aspirations de l'employé et celles de l'employeur dans un cadre légal. Cet équilibre recherché constitue une chance fondamentale pour éviter perte de temps, absentéisme, retard, non respect des délais … Toute démesure ou conflit avec le temps conduit inévitablement à l'échec.

INTRODUCTION
Le temps apparait comme une donnée insaisissable, complexe qui échappe à l'homme. Ainsi, il peut avoir plusieurs acceptions et semble même difficile à définir, mais, on peut comprendre que le temps renvoie à la durée, à la période et le temps est continu, irréversible. Même la vie humaine est construite autour du concept de temps. De la naissance à la mort, le cycle de vie s'articule autour des grandes étapes, de l'enfance à l'adolescence, de l'adulte à la vieillesse. On peut aussi remarquer que la vie professionnelle répond à cette exigence, le début, la vie et la fin. De ce fait, on est curieux de savoir à quoi sert le temps dans le management. Il s'agit de préciser l'impact ou la portée du temps dans l'organisation du travail. A ce sujet, Taylor notait en substance que : "Les ouvriers ont une tendance à la flânerie systématique ". (Charpentier, 2007 : p.47)
Il est question de scruter les retombées positives ou négatives liées à la gestion du temps dans les organisations.
On comprend dès lors que manager veut dire diriger, gérer. Ainsi le management est un ensemble de technique et de gestion efficiente d'une entreprise. Fayol pour s'en convaincre résumait le terme management en cinq mots : "Commander, contrôler, prévoir, organiser, coordonner." (Charpentier, 2007 : p.47)
Au regard de cette formule, il est nécessaire de s'apercevoir que la gestion du temps dans les organisations appelle au bon usage du temps qui assure la régulation de toutes les activités. La gestion du temps est au cœur des organisations et laisse apparaitre une dimension arbitraire et une dimension normale. De manière plus simple, le temps de travail est perçu comme une aliénation ou encore comme une libération. L'évolution de la gestion du temps de l'époque classique à l'époque moderne permet de souscrire à cette vision dualiste.
Le mauvais usage du temps comme source de sous-performance et le bon usage du temps comme source de performance dans les organisations.
1. Le mauvais usage du temps de travail comme source de sous-performance dans les organisations
Cette première partie de l'analyse nous permettra de mettre en évidence les caprices du temps dans l'organisation du travail. De manière plus claire, il s'agit de montrer que le travailleur est malmené par le temps, et comment le travailleur peut être responsable des pertes de temps ou du mauvais usage du temps.
1.1. Le principe d'inflexibilité du temps et ses effets pervers
1.1.1. Le principe d'inflexibilité du temps
Il est important de préciser que ce principe d'inflexibilité renvoie à une manière spécifique de gérer le temps de travail dans les ateliers de production. Ce principe correspond à l'organisation scientifique du travail mieux à l'école managériale qui se caractérise par les conditions de travail difficiles à travers des heures de travail interminables. Les patrons sont guidés par le désir effréné d'obtenir des avantages économiques, c'est l'appât du gain. De ce point de vue, F.W. Taylor considéré comme le fondateur de cette école, apporte des innovations dans la structure de l'entreprise et pense que l'homme au travail est décrit selon deux paradigmes :
- Il affirme qu' "il existe un travail pour chaque genre d'homme " (Jecko, 1971 : P.161), c'est-à-dire que chacun est fait pour un travail ou alors qu'il est prédisposé par rapport à sa morphologie, à ses forces à réaliser un type de travail qui peut être pénible ou pas. Il s'agit pour Taylor de la capacité de l'ouvrier à se surpasser à travers l'endurance et la ténacité à gagner plus.
- Il insiste sur le concept de l'homme économique : "on ne travaille bien que dans son intérêt personnel ". (Ferrol, 1989 : p.170)
A partir de cette nouvelle organisation du travail, Taylor propose une structure hiérarchique de l'entreprise (cadres, agents de maîtrise et ouvriers) avec une motivation économique partagée par tous les acteurs parce que chacun gagne quelque chose. Il ajoute que les aléas et l'arbitraire vont disparaitre. D'ailleurs, à ce sujet, il écrit : "la légitimité de la hiérarchie est désormais fondée sur la mise en ordre du travail et la lutte contre tout désordre technique ou social ". (Ferrol, 1989 : p.170)
Le pari de Taylor nous semble difficile à réaliser au regard de l'opérationnalisation de cette théorie. Pour saisir les enjeux de cette organisation du travail, il est indiqué d'analyser la démarche dans l'entreprise Taylorienne.
1.1.2. La manutention des gueuses de fonte
Cet exemple mémorable est l'émanation de l'organisation Taylorienne du travail. Il s'agit de la manutention de gueuse de fonte par des hommes à la Bethléem Steel Company disposant de 80.000 tonnes de fonte dans la cour qu'il fallait charger par wagon selon un plan incliné ; chaque ouvrier devant remuer 12.500 tonnes de fonte par jour. L'application des principes scientifiques suivants va conduire à un succès éclatant de l'entreprise taylorienne :
• La sélection des ouvriers
• Le''one best way''
• La spécialisation
• La subdivision du travail
• L'application d'une méthode rigoureuse d'observation
• La responsabilité de la direction dans la préparation du travail
A la fin de la journée, l'ouvrier a chargé 47 tonnes de fonte et déclare qu'il n'est pas fatigué, son salaire est augmenté par Taylor de 1 dollar 15 par jour à 1 dollar 85 soit un coefficient multiplicateur de 1.6 et la productivité a été multipliée par un facteur de 3.8.
Au regard de ce qui précède, l'entreprise taylorienne apparait comme une référence dans la gestion scientifique du travail, car elle puise dans les principes scientifiques rationnels qui assurent la cohérence dans l'organisation du travail. Le mérite de Taylor a été d'avoir réalisé une théorie transhistorique qui a survécu à sa propre personne. Ses enseignements ont connu un succès dans les universités occidentales et l'application de cette théorie aux ateliers de production a connu un écho favorable dans le monde industriel. Taylor peut être considéré comme l'un des auteurs de référence de l'école classique en particulier du management scientifique en général. Mais, là n'est pas le plus important, car tout n'est parfait dans l'entreprise taylorienne. Le travailleur est astreint à un certain nombre de difficultés qui entament sa conscience et surtout son physique. Les conditions de travail sont rudes, inhumaines et presqu'insupportables du fait des durées de travail très longues, du temps de repos réduit, de la routine, de la robotisation de l'ouvrier tenu à répéter les mêmes gestes, sans oublier le stress qui est la discordance entre les aspirations de l'individu et la réalité des conditions de travail. (Polar, 1995 : p. 307).
1.1.3. Les effets pervers de l'entreprise taylorienne
Le travail est une activité louable, salutaire qui permet à l'homme de satisfaire ses besoins sociaux et de s'épanouir moralement. Ainsi, Karl Marx reconnaissait que "le travail était le premier besoin de l'homme ". (Dumazedier, 1972 : p.135)
Le travail est au centre des préoccupations de tous les temps et de tous les lieux. Paul Lafargue dans son livre Droit à la paresse magnifiait le travail en ironisant que : la paresse est la mère des arts et des nobles vertus. (Sue, 1994 : p.135)
Ce travail libérateur est contraire, à celui des ateliers de production industrielle qui constitue une forme d'aliénation les plus regrettables. En effet, l'ouvrier est soumis à une exploitation continue et il y laisse ses forces jusqu'à épuisement. La fatigue, le stress et les frustrations constituent son lot quotidien. Ce travail devient destructeur, dégoûtant, avilissant pour l'ouvrier. On peut comprendre les motivations de G. Friedmann sur la condition du travailleur durant l'O.S.T (Organisation Scientifique et Technique du Travail). La vision humaniste de l'homme qui devait trouver sa réalisation et son identité au travail s'accommode mal avec la réalité qu'il observe où la division du travail est poussée à l'extrême. Il parle du travail en miettes (Sue, 1994 : p.135) qui conduit à l'inverse à "l'appauvrissement et à la déshumanisation du travail et du travailleur". Par conséquent, l'homme soumis à la machine en devient lui-même son prolongement.
La question de la gestion du temps de travail se pose avec acuité dans les ateliers de production. On parle ainsi du "temps machine" de l'employeur et du "temps humain" de l'employé. Une fois de plus, G. Friedmann précise, pour étayer son argumentation les caractéristiques de ce temps : "Un temps mécanique répétitif, séquentiel et discontinu, mesurable et divisible à l'infini grâce au chronomètre". (Sue, 1994 : p.135)
Dans ces conditions, le travail devient une véritable punition pour l'ouvrier une dérive pour la direction de l'entreprise qui souhaite obtenir des gains excessifs et accumuler des richesses au détriment de la classe ouvrière qui se sacrifie dans les ateliers. Les exigences du capitalisme sont dévastatrices pour les travailleurs.
Dans ce système, l'ouvrier est un "homme tronqué, fragmentaire ou l'appendice d'une machine". (Nisbet 1966 : p.359). L'on passe de l'illusion d'un "travail attrayant à un travail forcé". Ainsi, les conditions de travail sont anormales et soumettent l'ouvrier à "un despotisme aussi illimité que mesquin". Ce système transforme sa vie entière et "jette sa femme et ses enfants sous les roues du Jaggernaut capitaliste". (Nisbet 1966 : p.359). Ce travail aliénant et arbitraire annihile les forces de l'ouvrier et éteint ses fonctions sentimentales, intimes et familiales, car ce dernier une fois de retour à la maison s'écroule du fait de la fatigue générale du corps et de l'absence d'un temps de repos. Il a "la hantise du temps conséquent aux efforts consentis durant de longues heures de débauche d'énergie. Karl Marx, socialiste, grand défenseur de la cause ouvrière soulignait pertinemment que : "le morcellement et l'avilissement de l'individu, font comme la discipline qui anéantit son âme, de la propriété privée des moyens de productions ". (Nisbet 1966 : p.359).
Ces excès du capitalisme dans les ateliers de production ont remis en cause les fonctions humaines du travailleur, ignorant son intelligence, ses aspects sociaux pour en faire une victime, un abattoir au nom de la forte productivité. Tocqueville allant dans le même sens pense que : "l'avilissement de l'ouvrier résultait du système de production lui-même, de la division et du progrès technique". (Monteil, 1983 : p.30).
Malgré tout, les deux acteurs se rejoignent sur le caractère avilissant et destructeur du travail du fait du capitalisme. Ainsi l'ouvrier devient l'objet ou l'esclave du travail qu'il exécute.
Les déviances de l'industrie capitaliste ont torturé les ouvriers qui étaient confondus à une sorte de machine et pour ne pas tuer l'espérance Engels affirmait qu'"un jour viendra où il n'y aura plus ni manœuvres, ni architectes professionnels"
Certes, les mauvaises conditions de travail ne permettent pas toujours un usage flexible du temps de travail favorable à l'épanouissement du travailleur à travers un temps de repos, ou des congés légaux du fait des patrons tournés vers des gains excessifs.
1.2. Le mauvais usage du temps du fait d'une mauvaise organisation
1.2.1. Les pertes de temps volontaire du fait du travailleur ou de l'ouvrier
Certains travailleurs s'illustrent à travers des habitudes intolérables en milieu professionnel surtout dans les organisations ou dans les administrations publiques des pays en voie de développement. Il s'agit pour l'essentiel de :
- Des cumuls d'activités
La situation apparait comme un phénomène de mode. Si on prend l'exemple au Cameroun, où la pluralité d'activité est devenue monnaie courante et même arbitrairement une modalité de pseudo-compétence car, on trouve des fonctionnaires commerçants, agriculteurs, pêcheurs, chauffeurs etc.
Cette dispersion d'énergie entraine inévitablement les pertes de temps et des absences volontaires car on est partout à la fois sans être vraiment quelque part.
Allant dans le même sens, au plan politique, il y a le concept de député-maire ou de Lamido-maire qui a fait son temps ; homme d'affaire, arbitre, président de fédération sportive, président d'association des élites des ressortissants de… et plus encore. Le temps consacré au travail réel et bien fait devient inaccessible, volatil, fuyant voire insaisissable du fait de son émiettement continu par le prometteur d'une pléthore d'activités qui se laisse absorber, engluer, pour sombrer finalement dans l'inertie totale.
Le paysage culturel, médiatique a intégré dans ce pays une liaison incestueuse voire contre nature entre la compétence et la multi dimensionnalité des acteurs sociaux. Il n'ya qu'à observer le volume de CV ; ainsi le cumul proscrit par la loi est consacré dans la pratique.
- Les jongleries du travailleur
Il se pose un problème entre le temps réel de travail qui renvoie aux heures de travail effectué par l'ouvrier. La question étant de savoir dans quelle mesure la durée reflète ou correspond au travail réellement effectué. De manière plus claire, il s'agit de faire une différence entre les heures passées dans une administration sans véritablement travailler et les heures réelles de travail effectué, car il existe parfois un décalage entre le temps officiel et le temps durant lequel l'ouvrier triche, jongle et abuse des heures de pause.
Ce temps perdu volontairement par le travailleur constitue une perte significative pour l'administration. Par conséquent, le temps réel de travail doit être perçu comme le juste effort pour l'accomplissement des tâches normales. Il est important d'éviter toutes confusions avec le temps arbitraire ou aliénant. Ce temps perdu par le travailleur volontairement peut s'inscrire logiquement dans un registre de temps irréel ou fictif apparaissant comme un ensemble de prétextes entretenu par l'agent qui reste dans le cadre formel d'une autorisation de permission ou de renouvellement du repos médical ou d'un congé médical pour s'occuper d'autres activités. Ce temps est un supplément de temps qu'il gagne à travers l'absence de sincérité, de mobilité normale. Ces activités multiples de certains travailleurs à des lieux différents conduisent à un rapport mitigé lors de l'évaluation de l'agent. Si les ressources humaines consacrent l'amélioration des conditions de vie du salarié, en retour ce dernier ne doit pas en abuser.
- Le retard
Le retard est mis en évidence dans l'administration à travers des procédures très longues, voire interminables, du fait des agents véreux et corrompus. Si nous restons encore dans l'administration camerounaise qui est utilisée comme un échantillon idéal par rapport à toutes les administrations de l'Afrique noire francophone. Le traitement des dossiers d'avancement, d'indemnité de logement, de perception de pension retraite constituent un parcours du combattant pour les usagers qui attendent souvent durant des périodes longues parfois inacceptables, du fait des agents corrompus qui sont en déphasage avec les règles éthiques et déontologiques. Ainsi, certains retraités meurent sans avoir perçu leur pension. Ici, certaines formules révèlent le caractère perfide des agents ; il faut mouiller la barbe, il faut graisser la patte, il faut l'essence dans la voiture etc…
Un autre type de retard s'apparente au non respect des délais, certains agents-chauffeurs dans l'administration publique ou dans une autre institution prennent des véhicules des ces structures pour faire de transport clandestin dans un cadre informel, abandonnant injustement les missions à eux confiées. Cet exercice est récurrent et peut entrainer un double risque car le chauffeur ne respectera pas les délais et la voiture change d'usage et s'abîme à travers des routes d'une qualité secondaire. Il peut aussi s'agir d'un transporteur de marchandise d'une institution ; alcoolique de son état il s'arrête chaque fois pour boire un coup, oubliant le temps nécessaire pour effectuer la distance demandée.
Ce non respect de délai apparait aussi parfois dans le système de livraison de certains travaux dans l'administration ou encore dans le cadre des politiques publiques. Ici, plusieurs cas peuvent être mis en évidence. La livraison fictive où l'administration donne quitus à travers ses contrôleurs que la route a été réalisée par exemple alors que les populations en réalité n'observent aucun changement au niveau de leur quotidien. Cette route est réalisée sur''le papier'' et jamais sur le''terrain'' ou encore La livraison partielle où le maître d'ouvrage a tout simplement engagé les tâches liminaires et le chantier a été abandonné parfois envahi par la broussaille, la supercherie sera découverte plus tard.
Ces deux cas illustrent parfaitement les avatars d'un système corrompu fait de routine et de complicité qui mettent à nu l'antipatriotisme de certains compatriotes, et marquent le mauvais usage du temps. Ainsi, une route est votée régulièrement dans le budget d'investissement public pendant une dizaine d'année, mais n'est jamais construite. Cette situation inacceptable reste un gros handicap pour la réussite ou le succès des politiques publiques et compromet les chances de développement de différentes contrées. La recherche du profit est au cœur de toutes ces magouilles qui se justifient davantage par une mentalité de prédation, d'individualisme qui caractérise certains agents de l'Etat ayant encore une perception perfide de l'Etat providence mieux, de l'Etat vache à lait.
1.2.2. Les pertes du temps involontaires du travailleur
Il est important pour nous de souligner que les pertes de temps ne sont pas seulement le fait absolu du travailleur, car sa responsabilité peut être exonérée au regard de sa diligence ou même des circonstances exceptionnelles, graves qui peuvent survenir pendant l'exécution ou la réalisation d'une tâche.
Dans le domaine des transports, la bonne volonté du transporteur de marchandise peut être avérée, mais au cours du voyage, il est dans l'impossibilité de tenir des délais de livraison des marchandises, du fait par exemple d'une guerre remettant en cause un corridor qui relie des villes des pays partageant une même frontière. L'actualité politique et surtout sécuritaire en République Centrafricaine semble aller dans ce sens où l'on a observé les difficultés pour les transporteurs routiers d'acheminer les marchandises vers le Cameroun et vice-versa. Les échanges économiques ont connu un profond ralentissement et l'activité économique en a pris un grand coup.
Les conditions météorologiques peuvent à certains égards justifier les pertes de temps et mettent en difficultés la réalisation de certains chantiers. Ainsi, les abondantes pluies lors de la construction des axes routiers vont repousser les délais fixés au départ, mais cette situation ne peut pas être récurrente. Dans le même sens, l'insécurité transfrontalière peut conduire à l'arrêt des travaux. Nous en voulons pour preuve l'enlèvement d'une dizaine de chinois travaillant dans une entreprise de d'aménagement des routes au Nord-Cameroun.
L'absence de financement ou le financement tardif sont autant d'exemples qui occasionnent des pertes de temps. Car, l'Etat n'arrive pas toujours à éponger les tranches de payement à l'entrepreneur ou à l'entreprise ayant été choisie pour la réalisation d'un projet. Le préfinancement devient une véritable aventure. Cette analyse sur la gestion du temps montre clairement qu'il n'est pas aisé de mieux gérer le temps en général et celui du travailleur en particulier. Volontairement ou involontairement, c'est toujours l'administration avec l'ensemble des citoyens ou usagers qui subie et elle doit se battre pour récupérer le temps perdu. Dès lors, la gestion du temps devient un régulateur des performances, un principe incontournable en sociologie des organisations d'une part et en ressources humaines d'autre part.
2. Le bon usage du temps comme source de performance dans les organisations.
Il sera question d'examiner les évolutions de la gestion du temps marquées par une plus grande souplesse, le respect du temps de repos du travailleur et parfois ses choix d'heures de travail, L'intérêt ici étant de revisiter les travaux d'Elton Mayo qui ont conduit à la pondération du temps de travail et même au principe de flexibilité et les moyens de contrôle du temps de travail pour éviter les abus.
2.1. Les travaux d'Elton Mayo et le principe de la flexibilité
2.1.1. Les travaux d'Elton Mayo et la pondération du temps de travail à Philadelphie en 1923
La série d'expériences réalisées dès Octobre 1920 (Rabier, 1990 : p.129) par Elton Mayo à Philadelphie a montré les défaillances, les coquilles et les incohérences du temps arbitraire et excessif infligé au travailleur. Cette expérience met en exergue les durées très longues de travail, la faible rémunération, la routine, la démission en masse, la fatigue, la démotivation, le stress, la baisse de rendement …
Ainsi les propositions ou correctifs allant dans le sens de l'amélioration des conditions de travail et surtout le bon usage du temps pour relancer la dynamique de l'entreprise constituent l'essence même des changements observés en ressources humaines
L'analyse sérieuse de cette expérience laisse apparaître des conclusions suivantes :
a- Début de l'expérience
• La réduction du temps de travail est un outil de performance ou encore une modalité de productivité.
• Le repos devient obligatoire pour tous les travailleurs du monde
Le repos entre le temps de travail permet à l'ouvrier de se nourrir et de se ressourcer. L'ouvrier de se sent aimé et estimé et il retrouve un moral de gagneur ou de vainqueur. On comprend aisément que les facteurs psychosociologiques deviennent une référence incontournable en gestion des ressources humaines.
b- L'entêtement des chefs d'équipe à revenir la situation ante.

• La suppression des périodes de repos
• Le rendement des ouvriers baissent ainsi que la productivité totale de l'entreprise.
• Le moral des ouvriers retombe et l'entreprise retrouve les mêmes travers.

c- La réintroduction du temps de repos
• Le moral des ouvriers est réactivé.
• Le retour de la période de repos est un effet catalyseur source de rendement de l'ouvrier.
• Le moral et le repos constituent des leviers indissolubles dans la recherche permanente de la performance des travailleurs.


d- Les chefs d'équipe assimilent finalement la leçon introduite par Mayo et son équipe de recherche

• L'arrêt des machines et le repos sont désormais des acquis pour le travailleur qui doit se reposer normalement.
• Ainsi, il se dégage une certaine convivialité, un climat social apaisé, détendu.
• Un retour de la confiance mutuelle entre patrons et travailleurs.
• L'humanisation ou la socialisation de l'entreprise marque une étape décisive de l'affirmation de la gestion des ressources humaines dans les organisations comme fondement de toute réussite.
e- La réussite de l'expérience d'E. Mayo et son universalisation
• Désormais, on reconnait que le travailleur a une conscience, une intelligence, un libre arbitre et un certain nombre de valeurs qu'il faut entretenir.
• Le succès de cette expérience consacre la reconnaissance et surtout l'affirmation d'un auteur, E. MAYO (Schlid, 1980 : p.173) comme l'un des piliers de l'époque dans morphogénèse des ressources humaines.
Il est important à la suite des commentaires liés à cette expérience de constater que le milieu professionnel reste variable, changeant et pour en assurer la stabilité, le travailleur devrait occuper une place centrale, car la satisfaction au travail induit et conduit à un espace de vie sociale fait de fraternité, de solidarité, de coopération. Finalement, le travail est une activité sociale qui nourrit son homme.
2.1.2. Le principe de flexibilité : régulateur harmonieux du temps de travail
Contrairement au principe d'inflexibilité où le temps de travail était arbitraire, abusif, le principe de flexibilité quant à lui est beaucoup plus souple, modéré et introduit des aménagements dans les diverses activités de l'ouvrier afin de restituer sa dignité. Il s'agit d'un temps de travail humain adapté aux forces de l'ouvrier et à son libre arbitre. Dès lors, on peut comprendre aisément le sens de cette expression : "les temps sont durs, soyons souples". (Sue, 1994 : p.69) Elle s'applique dans les domaines de la relation au travail. C'est même une condition de survie et d'existence de l'ouvrier.
La recherche de la flexibilité est devenue un phénomène de mode ou de vogue dans l'univers contemporain de gestion du temps plus humain, plus efficace et se déclinant en quelques expressions de temps variable à savoir :
- Les heures supplémentaires
Elles constituent le surplus d'heures effectuées par l'ouvrier au-delà de ses heures légales ou normales de travail et pour qu'il bénéficie d'une majoration de salaire découlant de la compensation de l'effort fourni. Ces heures supplémentaires sont soumises à l'appréciation de la consultation du comité d'entreprise et à l'autorisation de l'inspecteur de travail.
- La durée quotidienne
Cette durée quotidienne maximale est en principe de 10 heures. Mais certaines entreprises pratiquent la journée continue.
- Les horaires individualisés
Ils constituent en fait des heures flexibles, souples ou variables permettant au travailleur de choisir en toute indépendance chaque jour ses heures d'arrivée et départ dans le cadre des plages mobiles (par exemple entre 8heures et 10 heures le matin, 16 heures et 19 heures le soir). (Perreti, 2002, p.185).
- Le repos hebdomadaire
C'est un principe devenu obligatoire pour le salarié qui bénéficie du repos hebdomadaire dominical.
- Le temps partiel
C'est une modalité actuelle des entreprises qui adoptent le mode de temps partiel permettant au travailleur d'être occupé pendant un certain temps et de pouvoir vaquer à d'autres activités. Ce système peut être adopté dans une certaine mesure pour lutter contre l'oisiveté et le chômage en assurant au plus grand nombre un temps de travail même si ce dernier est très limité.
Le travail par équipes successives repose sur trois variétés :
• Le travail posté discontinu (deux équipes) : ainsi l'établissement ne fonctionne pas la nuit et même le week-end.
• Le travail posté semi-continu (trois équipes) : les équipements sont utilisés jour et nuit pendant cinq jours.
• Le travail posté continu : les équipes se relaient aux différents postes de travail 24h sur 24, 7 jours sur 7. Ici, on observe que le processus de production est continu et ne s'arrête pas, le travail s'effectue en plein temps et cela est conforme à la règlementation en vigueur et selon l'accord volontaire des travailleurs qui sont regroupés en cinq équipes voire plus. (Perreti, 2002, p.186). Cette souplesse dans la gestion du temps ou de son bon usage est devenue une étape importante de la performance du travailleur dans l'entreprise moderne. La philosophie qui soutend cette vision ou orientation dans le besoin ou le souci de traduire dans les faits la gestion personnelle et la gestion du temps dans l'organisation du travail, ou par conséquent, la concordance, l'accord, la fusion entre les besoins personnels du travailleur et ceux de l'entreprise proscrit toute idée de dictat, d'exploitation de l'homme par l'homme.
Aujourd'hui, l'application des ces horaires variables est devenue monnaie courante dans les entreprises. On parle ainsi du sur mesure, car les heures de travail sont une émanation du patron et du salarié, le repos hebdomadaire, les congés annuels, les jours fériés… sont des acquis. En somme, les horaires variables donnent la possibilité au travailleur d'adopter les heures de travail selon ses convictions et ses convenances personnelles, ce qui n'était pas possible durant la période d'inflexibilité. On note aussi comme avantages l'amélioration de la ponctualité, le sentiment d'une grande indépendance, la réduction significative de l'absentéisme. La réduction de la surcharge de travail, ces horaires variables peuvent être adoptés en fonction de la production. Cette gestion souple du temps améliore la qualité du travail, et il est nécessaire de mettre en avant l'exemplarité du pointage et le fait qu'il dispense le salarié de solliciter des autorisations arbitraires à contretemps, ce qui induit le respect de la discipline établie. Ainsi, le salarié est obligé lui-même d'annoncer à son supérieur hiérarchique ses heures d'arrivée et de sortie. Ce dernier est tenu par le régulateur interne qui est sa conscience qui évalue en permanence son activité et lui rappelle ses devoirs vis-à-vis de lui-même et de l'organisation.
J.M. Peretti, auteur de référence en Management des ressources humaines répond favorablement à cette analyse sur la gestion efficiente du temps dans les organisations lorsqu'il relève les vertus de la flexibilité :
- Elle améliore la situation de l'emploi en facilitant la modernisation des entreprises.
- Elle améliore la compétitivité des entreprises en leur permettant à un moindre coût, soit de faire face à l'amortissement d'investissements coûteux ou de rendre possible les amplitudes d'ouverture plus grandes au public dans les services, soit d'ajuster les rythmes de travail aux variations de la production et la demande.
- Elle améliore les conditions de travail des salariés en ce qui concerne la durée et l'aménagement du temps de travail.
- Elle fait de la négociation collective, la voie normale de la fixation des conduites de travail.
2.2. La recherche de bons loisirs et quelques techniques de contrôle du temps de travail
2.2.1. Le travailleur et le temps de loisirs
La variation du temps de loisirs est aujourd'hui incontournable même si son appropriation véritable a soulevé une converse doctrinale. Car, pour certains, le temps libre est "un moyen de récupération de la force du travail". (Dumazedier, 1972 : p.135). Pour d'autres, c'est un cadre de réalisation de l'homme. Ainsi, la notion de loisir correspond à la liaison entre activités de loisir et travail. La recherche de l'équilibre (Robbins, 2009 : p.128) entre les deux devrait être parfaite sinon le contraire serait désastreux. Pour cela, le choix des différentes composantes de loisir reste important, car ces loisirs ne doivent pas être néfastes, négatifs, mais plutôt porteurs de vertus de réparation. L'histoire de la sociologie du travail met en lumière le rôle positif et avantageux des pauses de loisirs pour le travailleur ou l'ouvrier qui profite de ces moments pour se ressourcer, se refaire le moral et s'évader oubliant dès lors les aspects rudes du travail. Dans cette complexité de bon choix de loisirs correspondant à la forme de travail, trois indicateurs semblent donner une certaine orientation :
- Dans le secteur artistique :
Les indicateurs du goût artistique dans la vie quotidienne, fréquentation du théâtre, du concert, des expositions artistiques, du cinéma, l'écoute d'un certain type de musique (œuvres classiques ou modernes), l'écoute d'un certain type de chansons littéraires.
- Dans le secteur intellectuel :
L'achat et l'emprunt des livres, le souhait d'un congé culturel et le choix d'un sujet pour les congés culturels, la lecture de chroniques littéraires, religieuses et politiques, la lecture des biographies de savants ou d'hommes politiques.
- Dans le secteur social :
Le goût pour les réunions et fêtes de famille et l'intérêt actif pour les différentes associations volontaires qui s'offrent à l'individu pour occuper son temps de loisir.
Si la recherche de l'équilibre entre travail et loisir est irréversible, il n'est pas de même de l'équilibre entre horaire du travail et habitudes alimentaires. Dans ce cas, on peut induire la relation entre flexibilité- loisir - travail - alimentation permettant d'offrir au travailleur des conditions exemplaires garantissant son épanouissement dans le monde professionnel, social et même familial.
On s'appuie aisément sur cet exemple du moteur d'une voiture qui pour fonctionner correctement a besoin de trois choses essentielles :
a- Le carburant comme source d'énergie
b- De l'huile et de la graisse lubrifiante pour protéger les parties mobiles
c- De l'eau pour refroidir.
De la même façon, "le moteur humain" (Grandjean, 1985 : p.271) a besoin :
a- D'aliments (sucres, protéines, graisses) comme source d'énergie
b- Des matériaux de production (vitamines, sels minéraux, fer, iode, acides gras non saturés…)
c- Des liquides de refroidissement.
Cette analogie laisse apparaitre l'intérêt de l'ergonomie en gestion des ressources humaines. Il apparait pour s'en convaincre une certaine interdépendance entre les différents composants du management, car tous les pans participent à une unité d'action, d'orientation, de communication et de sollicitation pour garantir la compétitivité dans les organisations.

CONCLUSION
Au terme de cette entreprise intellectuelle, la gestion efficiente, rationnelle du temps dans les organisations a constitué la toile de fond de cette étude. L'enjeu majeur était de souligner que le temps est le principe organisateur de l'activité humaine prise dans toute sa globalité. C'est à juste titre que le temps constitue un instrument précieux de régulation et de performance dans toute organisation socioprofessionnelle. Ainsi, le temps apparait d'une part comme un facteur de progrès social lorsque son usage est positif et comme un facteur réducteur ou négatif lorsque son usage est approximatif. Dès lors, toute vie socio humaine et même tout succès se construisent autour du temps (jour, mois, année, horloge atomique, chronomètre, calendrier…).
Aujourd'hui, le temps flexible emporte sur le temps fixe ou inflexible qui s'adapte objectivement à la vie humaine. L'exemple le plus frappant est la période dite de retraite, car les prétendus inactifs d'hier (retraités) sont devenus actifs ; en plus l'espérance de vie s'est rallongée avec les progrès de la médecine. On parle désormais du quatrième âge et non plus seulement du troisième âge. Le temps devient par essence un outil de bien être social ou "bonne vie", et la conformité de l'homme au temps est une obligation indiscutable. La conscience humaine s'inscrit dans le progrès, la projection et la planification, le temps apparaissant parfois comme une lumière, parfois comme une ombre car, il est continu et irréversible. Par conséquent, notre analyse est une sollicitation, une exigence, d'une plus grande prise de conscience de la gestion du temps dans la vie sociale en général et dans la vie organisationnelle en particulier.

Notes :
P., Charpentier, Management et gestion des organisations, Paris, Armand Colin, 2007, P.45.
P., Charpentier, op. cit. P. 47.

A., Jecko, Comment et pourquoi pratiquer l'analyse de l'emploi, Paris, Armand Colin, 1971, P.161.
G., Ferrol et all, Introduction à la sociologie, Paris, Armand Colin, 1989, P. 170.
L'homo oeconomicus renvoie à l'homme économique qui travaille pour satisfaire ses besoins. Il doit gagner de l'argent au terme de son effort.
G., Ferrol et all, op.cit, P. 170.
J.C., Rabier, Introduction à la sociologie du travail, Nanterre, Erasme, 1990, P.119.
Le "one best way" est la seule meilleure manière d'exécuter une tâche qui doit être imposée à l'ouvrier.
S.L., Polar, Psychologie du travail et des organisations, Montréal, Gaétan Morin, 1995, P.307.
J., Dumazedier, Sociologie empirique du loisir, Paris, Seuil, 1972. P. 135.
R., Sue, Temps et ordre social, sociologie des temps, Paris, PUF, 1994, P. 135.
Ibid
Les informations qui suivent sont sauf indications contraires tirées de la page 135 de l'ouvrage Temps et Ordre social de R., Sue
R., Nisbet, La tradition sociologique, Paris, PUF, 1966, P.359.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
Ibid.
B., Monteil et all, Cercles de qualité et progrès pour une nouvelle compétitivité, Management 2000, Paris, Ed., Montréal, 1983, P. 30.
Ibid.
La révolte de l'ouvrier dans la chaine de production risque de tout bouleverser et cette situation pourra à coup sur rétablir l'équilibre mieux l'égalité de traitement entre patrons et ouvriers.
Le fonctionnaire ou l'agent se distingue par des fausses pièces telles que : les certificats médicaux illégaux, des permissions fallacieuses et illimitées, des repos médicaux renouvelés de manière informelle tout simplement pour ne pas être présent au poste de travail ….
Le retard est une maladie dans l'administration camerounaise. Il est encré dans les mœurs et l'exemple le plus spectaculaire est l'arrivée en retard des Lions Indomptables à la dernière coupe du monde au Brésil 2014.
La situation sécuritaire en République Centrafricaine s'est dégradée considérablement entre 2012 et 2014, du fait de la guerre entre les différentes factions rivales pour le contrôle du pouvoir ; les échanges commerciaux et les transports en ont souffert.
Les informations relatives aux travaux d'Elton Mayo sont tirées pour l'essentiel des pages 6 et 7 de l'ouvrage de J.C. Rabier, Introduction à la sociologie du travail.
J.C., Schlid, Les grands auteurs en organisation, Paris, Dunod, 1980, P. 173.
R., Sue, op. cit. P.69.
J.M., Peretti, Ressources humaines et gestion des personnes, Paris, 8e édition Vuibert, 2002, P.185.
J.M., Peretti, op. cit. P.186.
Ibid.
J., Dumazedier op. cit. P.135.
S. Robbins, Bien diriger son équipe, Paris, Nouveaux Horizons, 2009, P. 128.
Ibid. 142.
E., Grandjean, Précis d'ergonomie, Paris, Edition Organisation, 1985, P271.
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