Au cours des récentes décennies, dans les pays occidentaux, l’islam s’est mis à faire peur. La défiance latente à l’égard de ses fidèles s’est accrue. Et ce phénomène s’est particulièrement cristallisé autour de la minorité immigrée arabo-musulmane.
La conviction que l’Europe appartiendrait à la civilisation « judéo-chrétienne » s’est ainsi installée, rendant, par nature, son accès impossible à ces populations. Une disqualification accentuée par l’étiquette anti-juive qu’on leur fait porter. Comme, en outre, il y a souvent confusion entre Arabes et musulmans, le raccourci est immédiat entre islam, Arabes, antijudaïsme. Par ailleurs et curieusement, en France, à ces clichés, échappe la minorité maghrébine berbérophone. Bien que musulmane, elle est considérée comme euro-compatible, disposant, contrairement à la majorité arabophone, des qualités ad hoc.
C’est là un ensemble d’idées approximatives ou erronées que Mohammed M. Bettahar tente ici d’analyser.