Dans cet entretien, l’auteur dévoile le martyre subi par sa famille depuis plus de huit décennies en raison de la « walèbophobie ». Il se compose de six actes aux conséquences désastreuses pour la famille royale, le peuple baoulé et la Côte d’Ivoire.
La récupération des intellectuels walèbo de l’époque coloniale visa d’abord à isoler le roi Kouakou Anougblé II. La dérégulation du système politique traditionnel affaiblit alors l’autorité du roi Kouame Dje II au profit de Toto Kra, chef de la province de Satiklan. Le pouvoir central avait de plus promu un grand nombre de cadres walèbo pour tourner définitivement la page de la royauté. Le contrôle de la dynastie des Pokou s’est opéré par le jeu des alliances matrimoniales et de l’adoption. Les princes walèbo de la cour royale de Sakassou ont été marginalisés à l’échelle locale, régionale et nationale.
La récupération du royaume baoulé a eu des effets incommensurables : malgré la résistance du peuple baoulé contre la pénétration coloniale française pendant vingt ans, il a été pris en otage de 1960 à 2020, compromettant l’indépendance, la souveraineté et la stabilité de la Côte d’Ivoire.