Qui connaît Rachilde, « Mademoiselle Baudelaire », devenue plus tard, à juste titre, « la Reine des décadents » ? Seuls quelques spécialistes de la littérature fin-de-siècle et les féministes queers citent cette femme de lettres qui fit scandale en 1884 avec son subversif Monsieur Vénus.Et, plus encore, qui connaît sa facette de critique littéraire ? Partant du constat que la critique littéraire au féminin demeure encore une terra incognita, il faut rappeler que cette activité, si genrée soit-el...
Qui connaît Rachilde, « Mademoiselle Baudelaire », devenue plus tard, à juste titre, « la Reine des décadents » ? Seuls quelques spécialistes de la littérature fin-de-siècle et les féministes queers citent cette femme de lettres qui fit scandale en 1884 avec son subversif Monsieur Vénus.Et, plus encore, qui connaît sa facette de critique littéraire ? Partant du constat que la critique littéraire au féminin demeure encore une terra incognita, il faut rappeler que cette activité, si genrée soit-elle, a pourtant élevé Rachilde au rang des figures majeures de la littérature à la Belle Époque. Pendant plus de trente ans, elle mena la rubrique « Les Romans » dans la prestigieuse revue le Mercure de France. Sa contribution à la vie littéraire d’une époque complexe mais passionnante ne pouvait plus rester dans l’ombre. Reconnaître non seulement sa valeur critique, mais aussi mettre en avant sa générosité envers ses confrères et ses consœurs, était pour nous un devoir de justice ; une justice qui s’est fait attendre, mais qui, aujourd’hui, vient rompre l’hymen de la phallocritique de l’époque.
Passionnée par la littérature et par la transmission de la langue française, Soledad Soria Berrocosa consacre ses recherches à la littérature française et francophone, à la critique, au journalisme et aux arts. Elle s’attache tout particulièrement à faire entendre les voix féminines longtemps restées dans l’ombre — des femmes de lettres comme Jeanne Landre, des pionnières du journalisme aux XVIIe et XVIIIe siècles, ou des artistes telles que Lita Besnard. Ses travaux portent bien entendu aussi sur Rachilde, figure fascinante de la fin du XIXe siècle, dont elle explore l’écriture, la posture critique et la réception. En parallèle, elle mène d’autres recherches autour de la littérature belge, tout en s’intéressant aux nouvelles approches pédagogiques permettant de faire découvrir les femmes de lettres dans l’enseignement. Fruit de plusieurs années de recherche et d’une thèse soutenue en 2023 à l’Université d’Alicante sous la direction d’Ángeles Sirvent Ramos, cet essai propose une lecture approfondie de Rachilde, ce personnage hors-nature dont le regard lucide et passionné éclaire la littérature de l’entre-deux-siècles. Soledad Soria Berrocosa analyse l’œuvre critique rachildienne et dégage la finesse, mais aussi la complexité de son style, ses stratégies discursives, ses autocritiques, ainsi que son grand labeur pour la promotion et la divulgation de la littérature féminine de son époque. Ce travail manifeste donc la portée de son œuvre critique et restitue l’éclat d’une figure longtemps oubliée, mais phare à son époque.
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