« Avant la décision du retour sur sa terre natale, mon père a beaucoup hésité, pesé le pour et le contre… » C’était en 1960, ce fut la découverte, par une enfant qui ne parlait pas encore sa langue maternelle, d’un pays sur le point de plonger dans ce conflit majeur du XXe siècle : la guerre, dite américaine, du Viêt Nam. Ses souvenirs, épars et croisés, sont un témoignage insolite de cette époque tourmentée, vécue dans Saigon, capitale déchue du Sud Viêt Nam. Ils raniment l’ambiance disparue d...
« Avant la décision du retour sur sa terre natale, mon père a beaucoup hésité, pesé le pour et le contre… » C’était en 1960, ce fut la découverte, par une enfant qui ne parlait pas encore sa langue maternelle, d’un pays sur le point de plonger dans ce conflit majeur du XXe siècle : la guerre, dite américaine, du Viêt Nam. Ses souvenirs, épars et croisés, sont un témoignage insolite de cette époque tourmentée, vécue dans Saigon, capitale déchue du Sud Viêt Nam. Ils raniment l’ambiance disparue d’une ville qui fut belle, une famille bourgeoise, l’école française – héritage de l’Indochine coloniale –, la tradition d’anciens rituels à l’épreuve de la modernité ; et la guerre, de l’engrenage à l’escalade, avec le retour des cercueils, et les destins brisés. Le temps est enfin à la paix. La tristesse s’estompe, seule perdure la dette de gratitude. Et d’immenses espérances, car les enfants du Viêt Nam sont issus d’un peuple courageux, fier de son histoire et de ses origines.
Née à Paris, LÂM Chi-Lan a vécu à Saigon de 1960 à 1970. Bachelière, elle fait le voyage inverse, étudie la psychologie à Genève et à Paris, travaille au ministère de l’Éducation, explore les coutumes du Viêt Nam autour de la maternité et l’enfance, analyse, au prisme de ses deux cultures, les berceuses, jeux et comptines, ainsi que les contes et légendes par lesquels l’enfant donne un sens à sa vie.