Migraineuse et souffrant d’eczéma dès l’enfance, on expliqua à Alice que ses troubles étaient dus au stress, et on lui conseilla un pédopsychiatre avant de découvrir, une décennie plus tard, qu’elle souffrait d’allergies. Stefan, lui, s’est battu pendant des mois pour faire reconnaître ses symptômes comme étant liés à un Covid long, tandis que Dorothée, encouragée à « se détendre », a finalement appris qu’elle souffrait d’endométriose à un stade avancé. Ces exemples ne sont pas isolés. L’attribution systématique des symptômes à des causes psychologiques, faute de réponse, est fréquente au sein de la société. Elle invisibilise la réalité des patients et nuit à leur inclusion.
En croisant leurs regards et leurs connaissances, les trois auteures plaident pour l’importance d’une écoute attentive et du temps accordé au récit du patient, afin de ne pas réduire la complexité humaine à un simple « C’est dans votre tête… ! » Cet ouvrage met également en lumière l’aspect réparateur et contributif du dialogue entre les différents savoirs, tant dans la relation soignant-soigné qu’au niveau des prises de décision démocratiques. Il invite à une réflexion et à un engagement communs pour une approche éclairée et humaine du soin et de l’accompagnement.