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Le 29 mai 1887, paraissait dans Gil Blas le premier épisode du nouveau roman des Rougon – Macquart, Histoire naturelle et sociale sous le second empire : La Terre. Le scandale fut immédiat. Des tombereaux d'insultes et d'ordures sont déversés sur Émile Zola. C'est sept ans avant que n'éclate l'Affaire Dreyfus. Le 13 janvier 1898, le romancier signait dans L'Aurore un article dont le titre J'accuse est passé à l'Histoire. Le retentissement est immense, on en appelle à la mise à mort de Zola. Il était tentant de mettre ces deux scandales en miroir. Habitant près de Romilly-sur-Aigre, l'auteur de ce livre se devait de se rendre sur les lieux mêmes du drame, entreprenant un pèlerinage zolien.
Philippe Lipchitz est un passionné de littérature. Comment pouvait-il passer à côté de la fresque des Rougon-Macquart ? Les origines de Philippe Lipchitz plongent dans ce yiddishland aujourd'hui disparu dans les circonstances que l'on connaît. Comment pouvait-il passer à côté de l'Affaire Dreyfus ? Philippe Lipchitz s'est adopté un coin de France en Beauce. Comment pouvait-il passer à côté de La Terre, quinzième roman d'une Histoire naturelle et sociale du Second empire ? Ces trois fils se sont croisés pour donner naissance à ce livre.
