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Patricia Figarede-Thomasse

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Patricia Figarede-Thomasse

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Titre(s), Diplôme(s) : Maîtrise en sciences et techniques - diplôme supérieur en travail social

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LES ARTICLES DE L'AUTEUR

Travail social, le défi de l'humour

C'était un vendredi matin et en tant qu'assistante sociale du quartier, c'est mon jour de permanence hebdomadaire. Oskan a neuf ans. Il accompagne sa maman d'origine turque pour lui servir de traducteur. C'est un gamin vif, aux yeux noirs et pétillants. Oskan m'explique que sa mère a des soucis avec la Caisse d'Allocations Familiales.
Une fois cette question résolue, je regarde Oskan et lui demande de dire à sa mère qu'il doit aller régulièrement à l'école puisque nous sommes vendredi matin et que manifestement il n'est pas en classe ! Oskan fait la moue, mais commence à traduire ma remarque à sa mère.
Mais tout bascule soudain l'espace d'un instant et la situation part en vrille. Alors que je ne connais ni ne comprends un seul mot de turc, je suis soudain prise d'un doute affreux et j'interromps Oskan d'un ton peut-être un peu autoritaire : "tu dis vraiment à ta maman ce que je viens de dire."
Le gamin est bluffé. Il est stoppé net. Regarde sa mère, me regarde, et part à rire d'un rire clair et éclatant de gaieté. Il explique à sa mère ce qui est entrain de se passer. Son rire est communicatif et nous partons tous les trois dans un fou rire mémorable qui sera entendu jusque dans la salle d'attente du service social.
Ce matin-là, Oskan et sa mère ont compris à travers l'humour et cette crise de fou rire, qu'en tant qu'assistante sociale du quartier je n'étais pas dupe de la déscolarisation occasionnelle de l'enfant, voire que je comprenais le turc ? Et de mon côté j'ai réussi à faire passer mon rappel à la loi…mais je ne suis pas dupe non plus d'avoir à remettre certainement cette observation sur le tapis dans quelque temps… ? En tous les cas il s'est passé quelque chose entre nous trois. Chacun à sa place, de chaque côté du bureau, nous avons partagé un moment de complicité très spontané.
Que celui qui n'a jamais connu l'humour, ne serait-ce que l'espace d'un instant, dans le cadre du travail social lève la main… je sais bien que faire preuve d'humour dans un métier tel que celui d'assistante de service social peut être apprécié de différentes façons. Parfois assez mal vu dans un métier où les difficultés, les questions, les problèmes, les dysfonctionnements sont le lot quotidien, il faut savoir raison garder !
Car l'humour, contrairement à ce que l'on pourrait habituellement penser peut être un moyen de garder raison ! Mon petit doigt me dit que certains travailleurs sociaux tentent l'humour, y compris avec des usagers, alors que d'autres n'osent pas "l'avouer", ou que d'autres encore n'osent même pas essayer ?
Cependant des exemples se multiplient, de travailleurs sociaux qui ont su exposer leur sens de l'humour en se mettant en scène. Et à contrario, des comédiens savent aussi porter un regard de dérision sur un travail social qui se prend parfois un peu trop au sérieux…
L'humour et le travail social peuvent-ils faire bon ménage ? Peut-on imaginer que l'usage de l'humour en travail social soit inversement proportionnel au courant de malaise et de l'idée de Burn Out qui taraude de plus en plus le travail social ? L'humour en travail social serait-il une réponse collective à la montée de la morosité pour retrouver du plaisir dans son métier ?
Qu'est-ce que l'humour ?

Le dictionnaire Larousse, définit l'humour comme "une forme d'ironie plaisante, consistant à souligner avec esprit les aspects drôles, insolites ou absurdes de la réalité. L'humour est souvent inattendu". L'humour peut être noir, belge, anglais, suisse, français, mais il est surtout
fondamentalement attaché à la personne, il fait partie intégrante de sa personnalité et de sa construction identitaire, ainsi que l'exprime Hugues LETHIERRY : "Le terme "humour" ne vient-il pas de l'anglais "humour" (prononcé sans le "u") et lui-même du latin "humor" qui signifie "humeur" ? Les anciens médecins grecs distinguaient en effet quatre éléments qui déterminaient notre être selon que le sang, le flegme, la bile ou l'atrabile y prédominaient. Ces éléments renvoyaient à ceux existants dans la nature (feu, terre, air, eau).
Jusqu'au XVIIIè siècle on EST humeur. A partir du moment où on en prend conscience on A de l'humour. Il suffisait de le dire." (Hugues LETHIERRY, (Se) former dans l'humour, p35).
L'humour est un état d'esprit, un ensemble de mécanismes mentaux à mettre en pratique.
Mais puisque "Vouloir définir l'humour c'est prendre le risque d'en manquer." (Guy Bedos, Extrait du journal Les échos - 1987), je pense qu'il convient de me limiter dans ma recherche de définition de l'humour… Peut-être serait-il plus pertinent de passer directement aux choses concrètes et de rechercher sous quelles formes s'exprime l'humour dans la réalité du travail social ?
Qu'est-ce que le travail social ?
Selon le Conseil économique et social en 2000 "Le travail social a pour vocation première d'aider à ce qu'une personne, une famille ou un groupe de personnes ait accès aux droits que la société lui confère et crée ou recrée des liens sociaux". (LORTHIOIS D., MUTATIONS DE LA SOCIÉTÉ ET TRAVAIL SOCIAL, 2000, p4)
L'Association Nationale des Assistants de Service Social (ANAS) propose la
définition du travail social et du métier d'assistant social adoptée par la Fédération Internationale des Travailleurs Sociaux : "Le travail social, dans ses formes les plus diverses, est confronté aux transactions multiples et complexes entre les personnes et leur environnement. Sa mission est d'aider les personnes à développer leur potentiel, enrichir leur
vie, et prévenir les dysfonctionnements. Le travail social professionnel a pour but principal la résolution de problèmes et le changement. Dans ce cadre, les travailleurs sociaux sont des agents facilitateurs du changement, tant dans la société que dans la vie des personnes,
familles et communautés qu'ils servent"(2002)
Les travailleurs sociaux sont "partout où il est question d'insérer, d'intégrer, d'accompagner, bref de produire ou de restaurer le "lien social". (ION J., Les travailleurs sociaux, 2002, p 3).

Le travail social serait donc si complexe qu'il est difficile à définir précisément ? Le cœur du travail social bat pour l'aide à la personne, pour renouer le lien social. Les travailleurs sociaux sont des acteurs de changement écartelés entre une société et des personnes, en perte de repères.
Les lois successives de décentralisation ont entraîné des changements institutionnels, la finalisation de nouvelles politiques transversales, installant les travailleurs sociaux dans un rapport plus étroit avec le monde politique. Ils sont ainsi confrontés à des logiques nouvelles
où la transversalité des problèmes sociaux, la pluridisciplinarité, le partenariat, le travail collectif, le cumul de précarités constituent de nouveaux défis à relever. Ces bouleversements peuvent être source de déstabilisation et d'incertitude pour les professionnels du social, parce
que modifiant les contours de leur intervention habituelle.
Car la réalité du travailleur social se vit dans le quotidien des situations rencontrées et des relations qui se nouent. Être travailleur social c'est être confronté à l'humain dans sa recherche de sens, mais c'est aussi travailler à partir de l'être humain que l'on est soi-même.
Être humain c'est faire apparaître la personne qui vit derrière le professionnel. La frontière entre le personnel et le professionnel est alors plutôt floue.
Être professionnel ?
Être professionnel signifie "qui a rapport avec une profession", selon le dictionnaire Larousse. En France, on peut repérer la profession en particulier par : "des métiers acquis ou des qualifications reconnues et un système organisé relatif à la formation professionnelle, des accords professionnels habituellement regroupés au sein d'une convention, dont la
brochure est publiée par les Journaux Officiels, un rattachement dans la nomenclature des activités exercées, une histoire."
Une profession est généralement fondée sur :
 "une compétence (…),
 un code éthique (…),
 une formation (…),
 une communauté de membres partageant des identités et des intérêts spécifiques",
(Claude DUBAR, la socialisation, construction des identités sociales et professionnelles,
1998, p 134-135)
 un diplôme, en tant qu'autorisation légale d'exercer.
Être professionnel va donc impliquer de se conformer à un certain nombre de règles mais peut faire naître la confusion que de se conformer à des règles c'est aussi agir sans émotions ! Être professionnel impliquerait donc d'agir en lissant nos réactions, en masquant l'individu qui sommeille en chacun de nous.
Pouvons-nous croire à cette idée ? Une vie, même professionnelle, sans aucune émotion, est-ce la vie ? Peut-on être humain sans connaître d'émotions ? Peut-on exercer un métier dit de "relation humaine" sans ressentir ni exprimer la moindre émotion ? Émotion, qui, tout comme l'humour, ne peut que s'exprimer dans un rapport à l'autre.
Humour et travail social, ça marche comment ?
Il est admis que lorsqu'on rit dans le cadre de son travail, on ne travaille pas. Le travail est lié le plus souvent à une idée de souffrance et de sérieux qui a imprégné le travail social.
Les métiers du social sont générateurs d'émotions qui ne peuvent être ignorées et qu'il faut pouvoir exprimer. Mais trouver le chemin de l'expression des émotions n'est pas forcément chose aisée.
En s'exprimant souvent par le rire, l'humour permet la prise de recul. L'humour aide à parler de soi avec détachement. C'est avec humour et en forçant le trait que l'on racontera à posteriori une scène de violence, la violence d'un placement d'enfant dont on aura été bouleversé, ou l'attaque d'un chien en visite à domicile.
L'humour ne doit pas être moquerie, mais peut être utilisé comme facilitateur, comme un trait d'union. L'usage de l'humour dans le travail social peut être un outil nécessaire pour établir la relation à l'autre, pour mettre à l'aise la personne qui vient demander de l'aide, et le
professionnel lui-même. Il devient alors outil du travail social, puisqu'il est moyen de communication. C'est un élément de la relation qui renvoie forcément du positif et un certain bien-être, mais qui peut être aussi une façon acceptable d'exprimer un désaccord ?
L'humour permet d'évacuer le stress, la peur, la rancœur, la peine, les émotions négatives, mais permet aussi d'exposer le plaisir que l'on éprouve à exercer son métier.
Du plaisir que l'on éprouve dans l'exercice de son métier, à l'usage de l'humour avec les bénéficiaires du service social il n'y a qu'un pas, utilement et agréablement franchi par certains professionnels du travail social !
L'humour avec les usagers du service social ?

Interviewés dans le cadre de mon mémoire de maîtrise, (édité en octobre 2008 chez L'Harmattan sous le titre "Travail social, le défi du plaisir"), plusieurs professionnels ont cité l'humour en tant que facteur de plaisir dans le travail social : "D'abord ça détend une relation en général, donc après t'es plus à l'aise pour échanger, ça peut détendre l'autre et
ça peut te détendre toi-même. Moi je pense que ça fait passer beaucoup de choses. Et puis avec les usagers je me souviens d'avoir fait de l'humour, où eux aussi étaient plus à l'aise et après on pouvait aller plus loin. C'est des petits trucs au quotidien, sur des façons d'être
habillé, ou d'avoir fait attention dans une journée à bien se tenir ou avoir mis de la gomina, donc on faisait de l'humour autour de ça "ben dites donc vous avez essayé de séduire quelqu'un là ou quoi ?" Tu le prends comme ça et en même temps c'est flatteur, la personne elle a vu que tu avais vu qu'elle avait fait un effort vestimentaire. Plutôt que de lui dire
froidement "c'est bien, vous êtes bien habillé aujourd'hui, c'est ce qu'il fallait pour un entretien", ben on dit "oh, une petite chemisette à fleurs, ça change tout ! on se croirait aux Bahamas…" Donc tu vois, c'est des petits trucs comme ça…" (Sophie)

Mais ce sont aussi des moments essentiels partagés avec les gens, qui font partie de la relation et de l'échange, de l'équilibre, du plaisir : "Pour moi c'est vraiment nécessaire, dans mon boulot, il faut que j'arrive aussi à rire avec les gens quoi. Parce qu'ils pleurent tellement souvent, c'est vrai qu'ils ont tellement de motifs de pleurer à travers tout ce qu'ils te
racontent et qu'ils vivent que si tu peux leur donner l'occasion d'en rire à un moment donné c'est toujours ça de gagné, je trouve." (Marianne)
L'usage de l'humour est très valorisant tant pour le professionnel qui donne de lui une image "humaine", que pour l'usager du service social qui se sent en confiance. "L'humour est quelque chose que j'utilise. Je pense que ça donne une autre image de la personne que les
gens ont en face chez eux ou dans le bureau, et puis pourquoi on s'en priverait parce qu'après tout, c'est une arme comme une autre, un outil comme un autre, et puis ça permet de faire passer vraiment des choses plus facilement. J'avoue que je suis vraiment dans la rigolade avec certains, c'est mon habitude en plus, de nature je suis plutôt comme ça, donc j'utilise aussi, beaucoup. Ça peut surprendre mais c'est vrai que j'utilise beaucoup". (Edith)
L'humour peut également être utilisé dans le registre de la loi. L'humour qui naît d'une situation poussée à l'exagération, comme dans le cadre d'une représentation théâtrale, aide à démontrer la nécessité de changer de comportement sans utiliser de grands discours
incompréhensibles : "Moi quand j'arrive en enquête juge des enfants c'est qu'il y a placement, si je ne montre pas un minimum de sympathie, d'attention et d'écoute, je suis pas sûre que j'ai les renseignements en repartant. Si j'arrive complètement figée, ce n'est pas la peine. Ça m'arrive aussi d'éclater de rire aussi. Quand j'ai un jeune en réparation, qui rentre dans mon bureau en s'asseyant, la casquette à l'envers, sans dire bonjour… je fais pareil…
"Alors, est-ce que t'as compris ? Oui ? Alors tu ressors et tu recommences ton entrée" ça éclate de rire, les parents et le jeune pas content il refait son entrée. Ça finit souvent par des séances de rire et j'en fais de plus en plus." (Stéphanie)
Jouer de ce qu'on est et de ce qu'on apprend aide à la relation et à l'équilibre. Pour ces assistantes sociales, l'humour a cette faculté formidable de les libérer et d'améliorer l'échange… ce qui ne peut que favoriser le plaisir et permettre la maîtrise des émotions sans
pour autant en nier l'existence.
Mais c'est également du côté des congrès et réunions de professionnels du travail social que l'humour a pris son envol.
L'humour pour se regarder fonctionner ?
Il y a quelques années, la troupe du Carré d'AS, composée de travailleurs sociaux avait déjà arrangé les permanences surchargées et les difficultés inextricables du social, à la sauce humour en montant le spectacle "le journal perdu d'une assistante sociale".
Aujourd'hui, Madame Olive, nous fait rire de ce qui hier, a pu nous faire peur ou pleurer. Avec ses robes à plis ou à frous-frous confectionnées par un groupe de femmes en insertion, ou fan du travail social de groupe, Claudie SARROUY promène Mme Olive, assistante sociale de choc, aux quatre coins de l'hexagone et se nourrit de cette expérience :
"Jouer une assistante sociale m'a permis d'exprimer un vécu professionnel dont je n'aurais jamais parlé, sinon par le biais de l'humour. C'est un métier dur, on brasse des choses tellement absurdes… c'est ce qui a donné ce ton burlesque à mes spectacles." (ASH Magazine, dossier "côté social, côté scène" mai/juin 2008, p19)
L'ANAS ne s'y est pas trompée, lorsqu'elle invite les "Bataclowns" à commenter, à chaque intermède, les interventions des professionnels lors de ses congrès nationaux de ces dernières années. Les sketches des Bataclowns sont les moments forts que l'on retiendra du
congrès… Comme quoi l'humour a également une fonction pédagogique !
Les Bataclowns, intermittents du spectacle, ont l'art de reprendre un mot ou une phrase choc du jargon du social et de le balancer aux auditeurs. Quand on les regarde s'agiter et se promener sur scène dans un vrai "cadre" professionnel qui prend toutes sortes de "dimensions", organiser un "suivi" du public en "insertion", et rechercher son "pouvoir d'agir" en faisant "exploser la société" on se dit qu' "on n'est pas comme ça ?" Mais bien sûr que si, qu'on est "comme ça", il n'y a aucun doute là-dessus ! En tous les cas, c'est l'image que l'on donne à voir en tant que travailleur social qui nous est renvoyée à la figure !
Ainsi l'humour agit comme un miroir de la société, qui nous permet de se découvrir en tant que travailleur social et d'exprimer aussi parfois notre insatisfaction. Se regarder fonctionner permet de relativiser ce rôle d'importance que l'on croyait pourtant tenir.
Humour et travail social, des limites à ne pas franchir
L'humour serait donc tout à la fois facilitateur et outil de communication mais peut être tout aussi bien trait de personnalité ou état d'esprit. Compte tenu de son caractère spontané, l'humour n'est pas "prémédité" et n'aura d'effet qu'à posteriori, selon le contexte dans lequel il s'exprime.
L'humour a sa place en situation professionnelle car il facilite l'observation ou la compréhension. Il autorise la créativité lorsqu'on force le trait ou dans l'exagération. Il permet d'exprimer des émotions positives ou négatives, de faire passer des "messages" ou encore de
prendre du recul vis à vis d'une situation.
L'humour a ses atouts mais a aussi ses limites ?
Dans une équipe de travail, il est entendu que l'humour contribue à en favoriser la cohésion et des relations positives, en créant un climat agréable. Mais toutes les situations ne peuvent se gérer grâce à l'humour ? Là où l'humour facilite le fonctionnement d'un groupe, il ne remplacera pas la réponse technique, administrative, voire législative à une question ou un problème posé.
Un collaborateur ne pourra s'impliquer dans une équipe de travail s'il pense que l'on rit de lui. Utilisé mal à propos, l'humour devient ironie ou moquerie et se transformera en arme contre le malheur d'autrui. L'humour peut devenir agression et choquer, déstabiliser, déprimer les personnes qui en sont la cible, et de ce fait être interprété comme du harcèlement.
Dans le travail social, l'humour ne peut être utilisé dans des situations extrêmes de souffrance, de violence, de rupture sociale ou en matière de protection de l'enfance, lorsque le lien social est rompu et que les personnes sont atteintes dans leur corps, dans leur affectif, dans leur mental… et dépassent les limites de la loi.
Comme en toutes choses, l'abus, même de l'humour, peut être néfaste ?

Qu'en conclure ?
Penser que l'humour peut être introduit dans le travail social, c'est déjà avoir un regard optimiste sur ce dernier.
Si on sait le doser, l'humour peut préserver la santé du travail social et le bien-être des travailleurs sociaux. L'humour permet de supporter l'insupportable et de ne pas sombrer dans le gouffre de la morosité, parce que lorsque l'humour est en route ça veut dire qu'on n'est pas tout seul.
A la fois savoir-être et savoir-faire, l'humour pourrait-il être promu au grade de compétence et à ce titre être pratiqué dans les centres de formation en travail social ?
A l'instar de Serge Gainsbourg qui murmurait dans la Javanaise que "la vie ne vaut d'être vécue sans amour", ne peut-on affirmer que "le travail social ne vaut d'exister sans humour" ? L'humour ne serait-il pas la plus belle forme de l'empathie et l'une des plus efficaces ?

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