La grisaille enveloppe nos jardins de rosée salutaire. À sec nos rivières, à sec nos corps assoiffés de tendresse, perdus en mer à la recherche d’un port d’accostage, d’une île habitée d’esprit de forêts.
La grisaille chuchote à qui veut l’entendre de tenir de gris comme de nuit, de jour comme d’ennui, de passer entre les gouttes quand elles sont de pluies acides, de les cueillir sur nos peaux quand elles caressent nos ruisseaux.
Dans ce recueil, entre journal de bord et littérature, Jacinthe Mazzocchetti fait chronique des bouleversements vécus durant les temps suspendus de pandémie. Empêcher l’oubli des premières émotions, des premières sensations, des premiers cris. User du langage poétique pour « rendre présent le monde », pour tenter de penser ce qui nous arrive et ce qu’il adviendra de l’humanité. Garder trace, regarder derrière nos épaules et sentir ce que nous avons traversé pour que demain ne soit pas la réplique mortifère de ce monde à la dérive que nous ne parvenons plus à habiter en harmonie, que nous ne parvenons plus à écouter, à ressentir, à respecter.