Sarkavir, une contrée lointaine, mystérieuse, énigmatique même, aux confins du désert central de l’Iran ; loin des centres urbains, c’est un lieu très isolé. Au cours de son histoire, avant l’Islam, des temples dédiés à Anahita se dressaient à l’intérieur des fortifications. Celles-ci servaient d’arsenaux, bien loin des champs de bataille. Au début de l’ère islamique, entre le Xe et le XIIIe siècle, Sarkavir est devenu un des refuges des groupes réfractaires au pouvoir. On ignore ce qui s’est passé de la fin du XIIIe au milieu du XVIe siècle. Du XVIe à la fin du XIXe siècle, Sarkavir a connu une période de prospérité grâce à l’économie caravanière. Ensuite, une période d’insécurité de trente ans, due à la présence de bandits armés, a eu pour conséquences la pauvreté et l’émigration durant les trois quarts du XXe siècle. De ce fait, Sarkavir est resté à l’écart de la modernisation de l’Iran. Ce n’est qu’à partir des années 90 qu’il commence son développement et sa modernisation économiques. Ce livre tente de retracer l’histoire sociale et économique des six villages de cette contrée à partir d’études de terrain.