Que se passe-t-il en Europe ? De nouvelles pratiques se déploient : habitat groupé, fabrication locale, néo-artisanat, alimentation bio/locale, circuit court, mobilité hybride, etc. Ces pratiques bouleversent de petites villes, villages ou bourgs (Greve in Chianta, Montdidier, Thouars, Totness, Trémargat notamment). Des métropoles également (Amsterdam, Barcelone, Berlin, Copenhague, Liège, Zurich, etc.). Des contrées aussi (régions de Fribourg, d’Eindhoven, Land de Vorarlberg, Agglo d’Epinal, Val Bormida en Piémont, etc.)
Aux manettes, les « bidouilleurs » : ils testent, inventent. Derrière eux, les « cré-acteurs » : ils diffusent les initiatives. Dans la foulée, les « consom-acteurs » : sans attendre que d’hypothétiques politiques les y incitent, tous mettent la main dans l’humus, dans le cambouis. À chaque fois, le partage prend le pas sur la possession ; le lien sociétal et le respect de la nature deviennent les exigences majeures. Les nouvelles valeurs se nomment aussi respect de soi, des autres et de la nature.
Dès lors, des formes d’alternance, à ces degrés divers, se manifestent et se traduisent dans les territoires. Quelles sont depuis un demi-siècle les prémices de ces mutations en Europe ? Quelles sont leurs évolutions ? Que pèsent ces pratiques face au modèle dominant ? Peuvent-elles empêcher les effondrements, climatiques, sociaux, démocratiques ? Peuvent-elles revitaliser nos paysages aux yeux rougis ?
Pour la première fois, un regard holistique se porte sur ces changements concomitants, sortant des analyses souvent sectorielles. Cette exploration sonde également la nouvelle complexité en plein essor, inspirée par le permacircularité : celle qui crée des passerelles, qui relie l’humain au vivant, et fait ainsi émerger les territoires libérés.