Maintenant qu’il a la cinquantaine, il se fait un devoir de visiter sa mère en « maison de retraite » tous les lundis, une heure seulement.
Entre eux s’instaure un dialogue de sourds. Lui, l’homme blessé par cette mère autrefois intransigeante voire intraitable aujourd’hui fragile et presque émouvante qui ne reconnaît plus son « adversaire ». Elle, consciente ou pas, se raconte comme elle ne l’a jamais fait. Il ne veut pas l’entendre, ce n’est plus « elle », celle qu’il déteste et pourtant il revient toutes les semaines. Devoir ? ou désir de comprendre ?
Elle lui parle, révèle son enfance par bribes entre deux somnolences. Il pourrait tenter de la rejoindre, mais le rejet de cette mère qui l’a autrefois ignoré est plus fort que l’indulgence. Toutefois, la mauvaise conscience le taraude… et si elle n’était pas sénile et disait enfin la vérité ?