Clémence a rejoint la communauté de celles et ceux qu’on n’invite plus dans les récits. Femme plurielle, origines du Congo et de la France ; triple identité ; double invisibilité, des vieux mis à la marge de la société, de la maladie mentale. Des décennies de résilience sur des fils invisibles – du devoir, de l’amour maternel, de la survie – se brisent : un corps renonce, une âme se dissocie.
Elle part pour son dernier voyage en bord de mer avec ses souvenirs, ses poèmes, son journal éclaté. Entre lucidité et autodérision, de sa propre débâcle. Une tentation de suicide, presque douce. Sa dernière danse au bord du monde, de culpabilité et de pardon.
Un cousin perdu de vue, le Métis qui n’aimait pas les Métis, lui aussi fêlé par les exils intérieurs, détective à la retraite, bon vivant, découvrira les fiches trouées des journaux intimes. Leur rédemption, entre dialogues rugueux et tendresse cabossée, devra encorder pardon et réconciliation. Un style entremêlé, prose et poésie. Les citations musicales tissent une bande-son intérieure, comme une respiration, une mémoire, une survivance.