Donner corps à un golem, une créature imaginaire, faire autrement que la lourde glaise du cinéma, c’est le pari de ces pages romancées, où le personnage, de création en réapparition, mène une enquête policière, entre les Thugs adorateurs de Kali, Aniotos, vêtus d’une dépouille de léopard, dans les lacs souterrains de l’Opéra de Paris, le beffroi de Courtrai ou les terrasses musicales bordant le Danube à Vienne. Quel corps est-il ? Celui dans la boue façonnée par le Maharal en 1540, celui d’un professeur de philosophie désabusé, l’amant de Justine, conservatrice du musée du judaïsme à Paris ? N’est-il pas plutôt un « porte-mots », celui de cet emeth qui le marque au front de la destinée ?