La laborieuse et complexe organisation du projet de « descente » en Angleterre amorcée depuis la rupture de la paix d’Amiens (voir le tome 1) s’achève au début de l’année 1805. Mais à la fin de l’été, sa réalisation est à nouveau reportée : dissipation d’un (coûteux) simulacre ou simple conséquence de circonstances défavorables ? D’une part, la flotte de Villeneuve tarde à effectuer son apparition dans la Manche où elle doit faciliter le passage de la flottille et des troupes rassemblées sur la Côte d’Opale ; d’autre part l’insécurité règne à nouveau en Europe continentale du fait des agissements de l’Autriche et de la Russie actionnées par Londres. Dès lors, l’empereur peut-il envisager de quitter la France avec ses meilleures troupes ?
Cet ultime renoncement, un simple report dans l’esprit de Napoléon, détermine la recherche d’une stratégie différente pour parvenir à l’écrasement final de l’adversaire : l’épuiser économiquement en entravant son commerce, le contraindre à de fortes dépenses militaires et navales tandis qu’on préparerait en parallèle la reconstitution d’une puissante flotte de guerre capable de lui arracher la domination des mers. Désormais la flottille et sa multitude de petits bateaux ne joueront plus qu’un rôle secondaire, mais c’est bien à Londres que s’achèverait la confrontation. La désastreuse campagne de Russie, en 1812, mettra fin à cette ambition…