Cette étude, à but ethnographique, s’appuie sur l’expérience des musulmans ordinaires à Bamako/Mali pour explorer la question de la foi musulmane, dans et hors des espaces séculiers, aux regards de la théorie de la séparation du sacré et du profane. Ces musulmans ordinaires, issus de diverses catégories socioprofessionnelles, sont appréhendés en lien avec l’environnement social dans lequel ils évoluent au quotidien. Ils se distinguent les uns des autres par leur manière de concevoir et de pratiquer l’islam et prônent une forme de religiosité musulmane qui brouille au jour le jour la frontière entre le sacré et le profane. Cela dénote l’enjeu que représente la délimitation de la ligne de partage entre le sacré et le profane au Mali, surtout dans le champ de l’État.