C'était la première fois qu'il voyageait sans se fatiguer. Pour lui, la route était synonyme de lenteur, d'inconfort et d'angoisse. La tempe appuyée contre la vitre du train, il regardait vers l'extérieur et contemplait le paysage qui défilait à vive allure devant ses yeux. Un monde qu'il ne connaissait pas, s'ouvrait à lui. Ou plutôt le fuyait. Les maisons, les gares, les arbres, les barrières, les prairies, les vaches… Tout était là, puis en une fraction de seconde n'y était plus. Tout disparaissait avant qu'il n'eût pu les fixer, tout passait. Les yeux mi-clos, il s'assoupit et bientôt le dehors se condensa en deux larges bandes teintées de bleu et de marron : le haut et le bas, le ciel et la terre. Inspiré de faits réels, Le vol des hirondelles raconte l'amitié entre Alassane, un jeune migrant ivoirien et Romain, un gilet jaune, qui tous deux se battent contre les violences institutionnelles auxquelles ils sont confrontés.