Cet ouvrage propose une approche des philosophies de l’histoire. Qu’entendre par là ? D’où viennent-elles et sont-elles encore actuelles ? Associées à l’essor de la notion de progrès au XVIIIe siècle, on a cru y voir des simples transpositions sécularisées de la vision de l’histoire élaborée par le judéo-christianisme, notamment à partir de saint Augustin. Qu’ont-elles de spécifique ? Ce livre tente de répondre à ces questions en montrant que les philosophies de l’histoire ont en commun de proposer une analyse spéculative du devenir historique, en lui conférant une orientation et une cohérence. Une histoire téléologique, homogène et finalisée. L’histoire ne serait pas ainsi le fruit du hasard, voire du chaos ; elle obéirait à un « dessein », à « fil conducteur », une rationalité immanente, en suivant un parcours linéaire ou cyclique. Mais comment reconnaître, dans la cohue bigarrée de l’histoire, une rationalité à l’œuvre ? L’histoire a-t-elle vraiment un sens ? Si elle n’en a pas, qu’en est-il de celui l’humanité ? Pour répondre à cette question angoissante, l’auteur de ces pages explore quelques « classiques » en la matière, à savoir les thèses des philosophies de l’histoire dites « progressistes », notamment celles d’Ibn Khaldûn, Giambattista Vico, Emmanuel Kant, Friedrich Wilhelm Hegel, Karl Marx, Auguste Comte. Il présente également quelques philosophies de l’histoire « du déclin », comme celles de Johann Gottfried Von Herder, Oswald Spengler, Arnold Toynbee, Samuel Huntington, Pierre Chaunu. Pour finir par une réflexion sur la « crise » de la civilisation, avec Paul Valery et Edmund Husserl. En quoi toutes ces spéculations sur l’histoire sont- elles devenues aporétiques aujourd’hui ?