Cet ouvrage examine l’émergence et l’application de la productivité globale des facteurs (PGF) en France, en mettant en avant le rôle d’André L.-A. Vincent. Entre les années 1930 et 1970, Vincent joue un rôle central dans l’intégration de la PGF comme outil d’organisation économique, comme en témoignent ses publications.
Dès l’entre-deux-guerres, Vincent fait de la productivité le guide de l’organisation économique, à l’échelle de l’entreprise comme à celle de la nation (Vincent, 1941). En inscrivant ses travaux dans le contexte intellectuel de l’époque, le texte présente un premier examen du rôle donné à la productivité dans l’organisation économique du fait de la transposition de l’organisation scientifique du travail de l’entreprise vers l’échelle nationale. Pour Vincent, si l’entreprise doit maximiser la productivité en nature, l’État doit maximiser la productivité sociale.
C’est dans la continuité de cette première approche analytique que vont s’inscrire les articles qu’il publie après-guerre, alors qu’il est à l’INSEE, et qui traitent de la PGF comme outil d’organisation économique. L’analyse vise à montrer comment Vincent légitime la PGF comme instrument de détermination d’un optimum pratique, par opposition à l’approche développée par Maurice Allais, présentée comme un optimum théorique en ce qu’il n’est pas mesurable.
Se pose alors la question de l’application de la PGF. Le texte propose d’interroger les difficultés qui peuvent être liées à la mise en place d’un outil. En effet, Vincent, mais aussi le Centre d’étude des revenus et des coûts et Électricité de France sont aux prises avec l’application de la PGF.