Ce travail vise à explorer les (re)configurations politiques survenues au cours de la décennie suivant la chute de Ben Ali en 2011, ainsi que leur relation complexe avec la dimension spatiale à Téboulba, une ville du Sahel tunisien (environ 42 000 habitants en 2024). L’étude s’articule autour de trois axes principaux. Le premier axe, inscrit dans une perspective de géographie électorale, examine la compétition politique locale, en mettant particulièrement l’accent sur les élections municipales de mai 2018. Le deuxième se concentre sur l’action publique urbaine, en analysant les interactions entre acteurs et les rapports de force liés à la mise en oeuvre du Plan Annuel d’Investissement (PAI) participatif communal pour les programmes 2016-2022. Le troisième axe aborde la gestion des crises, en scrutant la réponse des acteurs locaux face à la pandémie de Covid-19.
À travers les reconfigurations du système politique local, telles que l’ouverture du jeu politique, le clientélisme concurrentiel, l’affirmation de la société civile, ainsi que l’évolution des registres langagiers et des modes de mobilisation, nous concluons que la production de l’espace urbain est le résultat des rapports de force entre divers acteurs. De plus, l’espace se révèle être une ressource essentielle dans le cadre du jeu politique local et des conflits territoriaux. Cette recherche se concentre sur une ville tunisienne de taille moyenne et analyse son évolution sous l’effet des changements récents. Elle étudie la manière dont les espaces urbains, les structures sociales et les modes de gouvernance se redéfinissent dans le contexte postrévolutionnaire.