Anna traverse une épreuve plutôt banale, la séparation d'avec le père de son enfant. L'évènement prend pourtant des allures de catastrophe car l'explosion du couple se double de sa condamnation en tant que mère. Pris dans la tourmente, les parents se déchirent, la confusion entre histoire amoureuse et rôle parental est telle que l'enfant devient l'enjeu majeur de la rupture. La mère, tenue éloignée de son enfant, doit se battre contre l'image stéréotypée de mère incapable qu'on lui colle. Image qu'elle a intégrée en dépit d'elle-même : elle est devenue une mauvaise mère à ses propres yeux. Au fil du récit, le personnage constate qu'affirmer sa liberté reste une gageure. L'histoire bégaie lorsque sa fille devenue adolescente cherche à s'émanciper à son tour. Anna est de nouveau vulnérable et ses démons se réveillent: la mauvaise mère sommeille toujours, tapie alors qu'elle avait cru la liquider.
Un roman qui interroge les stéréotypes pesant encore sur les femmes.