Dans les domaines de la protection sociale et des politiques sociales, le terme universel est fréquemment utilisé, dans des acceptions souvent différentes. Dans la
réforme des retraites qui a finalement été abandonnée au moment du confinement, un système universel de retraite (SUR) était promu qui « remplacera les 42 régimes obligatoires [de retraite] ». Le revenu universel d’activité (RUA) est le nom qui avait été donné à la prestation qui aurait fusionné le revenu de solidarité active, la prime d’activité et les aides au logement, appellation plutôt trompeuse pour une prestation sous condition de ressources. Enfin, le sujet du revenu universel revient régulièrement dans le débat public, notamment depuis que Benoît Hamon, candidat au premier tour de la présidentielle de 2017, en avait fait un élément central de son programme. Pour ses 43° Journées, l’Association d’Économie Sociale se propose d’explorer le thème de « l’universalisation de la protection sociale » afin notamment d’en discuter la pertinence : cette universalisation serait-elle en mesure de porter une citoyenneté sociale ? Est-elle capable de contribuer à la caractérisation des évolutions de la protection sociale depuis une cinquantaine d’années ? Est-elle à l’origine de l’accent mis plus récemment sur le non-recours aux prestations sociales ? Enfin, l’universali- sation de la protection sociale trouve-t-elle une forme
d’accomplissement avec les dispositifs de type revenu universel ?