Boris Cyrulnik, neuropsychiatre, dit que « En écrivant, en raturant, en gribouillant des flèches dans tous les sens, l’écrivain raccommode son moi déchiré. Les mots écrits métamorphosent la souffrance. »
Qu’il faut en écrire des pages pour y arriver !
De cette vie d’enfant-placard silencieux aux années en institution, monté sur son vélo d’équilibriste, devenu le matricule 3207 R pupille de l’État, ce petit garçon emmènera son innocence, de courses en bousculades, de scènes magnifiques en moments émouvants, d’instants bouleversants en mots du silence.
Il lui en faudra des gommes et des crayons pour sans cesse redessiner et réécrire son histoire, avec ses douleurs, ses impasses, ses émotions enfouies, et tenter d’échafauder de possibles explications.
Assumant sa solitude, il ne cessera de retourner dans l’archipel des mots pour inlassablement les empiler, les souder, comme de perpétuels garde-fous et s’électrocuter entre le mot rébellion et le mot émotion.
Que pouvait-il faire d’autre qu’écrire et dire, la voix cassée, les vérités de ses drames et en pointer les bousculements et les entrechoquements ?