Sympathisant avant la guerre de 1939-1945 de l'Action française, Robert Daël est confronté au choc d'une défaite aussi rapide que brutale qui l'envoie jusqu'en Prusse orientale puis au Stalag XA à Schleswig, au nord de l'Allemagne. Les certitudes de ce maréchaliste s'effondrent lorsque survient le point de rupture, contemporain du retour au pouvoir de Laval, entraînant sa démission du groupement « Au service du Maréchal ». Cette évolution politique sera à l'origine de son élection comme « homme de confiance principal» au camp. Très vite, il s'adjoindra Louis Althusser, tout jeune prisonnier qu'il prendra sous sa protection. Mais cette fonction de Robert Daël reste ambiguë. Elu, donc à ce titre représentant des prisonniers, il est aussi inévitablement celui des autorités de Vichy. Las de concilier l'inconciliable, il finit par démissionner. Althusser le suivra dans ce retrait et leur amitié durera jusqu'à la mort.