Constantinople, IV^e siècle : face aux recompositions politiques et aux cultes concurrents, comment asseoir son autorité religieuse et affirmer la valeur de l’initiation chrétienne ? C’est à cela que s’attache Grégoire de Nazianze, lettré de langue grecque, évêque de la ville entre 379 et 381. Cette étude met en valeur la richesse de sa pensée sur le baptême, développée dans ses Discours.
Face à la foule diverse de la capitale orientale de l’Empire, ses homélies sont des « discours de campagne » visant à rallier ceux qu’il juge hérétiques ainsi que les tenants du paganisme. Entre polémique et exhortation, il définit le rite du baptême en opposition aux cultes mystériques païens et aux initiations « hérétiques » rivales. Ses textes mettent au point une terminologie baptismale entre précision et profusion, spéculation doctrinale et rhétorique pastorale.
Cet ouvrage envisage les métamorphoses de l’éloquence grecque après le tournant chrétien, tout comme la contribution de Grégoire à l’histoire des doctrines. Il explore les influences dont hérite l’orateur chrétien – du platonisme aux auteurs alexandrins Clément et Origène, en passant par la Bible – et cherche à montrer la place privilégiée qu’occupe l’initiation rituelle au cœur de sa pensée, entre anthropologie et théologie.